S’approprier le langage à l’école maternelle

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 Philippe TASSEL 
Transcription de la présentation:

S’approprier le langage à l’école maternelle Régine Heudre Marie-Lise Hernu

Les programmes : S’approprier le langage Une expression à double sens : Le langage est la condition du développement de l’enfant et de l’acquisition des compétences Le langage doit être intégré : . À chaque domaine d’activité . À la vie de l’élève à l’école

Retenons … Le langage est la priorité de l’école maternelle qui ne se conçoit pas au détriment des autres domaines mais à partir d’eux.

Langue et langage…modes d’accès à la culture et à la communication … C’est en installant l’élève dans la culture et la communication que celui-ci va acquérir et perfectionner langue et langage. Le langage est donc à la fois une conséquence et une condition

La situation d’apprentissage Pour qu’une situation soit situation d’apprentissage, elle doit viser un objectif d’apprentissage, une compétence à faire acquérir à l’élève La compétence visée doit être située dans la zone proximale de développement (Vygotsky) =exigence un peu au-dessus de ce que l’élève sait faire

La situation d’apprentissage La progression a donc été réfléchie au préalable : on sait alors que la compétence à travailler se situe dans le possible pour l’élève La compétence visée ne peut être trop générale (acquisition dans le long terme pour ce type de compétence) ex : communiquer, échanger PC Echanger s'exprimer.pdf

La pédagogie du langage à l’école maternelle Elle présente deux facettes : 1- approche intégrée : le langage outil Il est le véhicule pour partager découvertes, idées, connaissances, points de vue, émotions… 2- approche structurée : le langage objet Des objectifs langagiers sont ciblés et travaillés pour eux-mêmes

Le langage, objet d’apprentissage et vecteur du développement L’apprentissage du langage ancré dans la communication

Né d’un besoin en situation L’enjeu de la communication est clairement identifié (≠ communication occupationnelle) Dans des situations collectives, l’oral est nécessaire pour agir et contrôler L’écrit a une fonction, mémorielle, structurante et culturelle

Le langage, objet d’apprentissages

Il s’agit de faire acquérir un savoir-faire particulier, d’exercer une compétence encore peu fonctionnelle ou de faire progresser des élèves en fonction d’un besoin constaté Il s’agit de proposer des tâches plus épurées et donc plus « rentables » que les situations naturelles

L’organisation doit permettre à l’enseignant de se consacrer à un groupe Les apprentissages doivent donner lieu à une évaluation Les différentes fonctions du langage sont sollicitées Les apprentissages sont plus denses en MS et en GS .

Les étapes d’acquisition du langage de 2 à 5-7 ans

De 2 à 3 ans : le vocabulaire se diversifie l’enfant se nomme par son prénom et le « moi » apparaît il précise ses idées par l’utilisation de verbes, d’adjectifs et de prépositions il adopte des stratégies de construction de phrases avec des essais de systématisation (prendu, mouru, comme couru)

Vers 3 ans : - Fait des phrases (sujet+verbe+complément) Emploie le « je »  indicateur de la séparation mère/enfant Emploie le « non »  symbole d’indépendance Utilise environ 9OO mots, en comprend environ 2OOO de la vie quotidienne Emploie des adjectifs exprimant des émotions (content, méchant, triste...) Se confronte aux autres par le monde de l’école  confrontation de ses propres représentations avec celles d’enfants détenteurs de représentations différentes

Entre 4 et 5 ans : Construction de phrases (6 à 8 mots avec maîtrise de l’intonation) Meilleure compréhension de ce qui lui est dit Efforts importants pour constituer des phrases destinées à exprimer une idée : passage de l’implicite à l’explicite nécessitant une décentration Donne et justifie son avis Mémorise des textes courts Jeux symboliques avec énoncés et courts dialogues

Entre 5 et 7 ans : Les structures de phrases s’affinent et le vocabulaire À 6 ans : 2500 à 3OOO mots Entre 5 et 7 ans : compréhension de phrases au mode passif, emploi fréquent du futur, de l’imparfait et du passé simple Entre 6 et 9 ans : utilisation et interprétation correcte des pronoms relatifs, perception difficile de la valeur réelle des conjonctions de subordination (emploi de « parce que » et de « donc » à la place de « et »)

