TD 1 DANSE Approche technologique et historique de l’espace et du temps de la danse classique à la danse contemporaine

Mémoire de DEA, philosophie de la culture, Paris I Sorbonne 1982 1 - INTRODUCTION Définition de la danse: « Organisation intentionnelle des mouvements du corps dans le temps et dans l’espace, réclamant une utilisation optimale de l’énergie et possédant une valeur propre et esthétique, dans un but d’expression, d’évocation, et/ou de communication. Elle est visuellement appréhendée » Mémoire de DEA, philosophie de la culture, Paris I Sorbonne 1982

Différents styles de danse classique contemporain moderne Post-modern XIV XXI Les différents termes de la définition prennent différents sens

CADOPI, M., BONNERY, A., « Apprentissage de la danse », 1990 « Danser c’est produire seul ou à plusieurs des formes motrices signifiantes pour quelqu’un, quelles que soient les formes de pratique sociales et les motifs de danser » CADOPI, M., BONNERY, A., « Apprentissage de la danse », 1990 = activité humaine très ancienne dont les buts se sont diversifiés : rites sacrés, danse devant les dieux, danse de cour, danse scénique, danse de rue, improvisation/ performance, etc.

2 - PRODUIT, PROCESSUS ET PROCÉDÉS Le produit = l’œuvre, le spectacle, l’aboutissement du travail Le processus = l’acte en train de se faire, s’oppose à l’idée de produit. Le produit a moins d’importance que l’acte en train de s’écrire que l’action elle-même. Certaines notions peuvent avoir un double statut, exemple: procédé de composition de l’improvisation et processus d’improvisation (contact improvisation) Le procédé de composition = des méthodes ou règles de composition chorégraphique, exemple: la répétition, l’accumulation, l’envers-l’endroit, le hasard, le contraste

COMPOSITION Avoir une idée Décliner cette idée Faire des choix Transformer une idée du réel en symboles Construire un discours articulant un début, un développement et une fin

Danse à vivre, danse à voir et danses mixtes 3 - LES TROIS RÔLES SOCIAUX SPECTATEUR DANSEUR CHORÉGRAPHE Danse à vivre, danse à voir et danses mixtes LOMBARD, F., « Danses à vivre et danses à voir », in Revue EPS n°250 1994

Accessibilité du projet LE RÔLE DE CHORÉGRAPHE Son rôle est de mettre en adéquation l’intention, le projet et les moyens Lisibilité du projet Accessibilité du projet = Entrer en communication avec le SPECTATEUR Compose et met en scène (espace de communication et renforçateurs)

LE RÔLE DE DANSEUR Interprète le projet artistique du chorégraphe Engage son identité corporelle « se mouvoir et s’émouvoir pour émouvoir » Delga, M., Flambard, M. P., Le Pellec, A., Noe, N., & Pineau, P. (1990). Enseigner la danse en EPS. Revue EPS, 226, 54-58. Doit transformer sa motricité quotidienne et la rendre expressive et esthétique S’approprier un projet qui n’est pas le sien: logique, émotions, sensibilité Produire de l’émotion tout en gérant ses propres émotions = double engagement du danseur: moteur et émotionnel

Regarder, éprouver, critiquer LE RÔLE DE SPECTATEUR Regarder, éprouver, critiquer Émotions/cognition Ressources affective et cognitive Rôle incontournable = finalité de la danse contemporaine = donner à voir une œuvre construite dans le but de faire passer un propos aux spectateurs Création de sens et d’émotions

ÊTRE SPECTATEUR = APPRENDRE À Être disponible/ acceptation de l’écart/propre imaginaire Être actif Lire la chorégraphie/ composantes / procédés / etc… En éprouver les effets et le sens Formuler une critique

3 - Les composantes de la danse ESPACE Théoricien du mouvement humain RUDOLF VON LABAN (1889-1958) Le mouvement est constitué par des FONDAMENTAUX appelés: - composantes, - dominantes ou, - paramètres. TEMPS FLUX/ENERGIE CORPS

Directions, orientations, niveaux, traces, dimensions ESPACE SCÉNIQUE GÉNÉRAL PROCHE Zone spatiale entourant le corps et définie par l’allongement maximum des segments corporels Aire disponible pour le mouvement Lieu de production chorégraphique Espace symbolique Directions, orientations, niveaux, traces, dimensions Notion de volume et d’espace tridimensionnel

ESPACE PROCHE ou PROPRE KINESPHÈRE PAR LABAN CENTRE DE LA KINESPHÈRE = CENTRE DU CORPS = CENTRE DE GRAVITÉ POINT DE CROISEMENT DES LIGNES DE FORCE RESSOURCES PROPRIOCEPTIVES

TEMPS CONTRASTE Durée et vitesse STRUCTURATION MÉTRIQUE STRUCTURATION NON MÉTRIQUE Interne Rythme personnel Externe Sons et musiques Pulsation Accent Mesure Rythme Tempo Durée et vitesse CONTRASTE Cl = / création collective, le temps doit être pensé à la fois par rapport au monde sonore mais aussi indépendamment. Idem pour le monde sonore qui est fondamental puisqu’il renforce le propos, il est donc une partie à part entière de la création.

