GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS Nadine OBOA - Pharmacien GH Charles FOIX-Jean ROSTAND
GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS INTRODUCTION 1ère partie LEGISLATION 1-Définition du médicament 2-Catégories de médicaments 3-Prescription des médicaments 4-Distribution du médicament 5-Administration et Surveillance thérapeutique ORIGINE DES MEDICAMENTS Médicaments d’origine végétale Médicaments d’origine animale Médicaments d’origine micro biologique Médicaments d’origine minérale Médicaments d’origine synthétique Médicaments d’origine biotechnologique
GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS LES VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS 1- La voie orale 2- La voie parentérale (ou transcutanée) Voie intradermique Voie intramusculaire Voie sous cutanée Voie intraveineuse 3- La voie cutanée 4- La voie transmuqueuse Voie sublinguale Voie perlinguale Voie rectale Voie vaginale Voies aériennes et ORL Voie oculaire Voie pulmonaire
GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (Présentations) 1- Principe actif 2- Les excipients 3- Catégories de présentations Forme liquide Forme solide Formes prêtes à l’emploi Formes à reconstituer Forme unidose Forme multidose
GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS 2ème partie LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME (Pharmacocinétique) 4 étapes : La résorption La distribution La biotransformation (ou Métabolisme) L’élimination PHARMACODYNAMIE L’activité des médicaments La toxicité des médicaments Les interactions médicamenteuses La posologie CONCLUSION
LA LEGISLATION 1- Définition du médicament La définition d’un médicament est précisée par l’article L511 du code de la santé publique : “ On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou à l’animal, en vue d’établir un diagnostic médical, ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques. . . ” Chaque médicament fait l’objet d’une dénomination ; On peut distinguer : La dénomination scientifique ou chimique répondant à la nomenclature internationale mais souvent trop compliquée pour être utilisée en pratique quotidienne. Ex : Acide acétyl salicylique La dénomination commune internationale DCI attribuant à chaque principe actif un nom simple et utilisable dans tous les pays (proposition de l’OMS) Ex : Aspirine La dénomination commerciale ou spéciale (Spécialité pharmaceutique), c’est le nom de marque déposée par le fabriquant. Ils sont généralement rédigés en lettres majuscules. Ex : CATALGINE®
LA LEGISLATION (2) 2- Catégories de médicaments Les médicaments peuvent être classés en 4 catégories : Les médicaments magistraux Il s’agit de médicaments préparés extemporanément (pas de préparation à l’avance) par le pharmacien dans son officine sur prescription médicale qui en précise la formule détaillée et destinés à un malade particulier. Ce type de médicament est en nette régression depuis l’apparition des spécialités pharmaceutiques préparées par l’industrie pharmaceutique. Les médicaments officinaux Ce sont des médicaments dont la composition est définie avec précision à la pharmacopée française ou au formulaire national. Les préparations hospitalières Elles correspondent à des médicaments préparés sur prescription médicale hospitalière, à l’avance ou extemporanément, dans le cas ou il n’existe pas de spécialité pharmaceutique disponible ou adaptée. Ces médicaments sont préparés dans la pharmacie de l’établissement de santé et sont uniquement destinés à être délivrés dans cet établissement à un ou plusieurs malades, qu’ils soient hospitalisés ou non.
LA LEGISLATION (3) Les spécialités pharmaceutiques Elles sont définies par l’article L.601 du code de la santé publique: “ La spécialité pharmaceutique est un médicament préparé à l’avance, présenté sous un conditionnement particulier et caractérisé par une dénomination spéciale ”. Les spécialités pharmaceutiques constituent l’essentiel des ventes de médicaments En Officine, qui nécessite auparavant une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée pour chaque spécialité par l’Agence du médicament. Le principe actif composant une spécialité pharmaceutique est généralement la propriété du laboratoire fabricant, couverte par un brevet assurant une protection pendant 17 ans après l’obtention de l’AMM. Au delà, la molécule peut être commercialisée par un autre laboratoire, mettant alors sur le marché une “ copie ” ou “ produit générique ”.
