Le bilinguisme. Piazza Anne, directrice de l’école primaire de Pereira, EMFE. Landrin Géraldine, enseignante en GS, Quito.
Qu’est-ce que le bilinguisme ? Essai de définition : Cf. vidéos Barbara Abdelilah-Bauer http://www.youtube.com/watch?v=3AoPHPTBgmo http://www.cndp.fr/crdp- reims/ressources/conferences/abdelilah_bauer/abdelilah_bauer.htm Il y a près d’un siècle, des linguistes comme L. Bloomfield (1935) avaient l’habitude de décrire le bilinguisme comme le fait de posséder deux langues et de parler chacune aussi bien qu’une personne monolingue. « C’est une personne qui est capable au quotidien dans la vie de tous les jours d’utiliser une langue et l’autre langue régulièrement dans des situations les plus diverses. Ce bilinguisme n’est jamais équilibré. Il est toujours déséquilibré, il y a toujours une langue qui est davantage développée qui est plus dominante que l’autre ». References : Barbara Abdelilah-Bauer « Le défi des enfants bilingues », 2008, psychosociologue rfce site www.bilinguisme-conseil.com. François Grosjean «Acte du deuxième colloque d’orthophonie », 1992, psycholinguiste. Pour F. Grosjean, la notion de déséquilibre n’a de sens que d’un point de vue monolingue. Il conviendrait donc d’aborder le bilinguisme non pas par la maitrise que possède le bilingue des deux langues, mais par sa compétence communicative dans la vie de tous les jours. Dans la perspective d’une communication réussie, il faut considérer l’individu bilingue comme évoluant au fil du temps, avec des compétences fluctuantes dans l’une ou l’autre langue suivant l’âge, l’environnement social et géographique. Des situations nouvelles peuvent exiger le développement de nouvelles compétences dans une langue, l’abandon d’autres compétences dans l’autre langue…
Les différents types de bilinguisme selon âge et l’environnement. Le bilinguisme précoce et simultané : - les deux langues sont présentes dès la naissance. Le bilinguisme précoce et consécutif : - la langue seconde est introduite dans l’environnement de l’enfant après 3 ans. Le bilinguisme tardif : - le contact avec la langue seconde débute après l’âge de 6 ans. Les mécanismes d’apprentissage sont différents de ceux impliqués dans l’acquisition du langage. Le bilinguisme additif, neutre , soustractif : - Le niveau de développement de chaque langue détermine la forme du bilinguisme et son effet sur le développement cognitif. Il sera additif si toutes les compétences cognitives sont développées dans les 2 langues, neutre ou soustractif si les compétences se développent de manière inégales. http://www.cndp.fr/crdp-reims/ressources/conferences/abdelilah_bauer/abdelilah_bauer.htm Grace à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) on peut étudier les réponses du cerveau à la parole même chez les bébés. Au cours des premiers mois, les enfants sont capables de reconnaitre même les sons qui ne sont pas présents dans leur langue maternelle. La capacité de différencier les sons de langues qui ne sont pas présentes dans l’environnement se perd progressivement. Vers 10-12 mois a lieu une réorganisation des capacités perceptives qui se concentreront exclusivement sur les sons de la langue maternelle. On sait aujourd’hui que cette diminution des capacités perceptives des sons n’est pas irréversible.
L’organisation des langues dans le cerveau L’organisation des langues dans le cerveau. Ce que nous apprend la science. On sait que le langage est traité en grande partie dans l’hémisphère gauche du cerveau mais que certains comportements linguistiques comme la mémoire des chansons et poèmes est lié à l’hémisphère droit. Chez les bilingues précoces les régions qui traitent le langage sont pratiquement superposées ce qui signifie que les deux langues sont traitées comme une seule. On a découvert récemment que la fixation des langues dans le cerveau diffère aussi en fonction du degré de bilinguisme. Chez le bilingue incomplet la seconde langue est traitée dans d’autres régions du cerveau alors que plus une seconde langue est maitrisée plus elle sera traitée dans les mêmes régions que la langue maternelle. Le rythme des acquisitions de l’enfant est fonction de l’âge au moment où débute l’apprentissage. Ainsi, il est vain de s’attendre à ce qu’un enfant produise des phrases dans la nouvelle langue s’il n’a pas encore atteint le stade de développement correspondant dans sa langue maternelle.
Spécificité d’un Lycée Français de l’étranger Spécificité d’un Lycée Français de l’étranger. Enseignement bilingue = enseignements de deux langues + en deux langues La langue est à la fois objet et vecteur d’apprentissages.
UN DISPOSITIF SPECIFIQUE : l’accueil bilingue. Maître de la classe Référent de langue français Maître/ASEM bilingues Référent de langue maternelle Objectif : Permettre aux élèves d’acquérir ou de consolider le socle de compétences linguistiques en langue maternelle et, par une immersion progressive construite sur des entraînements systématiques, les amener aux premières acquisitions en français. langage = outil et objet d’apprentissage.
ORGANISER un enseignement bilingue. Articuler apprentissages linguistiques et acquisitions des savoirs d’après les spécificités de la zone (80% de nationaux) et de l’environnement non francophone. Réserver une place spécifique à chaque langue en fonction des contextes et chercher l’équilibre judicieux entre micro et macro-alternance. Permettre à tous les élèves de s’approprier la langue 1 et la langue 2.
L’enseignement en langue maternelle est très important tout au long de la scolarité : - La réflexion de l’équipe éducative doit donc porter avant tout « sur le parcours linguistique et scolaire de l’élève, parcours qui pourra, en différents moments, être étayé par tel ou tel dispositif ». - L’accueil « En début de scolarisation, l’accueil quotidien des élèves non francophones sera systématiquement réalisé en langue maternelle par l’enseignant bilingue. » - Langage d’évocation et conscience phonique L’élève doit en effet renforcer la maîtrise du langage d’évocation dans sa langue maternelle et se familiariser avec la réalité phonologique de sa langue maternelle.