Diarrhée-Dysenterie syndromes / physiopathologie / traitement Pr. A. Degrémont Dr S. Odermatt-Biays 2001
Diarrhée « émission trop rapide de selles trop liquides » ou « plus de 3 selles par jour pendant plus d’1 jour »
Dysenterie « émission de glaires mucopurulentes et parfois de sang dans les selles »
Syndrome cholériforme selles très liquides, très fréquentes et très abondantes (= profuses) déshydratation rapide et importante vomissements pas ou peu de douleurs abdominales pas de fièvre
Syndrome dysentériforme selles afécales, glaireuses, muco-purulentes, parfois sanglantes, plus ou moins nombreuses, douleurs abdominales (diffuses ou coliques), épreintes, ténesme parfois vomissements avec ou sans fièvre
Symptômes dysentériques Empreintes : coliques expulsives brèves de la fosse iliaque gauche vers l’anus Ténesme : sensation de striction anale soit constante soit paroxystique
Syndrome gastro-entéritique selles liquides fréquentes douleurs abdominales diffuses vomissements fièvre
Toxi-infection alimentaire collective (TIAC) apparition de cas groupés (au moins 2) similaires d’une symptomatologie gastro-intestinale dont on peut rapporter l’origine à une même source alimentaire
Épidémiologie Groupes à risques : - enfants < 5 ans, voyageurs n’ayant pas encore acquis une bonne protection immunitaire - sujets immunodéprimés (personnes âgées, SIDA…) La transmission s’effectue le plus souvent par l’eau et les aliments Epidémiologie (éléments important pour le DD et le traitement) Groupes à risques Les diarrhées infectieuses sont surtout graves avant d’avoir acquis une bonne protection immunité (< 5 ans, voyageurs) ou chez les sujets immunodéprimés (personnes âgées, SIDA) Gentilini p.571 taux d’attaque de diarrhées . Epidémiologie Morton & Hebel La transmission s’effectue le plus souvent par l’eau et les aliments (Choléra aussi ++ contacts).]
Physiopathologie 1 Diarrhées hydriques (non inflammatoires) type Choléra/Vibrio sp. La bactérie ou la toxine (entérotoxine) secrétée se fixe sur l’épithélium de l’intestin et provoque une inversion des flux liquidiens et électrolytiques sécrétion active d’eau et d’électrolytes selles liquides et déshydratation Le virus se multiplie dans l’épithélium de l’intestin et perturbe ses fonctions d’absorption (eau et électrolytes) syndrome cholériforme [Giardia lamblia tapisse la muqueuse du jéjunum malabsorption intestinale]
Physiopathologie 2 Diarrhées inflammatoires : processus invasif La bactérie envahit les cellules épithéliales de l’intestin et s’y multiplie ulcération de la muqueuse muqueuse intacte réaction inflammatoire Syndrome dysentérique Syndrome gastro-entéritique dissémination systémiq. possible Type Shigella sp. Type Salmonella sp. La bactérie reste dans les cellules épithéliales et les détruit sans pénétrer dans la sous-muqueuse La bactérie ne détruit pas les cellules épithéliales et pénètre dans la sous-muqueuse [ NB : Rares, certaines espèces de bactéries (type Clostridium et E.Coli), à la fois entérotoxique et inflammatoire.]
Diagnostic différentiel d’une diarrhée Syndrome cholériforme Syndrome gastro-entéritique Diarrhée chronique
Diagnostic différentiel d’une dysenterie Syndrome dysentérique fébrile Syndrome dysentérique non-fébrile
Principes du traitement Syndrome cholériforme : - réhydratation - pas de diffusion systémique donc antibiotiques non nécessaires si choléra : prévention épidémie Syndrome gastro-entéritique : - réhydratation - antibiothérapie si sujets à risques (enfants, immunodéprimés) ou formes sévères ou persistantes
Principes du traitement Syndrome dysentérique fébrile antibiothérapie adaptée aux shigelles locales (résistances nombreuses) Syndrome dysentérique non-fébrile Métronidazole