PRÉSENTATION “FLUENCE” Marie-Françoise Devaux Professeur de Lettres Collège Le Massegu 38450 VIF Cogni-Sciences - Grenoble Formation Continue Rectorat de Grenoble marie-francoise.devaux@wanadoo.fr PRÉSENTATION “FLUENCE”
R A P P E L Qu’est-ce que lire ?
Extraire de l’information LA PERFORMANCE DE LECTURE Gough & Tunmer 1986 L=RC Compréhension orale sémantique syntaxique Connaissance du monde Extraire de l’information de ce qui est écrit L = R C Identification des mots isolés Laboratoire Cogni-Sciences
Lecture de texte La lecture de texte requiert de multiples activités cognitives et doit privilégier la compréhension. Normo-lecteur Lecteurs précaires Répartition de la Charge attentionnelle Identification des mots compréhension
D’où cette problématique :
Comment permettre aux lecteurs précaires de diminuer la charge attentionnelle mobilisée par la reconnaissance des mots ?
Si l’on facilite la reconnaissance des mots, si elle se fait plus rapidement, si la lecture devient plus fluide, la compréhension s’améliorera-t-elle ?
LES RÉSULTATS D’ÉTUDES RÉCENTES …
UN CONCEPT : LA FLUENCE
La lecture fluente est Wolf et Katzir-Cohen 2001 « une lecture précise, assez rapide, réalisée sans effort et avec une prosodie adaptée qui permet de centrer son attention sur la compréhension »
Allington 2001 Fin d’école primaire, les lecteurs précaires ont une lecture assez précise mais très lente. En CM2 les 10 % des lecteurs les plus fluents lisent en 2 jours le même nombre de mots que les 10 % des lecteurs les moins fluents, en 1 année.
Un élève de sixième « ordinaire » lit correctement 130 mots par minute. Un lecteur précaire n’en lit que 45 à 70.
2e lycée 60 32 52 28 5 50 40 Percent of variance accounted for 30 20 Identification des mots QI verbal QI non verbal Mémoire T 60 32 52 28 5 50 40 2e lycée Percent of variance accounted for 30 20 10
Conclusions de ces études
1. Les facteurs qui expliquent les différences de niveau de compréhension en lecture sont la fluence de lecture, le vocabulaire/ et les compétences verbales (raisonnement) Thus, we have evidence that the FCAT increasingly assesses “higher order thinking skills” as grade level increases.
2. Les différences de fluence en lecture (précision et vitesse) sont particulièrement importantes, surtout pour expliquer les différences à la fin du CE2 mais sont encore présentes en seconde (33%). La connaissance du vocabulaire et les compétences de raisonnement verbabes accroissent leur importance quand les textes deviennent plus complexes.
AMÉLIORER LA FLUENCE ?
Les grandes études en anglais
Vellutino Noël CP : 116 enfants mauvais décodeurs (<15ème cent) Répartis en 2 groupes : 74 entraînés versus 42 non entraînés
Entraînement : décodage en individuel, 30’ par jour, 15-25 semaines -> non entraînés n’avancent pas -> entraînés améliorés : 3/4 niveau correct différencie «légères» - «sévères» dyslexies
entraînement
Les études d’entraînements Torgesen 115 enfants 8 à 12 ans, lecture <13 ème centile Répartis en 2 groupes: Groupe 1 : Entraîné 55’x2/j, 67 heures Groupe 2 : Non entraîné puis entraîné Le groupe non entraîné rattrape le premier groupe après entraînement
2 ans après SANS prise en charge supplémentaire, les scores des enfants améliorés restent dans les normes Ce type d’entraînement permet de différencier les « bons » répondeurs des 3-4 % de « faibles » répondeurs
Et en France ?
REPÉRAGE Pour repérer les élèves faibles lecteurs, une épreuve collective, le ROC (Repérage Orthographique Collectif) sera passé dans chaque classe de 6e. Les élèves repérés seront évalués par une lecture individuelle à haute voix d’un texte pendant une minute. Le repérage des élèves en retard de lecture est réalisé à partir du MCLM (nombre de Mots Correctement Lus en une Minute).
MISE EN OEUVRE Les séances d’entraînement se déroulent par groupe de 2 élèves sur ½ heure. Il est important qu’elles soient faites à un rythme soutenu et régulier, à savoir 3 fois par semaine, pendant 10-12 semaines.
Un même texte de 300 mots environ est travaillé pendant une semaine à raison de 3 séances avec « l’entraîneur » et 1 seule séance à la maison. Pour la totalité de l’entraînement, 10 textes seront sélectionnés.
Ce que nous proposons À chaque lecture, on calcule le nombre de mots correctement lus par minute (MCLM mots corrects lus /minute) l’élève suit sa progression en vitesse de lecture sur un graphique. L’objectif à atteindre en fluence par les élèves est habituellement celui du 30e percentile.
Ce que nous proposons 1ère séance : le texte est lu à haute voix avec l’intonation par l’enseignant, les mots de vocabulaire non connus des élèves sont explicités et l’on s’assure que le texte est compris. chacun des 2 élèves lit le texte à haute voix pendant que l’autre suit la lecture sur un texte. 2 à 3 lectures chronométrées, explicitées (erreurs)
Chaque lecture est chronométrée et les erreurs de lecture sont cochées. A la fin de la lecture, un travail d’explicitation est nécessaire afin que les élèves repèrent la difficulté qu’ils ont rencontrée et apprennent à mieux contrôler leur lecture.
2ème séance : 3 nouvelles lectures chronométrées pour chaque élève 3ème séance : à nouveau 3 lectures chronométrées pour chaque élève. A la maison : les élèves devront un jour par semaine lire 3 fois le texte à haute voix.
- À la fin de chaque séance, tous les scores (MLCM) sont enregistrés et les élèves suivent leur progression sur une courbe personnalisée. - Au fur et à mesure des relectures et en fonction du niveau de fluence atteint, on demandera aux élèves de mettre l’intonation.
Cogni-Sciences Travail sur la Fluence Christine LEQUETTE, Guillemette POUGET, Michel Zorman Médecins de l’Education nationale Marie-Françoise DEVAUX, Hélène SAVIN Enseignantes de Lettres Cogni-Sciences –Grenoble Mail : http://www.cogni.sciences@grenoble.iufm.fr Web : http://www.cognisciences.com