Partie 2 LE DÉVELOPPEMENT AU MAROC Quelques repères

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Transcription de la présentation:

Partie 2 LE DÉVELOPPEMENT AU MAROC Quelques repères Farouk Alioua Département des Sciences Humaines Mars 2013

Chapitre 1 Le Maroc est en TRANSITION

Transition démographique ; Transition économique ; Transition sociale et culturelle ; Transition démocratique. Il est à la croisée des chemins. Il doit relever d’énormes défis en comblant d’énormes déficits, notamment sur le plan social.

Démographie  La population marocaine : près de 33 millions de personnes près de 60 % sont des citadins ; Le taux d’accroissement annuel moyen baisse : 2,8 % entre 1960 et 1971 2,06 % entre 1982 et 1994 1,4 % à peine en 2004

Population du Maroc par année civile (en milliers) Années Totale Urbaine Rurale 1960 11 635 3 395 8 240 1970 14 952 5 171 9 781 1980 19 380 7 968 11 412 1990 24 167 11 757 12 410 2000 28 466 15 439 13 027 2010 31894 18 446 13 448 2013 32 950 19 513 13 437 2015 33 656 20 223 13 433 2020 35 361 21 943 13 418 2025 36 910 23 530 13 380 2030 38 175 24 905 13 270 2035 39 208 26 059 13 149 2040 40 082 27 004 13 078 2045 40 823 27 773 13 050 2050 41 360 28 361 12 999

Économie Ouverture et intégration progressive dans l’économie mondiale : libéralisation des échanges (Accords : OMC, Union européenne, États-unis, Turquie, Tunisie, Jordanie, Égypte) ; Efforts constants au cours des quinze dernières années : * Années 80 : ajustement et stabilisation macroéconomique et réformes structurelles (PAS) ; * Années 90 et 2000 : libéralisation et déréglementation de la plupart des secteurs de l’économie et rattrapage des déficits en matière d’infrastructures physiques et des déficits sociaux.

Démocratie  Émergence et dynamisme de la société civile (40 000 associations : dispositifs contractuels et conventionnels entre l’État, le secteur privé et la société civile) ;   Mise à niveau du processus de démocratie locale (décentralisation) : Réforme de la charte communale (loi d’octobre 2002) : renforcement des compétences des collectivités locales et territoriales pour une meilleure implication des élus locaux dans le processus de développement;

Démocratie  - Élargissement des compétences des services locaux de l’administration centrale (déconcentration et politique de proximité) ; - Mise à niveau du champ politique (objet de la loi sur les partis politiques) : clarifier le champ politique, sortir de l’émiettement actuel de la représentation nationale, en favoriser l’émergence de pôles capables de constituer un gouvernement homogène, apporter de la transparence aux règles de fonctionnement et de financement des partis, renforcer leur démocratie interne et immuniser le pays contre les tentatives d’exploiter la religion à des fins politiques extrémistes ; - Code des libertés publiques et harmonisation de la législation interne avec les dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Maroc ;

Démocratie  - Code du travail et harmonisation des législations et des réglementations régissant les relations professionnelles et l’exercice des libertés syndicales ; - Code de la famille réformant la « Moudawana » dans le sens d’une égalisation des rapports de genre (homme-femme) et visant l’intégration de la femme dans la responsabilité politique et sociale et dans le processus de développement. - D’autres réformes ont concerné le secteur de la justice et celui de l’administration publique fondées globalement sur le souci d’équité et de transparence, le souci de modernisation et d’efficacité, le respect des droits des citoyens, le souci de proximité et le nouveau concept d’autorité.

CONSTAT: Dichotomie entre la qualité des institutions et des Lois et la qualité des pratiques (Qualité de la gouvernance) La brève revue du contexte permet d’avancer que le pays est doté d’atouts institutionnels importants pour améliorer la qualité du processus de formulation et de conduite des politiques publiques et pour améliorer la qualité de la gouvernance. Cependant, force est de constater qu’il y a, au Maroc, une certaine dichotomie entre la qualité des institutions et des Lois et la qualité des pratiques, tant que demeurent importantes des résistances et des inerties aux changements sur le plan politique. Cette dichotomie étant probablement la cause des pertes d’efficacité des politiques publiques.

Chapitre 2 Le développement social : maillon faible du processus

La question sociale au Maroc est restée pendant longtemps le parent pauvre des politiques publiques. Elle revêt aujourd’hui encore, malgré les efforts fournis depuis notamment les années 90, deux aspects fondamentaux :   -  La situation de plus en plus préoccupante de l’emploi et la montée en puissance du chômage de masse ; -  La persistance, voire la recrudescence de la pauvreté et des inégalités sociales, la répartition des revenus et des patrimoines au sein de la société marocaine demeurant très inégalitaire (deux Maroc).