LA LEGISLATION (4) 3- Prescription des médicaments Prescrire un médicament est un acte médical qui consiste en la rédaction d’une ordonnance, indispensable et obligatoire à la délivrance par le pharmacien de médicaments contenant des substances vénéneuses : Liste I (ancien tableau A) = Médicaments toxiques Liste II (ancien tableau C) = Médicaments dangereux Stupéfiants (ancien tableau B) = Médicaments toxicomanogènes L’ordonnance doit être écrite lisiblement et doit être établie sur papier à deux feuillets autocopiants et à en-tête précisant le nom et l’adresse du médecin. Elle doit comporter : la date, le nom sexe et age du patient, les noms des médicaments, la posologie et le mode d’administration, la durée de traitement pour chaque médicament et la signature du médecin.
LA LEGISLATION (5) 4- Distribution des médicaments La distribution des médicaments n’est autorisée par la loi qu’aux pharmaciens : C’est le monopole pharmaceutique. Le conseil de l’Ordre veille aux bonnes conditions d’exercice du monopole pharmaceutique. Le pharmacien est l’ultime maillon de la chaîne de dispensation du médicament. Pour l’accomplir, le pharmacien doit tenir compte des renseignements utiles du prescripteur et procéder à une analyse pharmacologique de l’ordonnance, permettant de valider la conformité de l’ordonnance, la cohérence du traitement, le contrôle de la posologie, le respect de la législation des substances vénéneuses, le contrôle des précautions d’emploi ou des contre indications, la recherche d’interactions médicamenteuses. Les pharmaciens d’officines et des pharmacies hospitalières s’approvisionnent en médicaments auprès des Grossistes répartiteurs qui sont des intermédiaires entre les laboratoires fabricants et les pharmaciens. Mais ils peuvent également s’approvisionner directement auprès des fabricants selon les procédures régies par le code des marchés publics.
LA LEGISLATION (6) Les pharmacies hospitalières des hôpitaux publics peuvent assurer un service de “ vente aux particuliers ” (patients non hospitalisés ou sortants) pour les médicaments réservés à l’usage hospitalier, pour les médicaments disposant d’une ATU ou pour les préparations hospitalières. En milieu hospitalier, la distribution des médicaments repose sur deux types de systèmes : La distribution globale : le service de soins dispose d’une armoire à pharmacie représentant un stockage de sécurité (3 à 4 jours). Le pharmacien et le Médecin Chef de service déterminent après consultation du Cadre de santé, la dotation de médicaments permettant de faire face aux besoins urgents et les plus courants. Ces médicaments doivent être détenus sous la responsabilité du cadre de santé dans des locaux, armoires ou autres dispositifs de rangement fermés à clés. Le pharmacien doit vérifier régulièrement la composition de l’armoire ainsi que le respect des règles d’étiquetage et de conservation des médicaments. Ce système de distribution semble maintenant dépassé et peu à peu remplacé par la “ dispensation individuelle ”. La dispensation individuelle ou “ nominative ” consiste à la délivrance directe par la pharmacie à partir de l’ordonnance médicale, des médicaments nécessaires au traitement des patients. Elle est généralement Journalière (DJIN), mais peut être hebdomadaire pour les services de moyen ou de long séjour. Le service de soins conserve néanmoins une petite réserve de médicaments nécessaires aux besoins urgents. Ce système permet d’améliorer sensiblement la gestion des stocks de médicaments et de décharger le corps infirmier d’une tâche d’approvisionnement du service au profit des soins et de la présence auprès des patients.
LA LEGISLATION (7) 5- Administration des médicaments L’administration des médicaments est un acte infirmier. Elle s’inscrit en aval de la prescription médicale et de la dispensation pharmaceutique. L’infirmier par sa présence privilégiée auprès du patient, suit l’évolution de l’état des malades en notant toute observation permettant de juger de l’efficacité ou de la tolérance d’une thérapeutique médicamenteuse et d’instaurer en quelque sorte un système d’alerte. La relation Médecin – Pharmacien - Infirmier – Patient est fondamentale et nécessaire à l’efficacité optimale d’une thérapeutique médicamenteuse, où le patient est le principal bénéficiaire de cette complémentarité.
