L’interactivité.

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Transcription de la présentation:

L’interactivité

Interactivité et interaction Adopter une conception restrictive de l’interactivité : interaction : relation homme-homme interactivité : relation homme-machine Interactivité/interaction : « D'une manière générale, l'interactivité appartiendrait à l'ordre de la relation homme / machine, tandis que la relation entre interlocuteurs non co-présents ressortirait alors de l'interaction. »  http://tecfa.unige.ch/etu/riat140/etu0102/dardel_alvarez_1/interactivite.htm Pierre Morelli parle quant à lui d’interactivité simulée et d’interactivité réelle : « L’ordinateur constitue-t-il un « partenaire automatisé » avec lequel le spect-acteur interagit (interactivité simulée) ou s’agit-il d’un moyen mis au service de l’interaction de deux personnes différentes, par ordinateur interposé (interactivité réelle) ? » Certains veulent continuer à utiliser le terme d’interaction dans le cas d’un chat (interlocuteurs non co-présents). Dès lors, faut-il distinguer, comme le font certains, deux formes d'interactivité : - l'interactivité technique, qui concerne l'interaction de l'homme avec l'interface, - l'interactivité humaine, qui concerne l'interaction des hommes entre eux, à travers la technique. La terminologie technique / humaine ne paraît pas très pertinente dans la mesure où, dans les deux cas, il y a un dispositif technique. Pierre Morelli parle quant à lui d’interactivité simulée et d’interactivité réelle : « L’ordinateur constitue-t-il un « partenaire automatisé » avec lequel le spectacteur interagit (interactivité simulée) ou s’agit-il d’un moyen mis au service de l’interaction de deux personnes différentes, par ordinateur interposé (interactivité réelle) ? » Dans le deuxième cas, Morelli utilise le terme d’ « interaction ». Il me semble en effet que, dans ce deuxième cas, il s’agisse plus d’interaction entre êtres humains (médiée par la machine) que réellement d’interactivité. Réservons le terme d’interactivité au rapport homme-machine, à ce que Morelli appelle l’« interactivité simulée » : l’interacteur interagit avec un ordinateur.

Interactivité fonctionnelle et intentionnelle Interactivité fonctionnelle : établit et gère le protocole de communication entre l'utilisateur et la machine. interactivité intentionnelle : concerne le protocole de communication entre l'utilisateur et l'auteur absent, mais présent à travers le logiciel. Source : http://tecfa.unige.ch/etu/riat140/etu0102/dardel_alvarez_1/interactivite.htm http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/LME/lombard/green/surl_interactiviT.html Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education de l'Université de Genève : http://tecfa.unige.ch/etu/riat140/etu9900/fontanes_tornay/interactivite.htm

Interactivité fonctionnelle et intentionnelle Source : Barchechath & Pouts-Lajus, http://tecfa.unige.ch/themes/media/media-def/tr18.html

Qu’est-ce qui est interactif ? Un livre peut-il être qualifié d’interactif ? (p. e. le jeu de languettes des Cent mille milliards de poèmes de Queneau) Cent mille milliards de poèmes : tout semble réuni pour qualifier ce livre d’« objet interactif » appel à l’action et à la manipulation du lecteur intervention sur la matière formelle de l’œuvre formes de surface innombrables Mais l’interactivité peut-elle caractériser tout rapport homme-machine ? Sans doute ne faut-il pas considérer l’interactivité seulement comme une propriété du rapport homme-machine, mais plus spécifiquement du système informatique, ce qui nous amène à différencier la réactivité (machine à café) de l’interactivité. Une machine à café est réactive, un système informatique interactif. Comment dès lors expliquer la spécificité de l’interactivité par rapport à la réactivité ? Par la fameuse boucle de rétroaction programme-utilisateur, qui n’existe pas dans le cas de la machine à café, et qui permet à certains de parler de « communication entre un agent humain et un programme informatique » ? Ou bien avancer l’idée que l’on peut parler d’interactivité parce que le support informatique permet des interventions matérielles de l’utilisateur sur le support lui-même : l’interactivité serait ainsi liée à l’input. Si on ne peut pas faire d’input sur le support, il n’y pas d’interactivité possible. Mais si l’on fait l’hypothèse d’une interactivité spécifique au système informatique, ne faudrait-il pas avancer l’idée d’une discontinuité entre les supports d’inscription ou de manipulation précédents (tel le livre) et le support informatique ? Retenons de ce qui précède la nécessité de différencier fortement interaction, interactivité et réactivité et d’adopter de ce fait une définition restrictive de l’interactivité.

