La demande sociale de nature en ville Enquête auprès des habitants de l’agglomération lyonnaise
Quels sont les objectifs de l’enquête ? Obtenir une photographie de la fréquentation des espaces verts (squares, parcs et jardins, espaces naturels et ruraux) Connaître les pratiques et les usages Évaluer la demande sociale de nature à l’échelle d’une agglomération (clientèle, non-clientèle)
Quelle est la méthode d’enquête ? Groupe de travail (directeurs, espaces verts) Questionnaire comprenant 34 questions (20 minutes) Enquête téléphonique (janvier-mars 2002) 305 personnes interrogées (55 communes du Grand-Lyon) Taux de réponse de 17 % (1844 appels)
Les principaux résultats
Les squares 53 % des personnes interrogées déclarent fréquenter les squares du Grand-Lyon La fréquence d’une à 2 fois par mois est la plus citée (32 %) Pas plus de 10 minutes de temps de trajet domicile-square Un lieu de promenade et de détente pour 40 % des habitants
Le budget-temps de déplacement Le temps de déplacement qu'un Lyonnais est prêt à consentir pour se rendre dans un square est de l'ordre de 10 minutes : 7 visiteurs sur 10 (76,8 %) y consacrent entre 1 et 10 minutes de trajet. Selon Robert Ballion et Alain Grandjean [1], le temps de trajet "domicile-square" est identique à Paris, entre 1 à 10 minutes, mais le pourcentage de Parisiens disposés à dépasser ce budget-temps est supérieur de 10 points : 33,3 % à Paris contre 23,2 % à Lyon. Cela signifie qu'un Parisien sur trois accepte d'effectuer un plus long trajet pour aller dans un square, soit parce que l'offre de square étant plus faible, il consent à allonger son temps de parcours, soit parce que l'usage d'un moyen de locomotion - une voiture ou un transport en commun - lui permet d'augmenter la distance "domicile-square" et de s'affranchir de la contrainte de temps de parcours inhérente à la marche à pied. [1] Grandjean Alain et Ballion Robert, 1982, ibidem, p. 20
Les parcs 86 % des personnes interrogées déclarent fréquenter les parcs du Grand-Lyon Une affluence record en fin de semaine (68 %) Une fréquentation soumise aux variations saisonnières (66 % en été et au printemps) Un espace public voué à la promenade (50 %) Une à deux heures de temps de présence (40 %)
Les espaces naturels et ruraux 65 % de partants pour la campagne Une pratique régulière : 48 % y vont 1 à 2 fois par mois, 18 % toutes les semaines Un budget-temps de déplacement d’une heure pour s’immerger dans la Grande-Verte (40 %) 48 % des partants séjournent 2 jours et plus La campagne : l’assurance « calme et verdure »
Les enseignements à tirer
Comparaison des activités pratiquées Square Parc Le square est avant tout un lieu de promenade et de détente pour 40 % des personnes interrogées. Le trajet "domicile-square" est également perçu comme un parcours à part entière, complémentaire du square, favorisant la mise en jambe et la détente. La promenade est le premier motif évoqué, et assez loin derrière, les riverains accompagnés d'enfants sont attirés par les aires de jeux (26 %).
