Céphalées et migraines
Objectifs Que l’étudiant sache: Distinguer la différence entre migraines et de céphalées Connaître les principes généraux du traitement de la migraine Alerter le patient sur les facteurs déclenchants et favorisants d’une crise de migraine
Les céphalées
Introduction La plupart des maux de tête (90 %) sont de nature bénigne. Les maux de tête ont une grande diversité de causes qui peuvent aller d'une anomalie crânienne et cervicale à une affection générale
CÉPHALÉE DE TENSION
DÉFINITION Douleur vague diffuse dans la tête. - Céphalée épisodique : habituellement liée à un événement stressant, d'intensité modérée, spontanément résolutive et qui répond aux médicaments en vente libre - Céphalée chronique : est souvent quotidienne (il faut que la céphalée soit présente pendant au moins 15 jours par mois pendant 6 mois pour qu'on dise qu'elle est chronique);
CAUSES - Stress ou anxiété - Mauvaise posture - Arthrose cervicale - Vasoconstriction des muscles du cuir chevelu - Dépression (observée chez 70 % des personnes souffrant de maux de tête quotidiens) - Prévalence au cours de la vie : 88 % des femmes et 69 % des hommes souffrent de la céphalée de tension qui est aussi courante chez les enfants de 8 à 12 ans
SYMPTOMATOLOGIE Symptomatologie extrêmement vague Aucun facteur évident de déclenchement ou de soulagement Souvent en relation avec l'abus ou la surconsommation de médicaments Antécédents familiaux confirmés chez 40 % des patients Apnée obstructive du sommeil Apparaît après l'âge de 20 ans chez 60 % des personnes La douleur devient plus constante et sévère avec le temps. Les événements stressants aggravent les symptômes.
CARACTÉRISTIQUES DE LA DOULEUR Généralisée: douleur souvent bilatérale, habituellement dans la région occipitale-frontale constanteet associée à la contraction des muscles du cou et du cuir chevelu Sourde (sensation de serrement) Parfois pulsatile Présente au lever le matin Croît et décroît pendant la journée Empêche le client de s'endormir, mais ne le réveille pas La médication procure peu ou pas du tout de soulagement
SYMPTÔMES ASSOCIÉS - Nausées - Anorexie - Perte de poids - Dyspepsie - Diarrhée - Fatigue - Réveil au petit matin (très tôt) - Difficulté à se concentrer - Diminution de la libido (comme dans la dépression)
MIGRAINES
Historique de la migraine 1664 Thomas Willis documente les facteurs déclencheurs de la migraine et suggère que cette dernière résulterait de changements dans la circulation sanguine du cerveau 1870 Elizabeth Garrett Anderson rédige une thèse de doctorat sur la migraine, comportant des conseils pratiques pour les migraineux 1873 William Gowers et Edward Liveing publient le premier manuel approfondi sur la migraine et proposent une autre théorie du développement de la migraine (la théorie "neurologique") Années 30 Harold G. Wolff mène les premières études de laboratoire sur des patients souffrant de migraine Années 60 On découvre que la sérotonine, substance chimique du cerveau, joue un rôle dans l'apparition de la migraine Années 80 On désigne une région du cerveau comme "génératrice de migraine" 1988 L'International Headache Society met au point des lignes directrices pour le diagnostic de la migraine. Années 90 Des médicaments spécifiques contre la migraine sont mis sur le marché Années 90 Des variations génétiques précises sont identifiées chez de nombreux patients atteints d'un type rare de migraine
Données générales La prévalence de la migraine ("hémicranie") chez l'adulte est estimée à 10-12 %. La migraine est 3 fois plus fréquente chez la femme. La migraine associe classiquement une douleur unilatérale (crise), des signes digestifs, une phonophobie, une photophobie et peut être précédée d'une aura (signes transitoires).
DÉFINITION Maux de tête récidivants dus à des perturbations vasculaires.
Physiopathologie La physiopathologie d'une crise migraineuse quoique non entièrement expliquée, fait intervenir des phénomènes vasomoteurs (vasodilatation des vaisseaux intracrâniens, vasoconstriction en cas d'aura) et un réflexe axonal dans le système trigémino-vasculaire (innervation par le trijumeau). La douleur migraineuse est associée à une distension des vaisseaux crâniens ; la dure mère par ses terminaisons nerveuses sensitives transmet les messages douloureux au cerveau, via le trijumeau. La question est alors de savoir si le point de départ du phénomène est vasculaire (théorie vasculaire) ou neuronal (théorie neurogène).