Interactivité et programme informatique Réponse : non, si l’on considère que la communication interactive se spécifie par l’interposition d’un programme informatique entre l’humain et le système technique. Condition de possibilité de l’interactivité : propriété du système technique informatique localisée dans la structure du programme informatique et non, de manière trop vague, dans le rapport homme-machine. (Le terme « interactivité, qui date de 1982, a d’ailleurs une origine clairement liée à l’informatique)

Objet ergodique* vs dispositif interactif L’objet imprimé des Cent mille milliards de poèmes : Objet “ ergodique ” (exigeant travail et parcours), mais pas interactif, parce qu’entre l’objet et l’humain nul programme informatique ne s’interpose. Une œuvre interactive n’est pas un objet, mais un opérateur - une couche logicielle, en l’occurrence – qui peut faire des calculs logiques à la fois sur les matériaux composant l’œuvre et sur leurs modalités d’accès. * Espen Aarseth : lecture ergodique = lecture active, manipulatoire, kinesthésique  J’ajouterai qu’elle résiste parce que ce n’est pas un objet, mais un opérateur -une couche logicielle, en l’occurrence – qui peut faire des calculs logiques à la fois sur les matériaux composant l’œuvre et sur leurs modalités d’accès ; “ calculs logiques ” veut dire, par exemple, détermination des chemins d’accès à telle ou telle partie du livre ou affichage de tous les poèmes contenant tel nombre de mots ; ce que ne peut faire le programme d’assemblage des languettes des Cent mille milliards de poèmes imprimé, dont le programme de lecture est définitivement stabilisé dans la forme matérielle de cet objet-livre particulier (“ programme de lecture ” signifie ici type d’assemblage et de parcours réalisable avec la forme matérielle précise de ce livre). La question principale que nous nous posons face à tout support dont l’accès est gouverné par un programme informatique est : que peut faire ce programme, c’est-à-dire, quels types de parcours dans l’œuvre m’offre-t-il et quelles actions sur ses formes me permet-il ? Et, on le sait, la réponse n’est jamais immédiate et rarement triviale. Car l’opacité induite, caractère phénoménal de l’interactivité, est l’effet de l’existence de cette machine logique qu’est tout programme informatique, calculant l’assemblage des matériaux et leurs chemins d’accès selon les requêtes de l’interacteur (et l’on sait que la variété de ces requêtes peut facilement tisser un écheveau quasi infini de parcours dans le graphe des chemins possibles). Avec l’ouvrage imprimé de Queneau, en revanche, nul besoin de mode d’emploi pour se livrer au jeu combinatoire. Le mode d’emploi exsude naturellement de la forme matérielle de l’objet, on peut dire qu’il “ afforde ” les mains et le cerveau du lecteur (l’ “ affordance ” étant la qualité d’un dispositif à engendrer un type d’usage de par sa conformation ergonomique : le manche du couteau incitant à le tenir dans la main). Par ailleurs, l’intentionnalité doit faire partie de la qualité interactive. Si l’on ne peut inférer aucune intentionnalité à la source de la réaction du dispositif, si elle demeure aveugle, alors il s’agit d’une forme de réactivité (ce qui est le cas pour les dispositifs courants : arbre à cames, machines à café dont le programme de fonctionnement est déposé une fois pour toutes dans leur forme physique).

Transparence de l’objet imprimé L’objet imprimé des Cent mille milliards de poèmes : Le matériau formel - les languettes prédécoupées et assemblées - assume en tant que forme matérielle la fonction “ programme ” (« inscrit à l’avance »). Nul besoin de mode d’emploi. Transparence de par sa matérialité d'objet directement manipulable, exprimant dans sa conformation le programme combinatoire dont il est dépositaire. Le mode d’emploi exsude naturellement de la forme matérielle de l’objet, on peut dire qu’il “ afforde ” les mains et le cerveau du lecteur (l’“ affordance ” étant la qualité d’un dispositif à engendrer un type d’usage de par sa conformation ergonomique : le manche du couteau incite ainsi à le tenir dans la main).

Opacité du programme informatique Transparence à laquelle s’oppose la dissimulation structurelle de tout programme. Pour preuve de cette opacité congénitale de tout programme informatique, il suffit d’observer que les transpositions informatiques de l’œuvre de Queneau mobilisent nécessairement des systèmes de commandes apparaissant à l’écran sous forme de fenêtres, menus, roll over… La nécessité absolue de l’interface est le pendant logique de l’opacité, plus ou moins affirmée, de tout programme informatique. Opacité induite due à cette machine logique qu’est tout programme informatique.

