Séminaire d’évaluation à mi-parcours du Projet « Biens culturels africains » Sauvegarde et de valorisation des patrimoines documentaires audiovisuels, iconographiques, sonores et textuels de l’IFAN Ch. A. Diop L’IFAN Présenté par son Directeur: Papa NDIAYE UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR INSTITUT FONDAMENTAL D’AFRIQUE NOIRE CHEIKH ANTA DIOP IFAN Ch. A. Diop Organisation Internationale de la Francophonie
2 Historique, mission, structuration et perspectives de l’FAN Ch. A. Diop
Historique L’Afrique Occidentale Française (A.O.F.) possédait, dès le début du XXe siècle, un instrument non négligeable en matière de recherche. En 1915, le Gouverneur général Clozel eut l’idée de créer le Comité d’Études historiques et scientifiques. Le but du Comité était de coordonner les recherches historiques et d’en faire connaître les résultats par des publications. Dès 1918, les bulletins du Comité d’Études historiques et scientifiques commencèrent à donner leur point de vue sur l’A.O.F. Cette idée des autorités françaises de la création d’une institution scientifique pour remplacer le Comité d’Études historiques et scientifiques de l’A.O.F. s’est consolidée au fil du temps. C’est dans les années 1930 – 1936, à l’époque du Gouverneur général Jules Brévié, que la création d’une institution vit le jour. Jules Brévié, un homme très cultivé et très ouvert aux questions d’enseignement et de recherches, crée l’Institut Français d’Afrique Noire par l’arrêté n° 1945 du 19 août Il en confie la direction à l’Inspecteur général de l’enseignement Albert Charton.
4 Mais le véritable pionnier de cette institution, celui qui lui a donnée une âme, c’est Théodore Monod. En juillet 1938, Théodore Monod, Docteur ès Sciences, assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle prend ses fonctions de Secrétaire général de l’IFAN. Il trace les axes du programme : faire de l’IFAN un centre fédéral de recherche et de documentation avec de grands départements spécialisés ; et accroître les moyens pour réussir les missions. Le Bulletin du comité d’Études se transformait en Bulletin de l’IFAN. En janvier 1939, parurent le tome 1 du Bulletin de l’IFAN et le n° 1 des Notes africaines. La deuxième guerre mondiale n’a pas constitué une entrave au bon fonctionnement de l’Institut. Les centres de Saint-Louis (Sénégal et Mauritanie), du Soudan, de la Guinée, de Dahomey, de la Côte d’Ivoire et de la Haute Volta furent créés.
5 Après la guerre, l’accroissement de l’IFAN a continué avec la création des sections suivantes : la Géographie, la Zoologie, la Biologie marine et le Ciné-son. La période allait constituer un tournant pour l’IFAN fédéral qui compte plusieurs centres dans les territoires de l’A.O.F. : Saint- Louis (Sénégal, Mauritanie), Abidjan, Conakry, Bamako, Niamey, Porto Novo, Ouagadougou, Douala, Lomé, la Réserve naturelle du Mont Nimba, le Parc biologique de Bamako, le Laboratoire de Recherches sahariennes d’Atar, les Musées historique et de la Mer à Gorée, etc. En 1953, les Archives sont détachées de l’IFAN pour être rattachées au Gouvernement général. en août 1957, l’IFAN est rattaché à l’Université de Dakar. En 1960, avec les indépendances en Afrique, les autres centres locaux sont devenus totalement autonomes et séparés de l’IFAN fédéral.
6 Aujourd’hui, l’IFAN est l’un des onze (11) établissements de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est doté d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière. Il est régie par la Loi n° du 30 avril 1973 et par le Décret n° du 13 octobre 1984 portant organisation et fonctionnement de l’IFAN, modifié par le Décret n° du 23 novembre C’est un institut de recherche en Sciences sociales, humaines et naturelles. Son cadre géographique de recherche s’est réduit au Sénégal et aux pays limitrophes (Mauritanie, Mali, Guinée et Gambie). En 1966, l’IFAN (Institut Français d’Afrique Noire) devient Institut Fondamental d’Afrique Noire et garde le même sigle (IFAN). Son nom actuel : IFAN Cheikh Anta Diop date de On lui a ajouté le nom d’un éminent chercheur sénégalais qui a servi dans cet institut.
Missions Les missions assignées par l’arrêté n° 1945 du 19 août 1936 à l’Institut français d’Afrique noire sont encore actuelles : « l’étude scientifique de l’Afrique noire en général et de l’AOF en particulier, du pays, de ses habitants, de son histoire, de son évolution, de ses ressources, de ses productions » (art. 2). L’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop est chargé notamment d’effectuer, de susciter et de promouvoir des travaux scientifiques se rapportant à l’Afrique noire en général et à l’Afrique de l’Ouest en particulier ; d’assurer la publication et la diffusion des études et des travaux d’ordre scientifique se rapportant à sa mission ; de constituer dans ses musées, ses archives et sa bibliothèque les collections scientifiques et la documentation nécessaire à la connaissance et à l’étude des questions intéressant l’Afrique noire, etc.
structures et organisations L’organisation et le fonctionnement de l’IFAN Cheikh Anta Diop sont régis par le Décret n° du 13 octobre 1984 modifié par le Décret n° du 23 novembre Les structures actuelles prévues par ce décret sont : les structures de direction et d’administration : le Conseil d’Administration et le Directeur ; les structures scientifiques et techniques : le Comité scientifique, les Départements et le Comité de Lecture. Les Départements, Laboratoires, Services et Musées sont issus de la restructuration opérée par le Décret n° du 23 novembre les nouveaux département qui sont au nombre de six (06) regroupent quinze (15) Laboratoires, trois (03) Services et trois (03) Musées.
