Analyse des systèmes économiques

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Analyse des systèmes économiques Université Montesquieu-Bordeaux IV Master Economie Appliquée Année 2010-2011 Analyse des systèmes économiques Matthieu Montalban

Bibliographie : Masahiko Aoki (2006), fondement d’une analyse institutionnelle comparée, Albin Michel, coll. Economie, Paris. Robert Boyer (1987), La théorie de la régulation : une analyse critique, La Découverte, Paris. Robert Boyer (2004) Théorie de la régulation. Les fondamentaux, La Découverte, coll. Repères, Paris. Robert Boyer, (2004) Une théorie du capitalisme est-elle possible?, Odile Jacob, Paris. Robert Boyer, (2011) Les financiers détruiront-ils le capitalisme?, Economica, Paris Bruno Amable, (2005) les cinq capitalismes, Seuil, Paris. Jacques Sapir, (2000) les trous noirs des sciences économiques. Essai sur l’impossibilité de penser le temps et l’argent, Albin Michel, Paris Robert Boyer et Michel Freyssenet (2000) les modèles productifs, La Découverte, coll. Repères, Paris Bernard Chavance (sous la dir.) (1999), Capitalisme et socialisme en perspective : évolution et transformation des systèmes économiques, La Découverte, Paris Gérard Duménil et Dominique Lévy (2003), économie marxiste du capitalisme, La Découverte, coll. Repères Paris.

Plan du cours Introduction Partie 1 - Les débats sur la nature et la variété du capitalisme Chapitre 1 – Les débats entre capitalisme et socialisme Chapitre 2 – Changements institutionnels, crises et analyse des transformations du système capitaliste : la théorie de la régulation Chapitre 3 – La variété synchronique des capitalismes Partie 2 – La diversité des modèles d’entreprise et des systèmes industriels Chapitre 4 – La diversité des modèles d’entreprise : approches isomorphiques et approches des modèles productifs Chapitre 5 (??) – Systèmes industrielles et construction sociale des marchés

De la systémique à l’analyse des systèmes économiques Introduction De la systémique à l’analyse des systèmes économiques

I – La méthode systémique Quelques définitions SYSTEME Du point de vue de l'histoire des sciences : une construction théorique que forme l’esprit sur un objet (ex: une idée expliquant un phénomène physique et représentée par un modèle mathématique). Ensemble de propositions, d’axiomes, de principes et de conclusions qui forment un corps de doctrine ou un tout scientifique (ex en philosophie : le système d’Aristote, ex en physique : le système newtonien). Ensemble de méthodes, de procédés organisés ou institutionnalisés pour assurer une fonction (ex: système d’éducation, système de production, système de défense) . Ensemble d’éléments qui se coordonnent pour concourir à un résultat (ex: système nerveux) Ensemble de divers éléments analogues. Appareillage, dispositif, machine assurant une fonction déterminée (ex: système d’éclairage, système automobile).

ANALYSE SYSTEMIQUE L'analyse systémique est un champ interdisciplinaire relatif à l'étude d'objets complexes réfractaires aux approches de compréhension classiques. En particulier, dans certains cas, le schéma de causalité linéaire classique n'est pas opérant pour rendre compte du fonctionnement d'un ensemble, qu'il s'agisse d'un être vivant, d'un système électronique de régulation de température, ou autre. Face à ce type de problème, il est nécessaire d'adopter : une démarche globale, en s'attachant davantage aux échanges entre les parties du système qu'à l'analyse de chacune d'elles en raisonnant par rapport à l'objectif/finalité/fonction du système (téléologie) en établissant les états stables possibles du système

Comme tous les systèmes, la systémique se compose : D'une forme, qui la constitue et la délimite. C'est le domaine du Structuralisme mis en lumière par De Saussure, linguiste D'une logique de fonctionnement. C'est notamment la General System Theory introduite par Von Bertalanffy, biologiste Et d'échanges. C'est le domaine de la cybernétique, inventée par Norbert Wiener, mathématicien. Mais surtout, car cela en est la base, la systémique ne peut pas être réduite à la somme de ce qui la compose.

