Les racismes: théories et pratiques Cours du 12 et 19 janvier 2006

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Transcription de la présentation:

Les racismes: théories et pratiques Cours du 12 et 19 janvier 2006 Cours: Changement Social hiver 2005-2006 salle M1160 Dr. Simone Baglioni Les racismes: théories et pratiques Cours du 12 et 19 janvier 2006

La Shoah Sources: Arendt, H., 2003, Responsibility and Judgement, New York, Schocken Books Essner, C., 2005, La Volksgemeinschaft e l’esclusione dei ‘diversi’, M., M. Flores, S. Levi Sullam, et E. Traverso (dir.), Storia della Shoah, Torino, Utet (pp: 699-739) Heinemann, I., 2005, Selezione razziale, deportazione, e genocidio: le SS e il nuovo « ordine razziale » europeo, M., M. Flores, S. Levi Sullam, et E. Traverso (dir.), Storia della Shoah, Torino, Utet (pp: 741-761) Lozowick, Y., 2005, Burocrazia tedesca, gerarchia nazista e SS, dans Cattaruzza, M., M. Flores, S. Levi Sullam, et E. Traverso (dir.), Storia della Shoah, Torino, Utet (pp: 554-585)

Théories raciales existant au moment de la prise de pouvoir par Hitler Plusieurs théories raciales existaient au moment de la prise de pouvoir par Hitler et par le parti National-socialiste allemand, on peut les séparer en trois courants (d’après C. Essner 2005): Eugénique (fin 1800/début 1900): chaque nation conçue comme communauté de reproduction ou comme race vitale dont l’amélioration dépendait de l’extermination des gènes dégénérés La doctrine nordique de la race: dévéloppée après la Ière g.m. par le philologue Hans F. Güntherpeuple allemand comme un mélange de différentes races européennes (mais classification des races: nordique la meilleure….) Doctrine de l’hérédité des caractères raciaux (utilisée par les supporters de la suprématie de la race nordique)

Les dates du nazisme: 1933-1945 1932: le parti Nazi obtient la majorité relative aux élections 1933: Hitler devient chancelier (naissance Gestapo; abolition du système fédéral et création état unitaire) 1934: Hitler devient président et prend tout le pouvoir 1935: Lois de Nuremberg 1938: Annexion de l’Autriche + Sudètes (lois raciales en Italie)

1939: invasion de la Tchécoslovaquie; Pacte italo-allemand + Molotov-Ribbentrop; fin guerre civile Espagne, victoire Fascisme; invasion de la Pologne début première guerre mondiale 1940: invasion de Danemark, Norvège et France 1941: invasion de l’URSS 1942: niveau maximal de l’avancée allemande en Europe 1943: défaite armée allemande à Stalingrad (chute du Fascisme en Italie) 1945: suicide de Hitler

Nazisme: nouvel ordre démographique basé sur « la valeur raciale » des personnes Expansion-germanisation de l’Europe (d’abord vers l’Est, ensuite aussi vers le Ouest) Modèle: propension des personnes et des population à la germanisation (classification sur cette base)

Premières lois du gouv. national-socialiste sur la politique raciale: loi du 14 juillet 1933 sur la prévention de progéniture atteinte par des maladies héréditaires (épilepsie, schizophrénie, oligophrénie, mais aussi cécité, sourdi-mutité) stérilisation obligatoirediagnoses arbitraires…. 1933: loi sur la révocation de la naturalisation (contre juifs immigrés 1918) et de la citoyenneté allemande (empêcher émigration allemands)

Autres lois pour arriver à l’expulsion des races « allogènes » du corps allemand au but d’atteindre une complète « nordification » de la nation: délit contre la race, trahison de la race, etc…interdiction relations sexuelles entre personnes de sang allemand et individus de sang allogène (non respect de l’interdiction est un délit poursuit pénalement) Définition juridique d’allogène: « Est à considérer comme allogène chaque fruit d’un rapport sexuel ayant au moins un grand-père non appartenant à la communauté de sang allemand »

15 septembre 1935: Lois de Nuremberg Loi sur la protection du sang: interdiction pour les juifs de se marier ou d’avoir des relations extraconjugales avec d’individus « au sang allemand » Loi sur la citoyenneté du Reich: marque la fin de l’égalité des allemands en droit public, en réalisant deux nouveaux statuts juridiques, le « citoyen de sang allemand » et le « citoyen du Reich » (le seul à jouir de pleins droits politiques): idée de créer une élite et d’exclure un cercle de personnes plus large du simple groupe des juifs Règlements d’activation des lois (14 novembre 1935): définition du juif=celui qui descend d’au moins trois grand pères de race juive pure (juif métisse si 1-2 grands pères)classification ne se basait pas sur la réelle fois de la personne mais sur la fois ou la religion des grands pères

Phases du génocide 3 phases: 1939 (occupation Pologne; Tchécoslovaquie) Eté 1941—début 1942 1944

1: 1939 1) 1939=occupation de la Pologne, changement dans le concept de sélection raciale: on ne l’applique plus seulement aux candidats aux postes de SS mais à la population en générale3 degrés de « germanité »: citoyenneté du Reich, Nationalité et Nationalité révocable tous les autres: déportés ou suppriméscréation des ghettos (400 en Pologne occupée)

