Evaluation économique des dommages forestiers des cervidés en présence d’incertitudes H.Rakotoarison & V.Boulanger Département Recherche & Développement, Fontainebleau
Introduction : contexte La gestion du grand gibier (sanglier, cerf, chevreuil) est un problème économique : Ressource naturelle renouvelable Bien public impur (tragédie des communs) Externalités L’économie propose des outils de régulation et d’évaluation des ressources naturelles : Méthodes d’évaluation des bénéfices et des coûts Modélisation des systèmes complexes environnementaux Modèles bioéconomiques GESTION OPTIMALE DES POPULATIONS
En 40 ans : Cerfs et Chevreuil x10 Sanglier x15 Introduction : Situation des populations En 40 ans : Cerfs et Chevreuil x10 Sanglier x15
Augmentation rapide de la population de grand gibier Introduction : problématique Passant de 3,7 M€ à 20 M€ en 32 ans Dommages agricoles Dommages forestiers Augmentation rapide de la population de grand gibier Forte croissance naturelle Changement du milieu Adaptation du GG au milieu Prélèvement insuffisant Baisse du nombre des chasseurs Augmentation des coûts de la chasse Modification des préférences individuelles Accidents routiers Bénéfice de la chasse Bénéfice de l’observation des animaux + bénéfices + dommages 1ère cause 2ème cause - 2 à 3 % par an depuis 1975 + 26 % en 20 ans
Introduction : questions Quelles conséquences pour la durabilité de la gestion multifonctionnelle ? Aspects économiques : pertes engendrées par les dégâts, rentabilité des itinéraires modifiés pour prévenir et/ou pallier ces dégâts Aspects écologiques : capacité à renouveler la forêt, modalités de ce renouvellement. Gestion : Gestion de la chasse Gestion du milieu : agriculture, forêt, territoire urbain Arbitrage des conflits entre les acteurs : chasseurs, forestiers, agriculteurs, naturalistes et automobilistes
Formalisation du problème : Modèle bioéconomique Objectif : maximiser le bénéfice net social actualisé au niveau régional N : taille de la pop H : nombre d’animaux chassés
Etape 2 Synthèse bibliographique sur les dommages forestiers causés par le grand gibier
Abroutissement sur résineux Synthèse bibliographique Abroutissement sur résineux Sensibilité : Sapin : 1-15 ans Epicea : 2-10 ans Pin maritime : 0 - 3 ans Taux de dégâts : Sapin, FD Gerardmer : ~50% (Observatoire des dégâts, 2004) Epicéa, FD Gerardmer : ~30% (Observatoire des dégâts, 2004) Pin maritime, Landes : : ~ 24 % (Observatoire des dégâts, 2004) Conséquences : Essence Primaires Secondaires Sapin Mortalité (~50%) Modification essence principale Retard de croissance (~15 ans) Végétation concurrente ? Fourchaison Epicea et pin maritime Mortalité Retard de croissance (jusque 8.5 ans) Fourchaison (20% à terme)
Écorçage (Cerf) Sensibilité des essences PM (4-8 ans) Synthèse bibliographique Écorçage (Cerf) Sensibilité des essences Conséquences pour l’Épicéa PM (4-8 ans) Hêtre (10-30 ans) Chêne Sapin (10-15 ans) Épicéa (10-20 ans)
Etape 3 : analyse économique des pertes sylvicoles 3.1 : Arbre de décision, cas des peuplements de Sapin-Épicea dans les Vosges 3.2 : Dynamique des systèmes, cas du Pin maritime dans le massif des Landes de Gascogne
Analyse des modifications d’itinéraires Analyse économique des pertes : 3.1 : Arbre de décision Analyse des modifications d’itinéraires t + Δt Stades adultes Récolte : V-ΔV Vu -ΔVu Cg -ΔC N, ΔV Jeunes stades : classe de fertilité Ho - ΔH Cg N - Δn Modèle de croissance : AbiaL : sapin Oasis : epicéa Melies : mélange Sapin-epicea Fagacées : chêne et hêtre Paramètres économiques : p - Δp c + Δc r Critères économiques : BAS TIR BASIo ACE Prise de décision
Abroutissement du sapin mortalité des semis Analyse économique des pertes : 3.1 : Arbre de décision Abroutissement du sapin mortalité des semis Volume BASI 471/304 255 847/142 459 471/636 1250 847/297 924 303-707 255-459 638 -697 85 -426 Mortalité (28-60%) Sapin /hêtre Ratio : 40/60 Ratio : 72/28 Sapin/épicea Vide Attente x o x o x o x o x o x o x o x o retard regarni clôture
Impact de l’écorçage (épicéa) Analyse économique des pertes : 3.1 : Arbre de décision Impact de l’écorçage (épicéa) Scénario de référence : Hypothèses : 60% altération évolutive, 40% sèche BASI : 1626€/ha 30% des tiges écorcées Volume : 1060 m3/ha Volume déprécié m3/ha BASI (€/ha) 318 1551 1330 99 1376 367 640 1626 Dégât localisé/diffus Répartition aléatoire Dans les coupes Altération sèche Altération évolutive Enlèvement tardif (E3-CR) Enlèvement précoce (E1-E2) x o x o x o x o x o x o x o x
