au regard de la formation et du métier d’EJE Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) EFTS HORIZON et CERPE Présentation à la plateforme IDF Unaforis, lundi 19 janvier 2015, EFTS de St. Honoré des questions que posent le projet de réforme et les propositions UNAFORIS au regard de la formation et du métier d’EJE

Recomposition du métier ou disparition ? Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) Recomposition du métier ou disparition ? A – Dans l’état actuel du projet de réforme, une construction inversée qui détruit la logique et la structure de la formation initiale des EJE La réforme envisagée conduit à la disparition du métier EJE et non à sa recomposition avec les autres métiers de niveau III-II. En effet le tronc commun à 50%+ spécialisation à 40 +spécialité en option à 10 % est une organisation de la formation et des enseignements qui procède du général au particulier et qui par contre reste proche de la construction actuelle des formations aux métiers des AS et des ES, etc. En effet pour les AS, ES, etc. la détermination de l’orientation « métier », fonction / public / spécialisation, arrive en fin de parcours de formation… …ce qui est « conforme » (en partie) aux logiques actuelles des métiers classiques du Travail Social ; on y vient pour « aider / accompagner » des gens en difficulté. C’est la situation sociale et la catégorie de public qui comptent pour l’intervention.

Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) …et cette logique se retrouve aussi dans le parcours de formation qui procède en allant du général au particulier et construit progressivement l’identité professionnelle, du secteur et du public auquel on se destine. …mais cela ne correspond pas du tout à la construction actuelle du métier d’EJE, qui est exactement INVERSE ! Chez les EJE la spécialisation est première, fondatrice et continue. Sur la dimension éducative nous pouvons faire valoir aussi que les ES sont des « spécialisés polyvalents », les EJE sont des « spécialistes spécialisés » Il faut aussi prendre en compte la réalité de la demande d’entrée en formation des étudiants pour la formation d’EJE qui se fait sur la détermination du seul public. Car le métier est parfaitement identifié dans son public et sa fonction, n’a ni problème de recrutement, ni problème de formation ni de difficulté de recrutement. Et des places en formation s’ouvrent même un peu partout.

Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) Dans les projets en cours notre métier et savoir-faire ne deviendront qu’une des « spécialités finales et optionnelles » d’un Travailleur social dans son parcours de formation : le travail auprès de l’enfant et de la famille « normal » (les particularités seraient traitées « ailleurs ou autrement ») B – Une formation qui est toute entière spécialisée et centrée sur un seul public  : l’enfant et la famille…et non la difficulté sociale : être parent et faire « garder » son enfant n’est pas un problème social La formation couvre la période de la petite enfance, à la fois période de la prime-éducation (0-2 ans) et de l’éducation préscolaire (seule dénomination européenne du secteur)…et scolaire (3-7 ans). Les EJE sont une spécialisation unique SUR trois années pour un seul et même métier éducatif et social de haut niveau (III/II) destiné à un seul public : l’enfant de 0 à 7 ans (et sa famille).

Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) L’organisation future de la formation c’est donc la perte de 50% des savoirs contextualisés des EJE… …et ce même si un tiers est commun à tous les métiers (DC3-DC4) Cependant, chez les EJE, ces DC sont souvent « contextualisés » autour de la problématique particulières des équipes (sanitaires et peu qualifiés) et du secteur institutionnel de la PE. Sur les dimensions éducatives avec les ES nous avons beaucoup en commun, mais nous avons une différence notable sur l’enjeu éducatif et le type d’intervention : notre public majoritaire « n’a pas de problèmes sociaux ». Ce sont des familles et des enfants. Car être parent n’est pas un « problème ». La « garde » et l’éveil du jeune enfant non plus  (sauf pour trouver une place dans un mode d’accueil !) Enfin, notons que Parents et EJE se rencontrent massivement dans le cadre d’une situation ordinaire et dans des structures de droit commun

Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) C – Sur le cadre d’emploi des EJE et le secteur Petite enfance, sa particularité et son recrutement…et les enjeux d’une filière petite enfance Sur le cadre d’emploi, il faut noter que 80% des EJE exercent en mode de garde et d’accueil du jeune enfant de moins de trois ans. On peut se demander la place que pourra occuper ce « travailleur social générique de niveau II, spécialisé et à options » dans les modes d’accueil ? Quelles fonctions « éducatives (et sociales) » de niveau II occuperait-il ? …une fonction éducative et sociale auprès des enfants ou bien encadrement ou encore direction ? Compte tenu du niveau élevé du diplôme de niveau II et des tendances observées « vers l’encadrement ou la direction », de l’enjeu de profil, et des rémunérations / indice etc., l’option encadrement / direction parait la plus probable.

Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) Se pose alors la question de la disparition d’une fonction éducative de niveau III auprès des enfants et du niveau qualifiant qui sera requis pour exercer cette fonction (1 professionnel pour 40 enfants sur cette fonction – la seule expressément nommée « éducative et sociale » dans l’arrête de qualification des modes d’accueil) L’enjeu pour le secteur petite enfance, autour des interrogations concernant une « hypothétique » filière petite enfance, est que : L’EJE est le seul à être qualifié en « éducation » d’une part et  à « niveau III » d’autre part dans les modes d’accueil, Qu’il existe un grand écart de diplôme et de formation Dans le secteur PE il n’y a QUE du niveau VI / V (Ass Mat et auxiliaire puériculture)… Et le personnel auprès des enfants est essentiellement issu de la santé À terme, il n’y aurait donc plus d’intervention ou fonction éducative à niveau III dans les modes d’accueil ; et si elle était maintenue, quel en serait alors le niveau ?

D – Des scénarios…inquiétants ? Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) D – Des scénarios…inquiétants ? Qui va donc occuper cette fonction ? À quel niveau (et salaire) les employeurs vont-ils accepter d’embaucher sur la fonction éducative (et sociale) (nota : norme actuelle de 1 EJE pour 40 enfants ? Faudra-t-il des auxiliaires de puériculture (niv. V) dont la formation passerait à deux ans à niveau IV avec une spécialisation éducative sous responsabilité des affaires sociales ? Des CAP petite enfance montant via le Bac professionnel « services », niveau IV et reconnu ensuite sur cette fonction ? Ou bien les mêmes avec une passerelle sur l’accès à la filière éducative de niveau IV des Affaires sociales ? Ou bien aurons-nous des « EJE » (« déqualifiés ») ou requalifiés comme en Suisse, en deux ans à niveau III à 120 ECTS ? ou encore, des « ex- » « Moniteurs-éducateurs », niveau IV qui seraient formés à l’option « enfant-famille milieu ordinaire? ? ou encore des BTS de l’éducation nationale en deux ans avec une passerelle en un an pour acquérir le diplôme EJE de niveau III aux affaires sociales…

E – Conclusion …catastrophe ? Contribution à propos des enjeux spécifiques pour les EJE des projets de fusion des métiers de niveau III (180 ECTS) E – Conclusion …catastrophe ? Bref, entre la qualification de niveau de V, issu de la santé et requalifiée en éducation, ou le CAP-Bac pro et la qualification en BTS ou encore un moniteur-éducateur avec spécialisation, … …il apparaît clairement qu’il n’y a plus de place pour le niveau III des EJE. Le niveau II parait trop haut, et le IV trop bas mais tentant pour la filière ! Cette maquette nous fait donc perdre vraiment beaucoup… et dans tous les cas de figure les EJE comme métier à haute qualification semblent bien devoir disparaître…si nous ne faisons rien de plus ! Seule « lueur » d’espoir : que le « travail social » commence à s’intéresser à autre chose qu’aux problèmes des gens, car les gens ne sont pas QUE des problèmes, par contre les travailleurs sociaux leur posent, à eux, beaucoup de problèmes …. Fin. Merci de votre attention