Chômage et inégalité des revenus - La population active (15 ans et plus) est estimée à 11 millions et demi de personnes dont 30 % de femmes ;   - Le nombre total des chômeurs est de l’ordre de 1,5 million de personnes pour un taux de chômage national estimé à plus de 12 %.

Chômage et inégalité des revenus - Ce taux masque mal les réalités suivantes :   Le chômage urbain est de 20 % et dépasse les 30 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur ; Le taux de chômage rural est estimé à 4,5 % : Ce taux bas cache mal une réalité qui est tout autre : surplus de main-d’œuvre, excédent de la force de travail et sous-emploi très importants. Cette réalité étant le véritable moteur de l’exode rural, les cycles de sécheresse ne faisant que l’amplifier.

Chômage et inégalité des revenus - Inégalités de revenu : au cours de la décennie 90, les 20% les plus aisés de la population ont amélioré leur part dans les dépenses totales de 1,5 point, celle des 20% les plus défavorisés ayant régressé de 1,7 point ; - La population rurale, qui représente près de 45 % de la population totale, ne dispose que de 31 % de la masse des revenus.

Pauvreté et inégalité sociale La stratégie de développement économique, déconnectée de la dimension sociale et spatiale du développement, a généré des disparités importantes entre milieu urbain et milieu rural, entre régions et à l’intérieur des régions : En 2004, près de 40 % de la richesse nationale sont concentrés sur 1 % du territoire, y compris les aires rurales ; Plus de 77 % du territoire contribue seulement pour 10 % de la valeur ajoutée nationale ;   La zone du littoral concentre 61 % de la population urbaine, 80 % des effectifs permanents de l’industrie et 53 % de la capacité touristique totale.

Pauvreté et inégalité sociale - Le premier pôle est celui composé du Grand Casablanca, Rabat, Tanger, Fès, Marrakech, Meknès et Agadir. Il produit 48 % du PIB sur une superficie de 2% du territoire et compte 10 millions d’habitants dont 90 % d’urbains ; - Au cours des trente dernières années, le taux de pauvreté absolue (moins de 1 dollar par jour) a évolué de la façon suivante : 42,4 % en 1970-71, 21 % en 1984-85, 13,1 % 1990-91, 19 % en 1998-99 et 17 % en 2002.

Pauvreté et inégalité sociale - Cette pauvreté est essentiellement rurale : 1 rural sur 4 est pauvre contre 1 urbain sur 10. Mais la pauvreté urbaine croît à un rythme très rapide et représente aujourd’hui un tiers de la pauvreté totale ; - 25 % de la population sont considérés comme vulnérables, c’est-à-dire disposant de ressources à peine supérieures à 50% de celles dont disposent les pauvres. - Le taux de pauvreté est très sensible aux critères de définition du seuil de pauvreté : une variation de 50 DH par personne et par an en plus ou en moins peut entraîner une variation considérable du nombre de personnes jugées pauvres.

Politiques et programmes sociaux Éducation et alphabétisation - 97 % des effectifs scolarisés fréquentent l’école publique et plus des quatre cinquièmes des dépenses d’éducation proviennent du budget de l’État. Elles ont toujours représenté au moins 20 % du budget de l’État et autour de 6% du PIB ; - Le taux net de scolarisation des enfants de 6-11 ans est de 92% en 2003 contre (68,6 % en 1998). L’amélioration a été plus substantielle en milieu rural, notamment pour les filles dont le taux de scolarisation est passé de 44,6 % à 82,2 % pour la même période ;

Politiques et programmes sociaux : Éléments d’évaluation Éducation et alphabétisation : - Le taux d’analphabétisme, qui était de 55 % en 1994, est estimé à 45 % en 2003. Ce fléau touche essentiellement les ruraux et encore plus les femmes rurales ;   - Les deux cycles du fondamental bénéficient fortement aux pauvres, tandis que le secondaire et le supérieur bénéficient fortement aux plus aisés ; - La qualité de l’enseignement a longtemps souffert de supports pédagogiques et de programmes dépassés ;

Politiques et programmes sociaux Éducation et alphabétisation : - Un autre facteur du bas rendement du système éducatif est la mauvaise gestion de ses ressources humaines ; la gestion centralisée des carrières des enseignants est un exemple édifiant du malaise vécu par des milliers d’enseignants ;  - Le système éducatif marocain, qui fait l’objet d’une profonde réforme aujourd’hui, est appelé à augmenter de façon significative ses performances quantitatives et qualitatives. La concrétisation des objectifs de la Charte nationale de l’éducation et de la formation est la condition de la concrétisation de l’égalité des chances d’accès au savoir et au savoir-faire.