Comparaison des activités pratiquées Parmi les arguments mentionnés par les personnes enquêtées qui justifient un déplacement vers les espaces naturels et ruraux, "le besoin de calme et de verdure" est partagé par le quart de l'échantillon (24,5 %), suivi du second item "d'être en famille ou entre amis" (21 %). Le besoin de calme est par conséquent l'élément moteur et la raison majeure dans la démarche de partance. À eux seuls, ces deux derniers critères monopolisent quasiment la moitié des réponses (46 %). Un examen des motifs avancés selon le sexe des personnes interrogées montre que les femmes sont plus sujettes à valoriser les qualités "naturelles" d'un espace rural : le calme, la verdure, la promenade, l'observation de la nature, la découverte d'une région. Ces items recueillent un peu plus de réponses positives (+ 1 à 5 %) alors que les hommes adhèrent volontiers aux qualités "additionnelles" entourant une sortie au vert : les amis, la famille, la résidence secondaire, le sport. La catégorie autres reprend des thèmes proches à savoir : « sortir de la ville », « respirer l’air pur », « manque de campagne », « changement ». Espaces naturels et ruraux
Les motifs de non fréquentation Square En zone d'habitat dense, la non fréquentation est liée au prétexte que cet espace public est absent du quartier, ou bien que le square n'est pas adapté aux services escomptés (dépourvu de jeux d'enfants). Les personnes enquêtées viennent avec une attention précise et y pratiquent peu d'activités imprévues. En outre, des défauts d'aspect, comme par exemple un entretien négligé, peuvent altérer l'image du square et décourager certains Lyonnais : un square souillé de crottes de chiens, un espace bondé, un site porteur d'insécurité émoussent leur désir d'aller dans un square. Ces trois motifs d'insatisfaction sont partagés par la moitié de ce sous-échantillon. En revanche, l'autre moitié n'éprouve pas le besoin d'aller dans un square au motif que les personnes enquêtées possèdent un jardin privatif, résident dans une copropriété dotée d'un jardin intérieur ou habitent à proximité d'un parc public. En zone d'habitat extensif, le fait de bénéficier d'un jardin attenant à une maison individuelle ou de vivre dans une copropriété dotée d'un espace vert intérieur privé atténue le désir de square : 20 % des personnes interrogées qui ne fréquentent pas de square disposent en effet d'un espace vert privatif. Et 8,7 % n'éprouvent pas le besoin d'aller dans un square car elles "habitent à la campagne". Ces résultats renforcent l’idée qu’un square est un équipement urbain qui est davantage pertinent en habitat dense qu'en habitat extensif. Parc
Les motifs de non fréquentation En zone d'habitat dense, la non fréquentation est liée au prétexte que cet espace public est absent du quartier, ou bien que le square n'est pas adapté aux services escomptés (dépourvu de jeux d'enfants). Les personnes enquêtées viennent avec une attention précise et y pratiquent peu d'activités imprévues. En outre, des défauts d'aspect, comme par exemple un entretien négligé, peuvent altérer l'image du square et décourager certains Lyonnais : un square souillé de crottes de chiens, un espace bondé, un site porteur d'insécurité émoussent leur désir d'aller dans un square. Ces trois motifs d'insatisfaction sont partagés par la moitié de ce sous-échantillon. En revanche, l'autre moitié n'éprouve pas le besoin d'aller dans un square au motif que les personnes enquêtées possèdent un jardin privatif, résident dans une copropriété dotée d'un jardin intérieur ou habitent à proximité d'un parc public. En zone d'habitat extensif, le fait de bénéficier d'un jardin attenant à une maison individuelle ou de vivre dans une copropriété dotée d'un espace vert intérieur privé atténue le désir de square : 20 % des personnes interrogées qui ne fréquentent pas de square disposent en effet d'un espace vert privatif. Et 8,7 % n'éprouvent pas le besoin d'aller dans un square car elles "habitent à la campagne". Ces résultats renforcent l’idée qu’un square est un équipement urbain qui est davantage pertinent en habitat dense qu'en habitat extensif. Espace naturel et rural
Segmentation des visiteurs selon l’âge Le parc bénéficie d'un haut niveau de satisfaction toute classe d'âge confondue : il demeure un espace public emblématique et populaire, très apprécié des 18-24 ans et des 25-34 ans ( > 90 %). La fréquentation reste soutenue jusqu'à 50-64 ans (84 %), puis elle diminue ensuite légèrement en fonction de l'âge des personnes interrogées, et se stabilise à hauteur de 73 % pour les plus de 64 ans. La courbe de fréquentation de l'espace naturel et rural est plus atypique. Le prix à payer pour accomplir une balade à la campagne est beaucoup plus élevé que pour les espaces verts urbains. Pour ce faire, il convient de réunir plusieurs conditions : disposer d'un véhicule, vouer une demi-journée à ce loisir non-marchand, et pour les ménages qui ont les moyens de leur choix, ils doivent réserver un "point de chute" pour y passer une nuitée, à titre gratuit ou onéreux, si leur séjour au vert se prolonge le week-end. Ces contraintes freinent le désir de campagne, notamment chez les jeunes de 18-24 ans (60 %) et les personnes disposant d'un faible revenu. L'usager type de l'espace naturel et rural, autrement dit le cœur de cible, est un ménage urbain, actif (ayant un emploi), installé (marié et ayant des enfants), et se situant dans la tranche d'âge 35-49 ans. Le tracé de la courbe d'utilisation d'un square présente une déclivité rapide en fonction de l'âge. La fréquentation décroît progressivement au fur et à mesure que l'utilisateur prend de l'âge (37,5 % chez les personnes de plus de 64 ans). Un square est d'autant plus sollicité que la population vivant à proximité se compose de jeunes ménages, avec des enfants, habitant en immeubles collectifs groupés (64 % des 18-24 ans).
