ESTIMATION DES PARAMETRES GENETIQUES INFLUANCANT LA TAILLE DE LA PORTEE CHEZ DES PORCS DE RACE PURE LANDRACE ET PIETRAIN
Introduction La détermination des composantes génétiques de la taille de la portée est un enjeu important en production porcine. Elle est nécessaire pour estimer la valeur d’élevage, pour optimiser les programmes de reproduction, et pour prédir la réponse génétique à la selection.
La taille de la portée est un caractère complexe influencé par les composantes paternelles, maternelles et fœtales. Actuellement les programmes de reproduction porcine incluent uniquement la composante maternelle. En plus de l’héritabilité, la correlation génétique entre la composante maternelle et paternelle, de même que les effets environnementaux sont d’un intérêt majeur.
L’importance et le signe de la covariance entre les effets paternels et maternels peut être éstimée en sélectionnant les truies et les verrats sur leur caractère de fertilité. L’objectif de l’étude est d’estimer simultanément les composantes parentales de la variance de la taille de la portée. Pour cela on utilise un modèle animal linéaire bivariant pour les parités 1 et de 2 à 10
Résultats La moyenne de la variance des effets génétiques additifs paternels en race Landrace varie de σ2p=0.12 pour les primipares et 0.08 pour les parités de 2 à 10. La moyenne de la variance des effets génétiques additifs maternels en race Landrace varie de σ2m=0.41 pour la 1° parité à 0.36 pour les parités de 2 à 10.
Les estimations pour la race Piétrain sont plus petites. Les héritabilités paternelles sont plus faibles que les maternelles dans les deux races. Les héritabilités maternelles en race Landrace sont de h2m =0.15 pour la 1° parité et 0.11 pour les parités de 2 à 10. Les héritabilités paternelles en race Landrace sont h2p=0.05 pour la 1° parité et 0.03 pour les parités de 2 à 10.
Les valeurs correspondantes d’héritabilité estimées en race Piétrain sont très similaires. Dans les 2 races la corrélation génétique entre les effets paternels et maternels est positive et de l’ordre rpm varie de 0.03 à 0.14 pour la race Landrace et de 0.01 à 0.25 pour la race Pietrain. La corrélation génétique des effets additifs paternels entre les parités 1 et de 2 à 10 est de rpp=0.47 pour les verrats Landrace et 0.34 pour les Piétrains.
Discussion L’estimation des effets génétiques additifs paternels et de l’héritabilité paternelle est d’un grand intérêt pour vérifier si la composante paternelle de la fertilité en matière de porcelets nés vivants est utilisable en séléction et s’il n’existe pas d’interaction négative entre les composantes maternelles et paternelles.
A côté de l’effet génétique additif des truies il existe un effet génétique additif du mâle. Cet effet sur la variance est faible mais indique quand même une implication importante dans la variance totale du nombre de porcelets nés vivants. Les variations des effets génétiques mâles peut être attribuées à la différence de qualité et de quantité du sperme qui influencent la fertilisation des œufs, le développement des embryons, des fœtus et leur survie.
Des aberrations chromosomiques limitent la fertilité des mâles: une translocation chromosomique entraine la formation d’un zygote non équilibré qui sera éliminé avant l’implantation; la taille de la portée peut être alors réduite de 50 à 75% et plus. Il existe de nombreux facteurs qui influencent la qualité de la semance et qui peuvent être à l’origine de varition de fertilité entre les verrats.
On ignore à quel stade de la gestation les pertes causées par le verrat ont lieu. L’effet du mâle sur la taille de la portée peut être influencé par des allèles exprimés très tôt dans le développement embryonnaire et dont les effets seront tardifs c’est à dire lors de la dépendance de l’embryon à l’environnement utérin.
Une autre étude n’a pas démontré l’influence de l’effet du mâle sur le pourcentage de porcelets morts-nés. Cette observation est en accord avec l’hypothèse que l’influence maternelle est prédominante aux stades tardifs de la gestation et que l’effet paternel n’est pas prédominant.
La corrélation pour les effets additifs génétiques paternels entre les parités 1 et 2 à 10 est positive mais d’importance moyenne. Cela indique qu’il pourrait y avoir une interraction âge-dépendante entre les truies et les verrats. Des études supplémentaires sont nécéssaires pour montrer que les composantes paternelles pourraient être à l’origine d’une corrélation entre parités égale à 1.
Les corrélations entre parités d’origine maternelles diffèrent considérablement de 1 et cela signifie que la composante maternelle en parité 1 est génétiquement différente de celle des autres parités. Plusieurs auteurs ont travaillé sur l’héritabilité maternelle pour le nombre de porcelets nés vivants et l’ont estimée à h2m=0.1 (en utilisant des modèles incluant l’effet génétique additif maternel et grand-maternel ou des modèles incluant l’effet génétique maternel et paternel).
Notre étude donne des résultats similaires. La proportion de la variation totale du nombre de porcelets nés vivants due aux truies est de 10% dans notre étude et de 8% dans la littérature. Ce résultat démontre que l’influence de la génétique maternelle est plus importante que la paternelle.
Une sélection des caractères de fertilité maternelle comme le nombre de porcelets nés vivant ne contrecare pas la composante paternelle. D’autres études ont montré une correlation génétique négative entre les effets paternels et maternels (rpm=-0.51) en utilisant un modèle repetable pour l’ensemble des parités. D’autres ont encore montré une correlation génétique inconstante entre les differentes lignées pures.
Conclusion Les parametres génétique trouvés indiquent qu’une selection directe des males peut influencer le nombre de porcelets nés vivants et que la composante génétique additive paternelle n’influe pas négativement sur la composante génétique maternelle. Dès lors il est conseillé d’inclure l’effet génétique paternel dans le modele pour la prediction de la valeur d’elevage et d’utiliser la composante paternelle pour la selection des lignées de verrats.