JTE Grandes Cultures bio – Jeudi 7 octobre 2010 La filière régionale et le marché des grandes cultures bio Claire RUBAT DU MERAC Chargée de commercialisation – Filières & Marchés Bio de Provence Source : Expertise Bio de Provence, Chiffres Annuels 2009 Agence Bio - Baromètre annuel consommation Agence Bio/CSA 2009, Bio Linéaires Mai/Juin 2009, sites et contacts professionnels.
Que produit-on en grandes cultures ? La France cultive sur 135 353 hectares des Céréales, Oléagineux et Protéagineux (COP). Notre région produit des COP sur 5310 hectares, soit près de 4% des surfaces françaises. 375 agriculteurs bio cultivent des COP qui occupent moins de 10% des surfaces régionales. Elles sont plutôt centrées sur la production de céréales. - Céréales : 86% des surfaces régionales. - Oléagineux : 12% des surfaces (tournesol, soja, pour la fabrication d’huiles alimentaires, de tourteaux pour l’alimentation animale et la bourrache en cosmétiques).
La production de céréales en France 103 928 Ha 5925 céréaliers Surf 2009/08 : +9% De 6000 à 8000 Ha : - N°3 : Bourgogne. Surf 2009/08 : +11% - Centre : +11% - Bretagne : +18% - Rhône-Alpes : +9% - Poitou-Charentes : -1% > 10 000 Ha - N°1 : Pays de Loire Surf 2009/08 : +16% - N°2 : Midi-Pyrénées. Surf 2009/08 : -2% De 4 à 6000 Ha : Aquitaine : Surf 2009/08 : -5% PACA : 9ème région française 309 céréaliculteurs 4581 Ha (4624 Ha en 2008) Surf 2009/08 : -1%
Physionomie des céréales en PACA N°3 : 853 Ha SAU bio : 8,4% N°2 : 74 producteurs Surf 2009/08 : + 19,6% 584 Ha SAU bio : 3,5% 57 producteurs Surf 2009/08 : -22,8% N°2 : 1105 Ha SAU bio : 4,4% N°1 : 100 producteurs Surf 2009/08 : + 20,2% 20 Ha SAU bio : 29,7% 4 producteurs Surf 2009/08 : -18,2%% N°1 : 1824 Ha SAU bio : 5,4% N°3 : 61 producteurs Surf 2009/08 : -8,9% 196 Ha SAU bio : 3,4% 13 producteurs Surf 2009/08 : - 6,2%
Le poids des céréales en PACA En PACA, près de 310 agriculteurs cultivent 4581 hectares de céréales, en bio et en conversion : - Prédominance de la production de blés (dur et tendre) qui occupent autour de la moitié des superficies. - Une culture spécifique à la Camargue : le riz. - Trio orge, avoine et seigle (21%).
Les zones de production de céréales en PACA
Quid des surfaces de céréales en conversion ?
Les zones de production de céréales en PACA Localisation des cultures, spécificités par terroirs : Blé dur : cultivé à 65% dans les Bouches du Rhône. Blé tendre : cultivé à 77% dans les Hautes Alpes et les Alpes de Haute Provence. Riz : exclusivement produit dans les Bouches du Rhône. Orge : 66% dans les départements hauts alpins. Avoine : cultivé partout en région (sauf Bouches du Rhône) - Céréales complémentaires traditionnellement implantées dans certains terroirs : - “Petit épeautre de Haute Provence » : Vaucluse (45% des surfaces régionales), départements hauts alpins (50%) - Seigle : plus de 50% des surfaces sont dans le Vaucluse. Autres céréales : Sarrazin, maïs grain et sorgho très marginal.
Filière Blé dur Semoule, pâtes, biscuits… Collecte, stockage et première transformation : Les organismes stockeurs et les coopératives certifiés AB sont au nombre de six en PACA, dont : Un spécialisé en riz Un en alimentation animale (+ quelques agriculteurs) Ils gèrent l’entreposage des grains en silos. Ils peuvent effectuer une première transformation (semoules et dérivés), destinés à approvisionner leur clientèle . Fabrication de produits finis : on trouve des façonniers transformateurs (3), semouliers (2), fabricants de pâtes alimentaires (4), biscuitiers (10). Parmi eux, certains font de la vente en gros : 8 grossistes/négociants au total en PACA.
Filière Blé tendre Farine/Pain Le pain bio, leader de la transformation bio ! En France, plus de 60% des transformateurs bio fabriquent du pain, destination majeure de la farine. Moulins à farine : Deux principaux (Pichard, Saint Joseph) et un artisanal. Sociétés d’alimentation du bétail : quatre en PACA Boulangeries certifiées (artisanales, industrielles, hors ateliers en GMS) : Près d’une cinquantaine dans notre région, dont une quinzaine de paysans-boulangers. Brasseries artisanales : A la recherche de froment (blé tendre) pour la fabrication de bières blanches.