Relation entre type d’habitat et fréquentation des espaces verts Dans tous les cas de figure, les personnes déclarant qu'elles vivent en immeuble collectif sont de "bons clients" des squares (+ 6 %), des parcs (+ 1 %) et des espaces naturels et ruraux périurbains (+ 2 %). Un Lyonnais résidant en immeuble utilise davantage les espaces verts intra-muros et périurbains qu'un Lyonnais logeant en maison individuelle (+ 3 % en moyenne). Un ménage résidant en maison individuelle groupée, autrement dit occupant une maison mitoyenne, jumelée, de ville ou de village, est un usager plus assidu des parcs (+ 4 %). En revanche, il fréquente assez peu les espaces naturels et ruraux, et encore moins les squares ; les écarts par rapport à la moyenne des taux de fréquentation sont respectivement de - 9 % et de - 20 %. Enfin, un ménage occupant une maison individuelle isolée, c'est-à-dire dont on peut librement faire le tour via le jardin privatif, est un utilisateur familier des espaces naturels et ruraux (+ 1 %).
Le nombre d’espaces verts est-il suffisant ? Les habitants de la zone dense (Zone 1= Lyon, Villeurbanne, Caluire et Cuire) ont le sentiment que les espaces verts sont en nombre insuffisant (63 %), ils sont plus sévères dans leur jugement que les habitants de la zone extensive (Zone 2). Les personnes estimant qu’il manque des espaces verts dans l’agglomération lyonnaise pratiquent beaucoup les espaces verts à l’extérieur. 73,8% contre 56,6% (les personnes qui trouvent qu’il y a assez d’espaces verts à Lyon). La présence ou non d’espaces verts de qualité influe donc sur le désir de s’éloigner pour en trouver… L’attirance pour les espaces naturels est plus forte chez les femmes que chez les hommes 57,8% contre 70,9%. La différence est loin d’être négligeable. La recherche des valeurs naturelles (calme, verdure, pratique d’un sport lié à la nature, observation de la nature, découverte de la région) est davantage valorisée par les femmes. L’homme pratique davantage l’espace naturel comme un territoire extérieur mais où il a ses repères : amis, famille, résidence secondaire, autres sports).
Les attentes en matière d’espaces verts Quand on se penche sur la préférence en matière d’espaces verts en fonction de l’âge, on observe que le square arrive toujours en tête, quelles que soient les classes d’âge des personnes interrogées. On note une augmentation régulière de la préférence chez les personnes âgées. le parc urbain entretenu est cité par toutes les catégories d’âge, avec une préférence pour les 25-34 ans le parc laissé à l’état naturel attire les 25-34 et les 35-49 ans, les personnes plus âgées ne sont pas intéressées. le grand parc d’attraction est un peu cité par les jeunes. Il est très peu cité chez les autres classes d’âge. Lors de la création d’un nouvel espace vert, les personnes interrogées plébiscitent le petit square de proximité (44 % des réponses). Le parc urbain entretenu arrive loin derrière avec 26,6 %. Le parc peu aménagé, laissé à l’état naturel n’est guère demandé, le parc d’attraction encore moins.
Conclusion Créer plus de squares dans les quartiers denses (rayon d’attraction de 500 m) Ouvrir de nouveaux parcs dans les communes déficitaires (paysager à l’anglaise) Augmenter le maillage de voies vertes (avenues-promenades, pistes cyclables, chemins de halage, liaisons vertes multifonctionnelles entre les parcs) Faire des espaces verts des lieux « calmes et propres » (sécurisés)