HYPERFERRITINEMIES ET HEMOCHROMATOSE : démarche diagnostique

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Ostéoporose secondaire chez les personnes en situation de handicap
Advertisements

1. Résumé 2 Présentation du créateur 3 Présentation du projet 4.
Fatigue chronique, douleurs articulaires
Le vaccin antigrippal disponible en France :
Apport du chirurgien dentiste
Que faire devant un Foie Gras...
DIAGNOSTIC DES HYPERFERRITINEMIES
La consultation de génétique Brigitte Gilbert-Dussardier
Classe : …………… Nom : …………………………………… Date : ………………..
Est Ouest Sud 11 1 Nord 1 Laval Du Breuil, Adstock, Québec I-17-17ACBLScore S0417 Allez à 1 Est Allez à 4 Sud Allez à 3 Est Allez à 2 Ouest RndNE
Est Ouest Sud 11 1 Nord 1 RondeNE SO
Est Ouest Sud 11 1 Nord 1 Individuel 15 ou 16 joueurs 15 rondes - 30 étuis Laval Du Breuil Adstock, Québec I-16-15ACBLScore S0415 RndNE
Sud Ouest Est Nord Individuel 36 joueurs
Cours du 6 novembre 2012 (4 séries de diapos)
Migraine Hémiplégique Familiale Un exemple de maladie génétique très rare existant sous une forme sporadique, non génétique et sous une forme très rare,
Génétique Médicale L3 Hérédité mendélienne
Cours du 5 novembre 2012 (3 séries de diapos) Pr E. Tournier-Lasserve
Quelle différence doit-on faire entre dépistage et diagnostic ?
Les formes héréditaires des cancers du côlon et
Faut-il dépister les parents proches ?
Comment le fer perturbe l'hémogramme
Explorations fonctionnelles du foie
Une femme de 27 ans, interne à l’hôpital,vaccinée contre l’hépatite B au collège, est victime d’un AES. Les sérologies pratiquées en urgence montrent.
Epidémiologie des cancers digestifs en France
Société Médicale de Pau et du Béarn Jeudi 21 octobre 2010
Soirée Biologique Société Médicale de Pau et du Béarn
Dépistage de l’hépatite C
Perturbation aigue du taux des transaminases
Siderose. Hémochromatose
Évolution honoraires, revenus des spécialités cliniques.
Chiffres de références Rudwaleit (2004, Ann Rheum dis) : Pool d’ études Lombalgies inflammatoires vs sujets sains Lombalgies inflammatoires vs lombalgies.
1 SERVICE PUBLIC DE LEMPLOI REGION ILE DE France Tableau de bord Juillet- Août 2007.
Typologie des recours urgents ou non programmés en Médecine Générale
Traitement du carcinome hépatocellulaire : peut on greffer au delà des critères de Milan? NON.
LUNDI – MARDI – MERCREDI – JEUDI – VENDREDI – SAMEDI – DIMANCHE
Session 7 1 IST/VIH/SIDA.
Conduite à tenir devant une hyperferritinémie
La Saint-Valentin Par Matt Maxwell.
Notre calendrier français MARS 2014
C'est pour bientôt.....
Veuillez trouver ci-joint
HEMOCHROMATOSE HEREDITAIRE Trop de malades s’ignorent
LUNDI – MARDI – MERCREDI – JEUDI – VENDREDI – SAMEDI – DIMANCHE
ECOLE DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES MARKETING FONDAMENTAL
Traitement de différentes préoccupations Le 28 octobre et 4 novembre 2010.
ECOLE DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES MARKETING FONDAMENTAL
* Source : Étude sur la consommation de la Commission européenne, indicateur de GfK Anticipations.
CALENDRIER-PLAYBOY 2020.
Maladie de Wilson Alexandre Louvet 07/01/2013.
COREVIH Bretagne – 18 décembre Evolution des recommandations entre 2010 et 2013 Pr Pierre TATTEVIN, PU-PH Maladies Infectieuses et Réanimation Médicale.
Conduite à tenir devant une hyperferritinémie
Définir une anémie chez un adulte
Hyperoxalurie primitive
L’Hémochromatose Jeudi 20 octobre 2005.
Cirrhose du foie.
Augmentation des transaminases et aptitude
Néphropathies héréditaires
ANÉMIES MICROCYTAIRES
Marqueurs de la carence martiale
HEMOCHROMATOSE.
Thrombophilies Dr Yves Gillerot, SSMG 2008.
HEMOGLOBINOPATHIES - THALASSEMIE DREPANOCYTOSE.
REVISION.
Evaluer la charge hépatique en fer
Dr Mostefa Kara Dr Guillan RMDE Evreux 19/11/2016
Transcription de la présentation:

HYPERFERRITINEMIES ET HEMOCHROMATOSE : démarche diagnostique Société Médicale de Pau et du Béarn Jeudi 21 octobre 2010 Soirée Biologique Présentée par Sylvain DALBOS, médecin biologiste Laboratoires de Biologie Médicale Labopyrenees : Palais des Pyrénées – Clinique Marzet – Lescar Eugénie