Physiopathologie La physiopathologie n'est pas encore totalement élucidée mais implique à la fois des perturbations fonctionnelles vasculaires et plusieurs neuromédiateurs. Sérotonine (troubles du comportement alimentaire et du sommeil ) Dopamine (nausées, vomissement, hypotension orthostatique, PDC Acétylcholine (larmoiement, rhinorrhée) Noradrénaline (tachycardie, transpiration anxiété) Prostaglandines et bradykinines de l'inflammation.
CAUSES - Inconnues - Les crises peuvent être déclenchées par certains aliments (p. ex. chocolat, fromage, viandes fumées, alcool), le fait de sauter des repas, le cycle menstruel, les contraceptifs oraux, la fatigue, trop de sommeil, le stress ou le soulagement du stress, une lumière excessive ou clignotante.
Facteurs de risque - Sexe féminin - Âge de 10-30 ans - Antécédents familiaux de migraine
facteurs de déclenchement de la migraine PSYCHIQUES Stress, émotion. ENDOGENES Modifications hormonales, jeûne, fatigue, sommeil. SUBSTANCES Nourritures, boissons, hormones, tabac, allergènes, Nitrites/Nitrates, glutamate (cuisine chinoise). PHYSIQUES Lumière, temps, altitude.
SYMPTOMATOLOGIE La migraine survient toujours ou presque toujours en période péri menstruelle ou péri ovulatoire. Le sommeil procure un soulagement de la douleur Présence possible de signes prodromiques : irritabilité, sautes d'humeur, modifications du degré d'énergie, fringales, rétention de liquides. Présence possible d'une aura (incluant des troubles visuels et des pertes sensorielles). L'aura précède le mal de tête et dure 5-30 minutes; elle diminue avec le déclenchement du mal de tête (mais il arrive que l'aura et le mal de tête soient présents simultanément).
Douleur - Unilatérale ou diffuse - Intensité modérée ou sévère - Le point culminant est atteint en moins d'une heure. - De nature pulsatile (au début ou au cours de la crise) - Le repos dans une pièce sombre et silencieuse est bénéfique. - Le fait de se pencher vers l'avant ou de bouger la tête accentue la douleur.
Symptômes associés - Photophobie (aversion à la lumière) - Phonophobie (aversion au bruit) - Osmophobie (aversion aux odeurs) - Nausées et vomissements - Diarrhée, constipation - Frissons, tremblements, transpiration
OBSERVATIONS Pendant la crise - Détresse modérée - Pâleur - Les artères du cuir chevelu peuvent être dilatées. - Photophobie - Sensibilité du cuir chevelu - Les résultats de l'examen neurologique sont habituellement normaux durant et entre les crises.
Déclencheurs alimentaires Voici des aliments que l'on soupçonne couramment de provoquer des crises de migraine chez les personnes qui y sont sensibles : les noix (y compris le beurre d'arachide) les bananes le chocolat l'alcool, surtout le vin rouge, la bière et les spiritueux de couleur foncée (scotch, bourbon et rhum brun) les oignons les avocats les charcuteries les aliments fermentés ou marinés, y compris le yogourt et la crème sure les fromages vieillis les figues en conserve l'aspartame (Equal®, Nutrasweet®) le glutamate monosodique (MSG) Substance naturelle que l'on retrouve dans les algues, les haricots de soya, le gluten de maïs ou de blé et la betterave à sucre la caféine (ou le sevrage de la caféine)
Autres déclencheurs En plus des changements alimentaires et hormonaux, il arrive que les facteurs ci-dessous provoquent également des migraines : trop ou pas assez de sommeil sauter ou retarder un repas changements d'horaire (y compris le décalage horaire ou le travail par quarts) changements météorologiques lumières fortes, clignotantes, vacillantes ou éblouissantes odeurs fortes grands bruits haute altitude activité physique, y compris les rapports sexuels mouvement des balançoires ou des bateaux stress émotif lésion à la tête douleur à la tête ou au cou émanant d'une autre cause certains médicaments