Les abeilles : Importance écologique, économique et menaces

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Transcription de la présentation:

Les abeilles : Importance écologique, économique et menaces Dr Ir. Guy Apollinaire MENSAH Maître de recherche du CAMES Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Position systématique de l’abeille Règne Animal ; Sous-Règne des Métazoaires ; Super–Embranchement des Invertébrés ; Embranchement des Arthropodes ; Classes des Insectes ; Ordre des Hymenoptera (union des ailes membraneuses) ; Sous–Ordre des Apocrita (taille de guêpes) ; Division des Aculeata (porte–aiguillon) ; Super famille des Apoidea ; Famille des : Andrenidae, Anthophoridae, Apidae, Colletidae, Ctenoplectridae, Halictidae, Megachilidae, Melittidae et Stenotritidae. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Répartition africaine En Afrique on rencontre de nombreux sous-espèces de l’abeille Apis mellifica/mellifera tels que : Apis mellifica intermissa ou tellienne ; Apis mellifica major d’Afrique du nord-ouest ; Apis mellifica sahariensis, saharienne ; Apis mellifica lamarckii égyptienne ; Apis mellifica nubica, soudanaise ; Apis mellifica scutellata ; Apis mellifica littorea ; Apis mellifica monticola ; Apis mellifica adansonii; Apis mellifica capensis, du Cap ; Apis mellifica unicolor, de Madagascar ; Apis mellifica jemenitica. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Typisation des abeilles mellifères du Nord-Bénin Les abeilles identifiées réparties en 2 groupes (Hounkpè et al., 2007) : un premier groupe comprenant des abeilles petites, jaunes, plus agressives et produisant plus de miel (figure 1) ; un second groupe comprenant des abeilles plus grosses, noires, moins agressives et produisant moins de miel (figure 2). Malgré cette apparente différence, les abeilles du Nord-Bénin appartiennent à la même sous-espèce adansonii de Apis mellifera/mellifica. Taxonomie de l’abeille mellifère du Nord-Bénin est la suivante : Embranchement des : Arthropodes Classe des : Insectes Ordre des : Hyménoptères Superfamille des : Apoidea Famille des : Apidae Genre : Apis Espèce : mellifera Sous-espèce : adansonii Figure 3 Figure 4 Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Faisons la connaissance des abeilles Nombreux types d'abeilles différentes. La plupart des abeilles sont solitaires, mais certaines vivent en société ensemble en colonies et le travail est réparti entre les individus. L'habitude qu'ont les abeilles d'aller de fleur en fleur font des abeilles des agents de pollinisation importants. Toutes les abeilles recueillent le nectar et le pollen des fleurs, mais seulement quelques-unes parmi les abeilles sociales stockent le nectar sous forme de miel. Parmi celles qui stockent du miel, il y a encore moins d'espèces qui le stockent en quantité suffisante pour que l'effort de récolter le miel en vaille la peine. Abeilles sans dard: Trigones et Mélipones construisent leurs nids dans des cavités. Bien que ces abeilles ne piquent pas, elles défendent leur colonie en mordant l'intrus. Certaines sécrètent des substances irritantes avec leur morsure. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Apis : La véritable mouche à miel Genre Apis comprend 4 espèces - 3 sont originaires d'Asie et l'autre de la région euro-africaine. Toutes semblables en apparence, quoique leur couleur et leur taille varient. Elles construisent toutes des rayons verticaux qui ont deux alvéoles d'épaisseur. Apis dorsata, la mouche à miel géante ou abeille de rocher et A. florea, la petite mouche à miel toutes en Asie, ayant un comportement imprévisible ne veulent pas vivre à l'intérieur d'une ruche. A. mellifera/mellifica et A. cerana construisent normalement des nids à rayons multiples dans des cavités fermées et peuvent être gardées dans des ruches. On a trouvé des méthodes permettant une utilisation plus rationnelle de leur potentiel. C'est avec ces deux espèces que le potentiel de développement de l'apiculture réside. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Les Différents types d’abeilles d’une ruche Dans une ruche au printemps on reconnaît trois types d’abeilles : La reine est le seul individu de la ruche qui pond des œufs dans les alvéoles construits par les ouvrières. Elle n’a pas d’autre activité. Sa fécondité est prodigieuse puisqu’à la belle saison, elle pond 1.500 à 2.000 œufs par jour. Elle est nourrie par les ouvrières. Elle peut vivre plusieurs années. Les ouvrières sont des abeilles dont l’activité se déroule soit à l’intérieur de la ruche (nettoyer les alvéoles, nourrir le couvain, construire des alvéoles, stocker le pollen, ventiler la ruche, la garder…) soit à l’extérieur (récolter le nectar et le pollen). A la belle saison, l’ouvrière sortie de son alvéole ne vit guère plus de 5 à 6 semaines. Si la reine d’une ruche meurt et n’est pas remplacée, des ouvrières finissent par pondre des œufs dans les alvéoles. Des mâles appelés faux-bourdons, sortent de certains alvéoles plus grands que les autres. Leur seul rôle est de féconder une nouvelle reine. Nourris par les ouvrières, ils sont bien acceptés pendant un certain temps avant d’être chassés de la ruche puis ils meurent. Le nombre des faux-bourdons d’une ruche ne dépasse pas un à deux milliers. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Quelle est la spécificité de l'apiculture? Qu’est ce que l'apiculture? L’apiculture est le seul élevage qui a pour spécificité/trait caractéristique la non consommation de l’animal élevé/des abeilles mais plutôt des produits de la ruche. Qu’est ce que l'apiculture? L’apiculture (élevage/culture d’Apis, abeille mellifère) est l’ensemble des techniques/paquets technologiques d’élevage des abeilles mellifères en vue de l’exploitation rationnelle des produits de la ruche (miel, cire, propolis, pollen, couvain, venin d’abeille et gelée royale/lait royal). Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Production de miel élevée ; Douceur ; Faible tendance à essaimer ; L'abeille domestique occidentale (Apis mellifera/mellifica) présente d'énormes variations à travers les territoires qu'elle couvre et on reconnaît au moins vingt sous-espèces différentes ou "variétés«  considérées particulièrement désirables pour l'apiculture. Dans tout effort de développement sur une petite échelle, il faut utiliser la ressource apicole existante. L'importation d'abeilles pour un tel projet est beaucoup trop risquée pour en valoir la peine. Traits souhaitables chez les abeilles pour l'apiculture Production de miel élevée ; Douceur ; Faible tendance à essaimer ; Faible tendance à la désertion ; Calme dans les rayons quand la colonie est manipulée ; Résistance aux maladies ; Faible utilisation de la propolis ; Peu d'élevage de couvain pendant les périodes de disette pour conserver les réserves. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Comportements de Apis mellifica adansonii Développement de la colonie très rapide. Récolte : avant le lever du soleil, les abeilles récoltent déjà. Pendant les journées chaudes, les abeilles ne récoltent que le matin et le soir. L’essaimage : il est fréquent et conduit des fois à une désertion. Désertion : les abeilles A. mellifera adansonii désertent leur nid pour plusieurs raisons : présence d’un prédateur à l’intérieur (fausse teigne, fourmis) ou à l’extérieur (oiseaux, lézards) de la ruche, mauvaise protection de la ruche contre les facteurs climatiques, manque à construire (ruche trop étroite), usage intempestif de fumées, etc. Pillage : les abeilles africaines ont rarement des mœurs pillardes. Agressivité : les abeilles africaines sont agressives. Cette agressivité est une adaptation qui leur a permis de survivre malgré la présence des prédateurs. Les ouvrières construisent 1.050 cellules/dm². Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Plantes mellifères Plus d’une centaine de plantes mellifères butinées par les abeilles au Bénin appartiennent à 87 familles au nombre desquelles nous distinguons la famille des Acanthacées, Amaranthacées, Anacardiacées, Annonacées, Apocynacées, Asclépiadacées, Bignoniacées, Bombacacées, Borragninacées, Capparidacées, Césalpiniacées, Commelinacées, Composées, Cucurbitacées, Ebénacées, Euphorbiacées, Ficoidacées, Graminées (Poacées), Lythracées, Méliacées, Mimosacées, Moracées, Musacées, Myrtacées, Rubiacées, Rutacées, Sapindacées, Sapotacées, Scrophuliacées, Simaroubacées, Sterculiacées, Verbénacées et Zygophyllacées (MENSAH et al., 2003 et 2004; YEDOMONHAN, 2009). Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Importance des abeilles En butinant d'une fleur à l'autre, les abeilles ne récoltent pas seulement le nectar qui leur sert à fabriquer le miel, mais elles transportent le pollen et permettent la reproduction des plantes. Pour produire 1 kg de miel, les abeilles doivent butiner plusieurs millions de fleurs. Cinq grands groupes de plantes cultivées sont concernés par cette forme de pollinisation : les arbres fruitiers, les petits fruits, les oléagineux et légumineuses, les légumes (melon, tomate), les productions de graines et semences et les semences légumières (carotte, oignon, etc.). En 1982 on estimait déjà que la valeur économique de ce service représentait en France environ 3 milliards de FF. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Portée économique et écologique des abeilles Les abeilles nous apportent donc un double service, le miel qui est un produit commercial et un service indirect dans la production agricole et la vie des écosystèmes, où elles jouent un rôle de sentinelle. Quand les pollinisateurs rencontrent des problèmes, cela augure de problèmes plus graves si on ne réagit pas rapidement. Ils servent de signal d'alarme. Si le nombre de colonies d'abeilles venait à diminuer fortement, cela pourrait avoir des conséquences économiques et écologiques importantes. Selon une estimation de la station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP de 2002, la valeur totale de la récolte de fruits et de baies en Suisse s'est élevée à 335 millions de francs dont 80% sont à mettre au compte de la pollinisation par les abeilles mellifères. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