HYPERFERRITINEMIES ET HEMOCHROMATOSE : démarche diagnostique SOMMAIRE 1 – Définition de l'hyperferritinémie 2 – Bilan biologique initial d'orientation étiologique 3 - Etiologies 4 - Conclusion Laboratoires de Biologie Médicale Labopyrenees : Palais des Pyrénées – Clinique Marzet – Lescar Eugénie

1- Définition de l'hyperferritinémie - ferritine sérique H >300 µg/l, F >200 µg/l Remarque : ferritine érythrocytaire : rechercher carence martiale quand sd inflammatoire car non influencée par l’inflammation. protéine de la phase aigue de l’inflammation (production augmentée en cas d’activation macrophagique) molécule intra-cellulaire de stockage du fer éliminer artéfact : hémolyse, sérum tardif Simplicité

2 – Bilan biologique initial d'orientation étiologique 1- transaminases 2- CRP 3- coefficient de saturation de la transferrine (= sidérophiline) 4-Remarque : le fer sérique est utile pour dépistage d’un déficit en fer mais pas d’indication pour apprécier le stock réel en fer de l’organisme et le suivi de l’efficacité d’un traitement martial. Simplicité

3 – Etiologies des hyperferritinémies 3 grands groupes : 1- CRP élevée : syndrome inflammatoire ferritine < 1000 µg/l, fer sérique bas, VS élevée, ELP 2- transaminases élevées : lyses cellulaires ALAT = cytolyse hépatique = hépatite aigue ou chronique ASAT = cytolyse musculaire = rhabdomyolyse, IDM. Simplicité

3 – Etiologies des hyperferritinémies 3- transaminases et CRP normales ou subnormales : => CsTf >45% = surcharge en fer = hémochromatose hémochromatose primitive ou héréditaire = la plus fréquente est le type HH1 = mutation du gène HFE = mutations C282 Y +++, H63D, S65C. seule l’homozygotie C282Y est symptomatique (hémochromatose “maladie” avec surcharge en fer) Remarque : la ferritine peut être normale au début de la maladie. “hémochromatoses “ secondaires” : transfusions cirrhose hépatique, alcoolisme chronique (CsTf<45% au début) dysérythropoïèse : anémie mégaloblastique type Biermer, SMD (dont ARSIA), thalassémie. hémolyse saturnisme Simplicité

3 – Etiologies des hyperferritinémies CsTf normal ou peu élevé syndrome d’hépatosidérose dysmétabolique = rechercher surpoids, HTA, DID, dyslipidémie, hyperuricémie causes rares : maladie de Gaucher acéruloplasminémie héréditaire hyperthyroïdie tumeurs malignes LMNH, LMMC SAM Simplicité

4 - Conclusion ne pas évoquer trop rapidement une hémochromatose devant une hyperferritinémie (proposer la prescription de la recherche de mutation à la fin du bilan étiologique, car significatif pour les patients...) après avoir recontrôlé pour éliminer un artéfact, => examen clinique et bilan biologique initial : transaminases, CRP, coefficient de saturation de la transferrine. Simplicité

HEMOCHROMATOSE HEREDITAIRE OU PRIMITIVE SOMMAIRE 1 - Définition 2 - Etiologie 3 - Epidémiologie 4 - Démarche diagnostique 5 - Diagnostic différentiel 6 - Dépistage et conseil génétique 7 - Classification clinico-biologique et traitement (recommandations HAS 2005)‏ 8 – Suivi du patient 9 - Conclusion

1- DEFINITION maladie liée à une surcharge en fer On distingue : hémochromatose primitive = héréditaire = anomalie génétique autosomique récessive du métabolisme du fer = accumulation hépatocytaire et tissus parenchymateux. hémochromatoses secondaires : - apport excessif en fer : transfusions - anomalies du métabolisme : affection métabolique : hépatosidérose dysmétabolique affection hématologique affections hépatiques Simplicité

2 – ETIOLOGIE DES HEMOCHROMATOSES HEREDITAIRES dominées par la mutation du gène HFE = hémochromatose type I (HH1) = 90% des cas en Europe du Nord Ouest. gène responsable de l’hémochromatose localisé dès 1975 sur le bras court du chromosome 6. identification du gène HFE 1 en 1996 3 types de mutations du gène HFE1 décrites à ce jour : C282 Y H63D S65C mosaïques possibles mais pas d’expression clinique (C282Y/H63D, H63D/S65C,...)‏ Simplicité

2 – ETIOLOGIE DES HEMOCHROMATOSES HEREDITAIRES depuis 1996, découverte d’autres gènes intervenant dans le métabolisme du fer => plusieurs hémochromatoses héréditaires (HH) responsables d’un même phénotype clinico-biologique : HH2 : juvéniles (2A et 2B)‏ HH3 : classique (adulte)‏ HH4 = syndrome ferroportine Simplicité

