Section 2 – L’innovation comme séquence linéaire déterminée : techno-push et demand pull Plan de la section Introduction : une 1ère tentative d’endogeneisation,

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Section 2 – L’innovation comme séquence linéaire déterminée : techno-push et demand pull Plan de la section Introduction : une 1ère tentative d’endogeneisation, partielle, du processus d’innovation Le triptyque Invention/Innovation/Diffusion et la figure de l’entrepreneur-innovateur schumpeterien Les approches techno-push et demand pull : déclinaison micro et macro 1 – L’approche techno-push : la poussée par la techno-science 2 – L’approche demand-pull : la traction par la demande

A) Le triptyque Invention/Innovation/Diffusion et la figure de l’entrepreneur-innovateur schumpeterien Introduction : quelques apports majeurs de Schumpeter L’innovation et le changement technique sont placés au cœur de la dynamique économique (fut émergent, est structurel); Une analyse dynamique et non plus statique de l’économie (l’innovation est perturbation; déséquilibre récurent) le changement technique, une « destruction créatrice ». Ex. : imprimerie et numérique. 1 - Le triptyque Invention/Innovation/Diffusion : un découpage du processus d’innovation qui permet une endogéneïsation partielle Un découpage du processus en phase distinctes : «La constitution de l’invention et l’élaboration de l’innovation correspondante sont, économiquement et sociologiquement, deux choses distinctes » (Schumpeter, 1939, p 85).

Invention/Innovation/Diffusion : 3 phases avec des mécanismes distincts L’invention : relève de logique de la science; le résultat en est la découverte scientifique; la figure clef est celle du scientifique-chercheur; l’organisation de référence y est le laboratoire dans une institution publique ou privée; L’innovation : relève de la logique de l’entrepreneriat; le résultat en est une innovation (de produit, de procès, organisationnelle…); la figure clef en est l’entrepreneur innovateur; l’organisation de référence y est l’entreprise; La diffusion : la diffusion dans le système productif est assurée par le mécanisme de concurrence dynamique inter-entreprises. Pourquoi l’entrepreneur innoverait-il ? Recherche d’un monopole temporaire d’innovation permettant de bénéficier de profit « supra-normal »; Ex. : Renault Espace/IMB PC. Imitation : nouveaux « offreurs » stimulé par perspective de profit supra-normal. Concurrence dynamique : baisse des marges, des profits. Ex. : Matra se retire. Diffusion : hausse quantité produite, hausse concurrence, baisse des prix, hausse de la demande.

Les hypothèses sous-jacentes : Un supposé « réservoir » d’inventions disponibles dont l’entrepreneur-innovateur peut se saisir; L’innovation comme « mise en pratique » de l’invention, ou « application » de l’invention; L’acteur-clef du processus d’innovation : l’entrepreneur-innovateur (dit « schumpeterien »), capable d’articuler logique de la science et logique du marché; Facteur-clef de réussite/échec : le « génie » de l’entrepreneur-innovateur; -> « Selon Schumpeter, ils existe toujours un important réservoir de procédés techniques réalisables et disponibles qui n’ont besoin que d’entrepreneurs à l’intelligence créative pour les mettre en pratique » (Heertje, 1979, p 108).

Validité des hypothèse et du modèle ? Pouvoir explicatif ? Opérationnalisation : Comment distinguer l’invention de l’innovation ? : le critère de la mise sur le marché (1ère transaction commerciale). L’étude empirique d’Enos (62) : une apparente confirmation statistique de la différence de nature entre Invention et Innovation et de l’existence d’un « réservoir » d’invention : 46 innovations majeures dans l’industrie (dont pétrolière), Une analyse de longue période; -> Le constat d’un décalage temporel entre date « d’invention » (1ère mise au point technique) et « d’innovation » (1ère mise sur le marché). Quel « pouvoir explicatif » du modèle ? (exemples/cas contemporains) Ex. semblant « conforme » (validant): l’innovation « signature électronique » Science (mathématique fondamentale) : décomposition en nombres premiers / Entrepreneur-innovateur : Baltimore (SES) / Diffusion : concurrence dynamique (généralisation dans l’e-business). Mais, en fait : Acteurs : des Entrepreneurs-innovateurs multiples y compris parmi les scientifiques, « Application » : des technologies innovantes de SES multiples mobilisant la « science » des nombres premiers ( et « systémiques ») Ancien bouts : - ex. contemporain : « l’invention » du laser (décalage temporel, diversité des « applications » innovantes); contre-ex contemporain : les innovations servicielles, les innovations organisationnelles, les innovations institutionnelles …

Apports et limites Apports / utilisations politiques de l’innovation (la puissance publique) : intervenir pour stimuler l’innovativité dans une nation ex : stimuler la concurrence, investissement public dans la recherche stratégie d’innovation (la firme) ex : stratégie d’innovation « permanente » Ancien bouts : - ex. contemporain : « l’invention » du laser (décalage temporel, diversité des « applications » innovantes); contre-ex contemporain : les innovations servicielles, les innovations organisationnelles, les innovations institutionnelles …

Limites : critiques du modèle : Une vision exclusivement saltationniste de l’innovation (procédant par saut) et non pas continuiste ou évolutionniste (procédant par touches successives de façon continue, l’innovation étant toujours en évolution); Une vision isolationniste de l’innovation : l’activité d’innovation est supposée être une activité spécifique et isolée des autres activités économiques; Une vision individualiste de l’innovation : l’entrepreneur-innovateur, un individu isolé, agissant seul; Un vision « héroïque » de l’innovation : le « génie créatif » de l’entrepreneur innovateur schumpéterien; L’innovation est en fait très faiblement endogéneisée : La science et « l’invention » y sont quasi exogènes; L’innovation est approchée comme résultat et non pas comme processus; -> Or, «  l’innovation n’est pas, d’un point de vue économique, un acte bien définie mais une série d’actes fortement liés au processus d’invention » (Rozenberg, 1976, p. 76).