La « masterisation » de la formation des enseignants. Dominique Toulorge . 22/02/2009 UFR d' Histoire. UCBN
La situation actuelle. Diplôme requis: licence. Mais beaucoup d’ étudiants en histoire ou en géographie valident un M1 voire un M2 avant la préparation aux concours. Préparation aux épreuves du CAPES/ CAPLP/ CAPE en un an. Un an de formation pratique en tant que fonctionnaire stagiaire. Titularisation en fin de stage (+ de 95% de réussite). La formation est, de fait, à bac + 5 depuis plus de 20 ans.
Après admission aux concours: une année de stage Pour un PLC2: 6 à 8 h par semaine en responsabilité soit environ 200h/an. Formation à l’IUFM selon un cahier des charges national et évaluée par une commission nationale. Véritable formation professionnelle en alternance. Le stagiaire est un fonctionnaire rémunéré ( environ 1400 € mensuels) qui cotise pour sa retraite.
Le projet pour 2010. (première hypothèse : succès aux concours) Diplôme requis « un » master. Création de masters, avec parcours ou spécialité « enseignement ». - M1« enseignement et recherche » avec stage d’observation (non obligatoire) . - M2 « enseignement et recherche ». Au cours du M2 : Epreuves écrites du concours en janvier. : Stage en responsabilité (non obligatoire) entre l’écrit et l’oral: 108h. (« indemnisation » de 3000 €.) : Oral en juin. : Travail de recherche et rédaction d’un mémoire durant l’année. Admission subordonnée à l’obtention du master. Plein exercice dès la rentrée suivante.
Le projet pour 2010. (seconde hypothèse: échec au concours) M1 « enseignement et recherche ». M2 « enseignement et recherche » avec stage. Concours en janvier / juin : échec. Obtention d’un master « métiers de l’enseignement ». Situation de « reçus-collés » pour de nombreux étudiants en raison de la diminution prévisible des postes mis aux concours.
Débouchés des masters « enseignement » sans concours. Professeurs à Acadomia ! Enseignants vacataires en CDD , constituant un vivier de remplaçants.
Les critiques sociales. Pour les admis aux concours: Entrée dans la vie professionnelle retardée d’un an. Allongement des études non rémunérées: perte d’environ 13000 € de salaire. Perte d’un an de cotisation retraite. Pour les autres : Précarisation du métier d’enseignant.
Critiques « techniques ». Impossibilité de mener de front master recherche (mémoire), préparation aux épreuves du concours, formation professionnelle (stage). Résultat: baisse du niveau scientifique et pédagogique des futurs enseignants.
Les problèmes des concours. Imprécisions sur le contenu des épreuves du CAPES (en H-G. Quel programme ? ) Importance excessive donnée à l’épreuve de connaissance du système éducatif ( 50% de la note d’oral). Des épreuves qui ne répondent pas aux exigences scientifiques et pédagogiques du métier d’enseignant.
Conclusion: Un projet flou et incohérent Conclusion: Un projet flou et incohérent. Un projet calamiteux pour la formation des enseignants et pour la recherche. Une réforme faite sans concertation et dans l’urgence. Une réforme refusée à ce jour par 56 universités sur 62 : Aucun dépôt de maquette. En histoire, refus quasi total de cette réforme dont celui de l’ UFR d’histoire et refus de l’UFR géographie de l’ Université de Caen Basse – Normandie.
Capes H-G (2010?) épreuves d’admissibilité 1.Une composition d’histoire. (Coef 2) 2.Une composition de géographie (Coef 2) L’un des deux sujets au moins comporte des documents (de 2 à 4) que le candidat utilise dans sa composition. Le sujet de géographie prévoit la réalisation d’un exercice cartographique. L’un des deux sujets peut intégrer une dimension d’épistémologie et d’histoire de la discipline. Ils sont basés sur les programmes des collèges et des lycées généraux et technologiques.
Capes H-G : épreuves d’admission. 1.Présentation d’une leçon d’histoire ou de géographie (coef 3) par tirage au sort, portant sur une question tirée des programmes du collège ou des lycées généraux et technologiques. Cette présentation prend en compte le niveau de la classe indiqué dans l’intitulé du sujet, s’inscrit dans une progression disciplinaire et rend compte des choix didactiques et pédagogiques opérés par le candidat. 2.Epreuve d’entretien avec le jury( coef 3) L’épreuve prend appui sur un dossier de 5 pages maximum (étude de cas ou textes) fourni par le jury et portant sur les aspects concrets du fonctionnement du système éducatif. Elle consiste en un exposé suivi d’un entretien avec jury. L’exposé porte sur l’analyse du dossier. L’entretien avec le jury permet de vérifier les connaissances du candidat relatives aux valeurs et aux exigences du service public, du système éducatif et à ses institutions et, de manière plus générale, à son aptitude à exercer son métier dans le second degré
LES ENSEIGNANTS DE l’UFR D’HISTOIRE MOBILISÉS CONTRE LES PROJETS DE RÉFORME PARTICIPENT AU MOUVEMENT NATIONAL DES UNIVERSITÉS IL S’AGIT DE S’OPPOSER AUX PROJETS DE REFORME ACTUELS QUI METTENT EN CAUSE GRAVEMENT LE FONCTIONNEMENT DE L’UNIVERSITE FRANÇAISE. EN PARTICULIER : LA MASTERISATION DES CONCOURS D’ENSEIGNEMENT. cette réforme, conduite dans l’urgence et l’improvisation, modifierait en profondeur la formation des futurs enseignants et les concours de recrutement. Elle supprime l’année rémunérée de stage indispensable à l’apprentissage du métier. Dans les deux années du master, les étudiants devront à la fois effectuer une recherche, préparer un concours, recevoir une formation pédagogique et suivre des stages (dont l’organisation et la rémunération restent floues) Cette réforme met en cause à la fois la recherche et l’apprentissage du métier. A vouloir tout faire en même temps, on fait tout mal !