2 – ETIOLOGIE DES HEMOCHROMATOSES HEREDITAIRES Simplicité

3- EPIDEMIOLOGIE prévalence des homozygotes C282Y = 0,2 à 0,8 % de la population générale (HAS 2005)‏ 1% des sujets homozygotes C282Y évoluent jusqu’au stade 4 (CS-Tf ↑ ferritinémie ↑ clinique engageant le pronostic vital) (HAS 2005)‏ prévalence des hétérozygotes C282 Y = jusqu’à 20% en Europe du Nord (16% en Bretagne)‏ Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : quand y penser, comment la diagnostiquer 3 modes de découverte : tableau clinique évocateur = rare, pas avant 30 ans chez l’homme (forme HH1)‏ ferritinémie augmentée > 200 µg/l chez la femme et >300 µg/l chez l’homme ou CS-Tf >45% dépistage génétique (information d’un probant homozygote C282Y) Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : quand y penser, comment la diagnostiquer Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : a) tableaux cliniques dermatologique : mélanodermie (coloration brun grisâtre de la peau)‏ hépato-gastroentérologique : cirrhose, hépatocarcinome (1/3 des cas), insuffisance pancréatique? endocrinologique : DID, hypogonadisme, retard de croissance (insuffisance hypophysaire)‏ rhumatologique : arthropathies chondrales et sous chondrales (2e et 3e articulations MTCP), ostéoporose cardiologique : insuffisance cardiaque (cardiomyopathies hypertrophiques)‏ Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : b) diagnostic biologique CS-Tf = coefficient de saturation de la transferrine sidérophylline = transferrine = rôle dans le métabolisme du fer (transport)‏ ferritinémie (sérique) = rôle dans le métabolisme du fer causes des hyperferritinémies sans surcharge en fer : inflammatoires (mauvaise utilisation du fer)‏ cytolytiques (cancers, hépatopathies, hémolyses, rhabdomyolyses)‏ alcoolisme chronique, cirrhose hyperthyroïdie Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : c) examens paracliniques évaluer la surcharge hépatique en fer préciser sa nature : hépatocytaire, macrophagique IRM = technique de référence en 2008 Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : c) examens paracliniques IRM hépatique Simplicité

4 – DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : c) examens paracliniques Simplicité

Simplicité

5 – DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : autres causes d’hyperferritinémie =>autres hyperferritinémie avec surcharge en fer transfusions répétées hémolyse hépatopathies acéruléoplasmine atransferrinémie hépatosidérose dysmétabolique (CS-Tf N ou légèrement augmenté, surcharge hépatique modérée, index <2)‏ Attention, le laboratoire doit éliminer des artefacts techniques : hémolyse? délai?sérothèque? Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ à l’initiative du malade homozygote C282Y après information par les médecins (par qui?)‏ accompagner sytématiquement le test génétique (recherche mutation C282Y) du CS-Tf et de la ferritinémie => DEPISTAGE GENETIQUE ET BIOLOGIQUE (intérêt pour la stadification)‏ Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ à qui proposer le dépistage? : apparentés 1er degré 1- tous les membres de la fratrie du probant (= premier sujet diagnostiqué pour la maladie dans une famille)‏ 2- enfants majeurs et parents du probant(?)‏ 3- père du probant : test génétique ssi anomalie CS-Tf et/ou ferritinémie 4- mère du probant : pas de test génétique si ménopause ou pas de désir de grossesse (effectuer seulement CS-Tf et ferritinémie)‏ Simplicité

6 – DEPISTAGE ET CONSEIL GENETIQUE (recommandations HAS 2005)‏ pour les apparentés au 2nd degré (oncles, tantes, cousins) : selon arbre généalogique pour les enfants mineurs du probant : jugé non nécessaire par la réglementation (attendre majorité)‏ chez le sujet hétérozygote C282Y, aucun suivi n’est nécessaire SAUF si CS-Tf et/ou ferritinémie augmentés conduite à tenir pour les autres mutations? Simplicité

7 – CLASSIFICATION CLINICO-BIOLOGIQUE ET TRAITEMENT (recommandations HAS 2005) Simplicité

7 –CLASSIFICATION CLINICO-BIOLOGIQUE ET TRAITEMENT (recommandations HAS 2005) objectif = prévenir les complications+++ saignées = référence chélateurs du fer ( DESFERAL°) ssi saignées contre-indiquées prise en charge à domicile Simplicité

8 – SUIVI DU PATIENT (recommandations HAS 2005)‏ objectif = détecter les complications examens clinique et paracliniques bilan biologique : glycémie transaminases CS-Tf ferritinémie testostéronémie Simplicité

9 – CONCLUSION ne jamais négliger une ferritinémie augmentée recontrôler sur un nouveau prélèvement (éviter les artéfacts)‏ éliminer une hyperferritinémie sans surcharge en fer = CS-Tf +++, hémogramme, réticulocytes, VS/CRP, bilan hépatique, ELP, TSH. rechercher les symptomes de l’hémochromatose évoluée Simplicité