Décontamination digestive chez le patient neutropenique DESC Réanimation Médicale Juin 2007 O.Brissy
Définitions Éliminer de la lumière intestinale les composants de la flore microbienne qui représentent un risque infectieux potentiel pour le malade. DD totale= éradication de l’ensemble de la flore digestive DD sélective= de la flore aerobie Concept depuis 1984 par Stoutenbeek et van Saene Eternel débat avec 60 études randomisées controlées
La décontamination digestive
Physiopathologie Stress Hyperperméabilité de la barrière intestinale Translocation microbienne Immunosuppression = défaut de clairance microbienne Interet au moins théorique chez le neutropenique
La Translocation Passage de bactéries viables d’origine digestives à travers la barrière de la muqueuse intestinale vers les gg mésentériques Facteurs de risque= Age, occlusion, neutropenie, lésions muqueuses digestives O’Boyle Gut 98, Tancrede Andremont JID Homologie entre selles et hémocultures
La DDS Fait partie des mesures de prévention des infections avec: Extubation précoce Circuits et humidificateurs peu manipulés Kinésitherapie respiratoire Position demi assise Aspiration sub glottique Alimentation enterale Prévention de l’ulcère de stress ATB prophylaxie….
Problématique Modifie la flore bactérienne de l’oropharynx et de l’estomac= diminution des BGN +/- candida Respect de la flore commensale Remplacé par Cocci+ Contre-indication actuelle= endémie à SARM Délai d’action Résistance?
La DDS en réa Meta analyse 2004: Cochrane Database Incidence réduite des PAVM (OR=0,35 ; IC= 0,29-0,44) et de la mortalité? (OR=0,8 IC= 0,69-0,93) Mais non retenue dans les recommandations pour la prévention des PAVM: variabilité, méthodologie…écologie? Bénéfice individuel incertain Risque collectif: 2 travaux ont conduit à l’augmentation de SARM et de Pyo tobra-R Kollef CCM 96; Bonten Infection et Nardi ICM93
Interet chez les patients faiblement colonisés Maitrise du SARM et stratégie d’éradication (risque de S.A.VancoR) Surveillance de l’écologie bactérienne
En pratique Solution liquidienne ATB systemique: Polypeptide= Polymyxine 50-100mg/jx4 Aminosides (neomycine1gx4/j, G, T) Ou quinolone (ac. Nalidixique 1gx4/j) +/- Vanco 1gx4 ( si proposé endemie à SARM) +/- antifongique (ampho B) ATB systemique: céfazoline (1g/j)/ Céfotaxime 50-100mg/j
Chez le neutropenique
Neutropenie et infection La mortalité due aux infections est en baisse depuis l’instauration protocolisée de l’antibiothérapie probabiliste (5%) imputable surtout aux bg- (malgré une freq moindre/g+) Pizzo NEJM 99 Nécessité de stratégie préventive= DDS avec ATB non absorbable ATB prophylaxie orale Mesures d’hygiène
ATB Prophylaxie TMP/SMZ (bactrim): Réduit la fréquence des infections à BGN EORTC J Infect Dis 84; Kauffman Am J Med 83 Effets indésirables: prolonge la neutropenie, hypersensibilité Wade JC JID 83 Fluoroquinolone: pas d’effet myelosuppresseur
Meta analyse Eur J cancer 2005
Efficacité sur les infections Bactrim OR=0.51 (ic 34-66) -57% FQ OR = 0,44 (ic 0,27-0,71)
Efficacité sur la mortalité
Efficacité de l’ATB Prophylaxie Baisse de la mortalité de 34% Sans augmentation des infections fongiques Meilleure efficacité des FQ sur le taux d’infections à BGN Avec une augmentation modérée des bacteriemies à gram+ Concordance avec les résultats de la levofloxacine ds les neutropenies prolongées Bucaneve NEJM 2005
BACTRIM: FQ: Efficacité OR= 0;62 Tolérance Résistance? Etudes anciennes Effets secondaires Sensibilité en baisse OR=0,71 Efficace pour prévenir pneumocystis j, stenotrophomonas, listeria m , nocardia FQ: Efficacité OR= 0;62 Tolérance Résistance? Posologie levofloxacine 500mg/j Arret si résolution neutropenie/fièvre
Ecologie bacterienne Apparition de résistance: Pas plus de résistance que dans le groupe placebo 30% de résistances pour les germes identifiés en cas d’épisodes fébriles Egalement efficace sur les infections avec une écologie avec forte résistance aux FQ (étude Gimena)…
Et les gram +? Augmentation seulement par rapport aux infections à BG-
Pas d’indication actuelle à une couverture sur les gram+ La vérité des études n’est pas toujours celle du terrain Risque non négligeable de sélectionner des bacteries résistantes, surtout en cas de prescriptions larges. Emergence de souches résistantes d’E. Coli Carratala CID 95
ATB vs DDS Plus efficace Meilleure observance Meilleure tolérance Kerr JAC 99 pas de réduction du nombres des bacteriemies après DDS (ampho b, vanco, neomycine, antiseptiques) mais moins de BGN et plus de staph coag – Daxboeck Inf Contr Hospit Epidemio 2004 Les guideslines 2002 ne retiennent pas d’indication pour la DDS chez le neutropenique et « préconisent » l’antibioprophylaxie si une décontamination digestive est prescrite.
Prophylaxie par FLUCONAZOL Recommandée pour les allogreffés de moelle Autres neutropéniques si incidence élevée de Candidoses/Candidémies Pas d ’indication au BACTRIM en prophylaxie antibactérienne Risque de résistance Augmentation des infections à Candida Toxicité Pas d ’indication aux fluoroquinolones en prophylaxie Pas de couverture anti-G+
Indications Au cas par cas… Leucemie aigue, ablation de moelle osseuse Mortalité de 5,5%, baisse de 33%, NPT=55 Pas d’augmentation des infections fongiques Chimiothérapie pour cancer solide/ lymphome Baisse de la mortalité dans le 1er mois, de infections fébriles Cullen, NEJM 2005 Pas d’indication à une couverture sur les gram+ Utilisation du bactrim en cas de risque de Pneumocystis
Conclusions L’antibioprophylaxie est efficace Risque de résistance ne semble pas encore bien défini Les recommandations actuelles (pas de prophylaxie routinière) vont etre amenées à évoluer et s’élargir Aucune étude en réanimation
Neutropenies fébriles