ÉDUCATION POUR TOUS : Progrès et enjeux

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Transcription de la présentation:

ÉDUCATION POUR TOUS 2000-2015 : Progrès et enjeux Honorables invités merci de donner l’occasion à l’équipe du rapport mondial de suivi sur l’EPT de vous présenter aujourd’hui la dernière édition des rapports mondiaux sur l’EPT. Il y a 15 ans en Avril 2000, Dakar accueillait le deuxième forum mondial sur l’éducation pour tous. A l’occasion de ce forum, un nouveau cadre d’action et six nouveaux objectifs de l’éducation pour tous furent fixés avec pour échéance 2015. 15 années se sont écoulées et l’heure du bilan final a sonné. Qu’avons-nous fait de la promesse faite et de l’engagement pris de faire de l’éducation une réalité pour tous en 2015? C’est la question fondamentale à laquelle le rapport qui vous est présenté ici a tenté de répondre. A la question de savoir si les six objectifs fixés en 2000 ont été atteints par tous les pays, la réponse est définitivement NON. En effet, seul un tiers des pays disposant de données ont atteint l’éducation pour tous dans son ensemble, telle que mesurée par un indice qui inclut les trois objectifs les plus aisément quantifiables de l’EPT (scolarisation primaire universelle, reduction de 50% de l’analphabétisation des adultes, la parité entre les sexes dans l education primaire et secondaire).

Objectif 1 : Education et protection de la petite enfance encore limitée Les programmes d’éducation et de protection de la petite enfance demeurent un luxe pour des millions d’enfants Un enfant de moins de 5 ans sur 4 accusait un retard de croissance en 2013 Seuls 47% des pays ont un taux brut de scolarisation dans le pré-primaire supérieur à 80% Objectif 1 a deux volets. Le premier porte sur la protection de la petite enfance. Des millions d’enfants continuent de mourir avant leur 5è anniversaire, 6,3 millions en 2013, dans la plupart des cas de maladies qu’il est pourtant possible de prévénir; Un enfant de moins de 5 ans sur quatre souffraient d’un retard de croissance modéré ou grave (enfants trop petit de taille par rapport à leur âge) en 2013 du fait d’une malnutrition chronique, avec des taux s’élevant à 58% au Burundi et au Timor-Leste ; et Le TBS dans le pré-primaire s’élevait à 56 % au niveau mondial en 2012, et n’était que de 25 % dans les Etats arabes et seulement 20 % en ASS. Si un objectif de participation dans l’enseignement pré-primaire devait être fixé à 80% du TBS , moins de la moitié des pays ayant des données (47% = 70/148) l’auraient attteint en 2015;

Objectif 2 de l’EPT: Enseignement primaire universel Objectif le plus emblématique et visible Pourtant, à peine la moitié des pays ont atteint la scolarisation primaire universelle Objectif 2 : à peine plus de la moitié des pays (52%), 73/140) auraient atteint l’enseignement primaire universel (EPU), objectif qui fut pourtant le plus emblématique et le plus visible. Encore que ce résultat ne prend en compte que la scolarisation universelle et non pas le deuxième aspect de l’EPU qui incluait l’achèvement du cycle du primaire. Dans l ensemble, 57 millions d’enfants sont encore non scolarisés en 2015. En plus, ce nombre est relativement stable depuis 2008 donc le progres a lieu plus dans la premiere partie de la periode Dakar. En plus, en ce qui concerne l achievement du cycle primaire, nos analyses montrent pres de 100 million d’enfantts (soit un sur six) dans les pays a revenue faible et moyen devraient n’auront pas acheve l’ecole primaire en 2015 57 million d’enfants ne sont toujours pas scolarisés en 2015. Environ 100 millions d’enfants, soit un sur six, dans les pays à revenu faible et moyen, n’auront pas achevé l’école primaire en 2015.

