Hypothyroïdie, carence iodée, dépistage systématique.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
INFECTION A CMV ET GROSSESSE
Advertisements

LA SUPPLEMENTATION EN VITAMINE D CHEZ L'ENFANT
DÉPISTAGE DE LA TRISOMIE 21
LA COQUELUCHE EN 2007 Dr MESBAH Smail EHS Maladies Infectieuses
Réunion de concertation VATRY – 8 septembre 2005.
France Journées de l’Afef – 1er octobre 2010
PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DE LA FEMME ENCEINTE ET ALLAITANTE
DEPISTAGE DU DIABETE GESTATIONNEL Recommandations existantes
La PEC du Diabète gestationnel
Cas cliniques Maladie de Basedow
Notification obligatoire du VIH/sida et activité de dépistage du VIH
AUTRES INFECTIONS ET GROSSESSE
Nutrition de la femme enceinte et allaitante
Les nausées vomissements post opératoires chez l’enfant
Réunion de concertation NOGENT– 27 septembre 2005.
Réunion de concertation CHARLEVILLE-MEZIERES – 15 septembre 2005.
Résultats de l’étude INCA 2 : Évolution des consommations alimentaires depuis INCA 1 chez l ’enfant Merci à Carine DUBUISSON, Sandrine LIORET, Mathilde.
Médecine et prévention
HEPATITE C LA PRATIQUE EN VILLE.
LA VITESSE Seule qualité physique pour laquelle on se doit de
Situations particulières: co-infections VHB et tuberculose femmes enceintes Dr Karine Lacombe.
Cours IMEA /FOURNIER 2008 Accélération de la mise à l’échelle des services PTME dans les pays en développement L’exemple du Sénégal I. Ndoye Lundi.
Pourquoi le nombre de cancers augmente-t-il ?
Dépistage de la trisomie 21 en 2008…
La santé au travail en Picardie
Licence professionnelle DVPE
PTI grossesse Pas de corticothérapie injustifiée ! « primum non nocere » Bertrand Godeau Centre de référence de prise en charge des cytopénies auto-immunes.
Dysthyroïdie du sujet âgé
Suivi des nouveaux nés de mère VIH + à Strasbourg
PATHOLOGIE THYROIDIENNE
| Le cancer au Canada en 2005 Nous avons besoin au Canada d'une action concertée d'un océan à l'autre. Appuyez la Stratégie.
PLACE DU RETARD DE CROISSANCE CÉRÉBRALE AU SEIN DU RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTÉRIN Marcel VOYER Bibliographie : Voyer M, Magny J-F, Coatantiec Y,
Pathologies de la Thyroïde
Dépistage du cancer colorectal par l’hémoccult
Dr Véronique LEJEUNE (d’après les RPC du CNGOF en 2007)
JOURNEE NATIONALE DES CHIRURGIENS PARIS 4 OCTOBRE 2008 OFFRE DE SOINS ET DEMOGRAPHIE DES CHIRURGIENS Jacques CATON Président du Syndicat National des.
Cabinet d’Endocrinologie et de Gynécologie de la Madeleine
Session 7 1 IST/VIH/SIDA.
Rubéole D Aussel.
Les quartiers Villeray – La Petite-Patrie et les voisinages
Ces TSH qui nous embêtent…
Prévenir les AVC, un à la fois
Les plans stratégiques pluriannuels
-- > LE RONFLEMENT < --
Cahier 1 Le dépistage du cancer du sein
Centre National de Référence
Thyroïde.
Pathologie Thyroïdienne et Grossesse
GYNEFAM Faut-il supplémenter la femme enceinte? GYNEF-2-FI-19/01/2009.
REFERENTIEL NATIONAL ACTIVITE PHYSIQUE ET CANCER
Les principes de la PTME
5 avril 2008 Dr Jérôme MATHIEU
Pathologie chirurgicale
Prévention de la transmission mère-enfant du VIH
Epifane Etude épidémiologique en France sur l’alimentation et l’état nutritionnel des enfants pendant leur première année de vie Durée de l’allaitement.
L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL Comment l’éviter?
Prise en charge biologique des hypo-et des hyper-thyroïdies
La sage-femme dans la prise en charge
Transmission Mère-Enfant du VIH C
Vitamine D : une vitamine dont on pensait avoir dit !
Discordant growth in twins
Prévenir les AVC, un à la fois
1 Diapositives supplémentaires Sodium. 2 La physiologie du sodium en relation avec l’hypertension une explication.
LES GOITRES.
Le suivi insuffisant voire inexistant de la grossesse
Pathologies du Nouveau-né
Bien manger avec le Guide alimentaire canadien
Supplémentation en vitamine K et allaitement maternel Intérêt et nécessité.
REALITE DE L’APPORT VITAMINO-CALCIQUE EN INSTITUTION Dr Véronique MERCIER Société de gérontologie de l’Ouest et du Centre XXXVIèmes journées le 5 juin.
EPILEPSIE CHEZ LA FEMME Anti-épileptiques (AE). femmes en âge de procréer Grossesse et epilepsie: éviter les complications Grossesse et epilepsie: éviter.
Transcription de la présentation:

Hypothyroïdie, carence iodée, dépistage systématique

< Hypothalamus Pert. Endo TRH Back Anté-hypophyse TSH Thyroïde Neurones TRH Iode Environnt Pert. Endo < TRH Anté-hypophyse Back TSH Thyroïde Thyroïde Feed (F)T4  T3  Tissus

Williams GR J neuroendocrinol 2008,20:784

Défaut d’arborisation dendritique suite à une hypothyroïdie expérimentale chez le rat foetal

Les signes de l’hypothyroïdie congénitale chez le nourrisson sont aspécifiques, tardifs et inconstants. Pour info: Attitude générale, S.N. : somnolence hypotonie apathie, hyporéactivité lenteur au biberon retard de dévelopt psychomoteur Téguments : pâles, marbrés froids infiltrés ictère prolongé cheveux secs, épars Abdomen : constipation ballonnement hernie ombilicale Autres signes : macroglossie retard de fermeture des fontanelles ralentissement de la vitesse de croissance  relative du poids goitre (ou thyroïde non palpée)

Les conséquences auxologiques de l’hypothyroïdie congénitale sont REVERSIBLES

Les conséquences neurologiques de l’hypothyroïdie congénitale sont IRREVERSIBLES (Wolter R. et al. Acta Paediatr 277: 41-46, 1979)

Facteurs prédictifs du QI moyen dans l’HC traitée (Derksen-Lubsen & Verkerk, Ped. Res. 1996, 39:561) T4 circulante initiale <3.3 µg/dl 3.3 µg/dl parents intellectuels 108 116 parents manuels 98 109 Age osseux initial très retardé moins retardé 93 106 Etiologie agénésie ectopie 103 107 Age au début traitement >30 jours <21 jours 105 112 T4 circ. durant traitement <10 µg/dl >10 µg/dl 1ère année 77 (verbal) 94 (verbal) 2ème année 79 (verbal) 96 (verbal)

Dimitropoulos A et al Pediatr Res 2009, 65: 242-248

Critères d’un dépistage (néonatal) systématique L’affection Le test La population signes tardifs fréquente conséquences sévères conséquences réversibles ou limitées par un traitement traitement efficace, simple et de coût justifiable disponible fiable (précis, reproductible) coût raisonnable sensible (pas de faux négatifs) et spécifique (peu de faux positifs) définie à risque (générale ou ciblée) accessible pour le test (praticabilité, acceptabilité) accessible pour le traitement (praticabilité, acceptabilité)

Thyroïde Foie & autres tissus 180 50-100 25-49 <25 200 80 µg 120 40 (réserves suffisantes d’iode) 40 Foie & autres tissus 60 180 CARENCE légère modérée sévère Iodurie (µg/l) 50-100 25-49 <25

Conséquences de la carence en iode: Augmentation de la prévalence du goître Augmentation de la captation d’iode par la glande Réduction des capacités intellec-tuelles (surtout fœtus et < 3 ans) Santiago-Fernandez P et al. JCEM 2004, 89:3851-3857 Iodurie µg/l <26 26-50 51-100 101-150 >150 statut Carence sévère Carence modérée Carence légère Non carencé % QI >P25 30.1 26.7 26.4 22.5 16.5

Prise d’iode optimale estimée (µg/jour) Périodes de la vie Age Prise d’iode optimale estimée (µg/jour) Concentration urinaire d’iode (µg/l) Enfants prématurés ou nés à terme 0-6 mois 90 >100 Enfants 6-12 mois 1-8 ans 100-150 9-13 ans 120 Adolescents 14-18 ans 150-200 100-200 Adultes 19 ans et + 150-300 100-300 Femmes enceintes ou allaitantes Tous les âges 230-300 200-300 Recommandations récentes de l’ICCIDD pour les femmes enceintes ou allaitantes 250-350

S. Defourny, mémoire LSP 2007 PROD. LAIT POISSON SEL LAIT PAIN

Pearce EN et al. J Clin Endocrinol Metab 2004, 89:3421-4.

Iodurie médiane (µg/l) chez le nouveau-né ou l’enfant Pays n sites 1986* 1997* 2001* NL Rotterdam 162 3 141-163 D 5 8-28 2 3-126 F 2 29-58 15 85-131 I 2 47-71 2 54-84 B 1 48 3 50-58 23 80 (60-102) (5.7 % goitre) *année de publication

n Urinary Iodine (µg/l) C. Franck et al, 2004 Mothers, setting A Median: 36.6 µg/l 20 Mothers, setting B Median: 47.7 µg/l n 15 15 10 10 5 5 12 Children, setting A Median: 124.7 µg/l 12 Children, setting B Median: 89.1 µg/l 10 10 8 8 6 6 4 4 2 2 <25 25- 50- 75- 100- 125- 150- 175- 200- 220- >250 <25 25- 50- 75- 100- 125- 150- 175- 200- 220- >250 50 75 100 125 150 175 200 220 240 50 75 100 125 150 175 200 220 240 C. Franck et al, 2004 Urinary Iodine (µg/l)

mother urinary iodine (µg/l) Setting A Setting B ≥250 200 150 mother urinary iodine (µg/l) 100 50 ≤3 ≤3 50 100 150 200 ≥250 ≤3 50 100 150 200 ≥250 Child urinary iodine (µg/l)