En Suisse, la contribution économique d'une colonie d'abeilles atteint en moyenne 1500 francs par année (produits de la ruche et pollinisation des fruits et des baies). Les valeurs sont encore plus élevées si l'on prend en considération la pollinisation des grandes cultures (féveroles; colza; tournesol), des graines (luzerne; trèfles rouges; légumes) et des cultures maraîchères (haricots; tomates; courges; concombres). Les estimations de la valeur économique de la pollinisation par les insectes ne tiennent compte que des plantes cultivées. L'importance des abeilles pour les plantes sauvages est difficile à évaluer et s'exprime mal en valeur monétaire. Diversité botanique et faunistique d'une région, beauté du paysage et qualité des sols sont cependant des éléments à considérer dans un tel contexte. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

dans les plans d’aménagements forestiers, en agroforesterie, Quel est le rôle ou la place de l’apiculture dans le développement agricole durable ? L’apiculture joue un rôle important ou de premier choix ou prépondérant: dans les plans d’aménagements forestiers, en agroforesterie, en horticulture et en agriculture respectueuse de l’environnement. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Rôles des abeilles 1. Pollinisation des plantes par les abeilles Les abeilles constituent avec les bourdons, les insectes les mieux doués pour la florale et les plus aptes à la pollinisation des plantes. En butinant de fleurs en fleurs pour récolter le nectar et/ou le pollen, les abeilles ouvrières, involontairement transportent des grains de pollen des anthères aux stigmates et favorisent ainsi la pollinisation de la plus part des plantes supérieures. (Grasse, 1960). Le phénomène de pollinisation par les abeilles est d’autant plus important que l’abeille, contrairement aux autres insectes pollinisateurs opère sélectivement sur un seul type d’essence à la fois. De plus, les abeilles ne butinent pas les fleurs infestées ou mal formées. La visite sélective des fleurs saines permet aux abeilles de porter des semences saines (le pollen) vers les fleurs femelles saines de la même espèce. Il en résulte des fruits sains ayant le caractère des plantes dont ils sont issues (Sariki, 1995). Cet aspect de l’action pollinisatrice scientifique des semences destinées au reboisement (dans les pays où elle n’existe pas) est d’assurer l’amélioration et la conservation des ressources génétiques forestières (Sariki, 1995). De plus, en agriculture, par cette activité de pollinisation des abeilles, l’apiculture contribue largement à l’amélioration des rendements (Louveaux, 1968). Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

2. Sécrétion de la propolis La propolis désigne cette série de substances visqueuses et collantes que les abeilles fabriquent à partir des résines naturelles qu’elles récoltent sur les bourgeons et écorces de certaines plantes (Philippe, 1988 ; Crane, 1990). Les abeilles utilisent la propolis pour colmater et obstruer les fentes et fissures de leurs ruches ou comme substances antiseptiques pour stériliser l’ensemble du nid. La propolis possède des propriétés antiseptiques, anesthésiques et antibiotiques, extrêmement bénéfiques à la santé de l’homme. Elle est de plus en plus utilisée en médecine moderne. La composition chimique de la propolis varie fortement selon sa provenance (Philippe, 1988). Cependant, elle se compose principalement de résines, de cire et de flavones (Kaal, 1990). Elle est récoltée comme produit de la ruche. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

