Cette semaine, la classe de 2 nde 9 arts visuels s’est rendue pour la deuxième fois à Ubi, le café des artistes. Mais cette fois, l’exposition ne comptait que des œuvres du même artiste : François Lasgi. François Lasgi est un peintre d’art contemporain, réputé pour sa technique hors du commun. Il peint des œuvres du Romantisme noir.

Il faut savoir que, pendant 20 ans, la peinture était une technique mal vue en art contemporain, car elle était jugée ringarde. On reprochait au dessin en général de nécessiter surtout que savoir-faire, et non de la réflexion. Cependant, depuis 10 ans, la peinture commence à revenir peu à peu dans l’art contemporain, car quelques peintres subsistent, comme François Lasgi. Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas tellement de cause à défendre, et il n’y a pas vraiment de grand courant artistique.

Ce dessin a été peint à la gouache, en noir et blanc, afin de créer un contraste. On parle alors de monochrome. Le premier élément que l’on voit est un homme de dos aux cheveux blancs portant un long manteau noir, et un grand bâton dans sa main. L’homme est de dos, ce qui permet de se demander qui est vraiment ce personnage, et cela donne une part de mystère. À gauche, il y a un gigantesque astre dans le ciel, et à droite, un spectre est présent, à côté de l’homme. À l’arrière plan, pousse une végétation inquiétante en abondance (cette végétation est souvent présente dans les dessins de François Lasgi). Pour créer tous ces effets, François Lasgi revisite ses dessins plusieurs fois.

Cependant, on ne peut pas savoir si la scène se déroule de jour ou de nuit, car la présence de blanc, donc de lumière, voudrait que ce soit le jour, tandis que la présence de noir, donc l’absence de lumière, signifierait que la scène se déroule la nuit. Ce dessin s’appelle Der Wanderer, qui veut dire « le randonneur » en Allemand. Il s’agit ici de peinture figurative, mais pourtant ce dessin garde une très grande liberté d’interprétation. Comme dans toutes ses œuvres, François Lasgi se questionne sur la place de l’Homme dans la nature.

Ce dessin s’appelle Vaisseaux fantômes, et une fois de plus, François Lasgi prouve ses qualités de technicien : les effets de flous, de nets, la fumée, le brouillard, la moisissure,… sont réalisés à la perfection. Le peintre parvient à faire naître une sensation de malaise à celui qui regarde ce dessin.

Ce troisième dessin représente un astre mort et carbonisé, sans eau. On voit pleins de morceaux de squelettes. Il s’agit donc d’une vanité, car l’astre est en fait la Terre, et le peintre cherche à faire comprendre que l’Homme n’est pas immortel, mais il essaie surtout de nous ramener à notre responsabilité. Pour cela, il dessine la fin du monde.

Et voici le dernier dessin, qui représente une montagne. Le peintre a eu besoin d’énormément d’épaisseur : pour ne pas trouer la feuille, il a utilisé un papier chiffon. Cette montagne fait référence à une célèbre œuvre d’Hokusai. En effet, François Lasgi fait souvent référence à d’autres artistes. Comme tous ses paysages, la montagne est représentée comme des portraits, en gros plan. Il faut savoir que François Lasgi dessine toujours des quadrillages sous ses peintures, afin que les proportions soient les plus fidèles possibles. Son travail est très artisanal.

Enfin, nous avons trouvé cette exposition très intéressante, et nous avons bien aimé le côté poétique de certaines œuvres, en particulier de Der Wanderer. Nous sommes d’accord pour dire que François Lasgi a une technique très impressionnante, et nous ne savions pas que la gouache pouvait être retravaillée plusieurs fois. Nous serions ravies de revenir à Ubi pour découvrir un nouvel artiste. À bientôt pour un nouvel article !