Les vecteurs et hôtes intermédiaires des maladies tropicales

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Transcription de la présentation:

Les vecteurs et hôtes intermédiaires des maladies tropicales Exemple des schistosomoses

1. Les schistosomoses Définition Les schistosomoses ou bilharzioses sont dues au développement de vers dans les vaisseaux sanguins appartenant à la classe des Trématodes et au genre Schistosoma

5 espèces pathogènes pour l’homme: S. haematobium → schistosomose urinaire S. mansoni → schistosomose intestinale S. intercalatum → schistosomose intestino-rectale S. japonicum → schistosomose hépato-intestinale S. mekongi → schistosomose hépato-splénique

Le parasite mâle ≈ 1 cm de long femelle > 1cm canal gynécophore œufs à éperon vit dans les vaisseaux sanguins

Répartition géographique Maladies endémiques dans 79 pays S. haematobium

S. mansoni

S. intercalatum Afrique centrale uniquement S. japonicum Chine, extrême orient, Indonésie, Laos, Cambodge, Indonésie S. mekongi Cambodge, Vietnam, Laos

Cycle

Œufs embryonnés dans le milieu naturel (urines ou selles), eau douce Éclosion de l’œuf, miracidium cilié Pénétration dans un mollusque hôte intermédiaire et développement du parasite Furcocercaires capables de nager Pénétration transcutanée chez l’homme → pouvoir pathogène Émission d’œufs (urines ou selles) etc.…

Pouvoir pathogène S. haematobium Prurit plexus vésicaux hématurie, signes irritatifs (max chez les adolescents) Lésions à la cystoscopie (Monseur) Retentissement rénal Cancer vésical

S. mansoni et S. intercalatum Plexus mésentériques Prurit Selles piquetées de sang, douleurs abdominales, troubles du transit Hépatomégalie, splénomégalie Lésions rectales: rectite aiguë, chronique, œdème

S. japonicum Plexus mésentériques, branches pulmonaires Fibrose bilharzienne, hypertension portale

S. mekongi Hépatomégalie, splénomégalie, ascite, varices oesophagiennes, circulation collatérale

2. Vecteurs- Hôtes intermédiaires Définitions hôte intermédiaire : héberge le parasite sous sa forme larvaire ou non sexuée vecteur : agent transmetteur de parasite → vecteur biologique : indispensable au cycle vital du parasite qui assure maturation et/ou multiplication = HI actif réservoir : assure la survie du parasite

2.1. Spécificités des HI et vecteurs S. haematobium Réservoir humain Mollusque Pulmonés dulçaquicoles du genre Bulinus 30 espèces Afrique, certaines îles de Méditerranée et Océan Indien, sud-ouest asiatique

Coquille ovale ou globuleuse → groupes africanus, truncanus et tropicus Coquille plus haute → groupes forskalii et reticulatus

Coquille oblongue à enroulement sénestre Gîtes d’eaux douces bien oxygénées, ensoleillées, calmes et peu profondes

S. mansoni Réservoir animal Guadeloupe : Rattus rattus (rongeur Muridae) Brésil : - rongeurs Cricetidae, genres Nectomys, Holochilus, Oxymycterus, Akodon, Bolomys, Oryzomys, Calomys - rongeurs Muridae : R. rattus, R. norvegicus - rongeurs Echimydae : Proechimus - rongeurs Caviidae : Cavia

Mollusques Pulmonés dulçaquicoles à coquille discoïde Sous famille Planorbinae Genre Biomphalaria ≈ dizaine d’espèces africaines ≈ vingtaine d’espèces américaines

Coquille aplatie dorso vertébralement Aspect discoïde, enroulement dextre Gîtes d’eaux douces non polluées mais riches en matières organiques, stagnantes ou à courant faible, peu profondes, faiblement ombragées, pourvues d’une végétation immergée Gîtes permanents Durée de vie de 6 mois à un an

S. intercalatum Souche Basse Guinée → Bulinus forskalii Gabon, Gamba → B. crystallinus Zaïre (Congo) → B. globosus

Points d’eau hébergeant B. forskalii → porteurs de S. intercalatum +++ Afrique centrale : cours d’eau permanents

S. japonicum Mollusque Prosobranche : Oncomelania nosophora, O. formosana, O. hupensis, O. quadrasi berges des cours d’eau, faible courant, rizières, sources

Forme allongée à enroulement dextre Vie amphibie Rizières, canaux d’irrigation, fossés Eaux douces tranquilles, peu profondes, ensoleillées, très oxygénées

Réservoir animal - 3 espèces domestiques : buffle de rivière Bubalus bubalus chien Canis lupus familiaris porc Sus scrofa domesticus - 31 espèces sauvages

S. mekongi Prosobranche genre Neotricula espèce aperta Vit sur des supports immergés Aquatique strict Chien porteur dans les zones d’endémicité humaine

2.2. Elément indispensable au cycle Caractères communes L’homme s’infeste par contact avec l’eau hébergeant les mollusques, qui émettent les furcocercaires.

Nécessité de points d’eau : lacs, cours d’eau (faibles débits), rizières, mangroves, marres Saison chaude, pays chauds (sauf pour S. japonicum → zones de montagnes aux hivers froids en Chine) Émission des cercaires uniquement le jour Milieu de journée → maximum de contacts avec l’eau pour l’homme

3. Lutte contre la maladie Facteurs épidémiologiques favorisant les bilharzioses certaines professions ou activités, enfants, sous développement (péril fécal), progrès (irrigation, lacs de retenue…) Traitement Praziquantel (Biltricide®) 40 mg/kg/j p-o en 1 prise Problèmes de résistance → 2 x 25mg/kg/j Oxamniquine → S. mansoni Prophylaxie Prophylaxie individuelle uniquement pour les voyageurs

Pour les populations locales Efficacité de la campagnes de lutte si : traitement de la population → stérilisation du réservoir de parasite (limites concernant S. japonicum)

Lutte contre les mollusques → supprimer les réinfestations humaines installations hydrauliques, assèchements, molluscicides : Bayluscid® Education sanitaire → lutte contre le péril fécal, bottes

Conclusion HI indispensable à la transmission du parasite à l’homme et donc de la maladie Maladies réparties en fonction de la présence ou non de l’HI Pour agir contre les schistosomoses, il faut agir contre les HI, problème des molluscicides sur la faune aquatique Rôle du milieu aquatique Autre exemple : rôle de l’anophèle pour le Plasmodium