RENCONTRE REGIONALE DES EXPERTS SUR LA PROTECTION SOCIALE, Contribution du Burkina Faso, présentée par le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale Présenté par : Monsieur Belibi NEBIE, Administrateur des Affaires Sociales, Directeur de la Protection et de la Promotion des Personnes Agées. Dakar, du 09 au 11 juin 2008
PLAN DE PRESENTATION Première partie - Contexte général : Analyse de la situation du secteur de l’action sociale ; Deuxième partie - Eléments de la politique nationale d’action sociale ; Perspectives découlant de la Politique Nationale d’Action Sociale (PNAS).
ANALYSE DE LA SITUATION DU SECTEUR DE L’ACTION SOCIALE PREMIERE PARTIE CONTEXTE GENERAL : ANALYSE DE LA SITUATION DU SECTEUR DE L’ACTION SOCIALE
Plusieurs préoccupations majeures découlent de l’analyse de la situation du secteur de l’action sociale. Au niveau du domaine de la protection et de la promotion de l’enfant et de l’adolescent faiblesse de l’encadrement de la petite enfance ; défaillance du service social spécifique: notamment dans les établissements scolaires et dans certaines entreprises à risques ; augmentation du nombre des orphelins et enfants vulnérables (OEV) ; faiblesse de l’encadrement des adolescents ; faible connaissance et insuffisance d’application des textes relatifs aux droits de l’enfant.
Au niveau du domaine de la protection et de la promotion de la famille faiblesse des revenus des familles ; persistance des pesanteurs socioculturelles ; faible valorisation du statut de la femme ; faible niveau de connaissance du contenu de l’éducation à la vie familiale ; faible niveau de protection sociale des familles ; faible niveau de connaissance et d’application des textes et instruments juridiques de la protection sociale de la famille ; faible niveau d’accès des familles aux services sociaux de base; faiblesse dans l’organisation des communautés à la base.
Au niveau du domaine de la protection et de la promotion des groupes spécifiques A ce niveau, le principal problème est la marginalisation des groupes défavorisés. - les personnes âgées vivent l’absence d’une prise en charge appropriée. Leur situation se dégrade et ils méritent une attention particulière ; - les personne handicapées font l’objet de plus en plus de marginalisation ; - les exclus sociaux ont un problème de réhabilitation et de réinsertion.
Au niveau du domaine de la promotion de la solidarité effritement des mécanismes de solidarité; faible niveau de connaissance du contenu de l’éducation à la vie familiale ; difficultés d’assistance des personnes sinistrées et d’insertion socioéconomique des familles déplacées, réfugiées et migrantes. Au niveau du domaine de la lutte contre le VIH-SIDA et les IST persistance de la pandémie du VIH-SIDA ; faiblesse dans la coordination des actions de prise en charge des personnes infectées et affectées.
Au niveau du domaine de la planification et de la mobilisation des ressources insuffisance de financement des programmes et projets de protection et promotion sociale ; faible niveau de planification et de gestion face à la persistance de la pandémie du VIH-SIDA ; faiblesse du dispositif institutionnel de coordination des actions des différents acteurs du social ; faiblesse dans la coordination des actions de prise en charge des personnes infectées et affectées ; insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles ; inexistence d’un système cohérent de collecte, de traitement et de diffusion de données statistiques ; faible couverture des services sociaux au niveau national.
ELEMENTS DE LA POLITIQUE NATIONALE D’ACTION SOCIALE DEUXIEME PARTIE ELEMENTS DE LA POLITIQUE NATIONALE D’ACTION SOCIALE
LES FONDEMENTS DE LA PNAS La politique nationale d’action sociale trouve son fondement dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) notamment en son axe 2 : « garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base et à la protection sociale ». Elle contribue à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et s’appuie sur la volonté affirmée du Gouvernement : d’accroître l’efficacité des politiques publiques afin d’en assurer le maximum d’impact sur les principaux indicateurs sociaux ; d’augmenter le pouvoir d’achat des populations les plus défavorisées et de leur offrir un meilleur cadre d’épanouissement; d’appliquer les instruments juridiques nationaux et internationaux ratifiés par le Burkina Faso.
