ALBERT CAMUS (1913-1960)
Né en Algérie en 1913. Fils d’un ouvrier agricole, il perd son père à la guerre de 1914. Elevé par sa mère (origine espagnole) dans un quartier populaire d’Alger. Après le baccalauréat, menus emplois (commerce, administration). 1936: fin de ses études de philosophie (travail diplomatique sur les rapports entre l’hellénisme et le christianisme). Tuberculose. Il n’arrive pas à passer son agrégation de philosophie.
(suite) Passion du théâtre dès sa jeunesse (fondation de la troupe « L’Equipe »). (Plus tard, adaptation de pièces anciennes ou étrangères). Journaliste à Alger, puis à Paris. Juin 1934: premier mariage (Simone Hié) qui ne durera pas longtemps. 1940: secondes noces (Francine Faure, mère de ses jumeaux). Il ne sera pas engagé au moment de la guerre (raisons de santé). Résistance pendant l’Occupation. Frère-ennemi de Jean-Paul Sartre. 1944: rédacteur en chef du journal Combat. Il rencontre l’actrice Maria Casarès (liaison fougueuse/ interprète dans Le Malentendu et Les Justes). Il luttera pendant toute sa vie en faveur des déshérités et des victimes de la lutte pour la liberté (1956: appel en faveur de la trêve en Algérie, 1957: réflexions sur l’abolition de la peine de mort).
Avec ses jumeaux, Jean et Catherine
Camus et Sartre, les frères-ennemis
Avec Maria Casarès
Son œuvre Essayiste, romancier, dramaturge. Œuvre ordonnée autour de deux pôles: l’absurde et la nécessité de la révolte. Selon lui, la vie n’a pas de sens. L’homme est libre de vivre « sans appel ». Il doit payer les conséquences de ses erreurs et épuiser les joies de cette terre. MORALE DE L’ABSURDE exposée dans l’essai Le Mythe de Sisyphe (1942), le roman L’Etranger (1942) et deux pièces de théâtre Caligula et Le Malentendu (1944).
(suite) La seule valeur qui donne à l’action son sens est la nature humaine. Importance de la révolte. Son humanisme s’exprime à travers deux pièces de théâtre L’Etat de siège (1948) et Les Justes (1949). D’autres œuvres importantes: La Peste (roman, climat de l’absurde), Noces (essai, célébration des noces avec la nature), La Chute (roman, confession d’un juge).
Couverture de La Peste
(suite) 1957: Prix Nobel de littérature pour une œuvre « qui met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la consciences des hommes ».
Cérémonie du Prix Nobel
4 janvier 1960: mort prématurée à la suite d’un accident de voiture.
Photo de l’accident de voiture
La Une du Journal « Combat » annonçant la mort de l’écrivain
Sa dramaturgie Production théâtrale limitée mais importante. Le personnage est replacé au centre du drame. Camus explore les possibilités et les limites de l’homme (hiatus entre la pensée et l’action). Il s’agit d’un nouveau réalisme psychologique: l’homme se bat contre des antinomies en quête d’unité.
(suite) Exposition de la métaphysique de l’absurde dans ses pièces. Le Malentendu (1944): drame –symbole autour d’un monde condamné à l’absence de communication et à la solitude. Recours au crime = il exprime l’injustice sociale. Le désir du bonheur se heurte au destin. Caligula (1945): seule pièce qui a connu le succès, considérée comme son chef-d’œuvre. Nouvelle « lecture » de l’Empereur romain. Ce n’est plus un tyran fou mais un homme qui a conscience de la justice et du destin qui règnent dans le monde. Méchanceté= effort de s’opposer au destin absurde qui condamne tout homme à la mort. Dernières pièces L’Etat de siège (1948) , Les Justes (1949): elles abordent le dilemme entre la liberté et la justice par rapport à la valeur de l’action révolutionnaire.
(suite) Introduction de l’idée de l’absurde (voir aussi la théorie de l’existentialisme). (notion pourtant définie en ce qui concerne le théâtre par l’essayiste hongrois Martin Esslin, Le Théâtre de l’absurde, essai, 1961). Réflexions sur la solitude et le malheur existentiel de l’individu (fondements du théâtre de l’absurde). Structure dramatique de ses pièces: traditionnelle (mais éloignement du drame bourgeois).