POUR LA NUTRITION ENTÉRALE PRÉCOCE AU COURS DES PANCRÉATITES AIGÜES

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Prévalence de la dénutrition chez le sujet âgé à domicile
Advertisements

BioMérieux présentation VIDAS BRAHMS PCT VIDAS BRAHMS PCT VIDAS B. R. A. H. M. S PCT INDICATIONS CLAIRES : INDICATIONS CLAIRES : DECISIONS prises en toute.
Pancréatite aiguë grave : prise en charge initiale
PANCREATITES AIGUES GRAVES :
Traitement de la lithiase de la voie biliaire principale
Histoire naturelle de la pancréatite chronique calcifiante
REANIMATION SECONDAIRE
Pancréatites aiguës.
PATHOLOGIES PANCREATIQUES
L’ALIMENTATION ENTERALE
Prise en charge du sepsis sévère
Evaluation nutritionnelle
Evelyne SOULIE Diététicienne CH de RODEZ
La nutrition artificielle
LA PRISE EN CHARGE DU PATIENT CANCEREUX
Cas clinique pancréatite chronique
L’approvisionnement en nutriments
Lithiase vésiculaire et nutrition artificielle
DESC réanimation médicale
Fistules oeso-trachéales
NUTRITION ENTERALE Indications et contre indications
Marion Sallée, desc réa med fevrier 2008
contre la nutrition entérale précoce dans les pancréatites aiguës
Ludovic GRECH DESAR DESC2 CHU Nice
Syndrome Compartimental Abdominal
Trachéotomie et sevrage de la ventilation mécanique
Diarrhée en réanimation chez sujet non immunodéprimé : CAT
Nutrition parentérale en réanimation
Objectifs nutritionnels en réanimation
SYNDROME D'OGILVIE : TRAITEMENT
Combination enteral and parenteral nutrition in critically ill patients:harmful or beneficial? A systematic review of the evidence BOUZANA Fouad DESC Réa.
Pancréatite aiguë Facteurs de pronostic
DESC Réanimation Médicale, juin 2006.
Dans la bouche Dans l’œsophage Dans l’estomac Dans les intestins
EVALUATION ETAT NUTRITIONNEL Mentor Clinique I-TECH
Cholécystite alithiasique
Conséquences de la dénutrition, principes de l’assistance nutritionnelle Journées DES Mars 2012 En majuscule ce sur quoi a insisté Mr Lerebours a la repet.
Copyright Nestlé HomeCareFormation Nutrition 1 Formation La N utrition E ntérale à D omicile en 10 points.
Pneumatose digestive et aéroportie : piège et certitude
LA NUTRITION DU SUJET AGE
LES ENJEUX DE LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DU PATIENT AGRESSE
Les Prokinétiques en réanimation
Octobre 2007Drs S.LOTTON & R.THIRION Séminaire Démences -DINAN 1.
Pancréatite chronique
Le point de vue du chirurgien Dr N Regenet CCDE-IMAD CHU Nantes Journées de printemps de la SIAD 1 er avril 2011.
Laurent ZIELESKIEWICZ DESC réa med Grenoble 2006.
Le tractus gastro-intestinal de l’homme
REFLUX GASTRO-OESOPHAGIEN DE L’ADULTE
Diarrhée en Réanimation chez le non-immunodéprimé
ULCERE GASTRO-DUODENAL
Prophylaxie de l’ulcère de stress en réanimation
Guillemette THOMAS Marseille DESC de réanimation médicale 28/01/2010
Quand doit-on traiter un Entérocoque ou un Candida isolé au cours d’une infection péritonéale ? DESC réanimation médicale Saint-Etienne 2005 Olivier BALDESI.
Intérêt potentiel des synbiotiques en réanimation
STML Sousse LE REFLUX GASTRO-OESOPHAGIEN
ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA NUTRITION ENTERALE PRECOCE
Marie Reynaud DESC Réanimation médicale DESAR St Etienne.
Agnès VINCENT Agnès VINCENT DES ANESTHESIE-REANIMATION DESC REANIMATION MEDICALE GRENOBLE JUIN 2006 GRENOBLE JUIN 2006.
PANCREATITE AIGUE: ANTIBIOTHERAPIE SYSTEMATIQUE
MALADIE DE CROHN RECTOCOLITE HEMORRAGIQUE
DIARRHEES AIGUES.
Pharmaco nutriments en réanimation DESC de réanimation médicale Lyon, Janvier 2010 Tolsma Violaine, DES médecine interne, CHU de grenoble.
CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE LA CHIRURGIE GASTRIQUE
B. Ranchin; lyon B. Llanas; Bordeau M.Francoise; Chalon; janvier 2016
B.ELAMRI,IO.EBO,T.BOUHOUT,K.MAAMAR,I.BOUHOUT,R.JABI,M;SOU FI,T.EL HARROUDI,M;BOUZIANE,B;SERJI. CHIRURGIE VISCERALE ET ONCOLOGIE DIGESTIVE CHU MOHAMED VI.
Pancréatite aigue sur pancréas divisum: rapport de cas Dr. Maliki-Alaoui M, Dr. ElKhabiz N, Dr. Kerroum Y, Dr. Eloukli Y, Dr. Khedid Y, Pr. Chkoff M.R.
Relais entéral précoce en réanimation ? Pr Olivier MIMOZ Réanimation chirurgicale polyvalente CHU de Poitiers.
Transcription de la présentation:

