AVEC MARIJO
RUSSIE - 11-
Le territoire de la Russie s'étend, d’ouest en est, sur plus de 9 000 km et couvre une superficie de 17 millions de km², soit 31 fois celle de la France.
La principauté de Kiev fut le premier Etat russe organisé dans la région de l’Ukraine, la Biélorussie et une partie de la Russie actuelle, au IXe siècle. Cet état se désintégra peu à peu avec les attaques de nomades et au gré des successions, laissant place à une quinzaine de petits états dont plusieurs furent bientôt soumis aux Tataro-Mongols. Du XIIIe au XVIe siècle, cependant, l’une des principautés, la Moscovie, annexa progressivement toutes les autres et devint la Russie qu’Ivan III libéra du joug des Mongols. Son petit-fils Ivan IV dit « Le Terrible » fut le premier à porter le titre de Tsar. Sa mort marque la fin de la dynastie des Rurikides et, après le règne malheureux de Boris Godounov, commença le « Temps des Troubles » qui verra, pendant 13 ans, diverses factions de boyards se battre pour le trône au moment même où Suédois et Polonais interviennent, sur les instances de la Papauté, pour installer un monarque catholique. sur le trône d’une Russie considérée hérétique. Ce sera, finalement, Michel Romanov qui accèdera au trône en 1613.
Les armoiries officielles de la Russie représentent un aigle d’or bicéphale placé en champ de gueules. Il est emprunté à Byzance mais avec une symbolique différente. A Byzance cela représentait l'alliance du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel et en Russie, la Russie d'Europe et la Russie d'Asie tenant le pouvoir et le sceptre avec, en son milieu, un écu de couleur rouge sur lequel est représenté Saint Georges terrassant le dragon.
SAINT-PETERSBOURG : L’ERMITAGE
L’ancienne capitale de la Russie fut fondée par le tsar Pierre Ier, le 27 mai 1703. Allant à l’encontre de la vieille Russie, il implanta cette ville sur un terrain marécageux ce qui demanda un effort titanesque. Des milliers de vies humaines furent sacrifiées. Cette ville est l’une des rares à résulter d’une véritable réflexion. « Elle commença par des idées exprimées sur un plan. Les grands espaces de terre, les lignes sinueuses de la Neva, les canaux devinrent les éléments de base de l’urbanisme de Saint-Pétersbourg. On n’élevait pas des bâtiments indépendants car on construisait des paysages urbains. Une attention particulière était accordée aux perspectives lointaines » (Saint-Pétersbourg et ses environs). Pour sa réalisation, la ville, ouverte aux acquis de la culture européenne, invita tous ceux qui souhaitaient participer à cette création d’avant-garde : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs, etc. Les étrangers venus s’installer s’intégrèrent rapidement et, pour beaucoup, la ville devint une nouvelle patrie à laquelle ils se donnèrent corps et âme. On peut dire que traditions européennes et culture russe formèrent, en se fusionnant, une certaine « culture pétersbourgeoise ». Notons qu’avec la Révolution, la ville fut rebaptisée Petrograd de 1917 à 1924 puis Leningrad de 1924 à 1991 quand la ville retrouva son nom premier après un référendum.
C’est sur l’île des Lièvres où fut élevée la forteresse Pierre-et-Paul que se concentrèrent les premiers travaux. Le tsar choisit cette île du delta de la Neva à cause de sa position stratégique. Il voulait construire là une nouvelle Amsterdam et construisit rapidement des canaux pour assécher les marais.
Pierre le Grand fut le premier à établir un palais d’hiver au bord de la Neva, mais c’est entre 1754 et 1762 qu’Elisabeth Petrovna fit ériger, selon les plans de l’architecte Francesco Bartolomeo Rastrelli, le palais d’Hiver qui constitue le centre de l’actuel Ermitage. Catherine II en fit compléter la décoration et fit construire le Grand et le Petit Ermitage, ainsi que le théâtre de l’Ermitage relié au vieil Ermitage par un arc jeté en travers du Petit Canal d’Hiver que l’on associe au Pont des Soupirs de Venise! C’est tout cet ensemble, complété par le Nouvel Ermitage, érigé par la volonté de Nicolas Ier en 1839, qui constitue le musée de l’Ermitage actuel. Le Nouvel Ermitage constitua le premier musée public en Russie. Cependant, on considère 1764 comme étant la date de naissance du musée quand Catherine II acquit 225 tableaux d’un négociant berlinois qui devinrent la base de la galerie de peinture de l’Ermitage. A partir de cette date, les achats destinés à augmenter la collection devinrent systématiques. Notons par exemple, l’achat par Alexandre Ier de l’ensemble des peintures qui appartenaient à Joséphine de Beauharnais et se trouvaient au château de la Malmaison…
Le palais d’Hiver
Ci-dessous, la porte de l’édifice de l’Etat-Major qui fait face au palais d’Hiver. La place du Palais avec la colonne élevée en l’honneur du vainqueur de Napoléon, Alexandre Ier. Haute de 48m, elle est surmontée d’un ange aux traits de l’empereur, foudroyant un serpent du regard.
