Intérêt des traçages hydrogéologiques dans le cadre des études préalables aux périmètres de protection par Christophe SUBIAS c.subias@calligee.fr
Définition : l’opération de traçage est une technique employée de longue date en hydrogéologie karstique afin de prouver une liaison hydraulique entre un point (perte, aven, doline…) et une ou plusieurs émergences situées à la périphérie des plateaux karstiques
Objectifs : elle reste la seule possibilité de prouver de manière indubitable un fait concret (relation hydraulique entre un point et un autre) à travers le marquage et le cheminement des eaux souterraines TRACEUR
Historique : utilisation ludique et spéléologique, plus récemment scientifique avec le développement de nouvelles méthodes de détection 1er essai de coloration connu se serait déroulé en 1887 à la perte du Danube (détection visuelle) 1er traçage avec analyse fluorimétrique (1950) notamment dans le Jura ou le Quercy 1er multitraçage à plusieurs colorants (1970)
Informations données par un traçage sur les limites du bassin d’alimentation (PPE) sur la vulnérabilité de la ressource en eau captée, en constituant de véritables simulations de pollution sur les caractéristiques fonctionnelles de l’aquifère
Réticences sur ce type d’opération Apparition d’une coloration Echec possible dans ces opérations Coût à supporter par la collectivité (les traçages sont toujours mis en option)
Captage coloré par un traceur…
Exemple du SIAEP de la Vallée du Manoire Exploitation d’une source karstique (gros débit, enjeu important) Pertes du ruisseau du Manoire (quel est la vulnérabilité du captage à toute pollution accidentelle ?) Zone de plateau (rôle de la pollution diffuse)
Méthodologie mise en place Etude géologique et hydrogéologique détaillée Etablissement d’un protocole de traçage + plan de prévention Réalisation d’un multitraçage : dans les pertes en basses eaux et sur le plateau en hautes eaux Interprétation des données
Etude géologique et hydrogéologique détaillée
Protocole de traçage Où et comment on injecte ? Quand doivent se faire les injections ? Quels traceurs et dans quelles proportions ? Comment doit-on assurer le suivi de la restitution ? Quels points doit-on surveiller, sur quelle période de temps et avec quels moyens (visuel, manuel, en continue…).
Injection dans les pertes du Manoire en basses eaux
Injection sur le plateau d’Eyliac avec apport d’eau par citernage
Surveillance du captage
Mesures des flux de surverse du captage
Informations très intéressantes sur : sur la structure d’un système karstique si on s’intéresse au flux de traceur ayant transité par ce système (état de karstification – vulnérabilité globale) sur le transit de l’eau si on s’intéresse aux vitesses et aux temps de circulation de l’eau sur la capacité de dilution du système.
Restitution visuelle du traceur injecté dans la perte du Manoire
Courbe de restitution du traçage des pertes
Courbe de restitution du traçage du plateau
Conclusions sur les limites du BAC
Conclusions sur la vulnérabilité très forte vulnérabilité du captage à toute pollution accidentelle sur le Manoire (faible dilution mais faible vitesse en basses eaux) faible vulnérabilité venant du plateau (vitesses importantes mais forte dilution en hautes eaux) nécessité de mettre en place un plan ou disposition d’alerte + une solution de secours
Attention : les résultats d’un traçage sont à reporter à des conditions hydrologiques données Le traceur injecté ne va parcourir qu’une partie seulement du système karstique (système-traçage) donc couplage des méthodes d’investigations
Formation continue par le CETRAHE (Orléans) Dates et coûts des sessions : voir site Internet http://cetrahe.poledream.org Initiation aux principes et méthodes du traçage hydrogéologique (2 jours) Perfectionnement théorique et pratique en traçage hydrogéologique (5 jours)
Merci de votre attention