Médecin Pharmacien Infirmier Prescription Préparation Administration Dispensation Médicament Patient Surveillance
L’ORIGINE DES MEDICAMENTS 1- Les médicaments d’origine végétale L’utilisation des plantes en thérapeutique (Phytothérapie) est très ancienne et connaît actuellement un regain d’intérêt auprès du public soucieux de traitement “ naturels ”.On utilise soit la plante entière, soit les produits d’extraction qu’elles fournissent. Plante entière ou parties de plantes, généralement utilisées sous forme de tisanes. Menthe (feuille) : sédative Bourdaine (écorce) : laxatif Eucalyptus (feuille) : antiseptique Réglisse (racine) : diurétique Produits d’extraction de plantes : Obtenir ces produits nécessite d’utiliser des méthodes pour les extraire de la plante, les isoler puis les purifier. Alcaloïdes : Substances organiques azotées comme : - La quinine : extraite de l’écorce de quinquina - La morphine : extraite de la capsule du pavot à opium - La cocaïne : extraite des feuilles de coca Hétérosides comme la digitaline extraite de la feuille de digitale.
L’ORIGINE DES MEDICAMENTS (2) 2- Les médicaments d’origine animale L’utilisation d’organes ou de glandes fraîches en Thérapeutique (l’opothérapie) est aussi ancienne que les plantes. Sont utilisés actuellement : Des organes, glandes ou tissus humains ou animaux : en régression mis à part le sang et ses éléments. Des principes actifs obtenus après extraction : essentiellement des hormones et des enzymes. Insuline , hormone antidiabétique extraite du pancréas Héparine, médicament anticoagulant extrait du poumon Trypsine, enzyme protéolytique extraite du pancréas 3- Les médicaments d’origine microbiologique Il s’agit essentiellement de : vaccins obtenus à partir de bactéries ou de virus atténués ou tués, conférant après injection une immunité contre les infections correspondantes. Vaccin BCG (contre la tuberculose) Vaccin antigrippal Certains antibiotiques comme la pénicilline, obtenue à partir de la culture de champignon du genre Pénicillium
L’ORIGINE DES MEDICAMENTS (3) 4- Les médicaments d’origine minérale Ce sont souvent des produits minéraux naturels employés comme principes actifs ou excipients de médicaments (Eau, Talc, Argiles, Bicarbonate de sodium, Sulfate de magnésium) 5- Les médicaments d’origine synthétique C’est la principale source de production des médicaments modernes. Ce sont généralement des molécules complexes obtenues par des méthodes de synthèse de chimie organique. Dans certains cas, il est possible de transformer des molécules déjà connues d’origine naturelle ou synthétique pour aboutir à de nouvelles molécules ( Hémi synthèse). 6- Les médicaments d’origine biotechnologique Ce sont des produits élaborés pour l’essentiel par des techniques de génie génétique. Le but est d’isoler des cellules vivantes et de leur faire produire des substances d’intérêt thérapeutique, qu’elles ne synthétiseraient pas en temps normal. Interféron Insuline humaine Hormone de croissance
Les VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS 1- La voie orale La voie orale est la plus couramment utilisée et consiste en l’administration du médicament par la bouche, et après son passage dans l’estomac atteint l’intestin grêle où se situent les zones de résorption. Avantages Inconvénients Facile, économique Assez rapide mais insuffisant en cas d’urgence Aisément répétable Irritation possible du tube digestif Risque d’altération des principes actifs Impossibilité d’utilisation en cas de vomissements ou de coma Goût amer parfois désagréable (peut être masqué) Coopération du malade nécessaire (difficile en pédiatrie ou patient affaibli) Interférences possibles avec l’alimentation ou les boissons
Les VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS(2) 2- La voie parentérale (ou transcutanée) Elle consiste en l’administration du médicament par effraction à travers la peau. Ce type d’administration nécessite une injection par utilisation le plus souvent d’une aiguille et d’une seringue graduée munie d’un piston. En fonction du site d’injection, on distingue : La voie intradermique (ID) : administration immédiatement sous la surface de la peau (à la limite de l’épiderme et du derme) La voie sous cutanée (SC) : administration sous la peau La voie intramusculaire (IM) : administration dans le tissu musculaire profond (muscle fessier) La voie intraveineuse (IV) : administration dans les veines superficielles selon diverses modalités : - Intraveineuse directe (IVD), c’est une injection directe dans la veine plus ou moins rapidement (IVD lente – IVD flash dite bolus) - Perfusion intraveineuse, qui est utilisée pour l’administration de volumes importants (50 à 100 ml) et qui nécessite un dispositif adapté (tubulure à perfusion = Perfuseur)