Système et structure Définition : Caractéristiques : Une structure est l’agencement des relations d’un ensemble d’éléments et qui ont la propriété de se reproduire Organisation des éléments d’un système, qui lui donne sa forme Caractéristiques : Totalité Transformation Autoréglage Le systémisme s’inspire du structuralisme

Principaux auteurs structuralistes : Ferdinand de Saussure (linguistique) Claude Lévi-Strauss (anthropologie) Jean Piaget (psychologie ; structuralisme génétique) Jacques Lacan (psychanalyse) Louis Althusser (marxisme) Michel Foucault (philosophie) Pierre Bourdieu (sociologie ; structuralisme génétique) Idée : penser les relations comme un tout qui se reproduit indépendamment des comportements individuels : les comportements individuels sont façonnés par la structure, càd les relations en tant qu’elles forment un tout bouclé sur lui-même (= système fermé) La structure se reproduit dans le temps (invariance) en se transformant (système de transformation : Piaget) « La mort du sujet » : la structure « agit » par les agents qui la reproduisent inconsciemment La structure, comme le système, est un outil mental qui permet l’intelligibilité du monde ; mais elle est en même temps une réalité abstraite (abstraction réelle). L’usage de schéma et idéaux-types est privilégiée (ex : structures de parenté chez Lévi-Strauss, « mathèmes » chez Lacan)

Systémisme se rapproche d’un structuralisme génétique : Les analyses de la genèse et des fonctions sont séparées La structure se reproduit par transformation La structure façonne l’individu, mais par rétroaction, la transformation de l’individu modifie la structure

2) La systémique comme démarche scientifique Le Discours de la Méthode (1637) et la logique cartésienne : Quatre préceptes : «Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle, c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de la mettre en doute. «Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre. «Le troisième, de conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusque à la connaissance des plus composés, et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. «Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales que je fusse assuré de ne rien omettre »

Les « piliers » de la science classique (E. Morin) : L’ordre universel L’ordre s’oppose au désordre : conception mécaniste et déterministe du monde Implication : le point d’arrivée d’un processus est connu La séparabilité Décomposer un problème en éléments simples (Descartes) Implications : Spécialisation disciplinaire Objets indépendants Induction/déduction Observer, généraliser, modéliser (« hypothético-déductif ») Implications : Disjonction observateur/observation, conceptualisation indépendante du modélisateur et de l’objet

Approche systémique, complexité et remise en cause de la science classique (1) 1 - L’ordre universel Ordre et désordre ne s’opposent pas : l’ordre peut naître du désordre, principe dialogique = nécessité de penser à la fois ordre et désordre. L’ordre par le bruit : l’auto-organisation (Atlan, Prigogine-Nobel chimie 1977) = ébullition Théorie de l’information (Shannon, années 40) : redondance, bruit et information (incertitude, aléatoire) Dialectique (Hegel et Marx) 2 – Induction, déduction et constructivisme Kant et Popper Représentation et observation (structuralisme, de Saussure, Piaget, Gestalt) Les limites de l’observation (Histoire des sciences et problème de l’induction : Copernic, Newton…) En fait, il faut adopter une démarche constructiviste : les objets sont construits théoriquement (modèle), on met en place l’observation pour construire des hypothèses, puis on teste et on modifie les hypothèses en fonction (évolutif)

Approche systémique, complexité et remise en cause de la science classique (2) 3 - La séparabilité La cybernétique (années 40, Wiener) : structure d’un système (machine), relations à l’environnement, comportement Effets de rétroaction : cause, action (rétraction), comportement Les composants sont en interaction = naissance de l’informatique Exemples : - Température ambiante, thermostat, radiateur = régulation - L’individu être social (des relations sociales à l’inconscient) La complexité Le notion de complexité implique celle d’imprévisible = absence de déterminisme Le tout est autre chose que l’addition de ses composants