Rubrique Mot à mot + Jouer Site web : http://100000000000000poems.atspace.com/

Définition Interactivité = « dialogue avec un programme, lequel gère l’accès à des données selon des actions humaines» (Weissberg). C’est dans la structure du programme que réside la possibilité de cette gestion. L’interactivité suppose ainsi une programmation informatique des interventions matérielles de l’interacteur, ces interventions entraînant des « réponses » de l’ordinateur. On aboutit ainsi à une boucle de rétroaction programme-interacteur au sein d’un dispositif. Caractéristiques : couche calculatoire opacité structurelle de tout programme informatique Je définis, de manière très large, l’interactivité comme le dialogue avec un programme, lequel gouverne l’accès à des données. C’est, on le voit, la médiation du programme qui est ici centrale. L'interactivité est une catégorie propre à l'informatique des années quatre-vingt. Elle tentait de désigner une forme de communication entre programmes et sujets humains au moment où les concepteurs parvenaient à déposer dans les programmes des fragments d'autonomie comportementale. ----- Une telle définition a l’avantage de ne pas se placer uniquement du point de vue de l’interacteur, mais de prendre en compte le code du programme ainsi que l’ensemble du dispositif. Qu’est-ce qui peut être qualifié d’interactif ? Est-ce le programme informatique (on parle couramment de « logiciel interactif ») ou bien la relation programme-interacteur ? Doit-on définir l’interactivité du point de vue de l’utilisateur, du point de vue du concepteur du programme ou tenter de prendre en compte, dans une approche systémique, l’ensemble du dispositif ? Faut-il dès lors parler d’un dispositif (incluant l’interacteur) interactif plutôt que d’un programme interactif ?

Actions et matériaux Quelles sont les actions proposées à l’interacteur ? Accéder Manipuler Produire   Ces actions s’effectuent chacune sur trois matériaux différents : formes sémiotiques (texte, image, son, vidéo…) formats d’affichage, ou encore de cadrage ou de fenêtrage (fenêtres, cadres…) formats informatiques (applications logicielles et fichiers) Les deux principales formes d’interactivité : langagière et corporelle. La première a pour idéal intangible l’activité langagière humaine (la dénomination “ conversationnelle ” des premières applications interactives est, comme on l’a vu, très symptomatique) et la deuxième a pour ligne de mire l’activité corporelle (visite d’espace, combats, jeux sportifs, etc.), étant entendu que nombre d’applications concrètes mixent l’une avec l’autre.

Actions et matériaux Accéder forme sémiotique L’interacteur peut accéder à une forme sémiotique, c’est-à-dire la faire apparaître dans l’espace de la page-écran. Arcade Fire, Neon Bible, http://www.beonlineb.com/ format d’affichage Arcade Fire, http://www.thewildernessdowntown.com/ , 2010 (en HTML 5, avec Chrome) format informatique Ouverture facile : ex. niveau 5 : http://www.ouverture-facile.com/enigmes/sheep.htm

Actions et matériaux Manipuler forme sémiotique They rule, Josh On (2004) : http://www.theyrule.net Incident of the last century, Grégory Chatonsky (1998): http://www.incident.net/works/incident_of_the_last_century/ labyrinthe, arborescence, histoires & Histoire, après les médias Sous Terre, Grégory Chatonsky (2000) : http://www.incident.net/works/sous-terre/ fiction, participation, espace du commun et du monotone, anonymat - Nicolas Clauss : Cinq ailleurs : http://www.nicolasclauss.com/cinq-ailleurs/index.htm - Anonymes : http://www.anonymes.net/v2/ - Julien d’Abrigeon : http://tapin.free.fr/cinetiq.htm (Ci-git) format d’affichage Edward Amiga, de Fred Romano, 1997, http://leo.worldonline.es/federica/edam/ format informatique Trajectoires, de Jean-Pierre Balpe, 2002, http://trajectoires.univ-paris8.fr/ They rule : find connection between Microsoft et Amazon.com ou Microsoft et General Motors Incident : his-storie (immersion dans le texte) Anonymes : chapitre 2