Les VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS(3) D’autres voies parentérales correspondent à des actes médicaux : La voie intra-artérielle (IA) : administration dans une artère La voie intrarachidienne (IR) ou intrathécale : administration dans l’espace sous arachnoïdien où circule le liquide céphalo-rachidien La voie intra-cardiaque (IC) : administration dans le muscle cardiaque ou dans les cavités cardiaques La voie intra-articulaire : administration dans une articulation La voie épidurale : administration dans l’espace épidural (ou péridural) situé entre la dure mère et la paroi du canal rachidien. 3- La voie cutanée Elle consiste en l’application des médicaments sur la peau, soit pour une action locale, soit pour une action générale après pénétration à travers les différentes couches cellulaires et diffusion par la circulation sanguine.
Les VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS(4) 4- La voie transmuqueuse Elle consiste en l’administration du médicament sur ou au travers d’une muqueuse. Elle permet donc, soit une action locale, soit une action générale s’il existe pénétration du principe actif au travers de la muqueuse et diffusion vers un autre tissu ou organe. En fonction de la muqueuse utilisée, on parle d’administration par : Voie sublinguale : administration sur la muqueuse située sous la langue. Cette voie permet une action générale rapide, et évite le « premier passage hépatique ». La voie perlinguale correspond à une résorption par la muqueuse de la langue et de la face interne des joues. Voie rectale : administration dans le rectum sur la muqueuse rectale, richement vascularisée Voie vaginale : administration dans le vagin, généralement pour une action locale en raison d’une perméabilité plus faible que celle des autres muqueuses. Voies aériennes supérieures et ORL : administration sur les muqueuses des cavités nasales, de la bouche et du pharynx, du conduit auditif (voie auriculaire) et destinée à une action locale. Voie oculaire : administration au niveau de l’œil (sur la conjonctive) en vue d’une action locale. Voie pulmonaire : administration par voie respiratoire (nébulisation) d’aérosols formés de fines particules dont le diamètre permet, s’il est suffisamment faible, d’atteindre les bronchioles terminales et les alvéoles pulmonaires.
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS Un médicament se compose de principe(s) actif(s), d’excipient(s), l’ensemble étant contenu dans un récipient. Principe(s) actif(s) + Excipients Mise en forme galénique + Récipient Conditionnement Forme galénique Médicament
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (2) 1- Le principe actif : C’est la substance active douée de propriété pharmacologique et à la base de l’effet thérapeutique. Ex : le paracétamol 2- Les excipients : (ou adjuvants, véhicules) sont des composants sans action pharmacologique mais nécessaire à la fabrication, à l’administration ou à la conservation du médicament. Ex : Solvant (préparation injectable), diluant, lubrifiant, liant (comprimé) 3- Le récipient : Il est destiné à contenir le médicament et à le protéger de l’environnement extérieur. Le tout est regroupé dans un emballage accompagné d’une notice explicative. 4- Les catégories de présentation médicamenteuses On distingue plusieurs catégories de formes galéniques : - La forme liquide : indispensable pour la voie parentérale, et très utilisée pour la voie orale (notamment chez l’enfant). - La forme solide : utilisée pour l’administration par voie orale, elle permet une bonne conservation du médicament . - La forme prête à l’emploi : forme directement utilisable. - La forme à reconstituer : Avant toute administration , elle fera l’objet d’une reconstitution en mélangeant un solvant à une poudre.
