Les migrations internes : Claude Marois © 2012
Migration interne Dans les pays industrialisés : plusieurs formes migratoires: Intra-urbaine, intra-régionale, interrégionale, interprovinciale, etc. où les flux migratoires tissent des réseaux entre régions économiquement désavantagées vers des régions favorisées sur le plan économique.
Dans les pays en voie de développement: Exode rural vers les agglomérations : des villages vers les petites villes, des petites villes vers les agglomérations ou des villages directement vers les agglomérations ; gonflement démographique et pressions urbaines ; Migrants environnementaux: de plus en plus importants ;
Dans les pays industrialisés: Les mouvement ruraux / urbains étaient importants; Depuis les années cinquante, les tendances ont changé: migrations interurbaines, intra et inter-métropolitaines , inter-municipales, interrégionales et interprovinciales ; Par exemple : à l’échelle des régions métropolitaines : ville centrale à banlieue: suburbanisation. banlieue à banlieue : inter-municipale. banlieue à municipale rurale : exurbanisation et périurbanisation. banlieue vers ville centrale : valorisation de la ville centrale .
Deux composantes majeures de croissance démographique et dans les phénomènes de redistribution de la population: 1. migration interne : redistribution. 2. croissance : natalité et immigration.
Quelles sont les causes des migrations internes ? Économiques, sociales, politiques et environnementales. Économiques: écarts de revenu entre les zones rurales et urbaines, recherche d’un emploi etc. ; Sociales: attraits pour un mode de vie urbain, proximité des services etc.; Politiques: politiques et réglementation encourageant la mobilité des personnes ( politiques d’accession à la propriété) ; Environnementale: recherche et proximité avec la nature ( périurbanisation) ;
Conséquences des migrations internes: Modifient la structure d’âge des régions de départ et d’arrivée : Pour les régions de départ: Départ des jeunes adultes: souvent les plus instruits, les plus qualifiés, diminution de la croissance et érosion démographique ( vieillissement de la population ) , effets en cascade Pour les régions d’accueil : Stimule la croissance démographique, rajeunissement de la population, stimule la consommation et l’économie, modifie la composition structurelle de la population ( socio-culturelle) ;
Climatique: «Sun belt» aux E.U. ; Érosion démographique dans les zones rurales : mid-west américain, ; Enjeux d’occupation du sol de plus en plus important :
Migration interne au Canada : De 1901-1961 (George, 1970) Facteur dominant dans la redistribution de la population; Entre 1956-1961, 84% de la redistribution totale était due à la migration de canadiens de naissance; L’Alberta, la C.-B., le Yukon et les T.N.O. ont toujours eu une migration nette positive; Entre 1956-1961, la courant migratoire dominant était surtout interurbain.
Entre 1966-1976, Simmons (1982) constate que les flux migratoires dans les régions urbaines canadiennes se caractérisent par un déplacement de personnes des grand centres urbains vers des centres de plus petites tailles. Shaw (1985) démontre que les différences de revenus semblent constituer un poids moins déterminant dans le calcul d’utilité des migrants pour la période 1976-1981 comparée à celle de 1966-1971.
Du côté québécois: Fait important: l’exode rural durant les 19e et 20e siècle; Une productivité très basse, une industrialisation importante dans les centres urbains; De 1921 à 1960, les pertes nettes des zones rurales ont été importantes et croissantes. Depuis 1971, il y a un processus inverse : contre-urbanisation Termote et Mongeau ont rapporté que la population des régions rurales du Canada a augmenté à un taux d’accroissement quinquennal de 8,8% tandis que la population urbaine de 5,9% entre 1976-1981; Au Québec, le phénomène est plus marqué: 5,6% contre 2,9% (1971-1976); entre 1976-1981: croissance urbaine presque nulle , population rurale: 14%.