4 - LA DANSE CLASSIQUE Italie, XIV et XV ème siècle France, XVI ème siècle par François 1er et Charles VIII Spectacle total: musique, danse, poésie, 10h Louis XIV, fonde l’Académie Royale de danse en 1661 Évolution du ballet, Beauchamp invente les cinq positions Naissance de la danse académique, classique Danse créée pour le roi, décors riches et spectaculaires, à l’image du roi Danse très codifiée La ballerine est considérée comme irréelle, personnage évanescent proche du ciel, son âme s’élève au-dessus du simple mortel (référence au roi)

SA LOGIQUE SPATIALE Scène conçue comme une toile Axe privilégié: le centre car principal spectateur le roi 5 positions de Beauchamp donc ouverture en dehors = image frontale du corps Corps en à-plat et déplacements latéraux Espace propre traversé par des lignes allant vers le ciel, volonté de s’élever 5 6 4 scène Jardin Cour 3 7 8 2 1 Public

SA LOGIQUE TEMPORELLE Musique au service du spectacle pour le divertissement Musique et danse = rapports très étroits Pas de danse = structures mélodiques et rythmiques de la partition Temps fort = appel Logique d’écriture de la danse suit la logique de la structuration musicale

5 - DANSE MODERNE Fin du XIX ème et début du XX ème Allemagne et Etats-Unis Pays et cultures dans lesquels il n’y a pas d’héritage classique Figures féminines; pionnières de cette nouvelle danse: Isadora Duncan, Loïe Fuller, Ruth Saint Denis, Martha Graham sont américaines et Mary Wigman est allemande Des hommes théorisent cette danse : R. V. LABAN, J. DALCROZE (rythme, musicalité et mouvement) Danse libre, naturelle, contre l’artifice Décors sobres, pieds nus Corps et émotions Expression fer de lance De la modernité Sur scène ou dans la nature Solo Poétiques personnelles

EXPRESSIF ET SYMBOLIQUE EN LUI-MÊME SA LOGIQUE SPATIALE EXPRESSIF ET SYMBOLIQUE EN LUI-MÊME Utilisation de tous les niveaux, nouveau rapport au sol Fin du carcan des pointes comme en classique Importance de l’espace propre (Laban, kinesphère), la notion de trajet apparaît, contrairement au classique = succession de poses Espace plus intime Travail sur le corps dans l’espace propre plus expressif = expression de ses propres sentiments Travail sur le contraste entre des formes ouvertes (joie, partage, etc…) et des formes fermées, vers l’intérieur (peine, douleur, etc…)

SA LOGIQUE TEMPORELLE Musique support de l’imaginaire et des sentiments Rapports à la musique et au temps très personnels en fonction des thématiques abordées par les danseuses Martha Graham = musique accompagnera le geste avec emphase Mary Wigman fera quelques essais sans musique Doris Humphrey= rythme = élément fondamental du mouvement

LE CAS DE MERCE CUNNINGHAM 6 - DANSE POST-MODERNE LE CAS DE MERCE CUNNINGHAM = Après la seconde guerre mondiale Rupture avec la danse moderne Conditionne l’apparition de la danse contemporaine Idée de démarche artistique Pivot de ce courant = Merce Cunningham

MERCE CUNNINGHAM Espace Temps Rupture avec l’espace à l’italienne et l’idée de centre du plateau Tous les danseurs sont des centres Le spectateur regarde où il souhaite Re-définition du rôle de spectateur Le spectateur participe à l’oeuvre Rupture avec les anciennes relations Musique/danse La relation ne se réduit plus à un simple collage Le mouvement n’est plus au service de la musique La musique participe à l’œuvre autant que le mouvement Collaboration avec John Cage Utilisation des silences produisant un effet sur le climat de la création Éloignement de la structure métrique pour aller vers du non métrique

TECHNIQUE DU CONTACT-IMPROVISATION AUTRE EXEMPLE STEVE PAXTON TECHNIQUE DU CONTACT-IMPROVISATION Travail avec l’autre, d’écoute, de recherche sur le poids Nouvelle exploration du mouvement supposant une grande disponibilité Fin travail sur l’espace propre Notion de trajets de Laban appliquée au mouvement à deux = action/réaction, fluidité du mouvement

7 - DANSE CONTEMPORAINE = DÉMARCHES ARTISTIQUES Pluralité de styles Autant de danses contemporaines que de chorégraphes Hip hop/break et espace inversé Diversification des lieux de représentation: Trisha Brown danse sur les toits des immeubles , … danse dans une piscine Non danse: travail minimaliste dans l’espace proche Non danse

8 - CONCLUSION Danse classique et produit Danse moderne et processus Danse contemporaine, processus et procédés è!