Immigrés : haro sur les moins qualifiés ? Déjeuner-débat ASTI 6 avril 2011

-Changement de paradigme ? -Avant : impact positif sur développement économique et social des pays d’accueil (pays dits « industrialisés ») -Après (croissance plus faible, montée du chômage, problèmes de financement Etat social) : immigration peu qualifiée plombe croissance économique et finances publiques -Contre-arguments : - besoins persistants en main-d’œuvre moins qualifiée - balance coûts-avantages des « high skilled » peut-être moins favorable pour finances publiques que généralement admis - mise en question du concept de productivité que « high skilled » sont censés accroître -Quelques informations pour le Luxembourg -2-2 Plan de la présentation

-Seule l’immigration d’établissement est prise en considération : Quid des frontaliers ? -L’impact sur les pays d’origine est ignoré -Actualité de la discussion : Michèle TRIBALAT : « Les yeux grands fermés » Thilo SARRAZIN : « Deutschland schafft sich ab » Quelques remarques préliminaires -3-3

-Immigration supplée offre de travail insuffisante des natifs -Immigrés occupent emplois pénibles et peu rémunérés délaissés par natifs « poussés » vers le haut dans hiérarchie professionnelle -Accroissement de l’offre de travail extensions des capacités productives économies d’échelle croissantes -Offre de travail très élastique modération salariale -Bénéfices en progression nouveaux investissements augmentation de la demande de travail nouveaux travailleurs immigrés -4-4 Immigration favorise la croissance économique de l’après- guerre

-Immigrés : fonction-tampon amortit fluctuations cycliques -Le plus souvent substituables à certaines fractions de la main-d’œuvre native (peu qualifiée), renvoi, en cas de crise, stabilise emploi de ces derniers -Ce système de rotation fonctionne avec immigrés jeunes, célibataires ou venus seuls, ayant statut socio-juridique précaire -5-5 Immigration permet régulation conjoncturelle du marché du travail

-Pour les entreprises, possibilité de puiser dans réservoirs des pays d’émigration peut constituer moyen de pression sur conditions de travail -Recours aux immigrés permet maintien d’emplois pénibles peu rémunérés -6-6 Immigration : effet positif sur la rentabilité des entreprises

-Analyses d’économistes suisses (G. SHELDON) -Mise en doute des rendements d’échelle croissants -Possibilité de recourir à une main-d’œuvre acceptant bas salaires et cadences élevées a, dans certains secteurs, freiné modernisation de l’outil de travail -Faible productivité de ces secteurs a tiré vers le bas productivité de l’ensemble de l’économie -Si progrès technique - engendré par consommation intensive de capital au détriment de l’emploi peu qualifié - est « skill-using » Favoriser une immigration hautement qualifiée -7-7 Immigration : frein à la croissance économique

-Différencier selon catégorie socio-économique (et qualification) des résidants -Positif pour les hautement qualifiés - modération salariale dans services fournis par peu qualifiés et utilisés par hautement qualifiés - offre travail qualifié devient relativement plus rare hausse des salaires - Négatif pour les faiblement qualifiés - concurrence des immigrés de même niveau de qualification freine évolution des salaires -8-8 Impact de l’arrivée d’immigrés peu qualifiés sur revenus des résidants

-Comparer, sur ensemble du cycle de vie, bénéfices tirés du système social et contributions versées (impôts, cotisations sociales) - Hautement qualifiés : balance positive - Faiblement qualifiés : balance négative -Accent mis sur coût du chômage (allocations, mesures de réinsertion) frappant plus fréquemment immigrés peu qualifiés Immigrés peu qualifiés créent problèmes pour finances publiques au sens large -9-9 Immigrés moins qualifiés : menace pour financement de l’Etat social ?

-Arrivant directement sur marché du travail, pas ou peu de frais de scolarité -Sélection positive au niveau de l’état de santé des candidats à l’immigration réduit dépenses de santé -Immigration composée très majoritairement de personnes seules diminue coûts de logement -10 Immigration de l’après-guerre : permet de réduire coût social de reproduction de la force de travail (dépenses sociales)

Immigrés hautement qualifiés -vivent plus longtemps -ont moins d’enfants -touchent des pensions plus élevées Impact finalement négatif sur finances du système de pension qui représente une part importante du budget social -11 Balance coûts-bénéfices des immigrés hautement qualifiés moins favorable ?

-Toujours secteurs occupant traditionnellement travailleurs moins qualifiés (HORECA, Commerce, …) -Expansion secteurs à faible qualification suite à mutations socio- démographiques - Progression du travail féminin : garde des enfants, préparation de repas, soins aux personnes âgées - Vieillissement : important accroissement de l’emploi dans maisons de retraite et services de gériatrie -12 Besoins persistants en main-d’œuvre moins qualifiée

-Productivité = concept « fordiste » issu de la production industrielle? -Services dits « relationnels et professionnels » : qualité des prestations devient aussi importante que quantités servies -« Outcomes » plus importants qu’« outputs » -Recours accru à travailleurs faiblement qualifiés peut alors avoir un effet très positif sur qualité des prestations offertes Ces besoins persistants en main-d’œuvre moins qualifiée devront être couverts, en bonne partie, par des immigrés (première ou seconde génération) -13 Productivité, « output », « outcome », emploi moins qualifié

-Programme gouvernemental 2009 : adapter immigration aux besoins de l’économie luxembourgeoise -Commission spéciale « Immigration » de la Chambre des députés (2004) : hétérogénéité au niveau des profils recherchés -Conseil économique et social (2006) : immigration ciblée – favoriser immigration de travailleurs (très?) qualifiés -14 Luxembourg : politique d’immigration et qualification

-15 Luxembourg : Evolution du niveau de qualification

-16 Luxembourg : Accroissement du niveau de qualification des nouveaux immigrés

-17 Luxembourg (2008) : % des actifs occupés (résidants) n’ayant pas dépassé le primaire selon l’âge

Luxembourg : Evolution Output/Emploi -18

-19 Luxembourg : Taux de chômage par niveau d’instruction ( nationaux et étrangers )

-20 Luxembourg : Taux de chômage (nationaux, étrangers)

-Demande pour main-d’œuvre moins qualifiée va persister -Nécessité d’un secteur tourné vers le marché international occupant des « high skilled » pour financer secteur moins productif -Dépendance plus grande des peu qualifiés à l’égard de l’Etat social dépasse problème de l’immigration -Réfléchir sur concept de travail dit « non qualifié » (sous- estimation des compétences dans certains emploi) -21 Remarques finales

Merci pour votre attention -22