Convaincre de se faire vacciner…

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Transcription de la présentation:

Convaincre de se faire vacciner… Pr Jean Beytout Maladies infectieuses CHU de Clermont-Ferrand. Faculté de Médecine (Université d’Auvergne).

Introduction Nous sommes convaincus de l’intérêt des vaccinations, qu’elle soient recommandées ou obligatoires. Il est important de rétablir la confiance entre la population et les médecins et les autorités de santé pour pouvoir tirer les bénéfices individuels et collectifs des vaccinations. Peut-on avoir des doutes sur l’efficacité et la sécurité des vaccinations?

Efficacité des vaccinations Nous n’avons pas beaucoup de doute sur l’efficacité de la plupart des vaccinations. Nous ne disposons pas de moyens de lutte plus efficace Vis-à-vis des maladies toxiniques (tétanos, coqueluche…) Vis-à-vis des infections virales (fièvre jaune, rougeole,…), Et maintenant vis-à-vis de cancers viro-induits (hépatite B, cancers du col de l’utérus…). …qu’elles soient recommandées ou obligatoires…

Au palmarès de la vaccination L’éradication de la variole, L’élimination de la poliomyélite, de la diphtérie de nombreux pays (dont la France), L’élimination de la rougeole de nombreux pays (et la France?...), La raréfaction du tétanos… Il existe peu de moyens de lutte qui aient une telle efficience. Les échecs d’application contribuent même à démontrer leur efficacité intrinsèque.

Obligatoires ou recommandées? Obligatoires: vaccinations imposées pour lutter contre les fléaux sanitaires atteignant les enfants: variole, diphtérie, tétanos, tuberculose (BCG), poliomyélite. Recommandées: vaccinations proposées en fonction de leur intérêt sanitaire à la suite d’un raisonnement (avantage/inconvénients et/ou coût/efficacité); reposent sur la persuasion des personnes ou des familles: en principe toutes les vaccinations qui figurent au calendrier vaccinal commun.

RECOMMANDATIONS Définition = Incitation à mettre en pratique Incitation par l’explication et par la conviction, Tient compte de la compréhension des individus et de leur capacité à savoir où se trouve leur intérêt. Justifications Humanitaire : protection des individus, des familles. Santé collective : effet de groupe. Rapport coût/bénéfice, remboursement. Responsabilité Effets adverses des vaccins Prospective: avantage / effets indésirables attendus Qui est responsable?

Déterminants et objectifs des recommandations vaccinales Epidémiologie de l’infection Aléas de l’infection naturelle Recommandation Vaccinale Infection inapparente Age et immunocompétence Immunité spécifique

Calendrier des vaccinations Vaccinations recommandées à chacun et à tous (dans la population générale) en fonction de son âge. c’est un compromis entre le risque en fonction de l’âge et le potentiel immunitaire de la personne (maturation, persistance) infection à pneumocoque: risque chez le nourrisson, coqueluche chez le nourrisson : nécessité d’une immunisation la plus rapide possible grippe chez les personnes âgées: risque accru de complications Il tient compte des caractéristiques du vaccin (dossier d’AMM) et s’adapte à l’évolution des connaissances fournies par les études spécifiques.

Simplification du Calendrier Vaccinal (2011- 2013) Diminution du nombre d’injections chez le nourrisson Suppression de l’injection du vaccin pneumococcique à 2 mois, Suppression du vaccin DTC Polio Hib à l’âge de 2 mois, Anticipation des rappels pneumocoque et DTCPHibHépatite B à l’âge de 11 mois. Entre 1 et 2 ans : Retour du vaccin rougeole – rubéole – oreillons à l’âge de 12 mois. Vaccin méningocoque à l’âge de 12 mois. Rappel RRO à 16-18 mois. De 2 à 15 ans : Rappel DTCP à 6 ans et dTcP à 11-13 ans, Vaccin papillomavirus à partir de 11 ans (2 injections à 6 mois d’intervalle), Chez l’adulte dTpolio à 25, 45, 65 ans, puis à 75, 85, 95 ans… + Coqueluche à 25 ans ou en cocooning, Grippe après 65 ans.

On ne plaisante pas avec la sécurité! Les risques éventuels des nouveaux vaccins proposés pour la prévention des infections en population générale sont très largement anticipés. une partie toujours plus importante des dossiers confiés aux experts et aux décideurs comporte une évaluation de la tolérance ; les vaccins sont testés sur des effectifs de plus en plus importants avant d’être mis sur le marché. Le rapport bénéfice/risque est soigneusement estimé : il doit être très très favorable avant que les décideurs n’acceptent de prendre la responsabilité de les recommander… Une surveillance de ces nouveaux vaccins est mise en place pour détecter des effets indésirables inattendus (« plan de gestion des risques »).

Polémique 1: l’aluminium dans les vaccins La plupart des vaccins inactivés contiennent de l’aluminium depuis le début du XXème siècle. Il n’a jamais été signalé d’effet indésirable significatif lié à leur très large utilisation. Depuis une quinzaine d’années, une équipe (française) a diagnostiqué une pathologie chronique s’exprimant par une fatigue et par des manifestations musculaires, la myofasciite à macrophages qu’ils attribuent à l’aluminium…  … sans preuve jusqu’à présent, même si le ministère de la santé a bien voulu subventionner plusieurs des études de cette équipe pour confirmer l’observation du phénomène et établir la relation de cause à effet…

Polémique autour de la vaccination HPV 1) Certains reprochent au vaccin de n’être pas assez efficace : c’est vrai qu’il ne prétend immuniser que 70% des papillomavirus à l’origine de cancer du col… Réponse: il paraît déjà important de réduire le risque de cancer du col et d’intégrer la vaccination dans les mesures préventives (dépistage + traitement précoce) 2) D’autres s’inquiètent d’effets indésirables graves qui seraient apparus après leur utilisation. Réponse: il n’a pas été signalé de sur-risque par rapport à la situation de la population non vaccinée et les rares cas signalés semblent être des coïncidences. Dans les pays qui appliquent cette vaccination mieux que nous ne le faisons en France, des résultats qui dépassent les espérances ont été obtenus.

Vaccinations , civisme et libéralisme Dans une démocratie libérale, il est permis à chacun d’avoir une opinion et d’exprimer ses doutes… inversement il est important de prendre conscience des intérêts communs qui rassemblent les citoyens : c’est la RES PUBLICA, la république… On n’impose pas à tous de subir la « loi du peuple » mais on se fait fort de convaincre les individus de l’intérêt commun. Une démocratie « éclairée » se préoccupe des plus faibles, des personnes les plus exposées aux complications infectieuses et des plus démunis . Nous ne pouvons que nous réjouir que notre pays soit dans ce domaine particulièrement avancé… par exemple en proposant des vaccins gratuits à tous et en incitant à la vaccination du plus grand nombre pour protéger ceux qui restent réceptifs.

Conclusion Ayez confiance dans la politique des vaccinations! Plus que jamais, les décisions sont motivées et reposent sur données scientifiques et épidémiologiques. La sécurité des vaccins est une préoccupation majeure. Vos patients ont confiance en vous. Expliquez-leur l’intérêt de chaque vaccination. Rassurez-les! Donnez leur confiance !