Politiques et programmes sociaux Santé: - Le budget du Ministère de la santé ne dépasse pas 1,2 % du PIB et 5,3 % du budget de l’État ;   - Les populations pauvres sont totalement exclues de l’assurance médicale. Même avec l’AMO, ces catégories ne sont pas encore concernées ; - L’accès aux soins de santé varie largement selon les niveaux de revenus : la plupart des pauvres utilisent les services publics tandis que les plus aisés optent pour le privé ;

Politiques et programmes sociaux Santé - En moyenne, la dépense annuelle en soins de santé est de 511 DH par ménage urbain contre 189 DH par ménage rural ;   - Les indicateurs les plus alarmants concernent la santé reproductive et la santé de l’enfant.

Politiques et programmes sociaux Logement Le déficit en logement est estimé à plus de 800.000 logements ; Les bidonvilles sont au nombre de 933 et abritent une population de 1.300.000 personnes, soit 230.000 ménages ; La politique de lutte contre l’habitat insalubre a mis en œuvre le programme « villes sans bidonvilles » (2004-2008) qui concerne 67 villes du pays et 201.550 ménages, comportant restructuration, recasement et relogement ;  * Le programme des logements sociaux concerne la réalisation de 100.000 logements par an; * La politique de lutte contre l’habitat insalubre a mis en œuvre le programme « villes sans bidonvilles » (2004-2008) qui concerne 67 villes du pays et 201.550 ménages, comportant restructuration, recasement et relogement ; * Le programme des logements sociaux concerne la réalisation de 100.000 logements par an.

Les politiques sociales sectorielles (éducation, santé, logement), censées assurer l’insertion sociale active (à côté de la politique de l’emploi) se sont révélées peu inclusives, peu cohésives et politiquement peu responsables. La stratégie de survie de la population, la solidité des réseaux communautaires et familiaux de solidarité et la capacité de réponse et d’adaptation du secteur informel ont suppléé les insuffisances des prestations publiques dans les trois secteurs considérés et dans celui de l’emploi.

Programmes sectoriels d'équipement rural La stratégie de développement social est également concrétisée par trois vastes et ambitieux programmes sectoriels d'équipement rural : PERG PNCRR PAGER

Programmes sectoriels d'équipement rural - Programme d'électrification rurale globale (PERG) : - Le taux d'électrification rurale, qui était de 10 % en 1994, est passé à 70 % en 2004. Il est été prévue qu’il atteigne 80 % des foyers ruraux en 2010 ; chose déjà réalisée en 2008. - Le programme a eu un impact positif sur les conditions de scolarisation des enfants et notamment l’instruction des filles et le vécu des femmes dans le monde rural.

Programmes sectoriels d'équipement rural Programme national de construction de routes rurales (PNCRR)   - En 1994, le niveau d'enclavement des populations rurales était sévère : 22 % des localités étaient inaccessibles par véhicules en tout temps et étaient donc totalement enclavées, 35 % souffraient d'un enclavement saisonnier et seules 43 % avaient un accès facile en toutes saisons ;   - De 1995 à 2003, 8702 km de routes rurales ont été réalisées, correspondant au désenclavement de plus de 4,5 millions d'habitants ;  - La construction des routes rurales a également un impact positif sur la scolarisation des filles et sur la santé des femmes.

Programmes sectoriels d'équipement rural - Le Programme d'approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (PAGER) : - Le taux de l'accès à l'eau potable dans le monde rural était de 14% seulement en 1994 ;   - Il est passé à 38 % en 1999 et 52 % en 2003. - Ici aussi le gain de temps enregistré sur la corvée de l’eau a permis à la femme rurale de s’occuper davantage d’autres activités.

Les Programmes de micro-crédit - Le secteur du micro-crédit compte aujourd’hui une douzaine d’opérateurs ; - L’effectif global employé est de 1 200 personnes ; - En 2003, le secteur détenait un portefeuille de 300 000 clients actifs dont les femmes représentent la quasi-totalité des bénéficiaires (80 %) ; - L’impact du micro-crédit sur les bénéficiaires est relatif à la création et le développent des projets générateurs de revenus, la diversification des activités et l’autonomie de la femme.

Chapitre 3: De la bonne gouvernance

De la bonne gouvernance En dépit de tous les efforts accomplis : - Les retards sociaux persistants ne sont pas résorbés ; - Les disparités de genre et les disparités entre régions sont toujours aussi profondes ; - Les déficits représentent des menaces pour la cohésion sociale.

