Différents sens: l’étymologie et les traductions 1) Con-science : savoir-avec. Con-scire, conscientia : connaissance partagée (Bewußtsein, Gewissen) --> Wissen Avec soi / avec autrui, partager connaissance, souvent quelque chose de négatif. Avoir conscience de x ou que p : savoir x ou que p. Mais connaissance qui affecte – sensiblement, moralement. 2) Consciousness (1694) (« consciousness is the perception of what passes in a Man’s own mind », Locke) /Awareness (XIXème) : ouverture, maintien, garde : non-inconscience, mais pas conscience de. Bewußtsein (conscience théorique)/Gewissen (conscience, certitude morales) (Luther, Kant)

Conscience- créature, organisme vivant, système Marie a conscience de… acte> <Conscience> Transitif (avoir conscience de) Intransitif (être conscient) Conscience- créature, organisme vivant, système Marie a conscience de… Marie est consciente ? Conscience- état mental / Le désir/la douleur de Marie est consciente

Variétés d’avoir conscience de… : différences d’objet - d’être d’une certaine manière (quel effet cela fait-il d’être Marie?) (proprioception?) - d’un état du monde (présence d’un prédateur, situation passée ou future,…), d’une propriété du monde (le rouge de la pomme, le goût du Médoc,…), d’un état corporel (faim, froid, douleur) (conscience visuelle, olfactive, tactile, gustative, auditive) - d’un état mental présent, passé ou futur, de soi ou d’autrui (avoir conscience d’avoir menti, d’avoir cru, que S a l’intention de…) - de soi = gêne ; reconnaissance de soi (miroir) ; conscience d’être « je » par rapport à un « tu » (théorie de l’esprit, conscience de soi comme conscience des autres consciences) ; connaissance de soi (introspection) Un état/objet peut être conscient en vertu de son caractère phénoménal et/ou de son caractère représentationnel (son contenu) (différence aboutness croyances-maux de tête) Conscience de n’est jamais seule

Variétés d’avoir conscience de… : différences de conscience Conscience phénoménale : l’objet est conscient car « senti » Conscience d’accès : l’objet est conscient car il guide le comportement (attention?) Conscience réflexive : l’objet est conscient car il est l’objet d’une pensée Conscience narrative : l’objet est conscient en étant abstrait d’un flux de conscience et en étant replacé dans une histoire Conscience de soi …

Questions, dans le désordre: Quoi?, Pourquoi? - Définir les différentes espèces de conscience et les rôles qu’elles peuvent jouer (flexibilité, contrôle, intégration des représentations, coordination sociale, liberté,…)? - Quelles sont les caractéristiques de chaque espèce de conscience (unité, transparence, phénoménalité, subjectivité, caractère linguistique,…) ? Quelles sont les propriétés non-conscientes nécessaires et suffisantes pour avoir chaque espèce de conscience (capacités sensorielles, capacités linguistiques, capacités réflexives,…) ?  question de la distribution : quelles formes de vie peuvent être dites conscientes?

Questions, dans le désordre: Comment? Comment la conscience peut-elle exister? Comment fonctionne-elle ? Est-elle une donnée primaire réelle, ou un produit dont il faudrait expliquer l’origine à partir d’autre chose qui pourrait l’expliquer intégralement  comment l’étudier ? (faut-il réduire? décrire? éliminer?) Doit-il y avoir une science de la conscience? Sous quelles formes? (neurosciences, psychologies, phénoménologie, analyse conceptuelle, psychanalyse, anthropologie, biologie, histoire, littérature, théologies, intelligence artificielle, sociologie…)

Comment ? (2) La conscience doit-elle s’étudier - en tant que simple concept, façon de parler (réalité uniquement linguistique/culturelle)? - à partir de son rôle, de ses propriétés systématiques? (comment les bases neuronales de l’expérience sont-elles utilisées par le système pour la pensée, la décision, l’action,…?) en tant que processus physique, à partir des propriétés physiques qui implémentent et rendent possible son rôle? (quelles sont les bases neuronales de l’expérience?) - Comme processus externe, dont l’activité dépend du cerveau, du corps, du monde (biologique, social, artéfactuel) ?

<<The Hard Problem>> Quand un état est conscient, l’est-il en vertu de son caractère phénoménal et/ou de son caractère représentationnel (son contenu) ? (Différence entre une croyance et une douleur consciente). Ai-je chaque fois un effet d’avoir conscience de quelque chose?  <<The Hard Problem>> Toute conscience de s’accompagne-elle nécessairement de propriétés qualitatives/phénoménales/expérientielles (qualia) ? Ces propriétés sont-elles privées, intrinsèques, ineffables? Si oui, comment en rendre compte (« the hard problem »)? Sont-elles réductibles à des propriétés physiques? (les événements neuronaux sont spatiaux, mais pas nos phénomènes)

1) Ces propriétés sont réelles (avoir mal, voir du rouge, goûter un vin, être heureux,…) (mais sont-elles intrinsèques ou relatives?) 2) Elles influencent notre comportement ; elles doivent donc être physiques d’une manière ou d’une autre (clôture du monde physique) 3) Pourtant, en suivant les propositions théoriques (NCC, théories fonctionnalistes,…), on peut imaginer un être physiquement indiscernable de nous, mais non doté de ces propriétés (Zombie), ou alors tout connaître des propriétés physiques d’un être sans rien savoir de ce qu’il éprouve (chauve-souris). (Comment) peut-on décrire/comprendre/expliquer l’occurrence d’un état de conscience à partir de sa base neuronale? (dualisme conceptuel / dualisme propriétés)