2: 1941-1942 Invasion Tchécoslovaquie 1939: première occasion d’appliquer les politiques racialesbut: transformer Bohême et Moravie en territoire de race allemande Comment? Expropriations des propriétés des races ‘autres’ et division population locale en races (caractères physiques: cheveux, yeux, crâne, etc…SAUF ‘sang juif’). Les races ‘autres’déportées vers l’Est (cas intermèdes=Ouest, Allemagne)documents prouvent que la régime nazi s’attendait à l’expulsion forcée d’environ 31 millions de personnes à la fin du conflit global But: créer une nouvelle réalité basée sur des principes idéologiques

3:1944 2) Été 1941—début 1942=de la persécution au génocide (solution de la question juive; sélection effectuée même dans les parties occupées de l’Europe occidentale et de l’URSS, début chambres à gaz: décembre 1941) 3) 1944=intensification de l’action génocidaire (dernier usage chambre à gaz 7 octobre 1944, insurrection du Sonderkommando de Birkenau) Lieux du génocide: camps de concentration et camps d’extermination Environ 5.100.000 morts pour la Shoah (2.700.000 dans camps d’extermination)

Les responsables-exécuteurs du génocide Principaux responsables de l’élaboration et de la réalisation de la sélection raciale, de la germanisation forcée etc.: Les « experts en races » du Bureau Central des SS pour la race et la colonisation (RuSHA), crée le 1er janvier 1932 avec le but d’opérer la sélection raciale des candidats aux poste de SS et de leurs femmes ainsi le processus de sélection raciale crée une expertise ‘scientifique’ qui sera ensuite utilisée pour sélectionner l’entière population. Etablissement de 21 critères physiques (couleur des yeux, forme du nez, du visage, etc…) pour déterminer la race selon le modèle de Günther: de RuS I à RuS IV= de nordique à étranger

RSHA: juristes, avocats RuSHA: anthropologues, agronomes Membres corps de police nazi: jeunes (trentaine-quarantaine) avec une bonne instruction (1/3 de RSHA avec doctorat) avec grandes ambitions d’ascension sociale et professionnelle RSHA: juristes, avocats RuSHA: anthropologues, agronomes Avant-garde raciale qui aurait ensuite fondé le Heimat (patrie, lieu des racines) purifiée des autres races Tâche cruciale=sélection (mécanismes pour) La plupart a été considéré comme des ‘exécuteurs d’ordre’ des ‘techniciens’, donc réintégrée dans la société de l’après guerre (ex. Meyer, chaire d’agronomie et planification du territoire à Hannover!!)Cfr. Opinion critique de Heinemann RSHA=bureau central pour la sécurité du reich (juristes) RuSHA=bur. Centr. Pour la race et les établissement (plus âgés de ceux de RSHA, et surtout agronomes) SS=escouades, gardes de sécurité

Motivations: Génocide comme un essai moderne de réaliser un dessin né comme une théorie rationnelle pour faire face au chaos économique (explication par ex. de Aly et Heim) Génocide comme fruit unique d’une idéologie (ex. Herbert)

[.] Génocide: destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel Base du génocide: idée de pureté de la race

Arendt: la responsabilité et le jugement Caractère particulier du régime totalitaire allemand: génocide a lieu dans le cadre d’un ordre légal dont la pierre angulaire était l’ordre de tuer, non l’ennemi, mais des innocents qui n’étaient même pas dangereux Chaque acte moral était illégal et chaque acte légal était immoral Similarités avec l’Afrique du Sud de l’apartheid

Arendt (II) Qui est responsable des crimes commis dans les régimes totalitaires? Responsabilité collective: non, si tous sont responsables, personne l’est (question de la responsabilité politique: impossible sans pouvoir) Mais également à rejeter la position selon laquelle un seul individu (Hitler) est responsable Il existe une responsabilité de tous ceux qui ont participé à la vie publique et qui on donc participé au fonctionnement du régime car l’obéissance ou le « devoir d’obéir » n’est pas une motivation valable pour les adultes mais que pour les enfants

Arendt (III) Pour les adultes obéir signifie soutenir, d’ailleurs l’obéissance n’existe pas dans les questions de politique et de morale, la seule sphère dans laquelle l’obéissance peut s’appliquer aux adultes est la religion. Donc il ne faudrait pas demander à ceux ayant participé au régime et ayant obéi aux ordres « Pourquoi as-tu obéi? » mais « Pourquoi as-tu soutenu (le régime)? »

Problématique du soutien de masse aux régimes (en Allemagne mais aussi en Italie): comment traiter l’après régime? Amnistie? Continuité…. Solution Sudafricaine

Rôle de la communauté internationale et progrès des normes des protection juridique internationales de l’être humain après la IIème guerre mondiale (le génocide n’était pas interdit par des normes internationales, le délit de crime contre l’humanité n’existait pas….) Avant 1945 la persecution pour raisons politiques ou raciales n’était pas intérdite, même si elle était directe contre les populations des territoires conquis. Les actes contre l’humanité n’étaient pas interdits par le droit international. Le droit de guerre interdisait seulement les crimes contre les ennemis et sa population civile, mais les allemands avaient commis des crimes contre sa propre population ou contre la populations d’états alliés. Le statut du tribunal militaire international (né de l’accord de Londres) introduit le délit de ‘crime contre l’humanité’. 9 décembre 1948, UN AG approuve la convention international contre le génocide

Crimes contre l’humanité: l’assassinat, l’extermination, la déportation, la réduction en état d’esclavage et d’autres actes inhumains commis sur les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou les persécutions pour des raisons politiques, raciales, religieuses, en exécution ou en connexion avec tout autre crime soumis à la juridiction du Tribunal (crimes contre la paix ou crimes de guerre), interdit ou non par le droit intérieur du Pays dans le quel tel crime est commis