3. Nourrissement du couvain: Le couvain est défini comme l’ensemble des œufs, des larves et des nymphes contenus dans les cellules operculées ou non. Les larves sont nourries avec de la gelée secrétée par les ouvrières âgées de moins de 13 jours. Cette gelée qui contient environ 70 % d’eau est un mélange de pollen avec du nectar ou du miel dilué et des sécrétions produites par les glandes hypo pharyngiennes et mandibulaires des abeilles- nourrices. 4. Echange de nourriture: La nourriture est constamment échangée entre les différents membres de la colonie. Elle est transmise des ouvrières à la reine, entre les ouvrières, des ouvrières aux mâles et même des mâles aux ouvrières. 5. Thermorégulation: Lorsque la température augmente à l’intérieur de la ruche, les abeilles procèdent à la climatisation. Certaines abeilles ventilent énergiquement en battant rapidement les ailles, environ 180 battements d’ailles par secondes (Herbst et Freud, 1962 cités par Philippe, 1988). Lorsqu’au contraire la température extérieure diminue, les abeilles consomment du miel et produisent des calories qui provoquent le réchauffement de la ruche. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

6. Défense de la colonie: Les abeilles assurent à la fois une défense physique et une protection biochimique de leur nid. Pour la protection physique, les ouvrières âgées de plus de 13 jours assurent le gardiennage de l’entrée de la ruche. Elles font usage de leurs mandibules, de leurs pattes, et surtout, de leur aiguillon pour s’opposer à toute intrusion étrangère, exception faite des ouvrières égarées provenant d’autres ruches lorsqu’elles portent une charge de nectar ou de pollen ainsi que les mâles étrangers. Le niveau d’agressivité dépend de plusieurs facteurs qui sont à la fois d’ordre génétique, physiologique et environnemental. Du point de vue de la protection biochimique du nid, la sécrétion de l’abeille et ses produits (miel, propolis) contiennent des substances anti-bactériennes qui empêchent tout développement de plusieurs micro-organismes dans la ruche (Kaal ,1990). 7. Activité de butinage: Elle consiste en la récolte du nectar et à son transport à la ruche par les abeilles. Cette activité concerne aussi le miellat, le pollen, l’eau et la propolis. Le pollen et le nectar (et/ou le miellat) sont les éléments nécessaires à l’élaboration de nourriture. Cette activité de butinage est en principe effectuée par des ouvrières âgées de plus de 20 jours (Williers, 1987). Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Ennemis des abeilles et déprédateurs des produits de la ruche Beaucoup de travaux ont été effectués sur les abeilles et sur l’apiculture dans le monde et les phénomènes pouvant être à l’origine de la désertion des ruches, de la baisse de rendement d’une ruche, de l’affaiblissement d’une colonie d’abeilles etc. sont connus pour certaines espèces. Les causes peuvent être liées aux maladies, à des facteurs externes liés à l’environnement ou à des facteurs internes à la colonie d’abeilles. Les facteurs environnementaux regroupent les conditions météorologiques (sécheresse rigoureuse, séquences climatiques perturbées) ; l’alimentation pollinique et en nectar variable selon les biotopes ; des pollutions en relation avec l’activité industrielle (plomb, cadmium…) ; des intoxications à doses sub-létales ayant pour origine les activités agricoles (pesticides du coton, etc.). Ces causes externes peuvent établir des synergies entre elles en fonction de la saison apicole. Les facteurs internes aux abeilles concernent la nature des agents pathogènes, de l’état physiologique des abeilles (importance du corps gras de réserve), les conditions d’exploitation liées à une pratique apicole intensive (Faucon, 2002). Mensah et al. (2004, 2005 et 2006) et Donou (2007) ont inventorié les ennemis des abeilles mellifères et les déprédateurs des produits de la ruche au Bénin. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Les fourmis : elles sont apivores ou suceurs de miel. Les prédateurs apivores et les friands du miel et des dérivés de la ruche constituent les ennemis des abeilles. Nous pouvons citer : L’homme : premier ennemi des abeilles, il dérange les abeilles afin de leur retirer leurs produits. Les fourmis : elles sont apivores ou suceurs de miel. Les reptiles : les lézards sont apivores tout comme les serpents, ainsi que les batraciens. Les oiseaux : ils sont apivores. La présence des oiseaux indicateurs en un lieu indique la présence de colonies d’abeilles. La fausse teigne : c’est un papillon qui pond ses oeufs dans les rayons et sur les parois internes de la ruche. Les chenilles qui naissent détruisent les rayons de cire et se nourrissent de tout son contenu (œuf, larve, nymphe, miel, etc.). Les mammifères : bœufs, porcs, moutons, peuvent renverser les ruches. Les rats à queue touffue ou graphiures font leur nid dans les ruches et font déserter les abeilles. Certes, pour lutter contre les ennemis des abeilles, il faut : protéger les ruchers et les ruches; mettre les ruches sur des trétaux ou supports pour empêcher les fourmis, les serpents, les rats, les crapauds et les grenouilles de pénétrer les ruches. réunir des colonies afin de renforcer des colonies faibles. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010 21