De la bonne gouvernance - La réponse à apporter à toutes ces questions tient en un seul mot : La gouvernance : beaucoup de projets et de programmes de développement social ne sont ni intégrés ni coordonnés entre eux et qu’un certain nombre d’entre eux ne sont ni durables ni pérennes.   - La cause majeure d’inefficacité des politiques sociales réside dans leur dispersion institutionnelle, leur morcellement, leur verticalité excessive et leur cloisonnement, rendant leur intégration et leur coordination le plus souvent problématique.

De la bonne gouvernance - Cette situation est en grande partie responsable de déperditions d’énergie et de bonnes volontés, de gaspillages, de redondances et de double emploi.   Ces constats rendent compte de la faible efficience des interventions au macro niveau (au niveau du gouvernement) et au micro niveau (au niveau du terrain).

De la bonne gouvernance Au-delà des règles de bonne gestion et de bonne pratique, qui doivent s’appliquer à l’ensemble des institutions et des acteurs publics ou privés du développement social, le cadre général de gouvernance doit garantir :   - Les libertés publiques et civiques et les droits humains fondamentaux ; - L’égalité de tous devant la loi, y compris l’administration publique à l’instar des citoyens ; - L’égalité de tous les citoyens, quel que soit leur niveau de revenu ou leur condition socioéconomique, dans l’accès aux institutions et aux services publics ;

De la bonne gouvernance   - La transparence, la rationalisation et le souci d’efficacité des services publics ; - L’amélioration des capacités des citoyens à tenir pour responsables les institutions censées les servir.   

De la bonne gouvernance - L’élargissement du rôle des collectivités locales et le renforcement de leurs capacités afin qu’elles soient en mesure de piloter le développement social territorial ; - La déconcentration effective de l’administration nécessaire à une politique effective de proximité et à une décentralisation réussie. L’ensemble de ces garanties étant elles-mêmes inhérentes à l’approfondissement du processus de démocratie.

Les questions de l’heure

Comment parvenir à la mise à niveau sociale ?  Comment assurer la maîtrise d’œuvre sociale ?  Plus explicitement : Comment relier à chaque territoire un savoir capable d’identifier et de manager ses ressources propres en direction d’un dynamisme collectif ? Comment constituer des groupes d’acteurs capables d’articuler efficacité, mobilisation des populations, capables d’assurer une maîtrise d’œuvre sociale ? Comment passer de l’approche globale et sectorielle à l’expérience de la transmission à l’intérieur des équipes ou entre les catégories d’acteurs, co-producteurs du progrès et du développement  social local ?

Les questions de l’heure L’usage des approches stratégiques, dans la mise en oeuvre des textes, des procédures, des démarches multiples à entreprendre pour construire et gérer la chose publique.

Crise de la gouvernabilité locale La bonne gouvernance passe, au-delà des restructurations organisationnelles internes et de la refonte des programmes, etc., par l’établissement de partenariats organisés à l’échelon local. Or, à ce niveau, il y a un dysfonctionnement qui entrave la dynamique du développement social.

Crise de la gouvernabilité locale -  La cause majeure d’inefficacité des politiques sociales réside dans leur dispersion institutionnelle, leur morcellement, leur verticalité excessive et leur cloisonnement, rendant leur intégration et leur coordination le plus souvent problématique. Beaucoup de projets et de programmes de développement social ne sont ni intégrés ni coordonnés entre eux et un certain nombre d’entre eux ne sont ni durables ni pérennes.

Crise de la gouvernabilité locale Cette situation est en grande partie responsable de déperditions d’énergie et de bonnes volontés, de gaspillages, de redondances et de double emploi. Ces constats rendent compte de la faible efficience des interventions au micro niveau (au niveau du terrain).

Crise de la gouvernabilité locale -  Il ne s’agit ni de changer de politiques, ni de changer de programmes, ni de changer d’instruments et encore moins de textes de loi ou de dispositions institutionnelles. Car la finalité de ces politiques, de ces programmes, de ces instruments et de ces textes de loi est globalement bonne. Il ne s’agit pas non plus d’insuffisances de financement, même si les besoins sont immenses par rapport aux ressources mobilisables. Il s’agit de constater avec lucidité que la cause réside dans la gestion collective des programmes sociaux.

Crise de la gouvernabilité locale L’action locale, par les Établissements publics, gagnerait en efficacité si elle s’écartait des pratiques inertes d’une gouvernabilité qui génère des attitudes passives pour se mettre collectivement et réellement au service des populations et prendre en charge les fonctions d’intérêt collectif.