Quid du marché des grandes cultures bio : la consommation Hausse globale de la consommation de produits bio, en France, à l’inverse de notre région : 46% des français consomment bio 1 fois/mois (44% en 2008) 42% de consommateurs bio en PACA (47% en 2008) Dans notre région, une tendance forte avec des consommateurs qui privilégient : - Une consommation de produits bio locaux : 73% des consommateurs le font en PACA (52% des français). - Des produits bio de saison : 89% de consommateurs, contre 75% en France.
Le consommateur de céréales bio PACA, une zone de chalandise porteuse 3ème région en nombre de magasins bio & diététiques, avec 223 surfaces de vente (146 m2 en moy) sur près de 2000 en France Fidèle : Depuis + de 5 ans, près de 50% des consommateurs français de pain bio, 44% de consommateurs de pâtes, riz et 39% de biscuits, petit déj. Récent : Depuis moins de 5 ans, 49% de nouveaux consommateurs qui achètent des pâtes, riz, biscuits.. et 40% du pain. Conquis et en demande progresive : Des produits qui continuent de recruter de nouveaux clients : pain, biscuits et produits petit-déjeuner (+12%) en un an (2008/2009).
Quid du marché des grandes cultures bio : les ventes Les COP offrent un éventail de matières premières entrant dans la composition de nombreux produits alimentaires (pain, biscuits, galettes, épicerie) mais aussi destinées à l’alimentation animale. Qu’en est-il de ces produits ? Farine bio (issue de blé tendre, épeautre, seigle) : a permis aux agriculteurs de relancer certaines variétés anciennes de blé tendre, aux acheteurs de fabriquer leur pain à partir de farines bio (essor des MAP). Certaines sociétés de vente de paniers ont augmenté leurs ventes de farines bio sensiblement. « Saissette de Provence » recherchée.
Quid du marché des grandes cultures bio : les ventes Pain : succès des pains bio, dont ceux sous démarche collective (relance de variétés anciennes type Blé Meunier d’Apt). - Fort taux de recrutement : 12% de nouveaux consommateurs de pains bio en un an (idem sur biscuits, produits petit-déjeuner). - 28% des consommateurs n’achètent que du pain bio. Bières artisanales bio (à partir d’orge, seigle, froment) : - Peu de brasseries (1 dans le 04 : GAEC Pougnet) et quelques demandes ponctuelles (orge, épeautre). - Contact avec la Brasserie du Pilat pour structurer l’achat d’orge (variété “Prestige” cultivée en altitude).
Quid du marché des grandes cultures bio : les ventes Pâtes alimentaires fraîches/sèches, semoules,riz : - 7% de nouveaux consommateurs en 1 an. - 25% des consommateurs n’achètent que des pâtes bio. Un bon courant de consommation et de vente de pâtes fraîches bio dans les magasins spécialisés, sur les marchés et une introduction en restauration collective. Regain des mélanges de céréales utilisés par les consommateurs. Huiles (dont tournesol, soja) : - 8% de nouveaux consommateurs en 1 an. - 44% des consommateurs n’achètent que des huiles bio.
Points forts de la filière Potentiel qui repart à la hausse et peut augmenter avec les surfaces de céréales en cours de conversion - 789 Ha de surfaces en conversion en 2009 (17%), dont 390 Ha en C1, 370 Ha C2 et 29 Ha en C3. - 83 agriculteurs concernés (19 en oléagineux – 11 protéagineux) Volonté d’acheteurs de relocaliser leurs appros. Bonne valorisation de certaines céréales en vente directe et circuits courts : - Blé tendre transformé en farine vendue telle quelles et à des moulins pour le pain ; du “Petit épeautre (farine & grains). - Demande soutenue en farine bio, relayée par certaines sociétés de vente de paniers.
Points de fragilisation de la filière Un marché mondialisé, plusieurs sources d’achat dont certaines sont proches : UE (Italie/Esp : semoule blé dur ; All/RU : malt). Marchés tendus : Fortes fluctuations des cours d’achat. Prix moyens : 350 à 450 €/T blé tendre ; 120 à 170 € en conventionnel. Ventes de céréales en gros, sujettes à la concurrence d’autres circuits de vente qui valorisent mieux ? Potentiel disponible plutôt limité en région, atomisé et pouvant varier d’une année sur l’autre (céréales comme composantes des rotations). Place des céréales en conversion pour quelle valorisation ? Une filière encore peu structurée sur les circuits longs. Manque d’outils de première transformation ou utilisation insuffisante des outils existants ?
Les marges de progression Des outils JTE : Etat des lieux de la filière, meilleure approche des marchés (fournisseurs, transformateurs) et débouchés pour rapprocher offre/demande, organiser la filière ? Le Pôle conversion : pour guider les nouveaux bio, recenser les nouvelles surfaces à 3 ans (& volumes ?), outil d’aide à la prospective. Partenariat BdP/Agribio avec les entreprises d’aval via le Club Bio (ébauche d’une interprofession ?) : Passerelle vers des projets de création d’outils communs (« Les Bio du Mas » et la Sté Coquelicot), rapprochement avec les outils existants (Moulins en recherche de fournisseurs dédiés)