J.L. Le Moigne, La modélisation des systèmes complexes, Dunod, 1990

En résumé : Approche rationaliste Approche systémique classique Préceptes : - d’évidence - de pertinence (par rapport au chercheur) - Réductionniste (priorité à - de globalisme (environnement) l’analyse - Causaliste - téléologique (comportement du système) - d’exhaustivité - d’agrégativité

Quatre concepts fondamentaux de l’analyse systémique (Daniel Durand) L’interaction : rétroaction (cybernétique) mais différentes formes (langage, visuel…) La globalité : le tout et ses composantes Propriétés d’émergence Hiérarchie des systèmes L’organisation : état et processus Etat du système (agencement de ses composantes) Processus (d’agencement)  auto-organisation La complexité : liée à sa composition (éléments et liaisons) incertitude

3) Approche systémique et méthodes de l’analyse économique Le holisme/structuralisme vs individualisme : no-bridge, fondements micro de la macro, système et sous-systèmes (voir F. Poulon sur approche ensembliste et systémique de l’économie) Modélisation et réfutation : Popper et Friedman  séparabilité…utilité limitée de l’économétrie pour les approches systémiques Rationalité : substantive ou procédurale ? Capacité de traitement Capacité de calcul Interprétation Information et connaissance La diversité des approches

II – Eléments d’analyse des systèmes Le concept de système selon Walliser repose sur trois idées 1. celle d’un ensemble en rapport réciproque avec un environnement, ces échanges lui assurant une certaine autonomie => Pb des frontières 2. celle d’un ensemble formé de sous-systèmes en interaction, cette interdépendance lui assurant une certaine cohérence (hiérarchie) 3. celle d’un ensemble subissant des modifications plus ou moins profondes dans le temps tout en conservant une certaine permanence (=> auto-reproduction)

Les deux registres de modélisation ANALYTIQUE Objet Elément Ensemble Disjonction (découpe) Structure Explication causale SYSTEMIQUE Processus Unité active Système Conjonction (articulation) Organisation Compréhension

A. Le système et son environnement Un système est une entité relativement individualisable, qui se détache de son contexte ou de son milieu tout en procédant à des échanges avec son environnement

les interactions entre les composantes du système fondent l’individualisation sont pris en compte les systèmes ouverts la finalité d’un système : sa survie => reproduction

B. Systèmes et sous-systèmes caractère relatif de la notion d’environnement : par exemple, l’observateur peut être englobé dans la relation avec le système observé système quasi-décomposable : s’il peut être décomposé en sous-systèmes quasi-isolés, ou reliés entre eux et avec l’environnement équilibre d’un système (si équilibre des sous-syst., maximisation des objectifs de chaque composant ?? ou état stationnaire), stabilité emboîtement de systèmes, système hiérarchique à niveaux multiples (cf. schéma)

C. Système et temps invariant : propriété qui se maintient malgré les transformations continuité / discontinuité (ruptures, bifurcations, catastrophes) - stabilité structurelle - diachronie / synchronie propriétés dynamiques : irréversibilités, apprentissages, auto-organisation

D. Système et régulation la régulation caractérise la capacité du système à se maintenir malgré certaines perturbations dans l’environnement ou entre sous-systèmes (ajustement et adaptation) Régulation passive (filtre) ou active (adaptation interne) régulation par anticipation (réaction aux entrées) et/ou par rétroaction positive ou négative (réaction aux sorties)

vision cybernétique : contrôleur (normes) - régulateur (capteur; correcteur, actionneur) - opérateur autorégulation quand le système est capable d’assurer ses propres modalités de régulation en assurant la coordination des différentes composantes du système afin d’assurer sa reproduction (pas forcément à l’identique : adaptation) => la régulation des systèmes économiques (capitalistes)

Le système : Agit (il a une action sur l’environnement) Est régulé (rétroaction : il existe un bouclage) S’informe Coordonne (processus de décision hiérarchique) Mémorise (apprentissage => système biologique) Se finalise (système humain) L’(auto)organisation est le propre d’un système ; sa finalité principale est de se reproduire