Menaces sur les abeilles Même si les données sont minces, une certitude s'impose : le nombre d'abeilles est en déclin un peu partout à travers le monde. Pour exemple, une étude réalisée en Grande Bretagne et aux Pays-Bas en 2005 a établi qu'entre 30 et 60 % des espèces seraient en danger. En France, le Centre National de Développement Agricole a constaté au sortir de l'année 2007 une moyenne nationale de 30 % de perte dans les ruches. « Le problème, c'est que les abeilles jouent un rôle essentiel tant dans la biodiversité que dans la contribution agricole puisque le coût de la pollinisation est évalué à 153 milliards d'euros dans le monde ». Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Menaces sur les abeilles OGM Dissémination inattendue des pollens génétiquement modifiés Disparition ou croisement anarchique des semences de différentes cultures vivrières Impact des OGM sur la santé des abeilles ??? Risque d’extinction des colonies ou apparition de maladies non connues pour les abeilles Danger des pesticides: Des études ont prouvé que les pesticides perturbent l'orientation et la capacité à se nourrir des pollinisateurs Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Des abeilles indispensables à la pollinisation des espèces végétales CONCLUSION Des abeilles indispensables à la pollinisation des espèces végétales La disparition des insectes pollinisateurs, et notamment des abeilles domestiques (Apis mellifera en Europe) inquiète de plus en plus les autorités publiques : ce serait un véritable désastre écologique, économique, et sociétal. Car sans les abeilles et leurs congénères pollinisateurs, 90 % des espèces végétales ne pourraient plus être pollinisées, et donc, ne plus se reproduire. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

La disparition des insectes pollinisateurs, et notamment des abeilles domestiques (Apis mellifera) inquiète de plus en plus les autorités publiques : ce serait un véritable désastre écologique, économique, et sociétal. Car sans les abeilles et leurs congénères pollinisateurs, 90 % des espèces végétales ne pourraient plus être pollinisées, et donc, ne plus se reproduire. Alors que 35 % de nos apports caloriques reposent sur ces plantes. Que se passera-t-il si nous n'avons plus ni céréales, ni fruits, ni légumes? Sans parler de la viande: sans céréales ni fourrage, impossible de nourrir les animaux d'élevage. Et, outre les dommages pour l'homme, on imagine les conséquences pour l'environnement... Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Cette disparition des colonies d'abeilles a été baptisée « syndrome d'effondrement », ou CCD pour « Colony Collapse Disorder » en anglais. Le phénomène, décrit depuis les années 70, est spectaculaire : du jour au lendemain, la ruche se vide de ses ouvrières, dont on ne retrouve même pas de cadavres, ou très peu. Ne subsistent dans la ruche que la reine, le couvain (c'est-à- dire les œufs et les larves), et quelques jeunes abeilles et rares individus adultes largement infestés de parasites ou de champignons. Les réserves de pollen et de miel (qui constituent la nourriture des abeilles) sont intactes, ce qui écarte l'hypothèse d'une famine dans la colonie. Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010

Merci de votre aimable attention Quand les abeilles disparaîtront de la terre, l’humanité aura 4 années d’existence (Albert Einstein) Atelier d’échanges et de réflexion sur la conservation des pollinisateurs et leur importance pour la biodiversité au Bénin – INFOSEC, Cotonou (Bénin), 07/04/2010