BPCO: comment la reconnaître?

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Broncho-pneumopathie chronique obstructive DR MEHANNAOUI
Transcription de la présentation:

BPCO: comment la reconnaître? Katia TEXIER DCEM3

PLAN Définition Facteurs de risque Dépistage Diagnostic Références bibliographiques

DEFINITION DE LA BPCO La maladie se définit par une diminution non complètement réversible des débits expiratoires. Cette diminution des débits est généralement progressive et liée à une inflammation des voies aériennes secondaire à des particules ou gaz nocifs. La BPCO se manifeste souvent par une bronchite chronique (toux chronique avec production de sécrétions, pendant au moins 3 mois par an depuis plus de 2 années consécutives). Cette maladie, longtemps peu symptomatique, débute par une toux, une expectoration matinale, symptômes souvent banalisés et attribués à la « bronchite chronique » du fumeur par les patients eux mêmes; progressivement s’installe une dyspnée à l’effort puis au repos, pouvant gêner les gestes de la vie courante. Une destruction progressive des poumons (emphysème) peut s'ajouter au rétrécissement chronique des bronches. Lorsque la maladie évolue, elle aboutit souvent à l’inefficacité de la respiration, c’est à dire à une baisse du contenu en oxygène dans le sang (insuffisance respiratoire) qui peut finalement retentir sur le fonctionnement du cœur. Des décompensations respiratoires, notamment à l’occasion d’épisodes infectieux, peuvent entraîner une insuffisance respiratoire aiguë engageant le pronostic vital.

Facteurs de risque Le tabagisme: C’est le principal facteur causal et aggravant de BPCO. 90% des BPCO sont dus au tabac. La fréquence, l’évolution et la mortalité de la BPCO sont liés à la consommation du tabac. L’exposition professionnelle: Polluants tels que gaz toxiques, ciments, solvants,produits de la mine, silice…Les professions exposées sont:mineurs, ouvriers de fonderie,du bâtiment et de l’industrie textile et agriculteurs. La pollution: C’est un facteur aggravant. Il s’agit de la pollution atmosphérique (pollution automobile, industrielle et domestique). Les infections: Les infections broncho-pulmonaires de la petite enfance participent probablement au développement de la maladie. Le patrimoine génétique: Il joue un rôle important dans le développement de la maladie. Globalement, 30% des fumeurs développent une BPCO et 70% sont épargnés. Le cannabis: Il a été récemment reconnu comme responsable de lésions bronchiques pouvant générer une BPCO. Consommé surtout chez les jeunes, souvent en association avec le tabac, il peut être considéré comme un facteur de risque dont l’importance va s’accroître dans les prochaines années.

DIAGNOSTIC Symptômes Le diagnostic de BPCO doit être évoqué chez tout patient qui présente : -une toux intermittente ou quotidienne, rarement nocturne uniquement ; ce symptôme peut manquer ; -une expectoration ; -une dyspnée d’aggravation progressive, persistante, aggravée par les efforts et lors des infections bronchiques. C’est le symptôme clé qui conduit à consulter et qui est responsable d’incapacité et d’anxiété pour le patient ; -des sifflements et une oppression thoracique, signes non spécifiques et variables ; -une histoire d’exposition à des facteurs de risques connus : tabac, poussières et produits chimiques d’origine professionnels, fumées liés au chauffage et à la cuisson des aliments. Analyse des antécédents et histoire de la maladie Pour chaque nouveau patient suspect de BPCO, les points suivants sont relevés : -exposition à des facteurs de risque de BPCO ; -antécédents familiaux de BPCO et de maladies respiratoires chroniques ; -antécédents, avec recherche d’une histoire d’asthme, d’allergie, de sinusite, de polypes nasaux, d’infections respiratoires dans l’enfance et autres affections respiratoires ; -recherche de co-morbidités : cardiopathie, affections de l’appareil locomoteur aggravant la limitation d’activité ; -histoire des symptômes de la BPCO, des exacerbations et des éventuelles hospitalisations ; -traitements reçus et leur pertinence -retentissement sur la vie du patient : activités, vie professionnelle, revenus, vie familiale, niveau d’anxiété et de dépression ; -contexte social et familial ; possibilités de réduire les facteurs de risques, notamment l’arrêt du tabagisme.

Diagnostic Examen physique Les signes cliniques d’obstruction (distension thoracique, l’allongement du temps expiratoire avec pincement des lèvres, le recrutement des muscles inspiratoires accessoires, la diminution du segment trachéal sus-sternal signe de Campbell, le rétrécissement du diamètre transversal thoracique à l’inspiration - signe de Hoover) sont tardifs, peu sensibles et peu spécifiques. Le retentissement cardiaque (signes d’insuffisance cardiaque droite), une perte de poids, une myopathie des membres sont recherchés. Examen complémentaire: Explorations Fonctionnelles Respiratoires (EFR): Les données recueillies ont une valeur diagnostique, mais aussi pronostique. Elles permettent de classer le stade évolutif de la BPCO, et d’établir un pronostic. Un rapport VEMS/CVF inférieur à 70 %, après administration de bronchodilatateurs, confirme l’existence d’un syndrome obstructif incomplètement réversible. L’exploration fonctionnelle respiratoire est le seul examen capable de confirmer le diagnostic et de permettre d’évoquer d’autres diagnostics. Radiographie standard et scanner sont utiles pour évaluer la sévérité de la maladie et d’en suivre l’évolution. Ces examens montrent également les complications de la BPCO : lésions emphysémateuses, distension thoracique, augmentation des artères pulmonaires, etc... Les indications des autres examens fonctionnels respiratoires sont portées par le pneumologue en fonction de la présentation clinique et du stade évolutif de la BPCO. La mesure des gaz du sang artériel est recommandée chez tout patient avec un VEMS inférieur à 50% de la valeur théorique (Grade A).

Dépistage Par la mesure du souffle: Par un débitmètre de pointe: en cas de mesure anormale, il faut confirmer l’anomalie fonctionnelle par une spirométrie. Par un spiromètre: c’est le meilleur outil de repérage du trouble ventilatoire obstructif. C’est un appareil qui permet d’explorer plusieurs facettes de la fonction respiratoire, dont la mesure du VEMS (volume maximal d’air expiré en une seconde). Dans l’absolu, pour bénéficier de la plus grande probabilité de repérer les sujets atteints de BPCO avant l’apparition de la dyspnée, il faut concentrer l’étude sur la population des fumeurs à partir de 40 ans, sans faire de distinction de sexe.

Références bibliographiques: SPLF www-sante.ujfgrenoble.fr/SANTE/ alpesmed/corpus.htm