Alimentation des seniors : prévenir le risque de dénutrition

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Transcription de la présentation:

Alimentation des seniors : prévenir le risque de dénutrition

Quelle est la proportion de personnes âgées hospitalisées en situation de dénutrition protéino-énergétique ? 1 10 à 20 % 20 à 40 % 30 à 70 % 70 à 90 % 2 3 4

Quelle est la proportion de personnes âgées hospitalisées en situation de dénutrition protéino-énergétique ? 1 10 à 20 % 20 à 40 % 30 à 70 % 70 à 90 % 2 3 4

Alimentation des seniors Prévalence de la dénutrition protéino-énergétique À domicile : 4 à 10 % Dans les institutions : 15 à 38 % À l’hôpital : 30 à 70 %

Alimentation des seniors Causes des dénutritions protéino-énergétiques Insuffisances d’apports : Facteurs sociaux : Isolement, diminution des ressources Troubles fonctionnels : Perte de goût, difficulté de mastication, de déglutition, déficit moteur, tremblements, troubles cognitifs… Médicaments : Prise de plus de 4 pilules par repas Situations d’hypercatabolisme : Infections Cancers États inflammatoires (rhumatismes, escarres…)

Alimentation des seniors Conséquences de la dénutrition protéique Une carence en protéine entraine : une fonte musculaire une asthénie une diminution des défenses immunitaires

Alimentation des seniors Critères d’évaluation de la dénutrition protéino-énergétique Dénutrition sévère Perte de poids : ≥ 5 % en 1 mois, ou ≥ 10 % en 6 mois IMC < 21 Albuminémie < 35 g/l MNA – global < 17 ≥ 10 % en 1 mois, ou ≥ 15 % en 6 mois IMC < 18 Albuminémie < 30 g/l

Alimentation des seniors Un outil simple et rapide pour évaluer l’état nutritionnel : le MNA Le patient présente-t-il une perte d’appétit ? A-t-il mangé moins ces 3 derniers mois par manque d’appétit, problèmes digestifs, difficultés de mastication ou de déglutition ? 0 = anorexie sévère 1 = anorexie modérée 2 = pas d’anorexie B Perte récente de poids (< 3 mois) 0 = perte de poids > 3 kg 1 = ne sait pas 2 = perte de poids entre 1 et 3 kg 3 = pas de perte de poids C Motricité 0 = du lit au fauteuil 1 = autonome à l’intérieur 2 = sort du domicile D Maladie aiguë ou stress psychologique lors des 3 derniers mois ? 0 = oui 2 = non E Problèmes neuropsychologiques 0 = démence ou dépression sévère 1 = démence ou dépression modérée 2 = pas de problème psychologique F Indice de masse corporelle (IMC = poids/(taille)2 en kg/m2) 0 = IMC < 19 1 = 19 ≤ IMC < 21 2 = 21 ≤ IMC < 23 3 = IMC ≥ 23 *MNA : Mini Nutritional Assessement

Alimentation des seniors Évaluer l’état nutritionnel avec le MNA Résultat du score de dépistage : > 12 : statut nutritionnel normal < 11 : possibilité de dénutrition Recourir au questionnaire complémentaire pour l’évaluation précise de l’état nutritionnel Score MNA > 23,5 Score MNA 17-23,5 Score MNA < 17 Statut nutritionnel satisfaisant Risque de dénutrition Dénutrition protéino-énergétique

Alimentation des seniors Suivi nutritionnel Première étape du suivi : aidants, soignant et patients eux-mêmes Informer de l’importance de la surveillance du poids et des conséquences délétères de la dénutrition Demander que les patients se pèsent ou soient pesés : Tous les mois Toutes les semaines si épisode aigu Établir une courbe de poids répertoriée Faire passer le MNA Au moment du diagnostic Au moins tous les ans Proposer un bilan biologique des marqueurs nutritionnels (albuminémie) Suffisant si le MNA est normal et qu’il n’y a pas de perte de poids objectivée

Alimentation des seniors Suivi nutritionnel Deuxième étape du suivi : par le médecin Concerne les patients : Perdant du poids (plus de 2 kg en 3 mois) Dont le MNA est perturbé Évaluer l’état nutritionnel : Clinique : pesée, IMC et recherche des signes de MPE Biologique : albumine, préalbumine, CRP Prise alimentaire : par questionnaire semi-quantitatif sur 3 jours Grille d’évaluation : MNA Rechercher une cause de perte de poids

Alimentation des seniors Les besoins en protéines Besoins minimums en protéines : 12 à 15 % soit 1 à 1,2 g/kg/j Pour un homme de 70 kg

Alimentation des seniors Les besoins en protéines Equilibrer le rapport entre l’apport en glucides et en protéines : Privilégier les protéines animales : Les protéines animales sont de meilleure qualité nutritionnelle : apports en AA essentiels et en vitamine B12 Apporter au moins la moitié des protéines sous forme de protéines animales Glucide ingérés Protéines ingérées > 2,5 (voire = 3)

Alimentation des seniors Les besoins en acides aminés A part les 8 acides aminés essentiels, il faut veiller particulièrement à l’apport : en arginine, pour ses propriétés immunostimulantes en glutamine, impliqué dans la lutte contre le déficit immunitaire, l’atrophie intestinale, les difficultés de cicatrisation

Alimentation des seniors Les besoins en acides aminés La glutamine est instable en solution, mais elle peut être apportée : sous forme de poudre (Modulis) pour la nutrition entérale sous forme de dipeptide (alanine-glutamine) en solution pour nutrition parentérale L’alpha-cétoglutarate d’ornithine, précurseur de l’arginine : stimule la sécrétion d’insuline et d’IGF à actions anaboliques, est à associer à des compléments nutritionnels oraux (Renutryl, Clinutren )

Alimentation des seniors Les besoins nutritionnels et recommandations Besoins minimums en énergie : 36 kcal/kg/j Besoins minimums en lipides : 30 à 35 % dont 7,5 g/j d’acide linoléique 1.5 g/j d’acide α-linolénique Besoins minimums en glucides : 50 à 55 % Répartir ces calories en 4 repas quotidiens Proposer une alimentation variée et tout faire pour donner à la personne âgée le plaisir de manger

Alimentation des seniors Éviter certaines erreurs diététiques Régime hypocalorique trop strict Régime sans sel strict Régime sans fibres Régime hypocholestérolémiant ou antidiabétique Susceptibles de favoriser l’apparition d’une dénutrition

Alimentation des seniors Rôle de l’entourage Une bonne alimentation contribue à limiter la perte d’autonomie Le rôle de l’entourage est primordial pour stimuler l’envie de manger : Faire de la préparation du repas un moment de partage et d’écoute Veiller à la quantité et à la variété de l’alimentation Tout en aidant, privilégier l’autonomie et les responsabilités de la personne âgée

Alimentation des seniors Prévention et longévité Étude d’observation Effets mesurés Physicians´Health Study (2008) 2357 hommes suivis pendant 25 ans Age moyen en début d’étude : 72 ans Evaluation des habitudes de vie, des comorbidités et des données biologiques des participants Probabilité à 70 ans d’atteindre l’âge de 90 ans : 54 % en l’absence de tabagisme, diabète, obésité, d¹hypertension et de vie sédentaire 30 % avec 2 de ces facteurs de risques pratiquement nulle avec les 5 facteurs de risques Cette étude suggère que pour vivre longtemps en bonne santé il faut encourager les comportements tel que l’arrêt du tabac, le combat contre la sédentarité, la surveillance de son poids et de sa pression artérielle