Ce qui doit nous inquiéter… A partir de 3 ans : - Instabilité motrice et manque d’intérêt pour ce qui est dit Difficultés de compréhension Demandes de répétition, fixation exagérée des lèvres Réponses inappropriées aux questions Refus de communiquer ou échec de communication Choix privilégié des mimiques ou des gestes pour s’exprimer Absence de langage ou langage très restreint Intelligibilité très réduite Tendances au bégaiement Persistance à la succion infantile

La recherche d’une progressivité dans les résultats attendus dans les modes de gestion de l’activité : PC LA GESTION DE CLASSE.pdf - regroupement - structure du groupe - autonomie - interlocuteurs

Principes de progression Prendre en compte : Le développement global de l’enfant et l’évolution de ses besoins : de l’action à la pensée Le développement du langage : le favoriser sans le forcer Les usages du langage plus ou moins complexes La langue : le lexique (du connu concret à l’abstrait), les réalités sonores (de la syllabe au phonème), la syntaxe (phrase mot/ phrase simple/phrase complexe)

Progressions, programmations, projets La mise en œuvre des activités de langage suppose que les enseignants définissent des progressions d’objectifs, et des programmations d’activités PROGRESSION anim CRDP.doc Ce qui nourrit les activités, ce sont les projets qui donnent des buts, du sens à ce qui est fait en classe La définition des objectifs de chaque section servira également de base de dialogue avec les parents

Le rôle de l’enseignant Il est double : pilote pédagogique : il conçoit progression et programmation des activités, assure la mise en œuvre (matériel, consigne…), observe les comportements, identifie les obstacles, remédie. Tuteur de langage bienveillant et attentif il parle « avec » et pas seulement « à » l’enfant, met en confiance, encourage, valorise les réussites, accepte les erreurs.

Extraits vidéo Apprendre à parler-SCEREN-  « Le petit bonhomme de pain d'épice » « Le parcours EPS »

Les coins d’imitation

Pour construire son identité Pourquoi ? Pour créer un espace transitionnel Pour rompre avec l’état fusionnel …mais sans rupture (continuité d’être) Parce qu’ils sont indispensables à l’adaptation de l’enfant à la réalité (repères spatio-temporels) Pour construire son identité

Comment ? Ils sont un moyen pédagogique pour : - évaluer - permettre de donner de la souplesse dans la conduite de classe - mettre en œuvre un projet - être des supports d’activités dirigées qui précèdent ou suivent des activités (réinvestissement ou évaluation) - Être des ateliers de langage

Les conditions d’un fonctionnement pédagogique efficace Être conçus, préparés et évalués de façon rigoureuse Être à double face : régressifs de par l’installation familière, les objets connus, inventifs pour conduire à de nouveaux apprentissages Être découpés, clos, identifiables, suffisamment fermés pour permettre un isolement, suffisamment grands pour jouer à 2 ou 3, et où ne se mêlent pas plusieurs coins et classes d’objets

Quels objectifs peuvent être visés ? Comportements de jeux symboliques et jeux d’imitation (bases du développement intellectuel et affectif) « Classes » d’objets ordonnés : comportements symboliques, logico-mathématiques (classer, ordonner), représentations spatiales et temporelles Lieux de manipulation qui favorisent la mise en œuvre de gestes moteurs et de coordination motrice Ils favorisent les comportements sociaux et langagiers

Objectifs (suite) Ils construisent des compétences à l’autorégulation : s’organiser, mener à terme un projet, l’évaluer Ils développent un esprit scientifique Ils développent l’imaginaire Ils favorisent l’apprentissage des mœurs et cultures

Quelles conditions d’usage ? Il faut apprendre les élèves à y jouer, à s’en servir Il faut y alterner l’absence ou la présence du maître En faire une évaluation régulière Les faire évoluer sur l’année : l’implantation dans la classe, l’aménagement intérieur, l’enrichissement des objets mis à disposition, la substitution d’un coin par un autre selon les projets de classe…

Coins d'imitation Quelles conditions d’usage ? PC Coins imitation selon sections.pdf PC Coins imitation évolutions.pdf

conditions d’usage (suite) Ils doivent être conçus en fonction de l’âge des enfants, du nombre, du bruit (consignes), du matériel existant, de l’espace L’usage doit être prévu dans les activités programmées La mise en service doit être progressive

L’utilisation des histoires, des contes pour la construction cognitive et sociale de l’élève

Les différentes étapes Étape 1 : préparer la situation de classe (repères temporels, spatiaux) Etape 2 : Prise de repères libre sur le support Etape 3 : Interprétation par l’enfant de l’activité langagière du maître (on lit, on ne raconte pas) Etape 4 : l’enfant segmente et traite la chaîne sonore émise par le maître Etape 5 : travail sur l’enchaînement du propos

