Frédéric Huet TSH – Costech DD01 – Janvier 2019 L’économie de fonctionnalité comme orientation de la transition écologique ? Frédéric Huet TSH – Costech DD01 – Janvier 2019
Interroger les « vertus » environnementales de l’EF L’Economie de Fonctionnalité (EF) Vendre l’usage des biens plutôt que les biens eux-mêmes Une rupture paradigmatique / systémique avec le modèle industriel L’EF, un modèle économique « durable » ? Fréquemment convoqué en ce sens Malgré quelques interrogations Un modèle économique pour le véhicule autonome ? Une technologie couplée avec un nouveau modèle de transport Une rupture risquée pour les constructeurs
Qu’est-ce que l’économie de fonctionnalité ? Valoriser les usages des biens plus que les biens en eux-mêmes : un modèle serviciel Deux exemples historiques et emblématiques : Michelin & Xerox Au-delà du seul passage à la location ou à l’accès Un renouveau de l’ensemble du modèle économique Une alternative face aux limites du modèle industriel : Production et consommation de masse De nouvelles exigences de consommation De nouvelles caractéristiques concurrentielles et productives Un dépassement par la valorisation des usages
Qu’est-ce que l’économie de fonctionnalité ? Modèle économique Modèle industriel Economie de fonctionnalité Valorisation Valeur d’échange Valeur d’usage Offre / Produit Biens matériels Droits de propriété Service / solutions : Singularisées Co-construites Rémunération Achat / vente Cession de droits de propriété Accès Location, abonnement Performance Fréquence / intensité d’achat Fidélisation et intégration : Valeur relationnelle Un changement systémique qui repose sur la mise en cohérence des différentes dimensions du modèle
L’EF, un levier pour la transition écologique ? Des ambiguïtés d’une définition… Une inclusion hétérogène de la dimension environnementale Des définitions prescriptives / performatives : « L’objectif économique de l’économie de fonctionnalité est de créer une valeur d’usage la plus élevée possible pendant le plus longtemps possible, tout en consommant le moins de ressources matérielles et d’énergie possible. Le but est d’atteindre ainsi une meilleure compétitivité et une augmentation des revenus des entreprises » [Stahel 1994]. Des définitions moins « volontaristes » : « L’économie de fonctionnalité vise à substituer à la vente d’un bien la vente d’un service ou d’une solution intégrée » (Van Niel 2007). « Une économie centrée sur la production d’effets utiles pourrait non seulement assurer une meilleure satisfaction des besoins humains, mais aussi conduire à la réduction des ressources consommées pour y parvenir. » [Moati 2009].
L’EF, un levier pour la transition écologique ? Des ambiguïtés d’une définition… Une mise en œuvre parfois détachée des préoccupations environnementales Directement ou indirectement, un impact sur la sobriété environnementale … Aux conséquences environnementales d’une valorisation des usages L’élément décisif : le non transfert de droits de propriété Coût du produit supporté par le producteur sur l’ensemble du cycle de vie Incitation à la durabilité des produits Une stratégie technologique fondée sur l’éco-conception : durabilité et upgradabilité Vs. Innovation intensive et obsolescence du modèle industriel Un découplage des flux de revenus et des flux de matière Une production de valeur relationnelle plus que matérielle
L’EF, un levier pour la transition écologique ? Modèle économique Modèle industriel Economie de fonctionnalité Valorisation Valeur d’échange Valeur d’usage Offre / Produit Biens matériels Droits de propriété Service / solutions : Singularisées Co-construites Rémunération Achat / vente Cession de droits de propriété Accès Location, abonnement Performance Fréquence / intensité d’achat Fidélisation et intégration : Valeur relationnelle Strat. techno Innovation intensive & obsolescence Eco-conception : durabilité & upgradabilité Performance environnementale Prédateur : couplage flux de matière et de revenus Sobriété : découplage flux de matière et flux de revenus
L’EF, un levier pour la transition écologique ? Une sobriété environnementale contestable ? Un modèle générateur d’ « effets rebonds » / « externalités négatives » De nouveaux comportements de consommation : Du pouvoir d’achat pour quoi faire ? Une démocratisation d’usages peu « eco-friendly » ? Un nouveau rapport aux objets Moins de propriété, moins de soin apporté ? Une nécessaire évaluation macro : Accéder aux flux globaux de matière Développer un système institutionnel supportant cette EF
L’EF, un modèle économique pour le véhicule autonome? Une projection prudente, à double titre L’hypothèse : un couplage « séduisant » entre IA et EF… Mais un engagement « retenu » des constructeurs automobiles Une dimension environnementale sous-jacente Nouvelles technologies et vieux modèle économique La propulsion électrique, une alternative crédible ? L’indépassable « véhicule individuel » ? Pourquoi ?
L’EF, un modèle économique pour le véhicule autonome? Un renouvellement risqué du modèle économique Une valeur servicielle Vs culture matérielle de l’industrie automobile Une aversion du consommateur à l’autonomie ? Réinventer l’appropriation en contexte de non propriété : « faire sien » un objet que l’on partage La centralité de la relation client Réinventer les interactions avec le client La contestation par les acteurs de l’IA Une nouvelle organisation productive Solution globale = nouveau réseau productif = nouvelles répartition de création de valeur Des partenariats privilégiés entre équipementiers et nouveaux entrants De nouvelles briques de service pour occuper le non conducteur
L’EF, un modèle économique pour le véhicule autonome? Un scénario alarmiste ? Des constructeurs comme sous-traitants ? L’EF : une stratégie de pénétration pour de nouveaux acteurs du transport ? Une trajectoire de diffusion du véhicule autonome qui se construira au milieu de ces incitations / résistances ?