Détails de la façade du palais d’Hiver.
Galerie menant à l’escalier d’honneur. Vase de Kolyvan Galerie menant à l’escalier d’honneur.
L’escalier d’honneur fut détruit pendant le grave incendie de 1837 qui ravagea le palais d’Hiver. Il fut restauré par Vassili Stassov selon les dessins qui avaient été conservés.
L’escalier d’honneur
En 1839, Le plafond de l’escalier fut décoré d’une peinture représentant l’Olympe de Gasparo Diziano, peintre italien du XVIIIe siècle, découverte dans les réserves du palais.
La salle Pierre le Grand (petite salle du Trône) fut aménagée, en 1833, par Auguste Ricard de Montferrand et restaurée après l’incendie selon les anciens dessins.
La salle des armoiries, réalisée par Vassili Stassov, symbolisait l’organisation administrative de l’Etat russe.
La galerie militaire consacrée à la gloire de l’armée russe fut aménagée, en 1812, par Carlo Rossi. Ses murs sont décorés de 132 portraits de généraux ayant pris part à la guerre. Treize cadres sont vides. Ils représentent les héros qui n’ont pas laissé de portraits.
Portrait d’Alexandre Ier Portrait du Duc de Wellington, figure importante des guerres napoléoniennes.
Les magnifiques planchers de marqueterie sont recouverts de 16 couches de vernis pour les protéger et ils sont examinés chaque jour… Celui-ci, ainsi que le lustre décorent la Salle Saint-Georges ou Grande Salle du Trône
Ces vases de lapis-lazuli et de malachite sont réalisés selon la technique de mosaïque russe. De minces lamelles sont collées sur un support de cuivre ou fer. Les joints sont réalisés avec un mastic contenant de la poudre de la pierre. La surface est ensuite polie.
Dans le petit Ermitage, la galerie Romaine.
Décoration de plafond et portrait d’Elisabeth Petrovna, Elisabeth Ière de Russie qui régna de 1741 à 1752.
Dans le petit Ermitage, la salle du Pavillon est ornée de magnifiques mosaïques, reproductions de sols de thermes romains.
L’horloge Le Paon a été réalisée en Angleterre, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, par l’horloger James Coxe.
L’une des pièces remarquables en passant, une petite table aux sculptures raffinées…
Nous allons aborder maintenant, les merveilleuses collections de peinture. Je souhaitais pouvoir présenter quelques-unes de ces merveilles mais je me suis vite heurtée à des difficultés majeures pour prendre les photos. D’une part, il y avait la foule des visiteurs, mais d’autre part et surtout, le problème des reflets qui m’ont obligée à prendre presque tous les clichés de biais et souvent assez mal cadrés… Et bien sûr, je ne dispose pas d’un équipement de professionnel qui puisse permettre de pallier aux différents inconvénients. Enfin, il fallait faire vite car, malheureusement, c’était une visite en accéléré!!!
Dans la salle des icônes, des œuvres italiennes.
A gauche, la Nativité du Christ, en majolique, de Luca della Robbia, du XVe siècle; ci-dessous, une Vierge à l’Enfant de l’école Andrea Verrochio, également du XVe siècle.
A gauche, Madone Litta(1480), à droite, la Vierge à la fleur (1478). Dans le Vieil Ermitage, ces deux œuvres de Léonard de Vinci sont présentées sous verre… A gauche, Madone Litta(1480), à droite, la Vierge à la fleur (1478).
Dans la salle Léonard de Vinci, des portes « Boulle ».
En haut, à droite, Danaé (entre 1546 et 1553), en bas, Marie-Madeleine repentante (dans les années 1560). Le deuxième étage du vieil Ermitage est consacré à l’art italien. Ici, on retrouve des œuvres du Titien.