Actions et matériaux Produire forme sémiotique format d’affichage - Luc Dall’Armellina : « e-cris » : dispositif de lecture-écriture : http://lucdall.free.fr/disposit/e-cris.html - Mazayuki Kido : Pictaps : http://roxik.com/pictaps/ - Olivier Auber : « Générateur poétique » : http://poietic-generator.net/ site d’interaction collective temps réel - The apartment, Marek Walczak & Martin Wattenberg, 2001 : http://turbulence.org/Works/apartment/ texte et espace, espace public/privé/réseau, méta-cartographie format d’affichage Fenêtres et contenus personnalisables : http://www.netvibes.com/          format informatique - Metaorigines de Reynald Drouhin : http://incident.net/works/metaorigine/ - Nos vies de Hervé Nisic http://nosvies.nisic.org/NOS_VIES/index.fra.html E-cris : production individuelle de texte à partir d’un matériau existant Générateur poétique : production collective d’image Apartment : le texte produit de l’image http://turbulence.org/Works/apartment, 2002 on rentre des mots qui constituent un espace en trois dimensions qui est un appartement, mémorisé dans une base de données qui va constituer une carte, la production de l’espace est déjà du langage, cherche des images sur internet qui sont mappées avec du vrml, déplacement dans l’appartement. “Viewers are confronted with a blinking cursor. As they type, rooms begin to take shape in the form of a two-dimensional plan, similar to a blueprint. The architecture is based on a semantic analysis of the viewer's words, reorganizing them to reflect the underlying themes they express. The apartments are then clustered into buildings and cities according to their linguistic relationships. Each apartment is translated into a navigable three-dimensional dwelling, so contrasting between abstract plans/texts and experiential images/sounds. Apartment is inspired by the idea of the memory palace. In a mnemonic technique from a pre-Post-It era, Cicero imagined inscribing the themes of a speech on a suite of rooms in a villa, and then reciting that speech by mentally walking from space to space. Establishing an equivalence between language and space, Apartment connects the written word with different forms of spatial configurations.” Des frags de Reynald Drouhin : http://desfrags.cicv.fr/ mosaïque, image dans l'image, l'espace comme traduction, la traduction comme déplacement d'un point à un autre point sans résolution des hétérogènes

Frontières du récit interactif Jeu vidéo Simulation Manipuler Document hypertexte Accéder Récit interactif Produire Net art Œuvre collaborative

Frontières du récit interactif Jeu vidéo Simulation Manipuler Document hypertexte Accéder Récit interactif Récit hypertextuel Récit cinétique Récit collectif Produire Net art Œuvre collaborative

Livre / dispositif interactif Qu’est-ce qui change par rapport au dispositif du livre ? En quoi les actions sont-elles différentes dans un dispositif interactif ? Accéder pas d’appréhension de la globalité (contrairement au livre) accès à une forme d’enregistrement (par exemple code HTML) distincte de la forme de réception, contrairement au livre dans lequel forme d’enregistrement et forme de réception sont identiques « Shredder », Mark Napier (1998) : http://www.potatoland.org/shredder/ (déconstruction spatiale du code et donc du flux) « Websites as Graphs », http://www.aharef.info/static/htmlgraph/ (http://www.ecrans.fr/Le-site-du-jour-Graphiques-de,1918.html) accès à d’autres applications interférant avec le document (logiciel de messagerie…) accès « extra-documentaire »  (les frontières du document s’estompent) « Sam has 7 friends : a daily video podcast » : http://www.samhas7friends.com/ générativité du contenu My Google Body, Gérard Dalmon 2004, http://www.neogejo.com/googlebody/

Livre / dispositif interactif Manipuler accès à différents états d’une même forme sémiotique (un précédent papier pourrait être le pop-up book ou le movable book) http://www.youtube.com/watch?v=9bg-MUviWoc&feature=player_embedded manipulation du format d’affichage, à savoir les fenêtres (fermeture, redimensionnement, déplacement) confrontation spatiale de deux unités d’affichage par la mise en regard de deux fenêtres  Produire input possible, contrairement au livre possibilité d’afficher dynamiquement la production textuelle de l’interacteur   

Critiques de l’interactivité D’un point de vue esthétique, on adresse fréquemment deux types de critiques à l’interactivité : Première critique : l’interactivité n’est qu’une “ liberté illusoire ”. Est dénoncé ici le piège d'un affranchissement surveillé considéré comme particulièrement pervers puisqu’en accordant quelques degrés de liberté, il laisserait entendre que l’interacteur a désormais tout pouvoir. Or personne n’a jamais cru que tel était le cas. Aucun joueur de jeu vidéo n’a pensé que, se mouvant dans un espace “ 3D temps réel ”, il avait pour autant supprimé ses contraintes de déplacements (ce sont plutôt ces contraintes qui constituent l’enjeu). Une hostilité de principe derrière un argument moral. Des enjeux culturels   D’un point de vue esthétique, on adresse fréquemment deux types de critiques à l’interactivité : -         La première la prend en grippe comme “ liberté illusoire ” : y est dénoncé le piège d'un affranchissement surveillé considéré comme particulièrement pervers puisqu’en déverrouillant quelques degrés de liberté, il laisserait entendre que le spectacteur a désormais tout pouvoir. Or personne n’a jamais cru que tel était le cas. Aucun joueur à un jeu vidéo n’a pensé que, se mouvant dans un espace “ 3D temps réel ”, il avait pour autant supprimé ses contraintes de déplacements (ce sont plutôt ces contraintes qui constituent l’enjeu). Ceux qui font mine de reprocher à l'interactivité ses limites alors qu'ils préfèrent, par habitude, les barrières formelles qui enserrent les œuvres indéformables classiques, dissimulent en réalité une hostilité de principe derrière un (faible) argument moral.