Conséquences possibles de la carence iodée légère à modérée (adapté de F. Delange) (I) Chez l’adulte : - incidence accrue du goitre simple (TSH accrue); coût lié à son diagnostic et son traitement avidité accrue de la thyroïde pour l’iode; risque d’irradiation en cas d’accident nucléaire incidence accrue de pathologie thyroïdienne et de goitre durant la grossesse; hypothyroxinémie (T4) et hyperthyrotropinémie (TSH)

Conséquences possibles de la carence iodée légère à modérée (adapté de F. Delange) (II) Chez l’enfant et l’adolescent : incidence accrue de goitre pubertaire euthyroïdien altération éventuelle du développement neuro-psycho- intellectuel, séquelle d’une carence durant la vie fœtale et post-natale (0 à 3 ans) Chez le nouveau-né : incidence accrue de l’hypothyroïdie transitoire, plus fréquente chez le prématuré hyperthyrotropinémie néonatale et augmentation du taux de rappel au dépistage systématique de l’HC

μg/l Santiago-Fernandez P et al. J Clin Endocrinol Metab 2004, 89:3851-7

IODURIA: 1989: 19µg/dl (before iodized salt) 1992: 102 µg/dl (after 3 yr suppl.) 1999: 201 µg/dl (after 7 yr suppl.) Azizi F et al J Endocrinol Invest 2005, 28: 595

La prise systématique de 300 µg d’Iode par jour pendant la gestation et la lactation augmente l’index de développement psychomoteur (Bayley) à 1 an en fonction du taux de T4 maternelle et de son maintien durant la gestation Velasco I et al, J Clin Endocrinol Metab 94: 3234–3241, 2009

Recommandations en matière d’apport iodé (I) Dans la plupart des pays européens, des mesures de Santé Publique mises en place à l’échelle nationale ou régionale, ont permis de normaliser l’apport d’iode. Ces mesures impliquent l’utilisation de produits iodés, le plus souvent du sel, par l’industrie agro-alimentaire. L’iodation de l’eau de distribution ne paraît pas apporter une solution au problème, étant donné qu’elle représente une très faible partie de l’eau consommée par la population. Pour notre pays qui ne bénéficie toujours pas de mesures de Santé Publique, les recommandations actuelles peuvent être formulées : ./…

Hypothyroïdie congénitale, carence iodée: faut-il dépister ? Le ministère de la santé publique interroge des spécialistes sur la nécessité de dépister l’hypothyroïdie congénitale et la carence iodée. L’insuffisance thyroïdienne congénitale est peu fréquente et le plus souvent sporadique en Belgique. Elle entraîne une débilité irréversible sauf si le traitement substitutif est instauré très précocement. Un dépistage est possible de par le dosage de TSH. La carence iodée touche 20 à 30% de la population. Elle a des conséquences néfastes possibles, en particulier chez le fœtus et le nourrisson. Elle peut être objectivée par le dosage de l’iodurie.

Recommandations en matière d’apport iodé (II) Encourager la consommation de produits marins (poissons, fruits de mer), 2 à 3 fois/semaine. Utiliser du sel de cuisine iodé (et non pas du sel marin qui, en soi, ne contient pas d’iodé). Le sel enrichi en iode doit être utilisé en fin de préparation lorsqu’il s’agit d’une cuisson à l’eau, pour éviter la perte d’iode en solution dans celle-ci. Prescrire des suppléments iodés de manière à assurer des apports optimaux, en particulier chez la femme enceinte ou allaitante : (besoin : 200 µg/jour), chez le nouveau-né et le nourrisson (besoin : 50 à 100 µg/jour). Il faut savoir que les laits pour nourrissons proposés par l’industrie contiennent généralement, une fois reconstitués, une quantité d’iode de 10µg/dl. Cette supplémentation a été introduite relativement récemment.

Objectifs pédagogiques Thyroïde et développement : un dépistage néonatal systématique Objectifs pédagogiques SAVOIR : les causes d’une hypothyroïdie congénitale (HC) les conséquences à court et long terme de l’HC les modalités de dépistage néonatal systématique de l’HC les bénéfices et les limites d’un traitement précoce de l’HC le statut des apports iodés en Belgique les conséquences de la carence iodée les recommandations pour prévenir la carence iodée SAVOIR-FAIRE : reconnaître dans l’organisation d’un dépistage et traitement précoce de l’HC, les facteurs qui vont conditionner l’efficacité de ce dépistage à chacune des étapes concernées prenant modèle sur l’HC, établir les critères qui justifient la recherche systématique d’une anomalie