La vie au travail et le travail dans la vie Francine Burnonville Coordonnatrice du réseau des déléguées et délégués sociaux - CRFTQMM PhD Sociologie
Le travail Le travail = hyperactivité quotidienne soutenue (Omar Aktouf) Entretenir une famille constitue aussi une hyperactivité quotidienne soutenue C’est cela la double-tâche Le rapport des femmes au travail est très rarement le même que celui des hommes
Sources du mal-être des femmes Pauvreté = corrélation directe avec la détresse psychologique Même si les ¾ des femmes travaillent à temps plein, elles risquent d’être pauvres Trois fois plus d’hommes que de femmes gagnent dollars et + par année Besoin de sécurité = besoin fondamental
Sources du mal-être des femmes Précarité = danger pour la santé mentale Obligation de compromis inacceptables au travail comme à la maison Au travail : types d’emplois féminins + à risque de disparaître Fermetures d’usines = spectaculaires
Sources du mal-être des femmes Les emplois féminins disparaissent sans bruit Idée implicite qu’elles peuvent toujours rester à la maison Insécurité au travail et dans la vie privée % des femmes entre 20 et 24 ans en union libre Obligation d’accepter des emplois routiniers à faire dans la bonne humeur et le sourire
Impact de la crise sur les emplois féminins La ségrégation professionnelle défavorable aux femmes, liée aux compétences traditionnelles des femmes et à leurs valeurs altruistes 70 % travaillent dans la santé, les bureaux, la vente et les services Sauvegarde des emplois mais diminution des conditions de travail
Ce que l’on demande aux femmes Faire beaucoup plus avec beaucoup moins Sont davantage surveillées et vivent plus de pression Le retour du travail en silence attachées à une laisse électronique Heures supplémentaires obligatoires… et la famille ? Elles sont toujours capables de s’organiser = attentes irréalistes Faire et vouloir pour les autres
Ingrédients toxiques Manque de reconnaissance au travail Pression Insécurité
Notre santé mentale : des paradoxes Problèmes de santé mentale banalisés pour les femmes Pourtant, selon l’OMS les femmes souffrent 2 fois plus de troubles dépressifs que les hommes Préjugés sur la fragilité psychologique des femmes Mais, la charge psychologique du travail est plus grande : compression du temps, ajout de tâches, exigences de mobilité Être polyvalentes
Notre santé mentale : des paradoxes Essoufflement, manque de marge de manœuvre Fonctionner aux limites de nos capacités Fatigue physique entraîne automatiquement la fatigue morale Consommation de psychotropes pour réduire l’anxiété et dormir Consommation d’alcool pour relaxer
Notre santé mentale : des paradoxes Consommation + cachée et plus honteuse Consommer pour endurer leur conjoint qu’elles ne peuvent laisser pour des raisons financières Crainte de l’appauvrissement = retour dans le cercle vicieux de la dépendance Des femmes syndiquées doivent avoir recours aux banques alimentaires
Qui prendra soin de nous ? Les femmes qui souffrent ont honte, se sentent coupables de ne pas être à la hauteur Nous prenons soin des autres, qui prendra soin de nous ? Thérapies peu accessibles aux monoparentales Pas de service de garde quand les mères ont des problèmes de consommation
Qui prendra soin de nous ? Coût élevé des thérapies : 100 $ par jour Qualité moindre ou délais pour thérapies gratuites Assurances qui couvrent moins de risques Assurances plus harcelantes Les interruptions de carrière très pénalisantes
Les solutions La syndicalisation des plus précaires Syndicat = amélioration des conditions de vie et de travail des femmes Se battre pour le maintien des services publics Le réseau des déléguées et délégués sociaux, pour améliorer le soutien au quotidien
Les solutions Mieux assurer le suivi auprès des compagnies d’assurances Augmenter nos protections si possible Choisir nos médecins, nos psychologues Accompagner les femmes en difficulté Les préparer aux contre-expertises invasives
Les pensées du jour Qui veut ne peut pas toujours. Ne jamais minimiser les difficultés de nos consœurs, les préjugés s’en chargent ! Merci