Objectif 3 de l’EPT : Besoins d’apprentissage des jeunes et adultes Moins de la moitié des pays a pu atteindre l’éducation universelle dans le premier cycle du secondaire en 2015, une mesure indirecte de l’acquisition des compétences 63 millions d’adolescents étaient toujours non scolarisés en 2012, soit 17% du groupe d’âge concerné Si ces tendances se poursuivent, seulement la moitié des adolescents des pays à revenu faible achèveront le premier cycle du secondaire à l’horizon 2030 Ojectif 3 : Le troisième objectif de l’EPT s’est concentré non seulement sur l’éducation formelle à l’école, mais aussi sur les expériences extrascolaires, telles que la formation continue ou d’autres opportunités d’apprentissage tout au long de la vie. Cet élargissement de l’objectif s’est fait au détriment de la clarté : l’objectif manque de cible claire et mesurable et se rapporte à un résultat – les compétences essentielles pour la vie – que l’on peut interpréter de nombreuses façons différentes. Pour pouvoir évaluer certains aspects des progrès, le RMS étudie la scolarisation dans le premier cycle du secondaire, qui a pour but d’équiper les jeunes d’un socle de compétences essentielles. 63 millions d’adolescents d’âge du premier cycle du secondaire étaient toujours non scolarisés en 2012, soit 17% de la population du groupe d’âge concerné. Ainsi que le montre ce graphique, moins de la moitié des pays a actuellement réalisé l’éducation universelle dans le premier cycle du secondaire. 63 millions d’adolescents restent actuellement non scolarisés. Si ces tendances se poursuivent, selon les projections, seulement la moitié des adolescents des pays à revenu faible achèveront le premier cycle du secondaire à l’horizon 2030. L’éducation universelle dans le premier cycle du secondaire ne sera donc achevée dans tous les pays qu’à la fin du siècle.

Objectif 4 de l’EPT : Alphabétisation des adultes Les progrès vers cet objectif ont été encore plus lents que pour les autres objectifs de l’EPT, en particulier pour ce qui est des disparités entre les sexes. Le taux d’analphabétisme au niveau mondial n’a baissé que de 23% entre 2000 et 2015, bien loin des 50% fixés Seul un quart des pays a réduit le taux d’illettrisme des adultes de 50 % Objectif 4 : Les progrès vers cet objectif ont été encore plus lents que pour les autres objectifs, en particulier pour ce qui est des disparités entre les sexes qui ont certes diminué, mais pas autant que souhaité. En 2012, le monde comptait toujours près de 781 millions d’adultes qui ne savaient ni lire, ni écrire, environ les 2/3 étant des femmes. La moitié des femmes adultes d’ASS étaient analphabètes en 2012, un pourcentage qui a très peu varié par rapport à 2000. le taux d’analphabétisme au niveau mondial n’a baissé que de 23% entre 2000 et 2015, bien loin des 50% fixés; Autrement dit, seuls 1/4 des pays disposant de données ont pu réduire leurs taux de moitié en 2015, et ont donc atteint l’objectif fixé.

Objectif 5 de l’EPT : Parité et égalité entre filles et garçons Autre objectif emblématique de l’EPT qui aurait dû être atteint en 2005 Un tiers des pays n’ont pas atteint la parité dans le primaire, et plus de la moitié n’y sont pas parvenus dans le secondaire Objectif 5 : Tout comme l’enseignement primaire universel, l’objectif de parité entre filles et garçons dans le primaire et le secondaire, a été un objectif emblématique de l’éducation pour tous qui a reçu une attention particulière. Cette partie de l’objectif EPT 5 aurait dû être atteinte en 2005. Pour autant, 1/3 des pays ne l’auraient pas atteint dans l’enseignement primaire en 2015, et plus de la moitié dans le secondaire. (Lorsque l’on regarde le nombre de pays qui ont atteint la parité entre filles et garçons aussi bien dans le primaire que dans le secondaire, on ne compte plus que 43% des pays (63/145) susceptibles de l’avoir fait en 2015 ( les trois quarts de ces pays étant des régions EPT de l’Amérique du Nord/Europe occidentale, Europe central et orientale, Asie de l’est et le pacifique, l’Amérique latine et les caraïbes, etc. (trois états Arabes ,Arabie Saudite, Jordanie et Syrie; et l’Inde font également partie de la liste, mais aucun pays d’ASS)). Si l’objectif de la parité entre les sexes demeure hors d’atteinte par de nombreux pays, cela l’est encore plus de l’égalité entre les sexes face aux stéréotypes sexuels qui demeurent dans les manuels/programmes scolaires et dans les processus d’apprentissage, à la violence genrée voire sexuelle à l’école, à l’absence de formation des enseignants aux questions de genre, et en l’absence de prise en compte de ces questions dans les politiques éducatives, etc. Mentionner les phénomènes de disparités entre les sexes en défaveur des garçons qui ont fait leur apparition, en particulier dans les pays à revenue moyen d’Amérique latine et des Caraïbes et d’Asie de l’est Pacifique. L’égalité entre les sexes, demeure un objectif bien plus lointain encore