Les migrations au Québec Source :ISQ http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/migrt_poplt_imigr/index.htm
Comptabilité démographique : Les migrations internationales sont enregistrées à l’entrée au Canada ; L’émigration internationale et les migrations interprovinciales sont estimées à partir des changements d’adresse de diverses sources : fichiers de prestations fiscales pour enfant et Revenu Canada et aussi des questions rétrospectives des recensements sur la migration;
Les résidents non-permanents et les émigrants : …des étrangers admis de façon temporaire : travailleurs temporaires, étudiants étrangers dans les universités, demandeurs d’asile ou revendicateurs du statut de réfugié ; Les émigrants : la somme des émigrants et le solde des personnes temporairement à l’étranger moins le nombre d’émigrants de retour ;
Mouvement migratoire et solde migratoire : « Le mouvement migratoire avec l’extérieur du Québec comprend l’immigration et l’émigration internationales ainsi que les entrées et les sorties interprovinciales » ; Le solde migratoire est le résultat de la somme de ces mouvements; En 2005, le solde migratoire (données provisoires) est estimé à 30600 personnes comparativement à 34100 personnes en 2004 et 33800 personnes en 2003;
Migration nette : La migration nette est positive au Québec depuis 1985 à l’exception de 1997 ; Le taux d’accroissement migratoire est de 4 pour 1000 en 2005 et 4,5 pour 1000 en 2004 ; Ailleurs : 6,8 pour mille au Canada 2005, 8,4 pour 1000 en Ontario, 19,9 pour 1000 en Alberta et de 9,3 pour mille en Colombie Britannique; En France, il est de 1,7 pour mille (2004) , 1,0 pour mille en Allemagne et 3,6 pour mille aux États-Unis;
Les migrations interprovinciales: Habituellement, le solde interprovincial est négatif ; Le solde migratoire pour 2005 est -5900 personnes; Le taux de sortie ( nombre de sorties divisé par la population moyenne) est de 4,1 pour mille : c’est le Québec qui connait les taux de sortie les plus faibles au Canada; 61% sortants déménagent en Ontario : une partie de ces déplacements sont de courte durée – Gatineau et région d’Ottawa; 15% Alberta, 10% en Colombie Britannique et 7% au Nouveau Brunswick; Le taux d’entrée ( nombre d’entrées divisé par la population moyenne ) est de 3,3 pour mille en 2005 ; En Ontario, le taux est de 5,0 pour mille , en Alberta 31 pour mille, Terre Neuve 18 pour mille ; Le Québec est peu présent dans les migrations interprovinciales : environ 10% viennent du Québec;
Comparaisons avec les États-Unis : toutes choses étant égales par ailleurs … Aux États-Unis : le taux de sortie entre États est de 26 pour mille en 2003-2004 comparativement à 10,0 pour mille au Canada et 4 pour mille pour le Québec; Des États comme le Massachusetts et la Californie connaissent enregistrent des pertes importantes;
L’âge des migrants : L’âge moyen des migrants est inférieure à celui des résidents du Québec (39 ans) ; Il varie selon le type de migrant ; Les immigrants sont les plus jeunes : 27,3 ans ; les émigrants sont plus âgés (35,2 ans); Les migrants interprovinciaux, les entrants sont un peu plus jeunes que les sortants : 31,4 ans et 32,0 ans ;
Dans les régions administratives et les régions métropolitaines: La moitié des RA accusent des bilans migratoires négatifs ; En 2004-2005, Montréal a un bilan négatif de 5100 personnes ; La Montérégie : + 12700 personnes; Les Laurentides : + 8100 personnes Lanaudière : + 7600 personnes ; La Capitale Nationale : + 4400 personnes; Outaouais : + 3700 personnes; Pour la RMR de Montréal, le solde est positif : 17200 personnes ; Québec: 4415 personnes ; Gatineau : 3400 personnes ;
Les processus en cause : Redistribution de la population : Migration interrégionale et intra-régionale ; Migrations intra-métropolitains : ville centrale-banlieue, de banlieue à banlieue; Migrations hors région métropolitaines ;