Psychodynamique du travail Philippe Davezies Formation, action citoyenne, février 2008
Le développement des questions 1 – Les maladies mentales engendrées par le travail (Leguillant, Bégoin). 2 – Comment les gens font-ils pour ne pas tomber malades ? (Dejours, 1980). 3 – Comment et à quelles conditions le travail peut-il constituer un opérateur de santé ? (Dejours, 1993).
L’enrichissement du modèle Des modèles déterministes unilatéraux.. Facteur → effet Stimulus → réponse Contrainte → Adaptation … au triangle de la psychodynamique et aux énigmes du travail.
Trois dimensions énigmatiques, trois espaces de développement REEL EGO AUTRI Le triangle de la psychodynamique du travail (Dejours, 1993) Trois dimensions énigmatiques, trois espaces de développement
I - Première énigme : la confrontation au réel, l’activité.
L’héritage de l’ergonomie Distinctions : tâche / activité travail prescrit / travail réel Contre l’idée d’exécution, contre le travail envisagé sur le mode du « Il n’y a qu’à » : la cohérence problématique de la tâche, les limites de la prescription.
La cohérence problématique de la tâche. Une multiplicité d’objectifs, fondés sur des point de vue spécialisés (délais, qualité[s], modes d’utilisation du matériel, préservation de la santé, etc..) généralement soutenus par des individus différents. Une difficulté à intégrer ces différentes dimensions au niveau de la prescription. Un « exécutant maladroit » mais qui ne peut pas, lui, contourner le problème de l’intégration de ces objectifs. → Intelligence théorique et intelligence du travail
Les limites de la prescription Le problème de la variabilité : un modèle de l’activité Variabilité industrielle Performance Variabilité biopsychologique ?? Stabilité Biopsycho Relations Variabilité sociale
Le travail comme activité L’expérience de la Thomson à Anger : description gestionnaire et description subjective. Les travailleurs ne font jamais ce qu’on leur dit de faire (et c’est pour cela que ça marche). Il n’y a jamais de travail d’exécution. Le travail : la mobilisation pour faire face à ce qui n’est pas réglé par l’organisation du travail.
II – L’énigme de la subjectivité
Les enjeux de la mobilisation Première approche : l’intelligence rusée, la métis. Le modèle psychanalytique : le double ancrage, biologique et social (singulier et commun). Le système psychique comme système de transformation : trouver aux pulsions une issue compatible avec l’insertion sociale. Le système psychique comme système de mémoire : trouver une expression qui ne trahisse pas sa propre histoire. Une lutte sur deux fronts.
Risques pour la santé ou l’insertion sociale Les issues : Personne n’est à l’abri de la décompensation. Une issue partielle : la sexualité. Une autre issue : la sublimation. Pulsions partielles Désexualisation Création Risques pour la santé ou l’insertion sociale Reconnaissance
Enjeu de la mobilisation Caractère pulsionnel, vital : le besoin d’apporter une contribution comme un enjeu de santé. Question à l’organisation du travail : quel sort est réservé à la mobilisation de l’intelligence et de la personnalité ? Une autre vision du problème de la motivation.
III - Enigme de la coopération
La dimension collective Nécessité d’ajustement. Pas de problème dans la perspective traditionnelle du travail comme exécution. Difficulté si on considère que les gens interprètent et font donc autre chose qu’exécuter la prescription. Il ne suffit pas de coordonner les tâches, il faut coordonner les façons d’interpréter.
Les règles de métier Les règles arbitrent les questions de l’action dans les trois dimensions : du monde objectif, du monde social, du monde subjectif. Le travail implique toujours une activité de production de règles : espaces de convivialité et épreuves de vérité.
Coopération et rétribution symbolique La question de l’identité : la quête de l’accomplissement de soi. Le jugement de beauté : conforme aux règles : identité du côté de l’appartenance ; un apport personnel : identité comme singularité.
Deux glissements possibles Au plan psychique : risque de faire de la reconnaissance le but de la mobilisation. Au plan social : faire de la question de la reconnaissance une question morale.