LA SANTE ENVIRONNEMENTALE Quelques repères Jean-Luc POTELON département EGERIES Ecole Nationale de Santé Publique Rennes En complément aux interventions d’hier et d’aujourd’hui Quelques repères et spécificités de SE par rapport à ST sur le risque Le contexte de sa gestion
CONTEXTE SANITAIRE ET SCIENTIFIQUE CONTEXTE SOCIAL ET ORGANISATIONNEL
CONTEXTE SANITAIRE ET SCIENTIFIQUE Des spécificités et des connaissances limitées des risques sanitaires liés aux pollutions chroniques Une des caractéristiques majeures de la santé environnementale est la connaissance limitée ou incertaine des risques ce qui implique la gestion dans un contexte d’incertitude Quelles sont ces principales sources de ces incertitudes qui constituent également des différences notables avec la santé au travail ?
LE PROCESSUS D ’ATTEINTE A LA SANTE ACTIVITES : naturelles, industrielles, domestiques, agricoles, transports, énergie, ... LE PROCESSUS D ’ATTEINTE A LA SANTE REJETS : solides, liquides, gazeux, rayonnements MILIEUX DE VIE / MEDIAS EXPOSITION : externe dose absorbée dose biologique effective EFFETS : subcliniques, morbides, mortels champ de la SE visé ici (restrictif) : impacts sanitaires dus à la dégradation des milieux de vie, hors milieux spécifiques (travail) et les comportements individuels On s’intéresse aux 3 dernières étapes
L ’EVALUATION DE LA QUALITE DES MILIEUX Des processus complexes d’évolution dans le milieu Des milieux hétérogènes et labiles Des faibles quantités Les limites de l’approche analytique Des problèmes globaux
LA MESURE DE L ’EXPOSITION Des expositions à faibles doses Des expositions longues Des expositions multiples De nombreux individus exposés
LA MESURE DES EFFETS Des risques individuels faibles, des impacts forts Des dangers à latence fréquemment longue Des réactions individuelles hétérogènes : des populations sensibles ou à risques L’extrapolation des hautes doses vers les basses doses pour les risques déterministes et les risques stochastiques
la probabilité de l’évènement (ainsi que ses effets) est évaluable LE RISQUE AVERE la probabilité de l’évènement (ainsi que ses effets) est évaluable ce qui reste inconnu : qui ? Comment ? Où ? Quand ? Il est possible de « dimensionner » des interventions pour limiter (supprimer ?) ce risque, probabilité ou effets, en fonction du « calcul d’utilité » (tenant compte de l’aversion sociale au risque) Attitude de Prévention En situation de connaissance même limitée mais suffisante pour une quantification du risque permettant de limiter les incertitudes : domaine de la prévention
LE RISQUE EVALUE Attitude de précaution (prudence) La survenue d’un effet ne peut être écartée mais la probabilité de survenue de l’événement est mal connue incertitude scientifique comment dimensionner les interventions ? construction de modèles LE RISQUE EVALUE probabilité que le modèle de construction du risque soit exact (risque de risque avéré) Attitude de précaution (prudence)
LA SANTE ENVIRONNEMENTALE … Souvent des décisions à partir d’arguments mous ! J Ravetz Beaucoup d’incertitudes mais souvent en regard des décisions lourdes de conséquences : interdiction de consommation de l’EDCH, évacuation de populations, …
CONTEXTE SOCIAL ET ORGANISATIONNEL un champ de crise ... Seveso, Tchernobyl, la Hague, amiante, vache folle, Erika, canicule, … Au total : de nombreuses crises dont les fondements ont été largement analysés. Si la connaissance des risques pose des problèmes particuliers en SE Il en est de même sur le plan social et organisationnel
QUELQUES CARACTERISTIQUES Des craintes et une demande sociales très fortes Un décalage entre risques perçus et risques réels Des prises de décision dans des contextes controversés Une expertise éclatée Un champ transversal, de multiples acteurs Une confiance limitée La gestion des risques en santé environnementale : Des choix éminemment politiques Aversion au risque non choisi et à l’incertitude Radon et CEM Débat d’expert, complexité imposent du temps. La décision politique doit être immédiate l’organisation de l’expertise s’améliore mais : AFSSE, AFSSA, INERIS, ADEME, INSERM, universités, … Une expertise très faible en France Souvent plus de 10 ministères pour signer un décret ; du lobbying Confiance limitée dans l’information scientifique et dans la capacité publique à gérer
MAIS EGALEMENT … Des connaissances qui progressent Des milieux de vie moins pollués Les progrès du dépistage et des soins Un plan national santé environnement Une plus grande transparence sur les risques et les décisions Une AFSSET