Objectif 6: Qualité de l’éducation Une crise des apprentisssages qui perdure: au moins 250 millions d’enfants n’ont pas les compétences de base requises Pénurie des enseignants : taux d’encadrement supérieurs à 40:1 en Afrique sub-Saharienne Pénurie des enseignants formés encore plus marquée : moins de 75% dans 1/3 des pays Déficit de manuels et matériels pédagogiques Objectif 6 : L’amélioration de la qualité de l’éducation est demeurée un défi et n’a pas toujours suivi les progrès observés dans l’accès à l’éducation. Le monde reste caractérisé par une crise des apprentissages (au moins 250 millions d’enfants n’ont pas acquis les compétences de base en matière d’alphabétisation, bien que plus de la moitié ait passé quatre années à l’école primaire – déficit d’apprentissage qui peut commencer tôt comme le montre l’exemple du Nicaragua, où environ 60% des élèves de 2è année du primaire étaient incapables d’identifier correctement des nombres et plus de 90% étaient incapables d’effectuer une opération de soustraction. La pénurie d’enseignants, et en particulier des enseignants formés, demeure extrèmement préoccupante notemment en ASS où on comptait en moyenne 42 élèves du primaire par enseignant (61 en Tchad, 74 au Malawi et 80:1 en RCA); dans 1/3 des pays moins de 75% des enseignants du primaire étaient considérés formés en 2012 (moins de 50% en Angola, au Bénin, en Guinée équatoriale, au Sénégal -48% en 2010); Déficit de manuels et matériels pédagogiques ainsi que de mobilier scolaire : Au Cameroun, en 2012 on comptait 1 livre de lecture pour 12 élèves de 2è année du primaire, et un livre d’arithmétique pour 14 élèves.

Conflit : Obstable majeur à l’éducation Raisons de l’échec : Inégalités persistantes, situations de conflit Pauvreté : Les enfants les plus pauvres, dont les filles, ont 4 fois moins de chances que les plus riches d’être scolarisés, et 5 fois moins de chances d’achever l’enseignement primaire Lieu de résidence, VIH/Sida, ethnie, handicap, le travail des enfants, autres facteurs de la marginalisation Pourquoi un tel échec à atteindre les objectifs de l’EPT? L’éducation n’est toujours pas pour tous face aux inégalités qui persistent dans l’éducation et le fardeau le plus lourd est supportés par les populations les plus pauvres et les plus défavorisées. Dans les pays à faible revenu et à revenu moyen, les enfants les plus pauvres, en particulier les filles pauvres, ont 4 fois moins de chances de fréquenter l’école que ceux des foyers les plus riches, et 5 fois moins de chances d’achever le cycle du primaire. La pauvreté renforce les disparités entre les sexes, au dépend des filles le plus souvent, mais pas toujours. Ainsi en Amérique Latine et dans les Caraïbes (Brésil, Haïti, Nicaragua, République dominicaine), ce sont les garçons en particulier les plus pauvres qui ont moins de chances d’être scolarisés. Outre la pauvreté, d’autres facteurs sont de formidables frein à l’éducation des enfants, en particulier des plus marginalisés : le lieu de résidence, le VHI/Sida, l’origine ethnique, le handicap, le travail, etc. Les populations marginalisées cumulent souvent ces différents facteurs qui ont tendance à se renforcer. Les conflits en augmentation dans le monde comme nous le voyons malheureusement tous les jours, sont un obstacle majeur à l’éducation. Des près de 58 millions d’enfants non scolarisés que comptait le monde ne 2012, 36% (près de 21 millions) vivaient dans les pays ou dans les zones en conflit, un pourcentage en hausse par rapport à 1999 (30%, soit près de 32 millions). Conflit : Obstable majeur à l’éducation 30 % des enfants non scolarisés dans le monde en 1999 vivaient dans les pays ou dans les zones en conflit, 36% en 2012

