L’art byzantin 2-5-1 Terme, périodisation, Premier âge d’or, architecture (Sainte Sophie, Constantinople) 2-5-2 Premier âge d’or: Saint Vital de Ravenne et ses mosaïques 2-5-3 La crise iconoclaste et le renouveau: les mosaïques du second âge d’or, les renaissances dans l’art byzantin 2-5-4 L’architecture du Second âge d’or et les influences 2-5-5 La dernière période avant la conquête turque: les « renaissances » dans l’art byzantin. Systématisation.
2-5-3 L'art byzantin: la crise iconoclaste et le renouveau Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les « renaissances » dans l’art byzantin: terme
Les périodes de l’art byzantin Le premier âge d’or: le règne de l’Empereur Justinien (527-565) La crise iconoclaste (726-843) Le second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Fin: chute de Constantinople d’abord aux mains des croisés de la IVème croisade en 1204, un regain de souveraineté en 1261, un dernier renouveau artistique de l’empire appauvri et en décadence, puis la fin après la conquête turque en 1453.
Au cours dernier, dans les mosaïques de Saint Vital, nous avons vu apparaitre un nouvel idéal pour la représentation du corps: les personnages sont grands et minces, immobiles, habillés de costumes somptueux, les visages à peine individualisés aux grands yeux au regard fixe. Tout les personnages sont représentés frontalement.
Le fond est doré, l’espace à peine indiqué, tout mouvement évité Le fond est doré, l’espace à peine indiqué, tout mouvement évité. La ressemblance de la représentation de Justinien et de sa suite avec le Christ avec ses apôtres donne l’idée de l’union de l’autorité temporelle et spirituelle de l’Empereur de Byzance.
Nous avons aussi parlé des autres mosaïques de Saint Vital, où nous pouvons voir les différentes traditions qui vont forger l’art byzantin: la peinture romaine, les symboles paléochrétiens, et ce nouvel idéal byzantin de représentation.
Iconoclasme: Iconoclastes et iconophiles En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images, qui peuvent mener en idolâtrie (Idoles). Cette lutte contre les images religieuses, s’appelle l’iconoclasme, et est menée (surtout dans les provinces orientales), par les empereurs iconoclastes; Le mouvement adversaire, les iconophiles, dans les provinces occidentales surtout, avec en tête de mouvement les moines, avait pour argument que Christ lui-même a permis à Saint Luc de faire son portrait, et a laissé sur Terre de ses images apparues miraculeusement (les « véritables » images, comme le suaire de Sainte Véronique) (Nerukotvorene ikone, Ubrus svete Veronike)… la question théologique de la double nature du Christ - humaine et divine - Terminologie: Iconoclastes, de Eikonoklastés « briseurs d’images » et Iconophiles
La crise iconoclaste (726-843) Iconoclastes et Iconophiles Les empereurs iconoclastes, surtout dans les provinces orientales Les moines iconophiles, surtout dans les provinces occidentales. La crise est, politiquement, la lutte entre l’État et l’Église, et se termine par la rupture entre le catholicisme et l’othodoxie. Terminologie: Iconoclastes, de Eikonoklastés « briseurs d’images », Iconophiles
Conséquences Le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint; L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Nous trouvons des images de cette période surtout dans les psautiers recopiés et illuminés par les moines. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
Le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint : une simple croix, œuvre iconoclaste, remplace une mosaïque originelle dans l’abside de l’Église Sainte Irène, Istanbul, (après 750).
Mais les images religieuses ne disparaissent pas tout à fait pendant cette période: nous les trouvons surtout dans les psautiers, recopiés et illuminés par les moines. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ
Le classicisme renouvelé pendant la crise iconoclaste: l’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. David à la harpe, Psautier de Paris, Xème Hercule et son fils Télèphe, Ier siècle
Les conséquences de la crise vont rester visibles dans le style des mosaïques et peintures du second âge d’or: Sainte Sophie, Tessalonique, la croix vers 787-97 et La Vierge et l’enfant après la crise, XIème siècle
Après la crise: La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867 Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Vue vers l’abside de l’église Sainte Sophie, Constantinople, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Mosaïques et peintures du second âge d’or Daphni, Grèce, mosaïque de la trompe de la coupole, naos, vers 1100
Comparaison: mosaïques byzantines avant et après la crise iconoclaste: L’impératirce Théodora, Saint Vital, vers 547, et L’Annonciation, Daphni, Grèce, vers 1100
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, les figures nécessaires sont disposées de façon ordonnée sur un fond doré; Les corps sont sans volumes, le dessin linéaire domine, le mouvement est réduit au minimum. les figures disposés de façon ordonnée sur un fond doré, corps sans volume, le dessin linéaire domine le nombre de personnages réduits aux acteurs nécessaires
Après la crise: figure solitaire sur fond doré, le dessin linéaire du drapé, fortement stylisé. Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Mais aussi: les traces du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, est aussi visible dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
À travers tout l’art byzantin subsiste un intérêt pour l’antiquité: a chaque fois que nous pouvons constater ces influences (traitement plus en volume du corps, plus de naturel dans le mouvement) nous parlons de « renaissances ». Ces influences vont devenir très visibles à partir du XIIème siècle. Nous allons en reparler aux cours prochains. Sveta Sofija, Carigrad, mozaik druga polovina XII veka ili XIII, Deisis, detalj: Renesansa Paleologa
Dégager l’essentiel: La crise iconoclaste et le renouveau, « les renaissances » dans l’art byzantin Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les renaissances dans l’art byzantin
La crise iconoclaste En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images (idolâtrie). Le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint, mais toutefois subsiste, surtout dans les psautiers recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, le nombre de personnages réduits aux acteurs nécessaires, les figures disposés de façon ordonnée sur un fond doré. Formes simples, le mouvement réduit au minimum, les corps sans volume, le dessin linéaire domine.
Mais l’influence du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, peut aussi être visible dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867