Grande vitesse ferroviaire (GVF) et aménagement du territoire Peio OLHAGARAY CCI Bayonne Pays basque 10 octobre 2006
Bilans des études Ministère de l’Equipement / Europe depuis 1970 La construction des réseaux (route/fer) n’a pas d’effet mécanique et automatique. Chaque infrastructure est un cas particulier Le TGV-LGV n’est pas générateur de développement économique en soi, mais c’est un « accélérateur des dynamiques » à l’œuvre Intégré dans un projet territorial explicite et partagé, c’est une opportunité Effets: probables (2) conditionnels (3) indirects (3)
1 – les 2 effets « probables » de la GVF 11 - Effet sur la mobilité: de toutes les populations déjà mobiles, sur des trajets de 1 à 3h et sur des rayons de 300 km, en concurrence avec l’avion et la voiture, mobilité d’une partie des marchandises qui – aujourd’hui – prennent la route Conséquences: arrivée/sortie de certaines populations nouvelles pratiques réservées précédemment à l’avion, séjours plus court et plus nombreux, redistribution nouvelle rail/route… Enjeux: réorganisation du système et du fonctionnement du transport: avion/train/route; rabattement vers la GVf à organiser; libération de sillons pour des usages autres que GVF (par exemple tcsp), irrigation de tout le territoire
1 – les 2 effets « probables » de la GVF 12 - Effet sur l’image: image de modernité, de progrès, d’accessibilité et de dynamisme des territoires desservis, en les « rapprochant » des centres de décision. GVF facteur de promotion dans la concurrence entre destinations Conséquences: représentation positive du territoire, disparition de l’image « territoire périphérique » affirmation du fait régional, … Enjeux: gérer et optimiser cet effet « image », concevoir et déployer un marketing territorial qui s’appuie sur la capacité à se connecter – physiquement - à d’autres territoires
2 – les 3 effets « conditionnels » 21 – l’effet sur la structuration des métropoles: renforcement de la métropolisation, nouvel équilibre régional et accentuation des spécialisations de chaque territoire. Avec une GVF, les métropoles peuvent devenir complémentaires en profitant mutuellement de leurs équipements, fonctions et services et pourraient avoir des « vocations » non concurrentes Conséquences: réalisation de nouveaux équipements ou modernisation pour confirmer et promouvoir les vocations métropolitaines,… Enjeux: organiser la différentiation/spécialisation et la complémentarité des territoires par une action concertée des acteurs publics
2 – les 3 effets « conditionnels » 22 – l’effet sur le développement urbain: développement en particulier autour des gares existantes et nouvelles, sous réserve de politiques publiques d’accompagnement. Effets selon les facteurs: disponibilité du foncier, accès au transport collectif, intégration dans un projet urbain. Conséquences: réalisation de grands programmes immobiliers, logements à créer, migrations de populations à canaliser, … Enjeux: intégration de la nouvelle gare dans un projet urbain « complet »
2 – les 3 effets « conditionnels » 23 – l’effet sur le développement économique: permet d’amplifier les dynamiques en œuvre, et d’accroître l’intégration économique dans des espaces plus vastes Conséquences: nouveaux concurrents (ceux qui ont une distance/temps identique), nouveaux marchés (relations entreprises/marchés « raccourcie »), créations d’emploi à valeur ajoutée, mutations agricoles sur parcelles « prélevées »,… Enjeux: accessibilité et hinterland des gares TGV et « pertinence » de la stratégie d’accompagnement du territoire
3 – les 3 effets « indirects » 31 – l’effet sur le foncier: GVF facteur supplémentaire de pression foncière (liée à l’effet image), effet de concentration de la pression autour des gares futures, effet de « lissage » du marché: prix qui augmentent 2 ans avant l’ouverture, puis « rattrapage » 2 ans après Conséquences: hausse globales des valeurs, mais fortes augmentations sur des localisations (quartier de la gare) et des durées précises, … Enjeux: anticiper la maîtrise foncière sur les espaces stratégiques et intégrer ces nouvelles valeurs dans les processus de gestion globale du système foncier/immobilier
3 – les 3 effets « indirects » 32 – l’effet sur le tourisme: la GVF n’a pas été synonyme de croissance d’activité car elle ne multiplie pas les sites touristiques. Elle profite surtout aux territoires organisés, avec une offre diversifiée, forte, visible et structurée. Conséquences: développement du tourisme de groupes, de séjours d’affaires, de courts séjours, allongement de la saison, arrivée de nouveaux publics (jeunes, étrangers, CSP+, seniors), nouveaux produits (formules week-end), manifestations nationales et internationales, … Enjeux: anticiper et adapter l’offre selon les publics, les pratiques et les attentes des clients
3 – les 3 effets « indirects » 33 – l’effet sur la protection de l’environnement: la GVF n’est pas forcément synonyme de dégradation environnementale, (options: tunnels, tranchées couvertes, insertion paysagère….). C’est aussi un mode peu polluant et peu consommateur d’énergie (comparé à la route et à l’aérien) Conséquences: impacts visuels sur les paysages, remblais importants, perturbations des écosystèmes, coupures des espaces traversés et nuisances sonores, … Enjeux: anticiper les maîtrises foncières, expliciter les exigences sociétales et investir massivement dans les conditions d’insertion
En « conclusion » Aménagement du territoire ↔ connectivité Développement économique ↔ mobilité Investissement public majeur ↔ implication