9 Départements (06) Sciences Humaines Langues et Civilisations Biologie Animale Botanique Géologie Information Scientifique Musées Laboratoires (15) Géographie Anthropologie physique Histoire Sociologie Préhistoire– protohistoire Littérature et Civilisations africaines Islamologie Linguistique Anthropologie culturelle Biologie marine Zoologie des vertébrés terrestres Zoologie des invertébrés terrestres Botanique Géologie Carbone 14 Services (03) Service des Publications Service de la Documentation Service Audiovisuel Musées 03) Musée d’Art Africain Musé Historique de Gorée Musé de la Mer de Gorée Départements, laboratoires, Services et Musées
10 L’IFAN Cheikh Anta Diop comprend également des services administratifs et financiers et l’Unité Micro-Informatique éditoriale (UMIE). Cette dernière structure est rattaché à la Direction. A ces structures, se sont ajoutées récemment le laboratoire Genre, le Laboratoire des Eaux usées et le Service des Archives. Structure de concertation du personnel L’Assemblée de l’IFAN Cheikh Anta Diop constitue la structure statutaire de concertation du personnel de l’Institut. Elle a pour membres tous les chercheurs, les Chefs de Services et de Laboratoires, le représentant du personnel technique, le représentant du personnel administratif et de service. L’Assemblée est présidée par le Directeur. Elle donne son avis sur le projet de budget et sur toute autre question intéressant le fonctionnement de l’Établissement. Elle élit des représentant des chercheurs au Conseil d’Administration, à l’Assemblée de l’Université et à la Commission d’Avancement. Elle peut créer en son sein des commissions chargées d’étudier notamment les questions scientifiques, de publication et de documentation, d’administration, de finances et d’animation. Elle élit les présidents de commissions dont elle organise le fonctionnement.
11 Perspectives
12 Depuis 2005, l’IFAN/Ch.A.Diop continue son orientation vers la mise en place de grands programmes sous-régionaux. Le Projet « Biens culturels africains… » apparaît comme un catalyseur salutaire. Nous avons l’ambition de mettre une stratégie pour la restauration des films cinématographiques dans le cadre d’un programme national de valorisation du patrimoine cinématographique avec le Ministère de la Culture. L’École normale supérieure de Nouakchott en Mauritanie va participer à l’enrichissement des manuscrits du laboratoire d’Islamologie pour permettre à l’IFAN/Ch.A.Diop de devenir un centre régional des manuscrits arabes. Notre objectif est le développement d’une expertise locale avérée en matière de numérisation à l’IFAN/Ch.A.Diop capable d’appuyer en retour les autres structures du Sénégal et de la Sous Région. Dans ce cadre également, de grands projets viennent et commencent aussi à voir le jour.
13 Nous allons seulement en citer quelques uns : Le laboratoire genre et recherche scientifique a mis sur pied un programme pour la prise en compte du genre pour l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement avec un appui du CRDI d’une enveloppe de francs CFA. - Le laboratoire de sociologie anime une formation doctorale axée sur les sciences sociales appliquées au développement. Ce laboratoire mène, dans le cadre d’un réseau international, des recherches sur la pauvreté chronique avec un financement qui tourne autour de F CFA pour une durée de trois ans. Dans le domaine des sciences de la nature, de grands programmes sont orientés dans le domaine de la biodiversité et du développement durable. C’est ainsi que le laboratoire de Botanique a informatisé les espèces de plantes menacées en Afrique de l’Ouest grâce à un financement du Fonds francophone des Inforoutes. Ce Laboratoire a pu obtenir un financement de € soit F CFA pour étudier la diversité des végétaux utiles en Afrique Occidentale.
14 Avec le PNUD, nous sommes en discussion pour présenter au Musée de la Mer de Gorée des expositions sur les animaux aquatiques menacés de disparition. Le laboratoire de traitement des eaux usées est en train d’étudier l’impact environnemental et sanitaire de l’utilisation de eaux usées et des pesticides dans l’agriculture urbaine. Avec le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, nous sommes en train de faire des prospections autour de trois grands programmes en Afrique de l’Ouest sur la biodiversité des poissons, de même que sur les moustiques et les rongeurs dans cette même zone.
15 Mesdames, Messieurs, Chers Collègues, voilà les ambitions que nous sommes en train de mettre en œuvre à l’IFAN/Ch.A.Diop.