Raisons de l’échec : engagements financiers insuffisants L’éducation n’a pas toujours été une priorité dans les budgets nationaux L’aide à l’éducation a baissé de 1,3 milliards de dollars entre 2010 et 2012 2.9 3.2 3.5 4.1 4.4 5.0 5.1 6.0 5.7 2 4 6 8 10 12 14 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de dollars US constants de 2012 Aide totale à l’éducation de base Source : OCDE-CAD, 2014 6.5 8.6 8.9 9.8 10.9 12.0 11.8 13.9 13.0 12.6 2.6 4.2 4.0 4.5 4.9 5.1 4.8 5.4 5.5 5.2 Aide totale à l’éducation post-secondaire 1.0 1.1 1.3 1.2 1.6 1.9 2.5 2.4 2.2 2.3 Aide totale à l’éducation secondaire Seulement 2 % de l’aide à l’éducation de base sont allés à l’éducation préprimaire Malgré l’appel lancé au pays de traduire leurs engagements pour l’EPT par plus de ressources allouées à l’éducation, cette dernière n’a pas été une priorité dans de nombreux budgets nationaux. Au niveau mondial, la moitié des pays disposant de données consacraient moins de 14% de leurs budgets à l’education, bien loin des 20% habituellement recommandés (17% au Maroc en 2009). Les donateurs n’ont pas non plus tenu leurs promesses comme ils s’étaient engagés à le faire à Dakar. L’aide internationale à l’éducation a fortement augmenté jusqu’en 2010, mais a baissé de 1,3 milliards entre 2010 et 2012. L’ASS a été particulièrement touchée, sa part dans l’ensemble de l’aide à l’éducation de base décaissée passant de 47% à 31% entre 2002-2004 et 2010-2012 L’aide à l’éducation ne va pas toujours aux pays qui en ont le plus besoin. De plus, elle est inégalement répartie entre les différents niveaux d’enseignement. Ainsi, l’enseignement pré-primaire n’aura reçu que 2% de l’aide totale à l’éducation de base en 2012.

Il existe un déficit significatif de financement de l’éducation Pour que chaque enfant des pays à revenu faible et moyen inférieur bénéficie de l’extension de l’éducation de base de qualité d’ici à 2030, le déficit de financement externe annuel est de 22 milliards de dollars USD. . Ceci n’est pas de bonne augure compte tenu du déficit de financement de l’éducation auquel la communauté internationale devra faire face, et que le rapport 2015 a estimé à 22 milliards de dollars par an, somme nécessaire pour un enseignement de base (allant du pré-primaire au preier cycle du secondaire) de qualité d’ici à 2030. Cela n’est pas inconcevable. C’est l’équivalent de 4,5 jours de dépenses militaires au niveau mondial. Soit l’équivalent de 4,5 journées de dépenses militaires seulement