Dynamique de la population Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Dynamique de la population
Croissance d’un peuplement non endommagé Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Croissance d’un peuplement non endommagé
Croissance d’un peuplement écorcé Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Croissance d’un peuplement écorcé
Temps = 50 ans Dynamique de la population Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Dynamique de la population Croissance de 10 générations de pin maritime Taux d’écorçage ou d’abroutissement Coût économique lié aux dégâts sylvicoles Temps = 50 ans Les cervidés entraînent également des dommages forestiers dont les effets ne seront perceptibles qu’à long terme. La démarche que nous avons utilisé consiste à reproduire le fonctionnement de la dynamique de la population en faisant plusieurs scénarii, la croissance des forêts de pin maritime en fonction des conduites sylvicoles effectuées par les sylviculteurs. Le croisement de ces deux parties permet de montrer que les taux de dommage sont toujours très variables dans le temps puisque les deux systèmes sont dynamiques. Ceci explique que toute approche statique dans l’évaluation des dégâts donne toujours des résultats très variables. Les pertes économiques que nous avons estimées sont résumées dans le graphique suivant. Il en ressort que les coûts sont de plus en plus importants dans le temps.
Avec réparation (coupe) Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Principaux résultats Comparaison des coûts économiques estimés avec les deux modèles en millions d’euros actualisés sur 50 ans Abroutissement Sans réparation Avec réparation (coupe) Hypothèse la plus faible 13,57 0,13 Hypothèse la plus élevée 46,68 3,82 Valeur la plus probable 30,13 1,98 Ecorçage Enlèvement tardif Enlèvement précoce 3,31 0,92 16,42 14,45 9,86 7,69 Les résultats des simulations à la fois pour l’abroutissement des chevreuils et l’écorçage par le cerf sont résumés dans la tableaux suivants. Il faut en déduire que les dégâts d’abroutissement semblent être plus importants, ce que l’on note c’est que malgré tous nos efforts pour paramétrer correctement les modèles, les fourchettes de valeurs des dommages restent trop importantes du fait des incertitudes sur les problèmes qui auront lieu dans le futur. Il en ressort cependant qu’il est préférable de faire une réparation que de ne rien faire.
Analyse de sensibilité Analyse économique des pertes : 3.2 : Dynamique des systèmes Analyse de sensibilité Les variables introduites dans le test de sensibilité sont : La taille de la population initiale qui suit une distribution uniforme avec une valeur minimale de 0 et maximale de 16 000 cerfs. Le taux de dépréciation de la valeur du bois dans le futur qui suit une distribution uniforme avec une valeur minimale de 0 et maximale de 10 %.
Conclusions
Synthèse des analyses perspectives Conclusions Synthèse des analyses perspectives Variabilité suivant essence Enjeux généraux Sapin : Mortalité : Sans substitution : disparition de la forêt Substitution par le Hêtre : enjeu adaptation, risque écorçage Epicéa : Fourchaison Écorçage Pin maritime : Abroutissement : dommage diffus Ecorçage : dommage localisé Retard de croissance Croissance compensatoire Impact à moyen terme ? Paramètres sensibles : Répartition spatiale Détection des dégâts Marché du bois Par et entre essence (prix-qualité) Destination des produits Si clôture : Rentabilité discutable Relativiser aux effets « retard »
Merci
Abroutissement de l’épicea conformation Analyse économique des pertes : 3.1 : Arbre de décision Abroutissement de l’épicea conformation Scénario de référence : Effet « fourchaison » des tiges Tx abroutissement * risque de fourchaison BASI : 1626€/ha = 0.3*0.2 = 6% Volume : 1060 m3/ha Volume déprécié BASI 95 1302 1626 300 1039 1626-276 1151 600 Dégât localisé/diffus Tiges fourchus/retard répartis Aléatoirement dans les coupes Enlèvement précoce Dépressage 1ère éclaircie Impacts sur les 3 dernières coupes x o x o x o x o x o x o x o x o retard regarni clôture