Critiques de l’interactivité Deuxième critique : l’interactivité supprime la distance sacrée qu’exigerait tout rapport avec une œuvre (ex : joueur vidéo crispé sur ces manettes de tir). Distance sacrée = recueillement, respect, intériorisation silencieuse, contemplation, méditation… Il y aurait ainsi une opposition entre l’activité (notamment gestuelle) dans la réception et la situation artistique… Ne peut-on au contraire supposer l’émergence : - d’une nouvelle esthétique conciliant geste et formes sémiotiques (texte, image,son) ? - d’une nouvelle condition spectatorielle ? -         L’autre critique la prend en écharpe en tant qu’activité opérative (avec cette figure paroxystique du joueur vidéo crispé sur ces manettes de tir), annihilant la distance sacrée qu’exigerait tout rapport avec une œuvre. Distance qui a pour nom selon les versions, recueillement, respect, intériorisation silencieuse, contemplation, méditation… Réseau sémantique où pointe la posture religieuse classique d’une quête d’un rapport avec l’au-delà. Benjamin s’est chargé de “ traiter ” cette forme de réception, lui qui voyait déjà dans la réception collective “ distraite ” du film de cinéma le moyen de dynamiter le respect religieux de la tradition. Bref, c’est l’antinomie de principe entre l’activité (notamment gestuelle) dans la réception et la situation artistique qui est mise en avant, plus ou moins explicitement. J’ajoute que cette critique de la profusion opérative a, par certains aspects, l’allure d’une objection symétrique à la première mise en cause qui dénonçait la liberté illusoire du spectacteur. Dans ce dernier cas, on feint de reprocher à l’interactivité son incapacité à simuler pleinement les relations vivantes (alors qu’on continue en fait à vénérer le modèle classique de la réception recueillie). Et dans le premier, on indexe toute augmentation de degré de liberté (concrétisée nécessairement par l’activité corporelle du spectacteur) sur l’impossibilité corrélative de toute intériorisation psychologique (la dimension noématique). Dans les deux critiques, on refuse, en fait de reconnaître l’interactivité dans sa position d'entre-deux (ni rencontre directe avec une subjectivité, ni programmation univoque, ni liberté absolue, ni accroche à un flux linéaire pré-inscrit) pour la reléguer dans le champ de la communication instrumentale et vénérer, de manière conservatrice, les anciennes conditions esthétiques. C'est pourtant ce caractère d'entre-deux qu'il faut distinguer et que je revendiquerais comme posture spécifique passionnante. Je retiens l'idée que l’interactivité apparaît comme une nouvelle condition de la réception et je l’interprète comme l'indice d'un désir collectif d'assouplissement des limites … et ceci aussi bien du point de vue du concepteur -qui vise une maîtrise en surplomb- que du récepteur. Ce désir est la condition spectatorielle actuelle. Philippe Bootz écrit dans sa thèse que l’interactivité “ force le lecteur à user physiquement de sa liberté ” et qu’’il ne faut pas s’offusquer que le texte, d’une façon intrinsèque, oblige le lecteur à être libre ”. En ajoutant “ Il ne s’agit pas d’une manipulation mais d’une reconnaissance”, il révèle la signification profonde de l’interactivité : non pas un partage de pouvoir avec l’auteur, mais une adresse de l’auteur à la part du lecteur qui désire accroître sa liberté et s’engage – non sans résistance – dans cette expérience. J’interprète exactement dans le même sens la signification profonde de l’interactivité et je la rapproche de la crise des récits “ transcendants ”, ce que Lyotard appelait dans La condition post-moderne, les grands récits de légitimation (les religions, le socialisme, le communisme, etc.). Et je mets bien sûr en relation cette crise avec celle de la forme massmédia (dont la montée en puissance de la figure politique de l’amateur dans la culture du numérique est l’une des illustrations).