Toujours de remarquables plafonds et des vitrines présentant des vases précieux.
Détail d’un passage.
Collections sous pyramides de verre.
Les loges de Raphaël ont été créées, entre 1787 et 1792, et sont ornées de copies de fresques du Vatican.
Dans une salle consacrée à la majolique italienne du XVIe siècle, cette œuvre de Piat, Derula.
La création du monde sous un plafond.
Une Sainte-Famille de Raphaël (1506)
Le Dauphin de Lorenzotto et le Garçon accroupi, de Michel-Ange (1530), seule sculpture de cet artiste possédée par l’Ermitage. Certains pensent qu’elle aurait été prévue pour orner la chapelle funéraire des Médicis.
des XVIe au XVIIIe siècles. Les trois plus grandes salles de l’Ermitage sont les Verrières (grande, petite et espagnole ). Elles contiennent des œuvres de peintres italiens et espagnols de grand format des XVIe au XVIIIe siècles.
Dans les Verrières, le soleil pénètre directement par le plafond.
Ci-dessus, Meurtre de Saint-Pierre par Spada (début du XVIIe siècle), à droite, la Naissance de Jean-Baptiste, du Tintoret (1574) et ci-contre, le Repos pendant la fuite en Egypte, une œuvre de Murillo (1665).
Dans la salle des peintres hollandais, deux œuvres de Rembrandt : Flora et Danaé, du XVIIe siècle.
Duo (1670), œuvre de Jost Van Geel, ci-haut, et Maîtresse et servante, de Pieter de Hooch (1684), à droite.
D’un autre peintre hollandais, David Teniers le Jeune, Paysage avec servante au puits (1630).
Cette tapisserie s’intitule : Jeunes garçons jetant des graines aux porcs. On peut également admirer de très beaux meubles dont, ici des armoires deux corps à caquetoire et une série de vitrines qui offrent aux regards des objets anciens : émaux, faïences, etc.
L’impératrice Catherine II était une grande admiratrice de l’art français et elle fit l’acquisition d’un nombre imposant de toiles dont on en trouve de nombreuses dans les salles du palais d’Hiver. Du peintre picard, Louis Le Nain, la Visite à la grand-mère (1640), à droite, et la Famille de la laitière, ci-haut (vers 1640).
Et de Constant Troyon, le départ pour le marché ( 1859). Encore une sculpture de J. J. Pradier, sculpteur du XIXe siècle, Vénus et Cupidon Et de Constant Troyon, le départ pour le marché ( 1859).
Le musée de l’Ermitage possède l’une des plus riches collections du monde d’art français de la seconde moitié du XIXe siècle et au-delà, jusqu’à 1917. Y sont représentés les divers courants : impressionnisme, postimpressionnisme, fauvisme et cubisme… Malheureusement, nous arrivions au bout du temps imparti et c’est bien peu de minutes que nous avons pu consacrer à « nos » peintres…
Voici la Femme en bleu, peinte en 1890. Bien sûr, l’Aixoise d’adoption que je suis ne pouvait manquer de rechercher les œuvres de Paul Cézanne, déplorant que le musée Granet d’Aix-en-Provence ne possède que si peu de réalisations de ce peintre… Voici la Femme en bleu, peinte en 1890.
Paysage bleu (1905) Encore Paul Cézanne : Le Fumeur (fin XIXe)
De Van Gogh, les Chaumières (1890).
Nature morte à Séville, de Matisse (autour de 1910).
Route de montagne d’André Derain (1907).
De Paul Gauguin, la Fontaine miraculeuse (1894).
Notre courte exploration terminée, nous nous retrouvons dans la cour intérieure du palais d’Hiver, avec le sentiment de n’avoir pu voir grand-chose. Il faudrait plus d’une semaine pour visiter ce musée qui est l’un des plus vastes du monde et avoir une plus juste idée de ses trésors…
Un rapide regard à la colonne d’Alexandre Ier et c’est malheureusement terminé!
Musique : Tchaïkovsky – Sérénade en Ut majeur Op.48 - II - Valse Informations : Guide Nelles Moscou Saint-Pétersbourg, livret touristique Saint-Pétersbourg et ses environs acheté sur place, Guides Mondéo - Moscou et Saint-Pétersbourg, différents sites Web. Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Novembre 2011 marijo855@gmail.com D’autres diaporamas sur : http://famille.morhain.net/lapagedemarijo/index.html
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