Diagnostic kinésithérapique Estelle Wozniak, Hôpital de Bicêtre
Plan Interrogatoire/anamnèse Examen physique Examen clinique Examen de la ventilation Examen musculaire Examen fonctionnel Bilan diagnostic kinésithérapique
Interrogatoire / Anamnèse
Interrogatoire/ anamnèse Informations sur le patient Âge, sexe, BMI profession, loisirs Connaissance de la maladie et des traitements Informations sur la/les maladie(s) Motif de consultation/d’hospitalisation ATCDTS médicaux et chirurgicaux Traitements actuels Renseignements spécifiques pneumo Allergies, tabagisme, exposition professionnelle… Examens complémentaires : GdS, EFR, radio…
Examen physique
Bilan morphostatique = Observation du patient Déformations du caisson thoraco-abdominal Entrainant un trouble respiratoire… : Rachis : scoliose, cyphose, hyperlordose Thorax : pectus excavatum/carinatum Abdomen : ptose, hernie de la ligne blanche … ou consécutives à un trouble respiratoire : Distention thoracique du BPCO Posture du patient Attitude antalgique : Élévation d’une épaule, inclinaison thoracique…
Bilan morphodynamique = focus sur la ventilation du patient Au repos et à l’effort Fréquence respiratoire Respiration nasale, buccale ou naso-buccale Normalement, au repos : nasale seule Respiration buccale traduit une difficulté respiratoire (↓ de l’espace mort) Synchronisme des 2 hémithorax Synchronisme thoraco-abdominal Tirages musculaires (cervical, intercostal, signe de Hoover…)
Examen clinique
Douleur Peut être un véritable frein en rééducation respiratoire Pathologies spécifiques : traumatismes thoraciques, épanchements pleuraux… Souvent majorée à l’inspiration ou à l’expiration maximale, la toux, le changement de position Traitement antalgique adapté et conseils pour la contrôler au mieux.
Toux Sa fréquence Sa période (diurne, nocturne, indifferent) Son type (rauque, productive, sèche, quinteuse, spastique) Son efficacité (min : 260L/min) : force des abdominaux Ses facteurs déclenchants : changement de position, contact avec allergène, produit irritant… Ses facteurs apaisants : position semi-assise…
Expectorations Quantité Couleur Odeur Qualités rhéologiques : score de Keal Éléments associés : sang, pus, fragments alimentaires (possibles fausses routes?) Coule comme de l’eau 1 Coule en filant 2 Coule en se fragmentant 3 Tombe d’un bloc 4 Ne coule pas
Signes cliniques à rechercher Signes d’hypoxémie : Cyanose Tachycardie Agitation Signes d’hypercapnie Flapping tremor/asterixis : tremblement des extrémités Sueurs localisées (visage, dos) Marbrures (+++ MI) Confusion, somnolence, pouvant aller jusqu’au coma hypercapnique
Signes de gravité Dyspnée de repos Cyanose Sp02 < 90% FR < 25/min Tirage musculaire accessoire Respiration paradoxale Hypotension Asterixis Coma Troubles du rythme
Examen de la ventilation
Auscultation Toujours bilatérale et symétrique! Bruits respiratoires normaux Murmure vésiculaire Bruit trachéo-bronchique Bruits surajoutés Sibilants et wheezing Ronchi Crépitants Souffle tubaire
AFE test Sur la base de la technique dite « augmentation de flux expiratoire » But recherché : moduler le flux expiratoire afin d’apprécier si une mobilisation des sécrétions est possible à différents niveaux des voies aériennes.
Percussions Principe : on pose le majeur dans un espace intercostal, et on en percute la 2e phalange avec l’autre majeur. Le son obtenu renseigne sur la densité du contenu thoracique: Poumon normal : tympanisme Épanchement liquidien/ condensation alvéolaire : matité Épanchement aérique/emphysème majeur : hypertympanisme
Vibrations vocales (VV) Placer ses mains sur le thorax ou dans le dos du patient, et lui faire prononcer « trente-trois », ou tout autre son « rugueux ». Le son obtenu renseigne sur la densité du contenu thoracique : ↑ des VV : ↓ dispersion des vibrations ex : condensation alvéolaire ↓ ou abolition des VV : interface supplémentaire entre main de l’examinateur et thorax , ou parenchyme lésé avec une moins bonne conduction des vibrations ex : obésité, épanchement pleural, emphysème
Examen musculaire
Muscles inspirateurs Diaphragme: Muscles inspirateurs en globalité Seul : uniquement chez le patient intubé, par mesure de la pression oesophagienne Muscles inspirateurs en globalité PI max Sniff test (SNIP)
Muscles expirateurs Essentiellement : les abdominaux Intérêt : explorer la force de toux, pour s’assurer de la capacité du patient à expectorer (min : 270L/min). DEP à la toux Testing des abdominaux PE max
Sniff test PE max
Muscles périphériques Muscle clé : le quadriceps Chez BPCO : trophicité directement liée à la survie Évaluation : Testing dynamométrie
Examen fonctionnel
Dyspnée Impact majeur sur la qualité de vie chez le patient chronique À évaluer : En aigu/en chronique Au repos/à l’effort Associée à d’autres signes respiratoires(tachypnée/désaturation)? Évaluation : Qualitative : Sadoul, NYHA, MRC Quantitative : Borg, EVA
Capacité à l’effort Intérêt des tests Test de marche de 6 min (TDM6 ou 6MWT) Test simple, validé, standardisé Test sous maximal Épreuve d’effort En présence d’un médecin Test maximal Mesure de la consommation d’O2 à l’effort (VO2 max) Mesure des seuils ventilatoires et donc de réentrainement
Qualité de vie Pour maladies chroniques Évaluation par le biais de questionnaires : SF 36 : utilisé en pratique mais peu sensible. Spécifiques BPCO : St George, VQ11, CRQ. Spécifiques asthme : AQLA, non validé en français. CAT pour le contrôle.
Bilan diagnostic kinésithérapique
BDK Reprend l’ensemble des bilans réalisés précédemment… … et les intègre dans le contexte spécifique de chaque patient : ses capacités, son affect, son environnement, son projet. Permet de définir des objectifs de rééducation à court, moyen et long terme.
Patient présentant une atteinte respiratoire Structures et fonctions atteintes Limitations d’activité Restrictions de participation Structures et fonctions préservées Facteurs environnementaux Facteurs personnels
Principes et précautions Donnent un cadre sécuritaire dans lequel doit s’effectuer la rééducation. Outre le respect de la douleur et de la fatigue, en pneumologie : Monitoring du patient Aérosols BCDA avant séance si risque de bronchospasme Ne pas faire « à la place de » mais « avec » le patient, pour le responsabiliser dans le cadre des maladies chroniques …
Bibliographie Dupuis J., Les bases du diagnostic kinésithérapique, 2009. Swallow. E et al, Quadriceps strength predicts mortality in patients with moderate to severe chronic obstructive pulmonary disease, Thorax, 2007. Marquis et al, Midthigh muscle cross-sectional area is a better predictor of mortality than body mass index in patients with chronic obstructive pulmonary disease, AJRCCM, 2002. Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé. Organisation Mondiale de la Santé, 2010