III - Economie et analyse des systèmes SYSTÈME ÉCONOMIQUE mode général d’organisation, c’est-à-dire ensemble d’institutions, mobiles et mécanismes régissant l’activité économique (production, échanges, répartition des richesses) Source : Dictionnaire économique et social

Institutions (1) Commons (1931): « règles opérantes, actions collectives en contrôle, en extension et libération de l’action individuelle » North (1991): « règles du jeu » Aoki (2001): « système auto-entretenu de croyances partagées sur la manière dont le jeu est joué » Veblen: « manière de penser et d’agir »

Institutions (2) M.Mauss et R.Fauconnet : « Qu’est-ce en effet qu’une institution sinon un ensemble d’actes et d’idées tout institué que les individus trouvent devant eux et qui s’impose plus ou moins à eux ? Il n’y a aucune raison pour réserver exclusivement, comme on le fait d’ordinaire, cette expression aux arrangements sociaux fondamentaux. Nous entendons donc par ce mot aussi bien les usages et les modes, les préjugés et les superstitions que les constitutions politiques ou les organisations juridiques essentielles ; car tous ces phénomènes sont de même nature et ne diffèrent qu’en degré. »

Système économique et institutions l’économie comme un système, une totalité sociale, capable d’ajustement d’adaptation (changement institutionnel) Gregory GROSSMAN Economic Systems, 2° édition 1974 L’économie comme «  going concern » (Commons, 1934): « collectif dynamique organisé » ou organisation Donc finalisé Un going concern doit se reproduire dans l’intérêt de ses membres mais aussi indépendamment de ses membres Un going concern est structuré par des règles Au fond, analyser le système économique revient à analyser ses institutions, qui structurent les relations entre les différents éléments/sous-système du système économique

L’institution est une médiation entre les hommes C’est un langage commun, une symbolique commune Elle définit des statuts, des rôles Elle influence notre rationalité : « rationalité située » « esprits institutionnalisés » => le social est toujours déjà-là Mieux, elles définissent nos intérêts, nos valeurs et notre position sociale Elles assurent des fonctions de coordination en créant un ordre social qui régule le conflit (mais ne l’annule pas) L’institution fait donc la médiation entre politique, économique et symbolique Les institutions sont le cadre dans lequel ont lieu les interactions entre agents

Culture (éthique et langage pour Commons) Politique Symbolique Culture (éthique et langage pour Commons) Politique Pouvoir, régulation de violence et vie de la Cité (Droit chez Commons) Economique utilisation des ressources en vue de la satisfaction des intérêts Institution Opposition des intérêts, régulation de la violence Définition d’un sens et d’une finalité commune, structuration de l’ordre symbolique Définition des intérêts, des valeurs et des objectifs des agents

3 façons de penser les institutions : L’institution comme optimum de second rang issu d’un calcul (rationalité substantive) pour résoudre un problème de coordination (fonctionnalisme) et statique : on parle d’institutionnalisme rationnel (l’approche néoclassique ; donc axiome de séparabilité et individualisme méthodologique) L’institution comme grammaire des valeurs communes; « holisme-ensembliste » ou « individualiste » « harmoniciste », et « culturaliste » (rationalité limitée et interprétative) : on parle d’institutionnalisme sociologique (l’approche des conventions) L’institution comme médiation des conflits assurant la reproduction sociale, holisme structuraliste et intérêt socialement construit : on parle d’institutionnalisme historique (Théorie de la Régulation, Commons et Veblen) Seul l’IH est véritablement systémiste, d’où notre focalisation sur la Théorie de la Régulation

Les institutionnalismes Source : Théret (2000) Holisme Individualisme Marxisme Structuralo-fonctionnalisme Utilitarisme Evolutionisme Conflit Pouvoir Institutions formelles Universalisme Culturalisme Coordination Cognition Institutions informelles Calcul Stratégie Culture Routines IH TR OI: Commons, Veblen IR NEI IS EC