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (3) La forme unidose : forme par excellence des soins à l’hôpital, elle ne nécessite pas de mesure préalable de la dose à administrer et est à utiliser en une seule fois. Ex : Sachet, comprimé, gélule, flacon monodose. Le plus souvent, elle est contenue dans un récipient « unidose », muni d’un étiquetage très complet permettant d’isoler en toute sécurité l’unité médicamenteuse. La forme multidose : Contenu dans des récipients multidoses, elle nécessite au préalable la mesure de la dose à administrer avec un instrument de mesure (cuillère à café, cuillère-mesure, seringue graduée, compte gouttes)
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (4) Formes galéniques destinées à la voie orale Solides Liquides Unidoses Cachet Capsule à enveloppe molle Comprimé Gélule (capsule à enveloppe dure Granule Pâte officinale Pastille Perle Pilule Tablette Unidoses ou multidoses Granulé Poudre Soluté buvable Suspension Multidoses Émulsion Gouttes buvables Potion sirop
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (5) Formes galéniques destinées à la voie parentérale Nature de la préparation Voie d’administration Conditionnement Préparations injectables Solution Émulsion Suspension IV, SC ID, IV IV IM, SC, ID - Ampoule à 2 pointes - Ampoule bouteille - Flacon verre Seringue ou cartouche pré remplie Préparations injectables pour perfusion Solution V>100ml Émulsion V>100ml - Flacon verre ou plastique - Poche plastique Poudres pour préparations injectables Poudre lyophilisée donnant après reconstitution une solution ou une suspension Solution : IM, SC, ID, IV Suspension : IM, SC, ID Flacon verre + ampoule de solvant Implants Implantations sous la peau
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (6) Formes galéniques destinées à la voie transmuqueuse Voie d’administration Présentation Conditionnement ou Mode d’administration particulier Sublinguale Comprimé (glossette) Granulé ( Homéopathie en particulier) Solution Rectale Capsule rectale(suppositoire à enveloppe) Lavement Mousse rectale Pommade rectale Solution à usage rectal Suppositoire Récipient souple et canule rectale Vaginale Capsule vaginale Comprimé vaginal (ovule sec) Crème et gelée vaginales Ovule
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (7) Formes galéniques destinées à la voie transmuqueuse Voie d’administration Présentation Conditionnement ou Mode d’administration particulier Aériennes supérieures et ORL Bain de bouche Collutoire Gargarisme Gouttes auriculaires Pommade nasale Bombe pressurisée Pulvérisateur ou flacon compte-gouttes Oculaire Capsule ophtalmique Collyre (gouttes ophtalmiques) Insert ophtalmique Occusert ophtalmique Pommade ophtalmique Solution pour bain oculaire (lotion oculaire) - Prêt à l’emploi ou poudre à reconstituer Bâtonnet placé dans le cul de sac conjonctival - Réservoir placé dans le cul de-sac conjonctival Pulmonaire Préparation pour aérosol - Nébuliseur pneumatique ou ultrasonique - Inhalateur de poudre - Aérosol-doseur
FORMES GALENIQUES DES MEDICAMENTS (8) Formes galéniques destinées à la voie cutanée SOLIDES LIQUIDES PANSEMENTS ou ADHESIFS Cérat Cold cream Crème dermique Glycérolé Liniment Pâte dermique Pommade Poudre à usage externe Lotion à usage externe Solution à usage externe Dispositif transdermique Emplâtre Pansement médicamenteux Timbre
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME ACTION Voie orale Voie IV Voie rectale IM SC Percutanée LIBERATION Résorption ELIMINATION MEDICAMENT DISTRIBUTION METABOLISME Métabolites RECEPTEUR Compartiment Périphérique ( Tissus, organes) Principe actif dissous Compartiment central (SANG)