LES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PNAS LA PNAS est sous-tendue par neuf (09) principes directeurs qui sont : 1 Le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux de l’homme. Il garantit le développement libre de la personnalité, de toute personne et le respect de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et de sa sécurité. 2 L’universalité. Chaque personne a droit à l’assistance sociale dans les conditions prévues par la loi en tenant compte de ses aspirations et de ses besoins fondamentaux indépendamment de son appartenance religieuse et politique, de son statut social et de son sexe.
3 La solidarité. Pour le maintien et le renforcement de la cohésion sociale, la communauté doit contribuer activement à l’entraide et à l’assistance aux personnes qui ne peuvent subvenir seules à leurs besoins sociaux. 4 La subsidiarité. Il appartient d’abord aux communautés de base de garantir les besoins sociaux de leurs membres. L’Etat se doit d’intervenir lorsque l’initiative locale n’a pas réussi à satisfaire totalement ou partiellement lesdits besoins. 5 Le partenariat. Les acteurs des secteurs publics et privés, de la société civile ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent œuvrer en synergie pour l’organisation et le développement des services sociaux.
6 La valorisation de la famille. En tant que cellule de base de la société, la famille reste une institution sociale fondamentale, garante de la sécurité, du bien-être, de la protection et de la cohésion de ses membres. Aussi, doit-elle être sauvegardée, promue et ses capacités renforcées. 7 L’approche genre. La prise en compte de la dimension genre est au centre des préoccupations sociales en vue de réduire l’écart, souvent élevé, entre les hommes et les femmes dans les différents domaines tels que la santé, l’éducation et l’alphabétisation, l’accès au crédit, la participation à la vie politique nationale, etc.
8 La participation La promotion sociale est d’abord et avant tout une question d’engagement personnel et une prédisposition à changer résolument sa situation. Le principe de participation est fondamental pour la réussite des programmes sociaux. Ainsi, la participation des bénéficiaires à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation des actions entreprises en leur faveur doit être privilégiée et valorisée. 9 L’égalisation des chances Dans toute société il existe des différences humaines qui peuvent être liées à des facteurs tels que l’âge, le sexe, l’invalidité, etc. Les êtres humains étant en principe égaux, les discriminations fondées sur ces facteurs sont inacceptables. Il appartient à la société de tenir compte de ces différences en adoptant des mesures appropriées et des attitudes tolérantes et constructives.
LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE NATIONALE D’ACTION SOCIALE La volonté du Gouvernement est de garantir une protection et une promotion sociale à l’ensemble de la population, notamment aux catégories les plus défavorisées. A cet effet, l’accent sera mis sur la réduction des goulots d’étranglement à l’amélioration significative des conditions de vie, la lutte contre l’exclusion sociale sous toutes ses formes, la protection de l’enfant et de l’adolescent et la promotion de la solidarité nationale au service d’un développement harmonieux et équilibré.
LE BUT DE LA PNAS Le but de la PNAS est de promouvoir le bien être social des populations en général, celui des individus, des familles et des groupes vulnérables en particulier avec leur pleine participation sur la base de la réduction des inégalités sociales. Le bien être social s’entend comme un état agréable du corps et de l’esprit résultant d’une situation économique et sociale qui permet la satisfaction de tous les besoins fondamentaux.
LES OBJECTIFS DE LA PNAS L’objectif général poursuivi à l’horizon 2015 par la PNAS est d’assurer la protection et la promotion des groupes sociaux spécifiques et marginalisés et de créer les conditions favorables à une consolidation de la solidarité au sein des populations. Cinq (05) objectifs spécifiques en découlent : améliorer les conditions de vie des familles ; promouvoir la culture de la solidarité nationale ; assurer la protection et la promotion des groupes spécifiques ; contribuer à la lutte contre le VIH/SIDA ; renforcer les capacités institutionnelles.
LES AXES STRATEGIQUES DE LA PNAS Cinq axes stratégiques prioritaires sont définis pour prendre en charge les objectifs ci-dessus fixés. Dans chaque axe stratégique, il est fait référence aux objectifs spécifiques y afférents. Ces axes sont : axe 1 : amélioration des conditions de vie des familles ; axe 2 : promotion de la culture de la solidarité nationale ; axe 3 : protection et promotion des groupes sociaux spécifiques ; axe 4 : contribution à la lutte contre le VIH-SIDA ; axe 5 : renforcement des capacités institutionnelles.
