Localisation exceptionnelle Musculaire Isolée du Bacille De koch chez une sujet immunocompétent M.Laadhari, A.Aissa, O.Kammoun, Y.Ben Chick A.Ben Lassoued*, M.Allani, R.Alouini Service d’Imagerie médicale Hôpital Ibn El Jazzar Service d’orthopédie Unité chirurgicale des Aghlabites Kairouan – Tunisie MUSCULOSKELETAL : MK 5
INTRODUCTION
INTRODUCTION La localisation musculosquelettique de la tuberculose est rare et représente de 1 à 5% des cas. C’est une entité rare en soi, puisque c'est un site défavorable à la survie et la multiplication du Mycobacterium tuberculosis. L'atteinte musculaire, sans point de départ osseux ou extrasquelettique, est très rare. Nous rapportons le cas d’une myosite tuberculeuse primitive sans atteinte osseuse associée et nous soulignerons l’apport de l’imagerie dans l’approche lésionnelle.
OBSERVATION
OBSERVATION Patiente âgée de 31 ans, pharmacienne, sans antécédents pathologiques notables, a consulté pour l'apparition d'une tuméfaction des parties molles de la face postérieure du bras gauche, suite à une vaccination par le BCG et dans un contexte d’apyrexie. Les radiographies standards n’ont pas montré d’anomalie osseuse. L’échographie des parties molles a mis en évidence, au niveau du muscle triceps brachial gauche, une plage ovalaire hypoéchogène aux contours flous hétérogène non vascularisée au doppler couleur et mesurant 19mm
Echographie des parties molles en mode B (a) et doppler couleur (b) Plage hypoéchogène aux contours flous hétérogène développèe au niveau de la partie postérieure du bras gauche et non vascularisèe au doppler couleur
OBSERVATION Une IRM du bras gauche a été réalisée Une étude multiplanaire dans les 3 plans de l’espace, combinant des séquences T1, T2, diffusion et T1 Fatsat après injection de gadolinium, a été réalisée. Cet examen avait montré au dépens de la face postéro latérale du muscle triceps brachial gauche, une masse de signal liquidien en hyposignal T1, hypersignal T2 et rehaussée en périphérie après injection de gadolinium.
gadolinium,c) axiale T1 Fatsat après injection de Gadolinium IRM du bras gauche. a) coronale STIR, b) Coronale T1 Fatsat après injection de gadolinium,c) axiale T1 Fatsat après injection de Gadolinium Masse d’allure nécrotique développée au dépens de la face postéro latérale du muscle triceps brachial, en hypersignal en STIR et rehaussée en périphérie après injection de Gadolinium.
OBSERVATION Une myosite suppurée d'origine pyogène ou une masse tumorale nécrosée étaient les diagnostics évoqués en premier. Toutefois la séquence de diffusion a permis de trancher et d’écarter l’origine tumorale : en effet la lésion était en hypersignal en diffusion avec un ADC bas. La myosite suppurée était alors le diagnostic évoqué à l’imagerie. La patiente était opérée.
OBSERVATION Les examens anatomopathologique et bactériologique ont conclu à une myosite tuberculeuse. La patiente était mise alors sous traitement anti tuberculeux avec bonne évolution. Le bilan de dissémination de la maladie a été réalisé et n’a pas noté d’autre localisation tuberculeuse. L’atteinte musculaire était alors classée comme primitive.
DISCUSSION
DISCUSSION La myosite aigue suppurée est une infection bactérienne primitive à tendance suppurative du muscle strié. Décrite initialement par SCRIBA en 1885, elle est surtout observée dans les pays tropicaux, elle a pendant longtemps été considérée comme rare en zones tempérées La myosite tuberculeuse est rare Elle est le propre du sujet jeune et surtout du jeune transplanté
DISCUSSION Elle est soit apparemment primitive en rapport avec une dissémination hématogène passée inaperçue, soit en rapport avec la propagation de voisinage avec un autre foyer tuberculeux généralement osseux. Un contexte d’immunodépression est habituel : infection par le virus de l’immunodéficience humaine, connectivites . Des formes pseudo-tumorales ont été décrites dans la littérature avec un contexte de contage tuberculeux, ce qui n’est pas le cas pour notre patiente, immunocompétente, où aucun contage tuberculeux n’a été noté d’autant plus que dans notre cas l’atteinte musculaire était primitive sans localisation osseuse concomitante.
DISCUSSION De multiples diagnostics différentiels peuvent être évoqués : hydatidose musculaire, pyomyosite, tumeurs des parties molles. L’imagerie est d’un intérêt incontournable pour le diagnostic positif et le bilan lésionnel. L’échographie permet de faire le diagnostic positif. L’IRM permet, en complément de l’échographie, de réaliser une bonne approche de la nature lésionnelle, grâce à sa haute résolution en espace, et des nouvelles séquences en particulier la diffusion.
CONCLUSION
CONCLUSION La forme pseudo-tumorale et l’absence de tout contexte pathologique préalable sont très rares concernant la localisation musculaire de la tuberculose et ne doivent pas faire méconnaitre la possibilité d’une tuberculose musculaire chez un patient immunocompétent. L’imagerie, en particulier l’IRM, peut faire une bonne approche lésionnelle. La confirmation diagnostique reste anatomopathologique et bactériologique.