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(2) Entre l’administration d’un médicament et son action sur le récepteur de l’organe cible permettant d’obtenir la réponse pharmacologique recherchée, survient un certain nombre d’évènements regroupés sous le terme de Pharmacocinétique. La pharmacocinétique d’un médicament se déroule en 4 étapes : La résorption La distribution La biotransformation ou Métabolisme L’élimination 1- LA RESORPTION C’est le passage d’un médicament dans la circulation générale à partir de son lieu d’administration. Le terme « absorption » est réservé à la résorption après administration par voie orale. Lorsque le médicament est introduit directement dans la circulation par voie veineuse, il n’y a pas de résorption. La résorption suppose que le médicament franchit les barrières membranaires régissant les échanges entre les diverses parties de l’organisme, et peut se faire selon plusieurs mécanismes et en fonction de certains paramètres physiques comme le gradient de concentration ( passage du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré), la surface d’échange (villosités intestinales), ou la taille des molécules.
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(3) Il s’agit : La filtration (très petites molécules) La diffusion passive : en cas général, elle est fonction de 2 facteurs importants: le degré d’ionisation la liposolubilité du principe actif Dans le cas des substances polaires (la majorité des médicaments), la liposolubilité est d’autant plus grande que la molécule est peu ionisée. Les médicaments administrés par voie orale seront absorbés de façon préférentielle par une partie du tube digestif en fonction du pH qui y règne. Par exemple, l’aspirine qui est un médicament acide, faiblement ionisé en milieu acide, sera résorbée au niveau gastrique et dans la partie initiale du duodénum. A l’inverse, la morphine qui est un médicament basique, faiblement ionisé en milieu intestinal sera résorbée dans l’intestin. Le transport actif (rare) Ce mécanisme permettant le passage de certains médicaments contre un gradient de concentration nécessite un transporteur d’énergie. Ce mécanisme est saturable. Par exemple, la lévodopa peut voir sa résorption diminuée car elle peut rentrer en compétition avec certains acides aminés de l’alimentation.
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(4) Notion de biodisponibilié : La biodisponibilité d’un médicament est la fraction de la dose administration qui atteint la circulation générale et la vitesse avec laquelle elle atteint. En effet, par voie orale, avant qu’il ne puisse atteindre la circulation générale à partir de la circulation porte, le médicament doit « franchir » le foie, susceptible de capter et de transformer une plus ou moins grande quantité du principe actif résorbé : C’est l ‘effet du premier passage hépatique.
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(5) 2- LA DISTRIBUTION Le médicament résorbé se trouve dans le secteur plasmatique sous deux formes : une forme libre (forme active), diffusible vers les tissus et responsable de l’action pharmacologique. une forme liée ( forme inactive) surtout aux protéines plasmatiques (Albumine), non diffusible , constituant une réserve de principe actif libérée progressivement. Dans le sang, ces deux formes sont en équilibre et la liaison est réversible. La forme libre diffuse vers les différents tissus de l’organisme et passe du compartiment central vers le compartiment tissulaire après avoir traversée les membranes tissulaires par les mêmes mécanismes décrits pour la résorption.. La diffusion dépend de l’importance de la vascularisation du tissu considéré. Les médicaments atteindront facilement les tissus richement vascularisés (cœur, foie, reins,) alors que d’autres, qui le sont beaucoup moins (os, phanères, dents), seront difficilement atteints par les médicaments.
