UTILISATION DES DONNÉES CBMS A YAKO/BURKINA FASO PRÉSENTÉ PAR MOUMOUNI ZIDA, REPRÉSENTANT DU DÉPARTEMENT DE YAKO
La plupart des pays africains connaissent les grands maux de ce 21ème siècle qui compromettent l’épanouissement de leurs populations. Ces maux sont entre autres, la famine, l’analphabétisme, l’insécurité alimentaire, l’ignorance et les maladies.
Le Burkina Faso, pays agro-pastorale n’échappe pas au phénomène de la pauvreté. Dans un tel contexte, comment un peuple à la fois malade, affamé et analphabète peut – il s’en sortir? Ou plutôt comment secourir un tel peuple sans avoir auparavant fait l’inventaire de ses besoins et un diagnostic des mobiles qui sont à la base de son handicap?
En effet 90% de la population du Burkina est analphabète et rurale, donc sujets à la pauvreté pour la plupart. C’est dans le souci d’apporter des éléments de réponse au phénomène de la pauvreté que le système de suivi de la pauvreté (SSP) a été accueilli favorablement dans le département de Yako, province du Passoré
En outre le système vient à point nommé dans le contexte du processus de la décentralisation en cours au Burkina. La décentralisation a pour objectif la prise en charge par les populations locales de leur propre devenir. Dans ce sens elle apparaît comme l'un des instruments essentiels de lutte contre la pauvreté en donnant aux acteurs locaux de nouveaux horizons, et en définissant de nouvelles responsabilités.
En mettant les données à la disposition de la population et de l’administration locales, le SSP se présente comme un puissant outil de développement local.
Ce projet, exécuté dans le département de Yako, a concerné 39 villages et sept secteurs de la commune. Il a porté ses analyses sur les indicateurs suivants : la santé, l’hygiène, l’éducation, la sécurité alimentaire, la nutrition, et les conditions de vie matérielle.
Les résultats de la recherche qui ont été restitués les 13 et 14 Mai 2004 aux autorités administratives à Yako, constituent désormais un outil précieux de travail entre les mains des décideurs (administration décentralisée, associations locales et ONGs). Les populations de base qui ont produit les données et ont pris conscience de leur importance ont commencé à les utiliser. En effet ces données leur ont permis de monter des tableaux de bords au niveau de chaque village.
Ces données leur ont permis également d’établir un plan de développement local en priorisant leurs besoins.
L’administration décentralisée (Préfecture et Mairie) s’est engagée à s’approprier l’outil qui constitue un instrument supplémentaire de lutte contre la pauvreté.
Au delà de l’administration, les services techniques (santé, éducation, agriculture, environnement et ressources animales) doivent également s’approprier cet outil pour le mettre au service des politiques sectorielles de réduction de la pauvreté.
Le département de Yako qui est l’unique structure étatique au Burkina à disposer de données aussi raffinées, est à mesure de satisfaire aux besoins des associations, des ONG et des partenaires au développement. Nous pouvons signaler que le PNGT II utilise déjà dans certains villages les données SSP et les structures organisationnelles (CVD) qu’il a mise en place dans ces localités.
Pour terminer, je voudrais remercier l’équipe SSP pour l’excellent travail réalisé au profit des populations du département de Yako. Mes remerciements vont également aux responsables du CBMS, notamment à Mme Celia Reyes, qui ont eu l’amabilité de convier le département de Yako à la présente rencontre du Réseau.
Cette rencontre nous a donné l’opportunité de nous enrichir des riches expériences exposées ici par les différentes équipes du CBMS.
M E R C I