POUR LA NUTRITION ENTÉRALE PRÉCOCE AU COURS DES PANCRÉATITES AIGÜES Reynaud Marie Miquet Mattéo DESC réa med le 6/12/05

Introduction La PA compliquée est une agression sévère responsable d’un état hypercatabolique justifiant un support nutritionnel

Sévérité de la maladie 1 .Précocement : SIRS, SDMV et décès 2 .Tardivement : évolution locale : infection de nécrose Sepsis : 40 à 80% des décès

Rôle du tube digestif 1.Barrière physique : intégrité muqueuse : hauteur des villosités 2.Barrière immunologique : secrétion IgA par la muqueuse intestinale (80%) Gut associated lymphoid tissue : GALT (65%) Brandtzaeg, Gastroenterology 1989

Conséquences du jeûne Translocation bactérienne Endotoxinémie - Atrophie des villosités - Microcirculation perturbée - Déséquilibre de flore endogène - Péristaltisme diminué : pullulation bactérienne Translocation bactérienne Endotoxinémie

Infection de nécrose: germes digestifs

But de la NE 1. Satisfaire demande énergétique augmentée 2. Maintenir la trophicité du TD Immunité locale Fonction barrière précocement car aggravation du SRIS dans premières heures de maladie 3. Réduction des complications sans aggravation de la pancréatite

Quel site ? Site gastrique traditionnellement non recommandé : - Stase gastrique - Stimule la sécrétion d’enzymes pancréatiques

Quel site ? Jéjunum au delà de angle de Treitz +++ recommandation grade A CCM 2004 Diminution des inconvénients habituels de la nutrition entérale : vomissements Apports nutritionnels plus importants Pas d’augmentation des enzymes Bodoki , Ann J Surg 1991 Wu, Gastroenterology 1999 Czako, Pancreas 1999

Abord du site jéjunal . Jéjunostomie percutanée endoscopique : 86% de succès Shike, Gastrointest endosc 1996 . Sonde nasojéjunale : - sonde autopropulsée de Bengmark passe le pylore en 1 heure Bengmark, S Clin Nutr 1998 - sonde lestée . Jéjunostomie chirurgicale : si chirurgie prévue

Sonde de Bengmark

Abord du site jéjunal Choix de la technique d’abord jéjunal : fonction contexte local

Modalités de la NE Position demi assise Débit continu Choix produit nutritif : - Semi-élémentaires - lipides chaînes moyenne moins de sécrétion pancréatique vs chaîne longue, diminution hypertriglycéridémie - pas d’apport lipidique si PA sur hypertriglycéridémie - Immunonutrition : non évalué Pas de produit équivalent en NP En dehors de l’état de choc