LES PROGRAMMES RETENUS PAR AXE Au niveau de l’axe 1 : Amélioration des conditions de vie des familles, nous avons 4 programmes : - Développement intégré de la petite enfance ; - Protection juridique des membres de la famille, notamment la femme et l’enfant ; - Promotion socio-économique des familles ; - Amélioration des conditions de vie des orphelins et autres enfants vulnérables (OEV).
Au titre de l’axe 2 : promotion de la culture de la solidarité nationale, on dénombre 3 programmes : Renforcement des mécanismes de solidarité ; Amélioration des capacités d’initiative et de responsabilité des communautés à la base ; Renforcement des mécanismes de prévention et de gestion des catastrophes et des crises humanitaires.
Au niveau de l’axe 3 : Protection et promotion des groupes sociaux spécifiques , on dénombre 3 programmes : - Protection sociale des groupes sociaux spécifiques ; - Promotion socio-économique des groupes sociaux spécifiques ; Prévention et lutte contre les fléaux sociaux. Au titre de l’axe 4 : Contribution à la lutte contre le VIH/SIDA , on cible 2 programmes : - Prise en charge psychosociale et économique des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA ; - Renforcement des mécanismes de coordination et de suivi des actions de prise en charge psychosociale et économique des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA.
Au niveau de l’axe 5 : Renforcement des capacités institutionnelles, on note 1 programme : - Renforcement des capacités institutionnelles de l’action sociale.
MECANISMES DE MISE EN ŒUVRE, DE COORDINATION ET DE FINANCEMENT DE LA PNAS Les orientations de la PNAS étant définies jusqu’à l’horizon 2015, son opérationnalisation se fera à travers des plans et programmes. La coordination de la mise en œuvre de la PNAS sera assurée par le Ministère en charge de l’action sociale aux niveaux national et régional. Le suivi sera effectué de façon continue, concertée et participative impliquant tous les acteurs nationaux, les ONG ainsi que les partenaires techniques et financiers.
A la fin de l’exécution de chaque plan ou programme, une évaluation sera organisée en vue de mesurer l’atteinte des objectifs fixés et de proposer les réorientations nécessaires. A cet effet, les organes consultatifs seront mis à contribution. Il sera également institué un cadre de concertation entre le ministère en charge de l’action sociale, les partenaires techniques et financiers et les autres acteurs du domaine. .
Le financement des plans de mise en œuvre de la politique nationale d’action sociale se fera principalement par les ressources publiques notamment les ressources de l’Etat et celles des collectivités territoriales. Outre les ressources publiques, les contributions des ONG/Associations ainsi que celles du secteur privé sont attendues. Les partenaires techniques et financiers seront sollicités dans le cadre de la coopération bilatérale, multilatérale et décentralisée. Des stratégies seront développées auprès de ceux-ci en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre des programmes issus de la politique nationale d’action sociale
LES HYPOTHESES DE RISQUE les crises humanitaires et la persistance des catastrophes pourraient constituer un handicap à la mise en œuvre de la politique nationale d’action sociale ; l’absence d’un réel engagement politique pourrait constituer un facteur limitant à l’atteinte des objectifs de la politique nationale d’action sociale ; l’absence ou l’insuffisance de ressources humaines, financières et matérielles à la réalisation des objectifs de la politique nationale d’action sociale peut constituer un blocage dans la réalisation de ladite politique ;
L’accroissement de la pauvreté, la persistance de certaines pesanteurs socio-culturelles ainsi que le SIDA peuvent hypothéquer la réussite de la politique nationale d’action sociale. En effet, les conséquences des situations évoquées engendreront inévitablement des problèmes qui nécessiteront des interventions ponctuelles d’assistance au détriment de la prévention et de la promotion sociale prônée par la présente politique.
PERSPECTIVES DECOULANT DE LA POLITIQUE NATIONALE D’ACTION SOCIALE
Avec l’adoption de la PNAS par le Conseil des ministres en date du 07 avril 2007, il convient, pour le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale de : vulgariser la nouvelle vision du gouvernement à travers le document de politique ; élaborer le plan triennal de mise en œuvre de la PNAS ; élaborer les programmes qui contribueront à l’atteinte des objectifs de la PNAS ; harmoniser les documents de planification qui existent déjà au sein du département élaborer un programme de cinq ans intitulé : « Programme de protection et de promotion sociale des personnes défavorisées » à soumettre aux partenaires techniques et financiers du Burkina Faso.
JE VOUS REMERCIE DE VOTRE AIMABLE ATTENTION