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(6) 3- LA BIOTRANSFORMATION OU METABOLISME Les médicaments biotransformés par l’organisme sont appelés Métabolites. Ces métabolites correspondent à des transformations chimiques (oxydation, réduction, hydrolyse) des principes actifs ou à des réactions de conjugaison (glucuroconjugaison) dont le but est d’aboutir à des composés plus polaires et plus hydrosolubles qui seront plus facilement éliminés par l’organisme (Rein essentiellement). Les métabolites, en général, ne présentent plus de propriétés pharmacologiques : On parle de métabolites inactifs. Par contre, pour certains médicaments dits bioprécurseurs, le métabolisme aboutit à un métabolite actif dont l’activité est similaire (Oxazépam → métabolite actif du Diazépam), voire même supérieure (Canrénone → métabolite actif de la spironolactone) à celle du produit administré. Le métabolisme peut également entraîner la formation de métabolites toxiques (Acétylisoniazide → métabolite hépatotoxique de l’Isoniazide) Les biotransformations sont réalisées grâce à des processus enzymatiques. Le foie, en raison de vascularisation et de sa richesse en enzymes microsomiaux, joue un rôle primordial comme bien d’autres organes ou tissus (tube digestif, poumons, reins)
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(7) 4- L’ELIMINATION L’élimination ou excrétion correspond à l’ensemble des processus par lesquels le principe actif disparaît de l’organisme. Elle est assurée par diverses voies, dont la plus importante est la voie urinaire (les autres voies étant la voie biliaire et la voie pulmonaire). L’élimination rénale Elle est la résultante de phénomènes complexes au niveau du néphron, unité fonctionnelle du rein. Les principales étapes de l’élimination urinaire sont : - La filtration glomérulaire : Le glomérule se comporte comme un filtre qui laisse passer tous les composés d’un poids moléculaire inférieur 60.000 (cas de tous les médicaments) à l’exception des médicaments liés aux protéines plasmatiques -La sécrétion tubulaire active : processus situé essentiellement au niveau du tube contourné proximal. Il s’agit d’un phénomène actif consommation de l’énergie et saturable pouvant donner lieu à une compétition entre principes actifs. Elle permet le passage des médicaments sous forme ionisée (acides et bases faibles) vers le tube contourné. -La réabsorption tubulaire : Elle obéit le plus souvent aux lois de diffusion passive et laisse passer la fraction non ionique ou liposoluble des médicaments au niveau du tube distal. Le transport peut être actif au niveau du tube proximal. L’élimination biliaire L’élimination hépatique se fait par la bile. Après passage hépatique, la fraction du médicament non métabolisé peut retourner dans la circulation générale ou bien excrétée par la bile, qui arrive dans l’intestin et peut à nouveau être absorbé, repasser dans le sang et revenir au foie : C’est le cycle entéro-hépatique.
LE DEVENIR DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME(8) Notion de demi-vie Encore appelée demi durée d’élimination ou T1/2 est le temps nécessaire à l’élimination de la moitié de la concentration d’un médicament dans le sang.
LA PHARMACODYNAMIE 1- L’activité des médicaments Après leur administration, les médicaments se distribuent dans l’organisme et Interagissent avec des structures moléculaires (récepteurs) dont ils modifient le fonctionnement. En fonction de leur mécanisme d’action , on distingue deux types de médicaments : Ceux qui agissent sur des récepteurs cellulaires, capables de les reconnaître de façon plus ou moins spécifique (Médicament dont la structure est proche d’une hormone ou d’un neuro-médiateur) Ceux qui ne nécessitent pas pour agir d’être reconnus par des récepteurs. C’est leur propriété physico-chimique qui rend compte de leurs effets. Leur structure est le plus souvent différente des substances chimiques produites par l’organisme. Notion de récepteur De nombreux médicaments agissent au niveau des sites spécifiques appelés récepteurs, situés à la surfaces des cellules. En se fixant sur ces récepteurs, les médicaments exercent une action pharmacologique en stimulant (effet agoniste ou mimétique) ou en inhibant (effet antagoniste ou lytique) le récepteur. Exemple : Les bêtabloquants (antihypertenseurs) bloque les récepteur beta1 et bêta 2 du système sympathique situés au niveau cardiaque et bronchique : C’est un effet antagoniste.