Intérêt de NE Démontré en réanimation : Nutrition entérale précoce (<48H) Diminution des infections Trauma Moore, J Trauma 1986 Kudsk, Ann Surg 1992 Post chirurgie réglée Moore, Ann Surg 1992 Brûlés

Réduction significative des infections et de la durée de séjour hospitalier Lewis BMJ 2001

complications infectieuses Marik CCM 2001 RR (IC 95 %) Chir. abdo. : 7 études (n=388) Trauma : 2 études (n=81) TC : 2 études (n=114) Brûlés : 1 étude (n=20) Total : 12 études (n=603) 0 0.5 1 1.5 2 NE précoce <36 h NE retardée > 36 h

Seule la nutrition entérale précoce a démontré une efficacité en terme de prévention des complications infectieuses

Tolérance Pas d’exacerbation de PA à l’initiation de la NE Nahad Pancreas 1999 Pas de différence en terme de sécrétion dans drains en post chirurgie pancréatique Bodoky ann surg 1991 Objectif calorique atteint facilement Mc Clave JPEN 1997

Tolérance de durée de séjour en réa. Reprise de l’alimentation orale + rapide Pas d’augmentation de durée de normalisation des amylases Mc Clave JPEN 1997

Bénéfices Une méta-analyse : 263 patients Six essais randomisés Marik, BMJ 2004 Six essais randomisés

Diminution significative des complications infectieuses

Diminution significative des complications infectieuses et des interventions chirurgicales Tendance à diminution autres complications : SDRA , MOF , fistule… Tendance vers diminution de mortalité

NE versus NPT Diminution phagocytose par macrophages Diminution production antioxydants Augmentation risque infectieux Hyperglycémie Kalfarentzos, Br J Surg 1997

NE versus NPT Hyperglycémies plus fréquentes surmortalité Van den Berghe, NEJM 2001 . Infections sur cathéters augmentées Sax, Am J Surg 1987

FAUX : car le site jéjunal ne stimule pas le pancréas Conclusion 1er Dogme : il faut mettre au repos le tube digestif FAUX : car le site jéjunal ne stimule pas le pancréas 2ème Dogme : il n’y pas d’urgence à nourrir les pancréatiques FAUX : seule l’alimentation entérale précoce à démontré une diminution des complications infectieuses 3ème Dogme : l’alimentation parentérale est plus facile OUI en apparence, mais morbidité propre et on dispose en NE de produits plus adaptés

GUT : USE IT OR LOOSE IT

pharmaconutrition À explorer : essai Propatria

Résultats Diminution intensité de réponse inflammatoire Windsor Gut 1998 Amélioration des scores de gravité Mc Clave JPEN 1998 Diminution des complications septiques et du risque individuel de complications infectieuses 28 vs 50% p=0,03 Kalfarentzos B J surg 1997 Objectifs caloriques respectés

Perméabilité intestinale au cours de PA Évaluée par excrétion urinaire marqueur non absorbé normalement par tube digestif Corrélation Sévérité de pancréatite Endotoxinémie MOF

Endotoxinémie corrélée avec: sevérité de pancréatite survenue MOF décès

Instauration fréquente d’un jeun précoce qui peut durer plusieurs semaines

Etat nutritionnel Comparable patients icu et patients atteints sepsis sévère Etat hypermetabolique Augmentation dépense énergétique de repos 1,2 N à 1,5 Dickerson CCM 1991 Etat hypercatabolique Protéolyse avec balance azotée constamment négative Lipolyse Insulinorésistance Diminution capacité d’oxydation du glucose =>immunosuppression

NE précoce : 3 essais NE débutée dans les 48H Site jéjunal PA sévères dans deux essais, modérées et sévères pour un

physiopathologie

Quels patients nourrir ? PA sévère PA modérée : PA œdémateuse à priori non sauf … Reprise alimentation avant fin première semaine Chez 21% des patients risque réapparition douleur H48 de reprise alimentaire FDR : lipasémie>3N , , stade D Balthazar et durée épisode douloureux initial Lévy Gut 1997 Poussée aiguë sur pancréatite chronique : dénutrition chronique