ANTIBIOPROPHYLAXIE DE L’ENDOCARDITE INFECTIEUSE Aurélie Godard, interne, CTCV Rennes
Pourquoi ? Arguments positifs EI provoquée par greffe bactérienne post bactériémie suite à gestes invasifs Germes initialement sensibles Balance bénéfice/risque favorable Arguments négatifs Pas d’essai randomisé Bactériémies quot. + probables Pas de baisse d’incidence Germes de + en + résistants Très dépendant du praticien
CAT actuelle (SPILF 2002): Garder le principe d’antibioprophylaxie Limiter ses indications aux situations où rapport bénéfice/risque >> 0 Associer à des mesures d’hygiène bucco-dentaires draconiennes Mesures « évidentes » : ttt porte d’entrée initiale, limiter cathéters,…
Chez qui ? Consensus franco-américano-européen : Groupe A : haut risque : ATCD d’EI Prothèses valvulaires (mécanique, biologique, homogreffe) Cardiopathies congén. cyanogènes Dérivations chirurgicales (pulm-systémiques)
Groupe B : risque moyen : Valvulopathies (IA>IM>RA) PVM avec IM et/ou épaississement valvulaire Bicuspidie aortique Cardiopathies congén. non cyanogènes, sauf CIA CMO
Groupe C : risque de la pop. ATC, PAC, transplantation, RM pur, CMD… NB : facteurs de risque non cardiaques : immuno-dépression, situations favo. thromboses (cancers solides, cirrhose, leucémies…), toxicomanie IV, etc
Quand ? 1) Gestes bucco-dentaires : en 1 séance au mieux certains gestes contre-indiqués antiseptiques locaux Groupe A Groupe B Gestes à risque, invasifs RECOMMANDEE OPTIONNELLE Gestes non invasifs NON RECOMMANDEE
Gestes interdits (groupes A et B) Prothèses sur dents à dépulper, chirurgie parodontale, soins endodontiques sur dents à pulpe non vivante, séparation de racines, transplantation, réimplantation… Avulsion dentaire Gestes invasifs détartrage, avulsion dentaire, freinectomie, soins endodontiques sur dent à pulpe vivante, pose de bagues, biopsies des glandes salivaires…
En faveur de la prescription optionnelle : Terrain : >65 ans, diabète, immunodéprimé, IR, IC, IHC… Gestes : saignement, geste long… Hygiène bucco-dentaire défectueuse Information patient +++ quelle que soit la décision, port d’une carte et d’un carnet de suivi…
2) ORL : Groupe A B Adénoidectomie, amygdalectomie RECOMMANDEE OPTIONNELLE Chirurgie endoscop. de sinusite chronique Bronchoscopie rigide Bronchoscopie souple NON RECOMM. NB : l’intubation naso-trachéale ne fait plus l’objet d’antiobioprophylaxie
3) Cutanés Groupe A Groupe B Ttt instrumental de furoncles RECOMMANDEE Exerèse de lésions cutanées OPTIONNELLE
4) Gestes digestifs Groupe A Groupe B Dilatation oesop.,sclérothérapie sauf urgence RECOMMANDEE CPRE, sphinctérotomie RECOMMANDEE si obstacle biliaire ou faux kyste pancr. Ligature VO hors urg., colonoscopie hors néo OPTIONNELLE NON RECOMMANDEE Gastroscopie, biopsie hépatique, ponction à l’aiguille
5) Gestes urologiques / génitaux Groupe A Groupe B Ablation SU sur urines infectées RECOMMANDEE RTUP urines stériles, biopsie prostate, dilatation urétrale OPTIONNELLE Lithotripsie extracorporelle NON RECOMMANDEE KT urétral, cystoscopie, ablation SU sur urines stériles Accouchement par voie basse OPTIONNELLE si RPDE >6heures avt admission RTUP/ cystoscopie sur urines infectées, stérilet GESTES CONTRE INDIQUES
Posologie et mode d’administration Soins ambulatoires dentaires / VAS Allergie aux lactamines ? NON Amoxicilline PO, 3G (75mg/kg) 1H avant geste OUI Pristinamycine PO, 1G (25mg/kg) 1H avant geste Ou Clindamycine PO 600mg (15mg/kg) 1H avant
AG pour des soins dentaires ou VAS Allergie aux lactamines ? NON OUI Amoxicilline 2G (50mg/kg) IV 6H avant Vancomycine 1G (20mg/kg)IVL ou ET 1G (25mg/kg) PO après geste Teicoplanine 400 mg IVD (pas d’AMM pédiatrique) 1H AVANT GESTE PAS DE DEUXIEME DOSE
Chirurgie uro-génitale ou digestive Allergie aux lactamines ? NON OUI Amoxicilline 2G (50mg/kg) IVL Vancomycine 1G IVL (20mg/kg) + Gentamycine 1,5mg/kg IV/IM + Gentamycine 1,5mg/kg IV/IM ou 1H avant geste Teicoplanine 400mg IVL 1H avant geste Puis Amoxicilline 1G PO, 6H après PAS DE DEUXIEME DOSE
AU TOTAL, Maladie grave, à la thérapeutique lourde, qui, à l’heure actuelle, doit bénéficier de tous les modes de prévention possibles (information du patient primordiale), dont l’antibioprophylaxie, même si son efficacité reste incertaine… Révision 2002 de la conférence de consensus 1992 de la société de pathologie infecteuse de langue française European heart journal (2004), 00, 1-37 Archives des maladies du cœur et des vaisseaux, tome 97, n°-, juin 2004