LA PHARMACODYNAMIE(2) 2- La toxicité des médicaments C’est l’ensemble des manifestations toxiques indésirables consécutives à l’administration d’un médicament. Il existe deux types de toxicité : La toxicité aiguë : Elle se manifeste rapidement voire immédiatement après une prise unique ou à court terme après plusieurs prises rapprochées. Exemple : Surdosage médicamenteux (par erreur de posologie ou tentative de suicide) La toxicité chronique : elle se manifeste à retardement après administration répétée et prolongée d’un médicament. Exemple : Irritation ou ulcération digestive après administration répétée d’anti-inflammatoires. Notion de risque médicamenteux Le risque tératogène : risque de malformations chez le fœtus après administration de certains médicaments dits « tératogènes » chez la femme enceinte. La période la plus critique correspond aux trois premiers mois. Exemple : Malformations de type phocomélies (insertion des mains et des pieds directement sur le tronc) chez les nouveau-nés de mères ayant pris de la thalidomide. Le risque mutagène : Modification des caractères génétiques sous l’influence des médicaments. Le risque cancérigène : Certains médicaments peuvent favoriser l’apparition ou accélérer le développement d’un cancer.
LA PHARMACODYNAMIE(3) Effets indésirables – Effets secondaires Ce sont des effets non souhaités qui se développent plus ou moins rapidement parallèlement à l’effet pharmacologique recherché. On distingue deux types d’effets non recherchés : Les effets secondaires : le plus souvent connus, observés et prévisibles Ex : sécheresse buccale ou rétention urinaire des antispasmodiques anticholinergiques Les effets indésirables : toxiques, souvent inattendus, imprévisibles et semblent être liés à l’état du patient et à ses caractéristiques physiopathologiques. L’observation, l’analyse et la recherche des effets secondaires ou indésirables sont du domaine de la Pharmacovigilance.
LA PHARMACODYNAMIE(4) 3- Les interactions médicamenteuses Dans certains cas, lorsqu’un médicament est administré simultanément avec un autre médicament (ou avec certains aliments ou même avec un alcool), il peut se produire des effets pharmacologiques ou toxiques différents de ceux qu’il exerce seul. On parlera de : Synergie, lorsqu’une interaction entre deux médicaments présente une activité pharmacologique identique. Potentialisation : s’exerce entre deux médicaments dont l’activité pharmacologique est différente. Antagonisme : lorsqu’une interaction entre deux médicaments présente une activité pharmacologique identique ou différente. Dans ce cas, l’administration simultanée de deux médicaments entraîne l’inhibition partielle ou complète de l’action de l’un d’entre eux. Exemple : lors d’un intoxication médicamenteuse, il est possible d’utiliser pour le traitement, une substance qui va antagoniser les effets toxiques du médicament : C’est l’antidote (=Naloxone utilisée lors d’intoxications aiguës morphiniques).
LA PHARMACODYNAMIE(5) 4- La notion de posologie La posologie est l’étude des doses auxquelles doivent être administrés les médicaments. Elle est spécifique d’un médicament et est fonction de plusieurs paramètres (principe actif, pathologie, voie d’administration, age, poids du patient, . . . ) Elle est définie grâce aux études réalisées tant chez l’animal que chez l’homme et est nécessaire à la demande d’autorisation de mise sur le marché. Dans la pharmacopée française, on trouve des tableaux de posologie pour de Nombreux médicaments, chez l’adulte et chez l’enfant qui sont données par prise et par 24 heures (dose usuelle- dose maximale) et qui sont précisées selon les voies d’administration. La posologie s’exprime en unités dont celles couramment utilisées et retenues par la pharmacopée française : Le gramme (g), le milligramme (mg) = 10-3 g , le microgramme ( µg) 10-6 g , le nanogramme (ng) = 10-9 g, le millilitre (ml) = 10 –3 litre. A retenir : la cuillère à café = càc = 5 ml la cuillère à soupe = càs = 15 ml la cuillère mesure = cm