Etape 6 : l’enfant construit son univers de référence pour nourrir ses représentations Etapes 4 5 6 simultanées Etape 7 : mise en rapport intime entre ce que l’enfant entend et ce qu’il aime, lui procure des émotions Etape 8 : compréhension de l’écrit, correspondance écrit oral Etape 9 : compréhension fine à long terme par des relectures modifiées Etape 10 : construction des images mentales

Utilisation des albums pour un objectif de stimulation du langage

Utilisation des albums : pourquoi ? Pour nourrir l’imaginaire Pour la construction d’images mentales Pour favoriser l’accès au jeu symbolique,nécessaire à la construction du langage oral

Choisir des albums adaptés : - éviter les albums trop riches en fiction, qui suscitent des émotions si fortes qu’elles rendent silencieux - éviter des albums qui ne se réfèrent pas au contexte habituel - éviter des albums dont le vocabulaire est inaccessible

Critères de choix pour obtenir une stimulation langagière : - Rester dans le champ du connu - Eviter trop de texte pour  favoriser les interprétations (transfert)  ne pas noyer l’enfant dans le texte  favoriser l’écoute car un temps court est consacré au texte - Veiller à présenter des illustrations adaptées

Pour quel type de langage ? Le langage en communication : on explique pourquoi on aime ou on n’aime pas, on exprime les émotions ressenties, on discute les points de vue Le langage en situation : On utilise le support de l’album pour décrire, interpréter, expliquer (on utilise également des photocopies de pages, des images séquentielles)

(suite) Le langage d’évocation (fin de MS GS) Il n’y a plus de support, les élèves puisent dans leurs souvenirs pour restituer l’histoire, pour jouer des saynètes, des petits jeux dramatiques, pour resituer des étapes les unes par rapport aux autres…

L’acquisition du lexique . Pour le petit enfant, acquérir des mots, c’est mettre en correspondance des unités de langage avec des objets ou des personnes (noms), des actions (verbes et noms), des propriétés ou qualités des objets ou des actions (adjectifs, adverbes)

Ce qu’il faut donc faire… Revenir sur des découvertes lexicales faites en situation pour les convertir en acquisitions plus sûres par des manipulations Réutiliser ces acquisitions dans le travail sur les syllabes et phonèmes Créer des imagiers, des carnets de mots par classement thématique Constituer des dictionnaires de classe, des boîtes à trésors, des musées de classe, des murs d’images transformables

Les liaisons entre classes Penser à transmettre dans la classe supérieure les outils lexicaux constitués pour pouvoir réutiliser, réinvestir Enrichir des outils en cours Mettre à disposition des élèves les outils lexicaux créés pour qu’ils se les approprient

Les activités rituelles PC LES ACTIVITES RITUELLES.pdf

Interaction oral/écrit

Interaction oral/écrit Il s’agira ici de créer des conditions de recours aux écrits dans leur diversité, que ce soit en réception (lecture), ou en production (écriture), et d’expliciter la nature et l’usage de ces écrits en mettant des mots sur les pratiques

Comment faire écrire ? Écrire en situation : La dictée à l’adulte permet de comprendre que le langage que l’on produit peut s’écrire, s’il obéit à certaines contraintes. Elle rend visible le passage du langage oral vers les signes de l’écrit

Les conditions favorables Veiller à l’authenticité des situations et des projets d’écriture Organisation la plus adaptée : en atelier (dictée collective à l’adulte : un leurre) Des groupes homogènes constitués d’élèves aux compétences langagières assez proches

Contribuer à l’écriture de textes, les étapes Mise en mot et écriture du texte dicté: -affichage de tous les éléments préparatoires -énonciation de l’écrit en sollicitant des reformulations -élaboration/négociation du texte à écrire -relecture

Le langage au travers d’autres domaines: Exemple avec les Arts Visuels

L’aide personnalisée

Les postures facilitatrices se taire offrir une écoute attentive qui postule le sens de ce que dit l’élève(élève= partenaire de communication) accuser réception de ce que dit l’élève oser dériver avec l’élève installer l’élève en tant que parleur dans un tour de parole échanger dans un langage partagé autour de … (l’album) redire les paroles de l’élève 

Quelques fiches de l’ouvrage: PC FICHES OUVRAGE.pdf

Je vous remercie de votre attention!