Echec certes, mais de nombreux motifs de satisfaction Baisse de près de 50 % de la mortalité infantile, et de 40% de la proportion d’enfants accusant un retard de croissance Hausse de près de 2/3 des effectifs du pré- primaire Près de 84 millions d’enfants et adolescents non scolarisés en moins, dont 52 millions de filles Plus d’enseignants disponibles, plus d’évaluations nationales des acquis scolaires, amélioration des apprentissages, plus de financement national de l’éducation L’éducation pour tous n’a pas été atteinte, et reste donc un agenda inachevé, et certains parleront sans détour d’échec manifeste. Mais que de chemin parcouru depuis 2000! En effet, des progrès importants, et parfois spectaculaires ont eu lieu, et le monde aura progressé davantage entre 2000 et 2012 que si les tendances des années 90 s’étaient poursuivies, ce qui fournit en soi des motifs de satisfaction et constitue une source d’optimisme pour l’après-2015. Le taux de mortalité infantile a baissé de 90 pour 1000 naissance vivante à 46, soit une baisse d’environ 50% entre 1990 et 2013 Le pourcentage d’enfants souffrant d’un retard de croissance est passé de 40% en 1990 à 24% en 2013, soit une baisse 40%. En 2012, 184 millions d’enfants étaient scolarisés dans le pré-primaire, soit une hausse de 64% depuis 1999. En Algérie le taux de participation dans le préscolaire est passé de 2% à 79% entre 1999 et 2012 alors qu’il n’aurait été que de 5% en 2015 si les tendances d’avant 2000 s’étaient poursuivies; au Népal, le taux a été multiplié par plus de 7. Le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisées a chuté de 84 millions passant de 204 à 121 millions au cours de la période. L’expansion de l’enseignement primaire a été remarquable au Maroc où le taux net de scolarisation a augmenté de 71% à 99% en 2013 alors qu’il n’aurait été que 89% en 2015 n’étaient les efforts faits par le pays après 2000. Les disparités entre filles et garçons ont fortement reculé dans de nombreux pays. Par exemple, le nombre de pays où l’on recensait moins de 90 filles scolarisées pour 100 garçons est passé de 33 en 1999 à 16 en 2012. Ainsi des pays tels que le Burkina Faso et le Togo qui avaient de fortes disparités entre les sexes dans le primaire en 1999, sont désormais proches de la parité. Des progrès importants ont également eu lieu dans le secondaire comme en Inde, au Laos, au Malawi et au Mozambique. Les rapports élèves/enseignant dans le primaire ont baissé dans plus de 80% des pays disposant de données. Les pays ont prêté davantage attention à la qualité de l’éducation ne serait-ce qu’à travers les évaluations des acquis scolaires dont le nombre a fortement augmenté passant de 283 dans les années 1990 à 1157 entre 2000 et 2013. Le niveau des apprentissages s’est également améliorer et des pays tels le Ghana, le Kenya et le Mexique ont su concilier expansion et amélioration des acquis scolaires, démontrant qu’il était possible de le faire. S’il est vrai que l’éducation n’a pas été une priorité dans de nombreux budgets nationaux, des progrès parfois importants ont été faits dans plusieurs pays tels que le Bénin, l’Ethiopie, le Ghana et le Swaziland où le pourcentage du budget alloué à l’éducation était inférieur à 15% en 1999 mais est désormais bien supérieur à 20%. De manière générale, les progrès dans le financement de l’éducation en ASS ont été particulièrement remarquables et ont souvent été supérieurs à la croissance économique. Réduction des disparités entre les sexes

Politiques volontaristes, créatives et ciblées pour accélérer les progrès Politiques d’expansion de l’accès à l’éducation Enseignement obligatoire (pré-primaire, premier cycle du secondaire) Réduction du coût de l’éducation (abolition des frais de scolarité, politiques de redistribution – transferts de fonds) Politiques de promotion de l’équité et de l’égalité entre les sexes Réformes législatives et politiques (integration des questions de genre dans les plans éducatifs) – Burkina Faso, Ethiopie Recrutement d’enseignantes (Afghanistan, Bénin, Maroc, Niger) Inclusion du genre dans les programmes scolaires Amélioration de l’infrastruction scolaire (eau, sanitaires) Répondre à la violence à l’école (Brésil, Pérou) Politiques d’amélioration de la qualité de l’éducation Formation des enseignants (Népal) Amélioration du statut des enseignants (Indonésie, Singapour) Politiques de multilinguisme (Ethiopie) Décentralisation de la gouvernance éducative (Kenya) Les progrès observés ont certainement à voir avec les diverses politiques et approaches volontaristes, créatives et ciblées qui ont été mises en oeuvre au cours des 15 dernières années pour relever le triple défi de l’accès, de l’équité et de la qualité. Politiques d’expansion de l’accès à l’éducation. Rendre l’éducation obligatoire en s’assurant que la loi est bien appliquée, ou la rendre gratuite ont fait partie de la panoplie de mesures prises par certains pays pour accroitre l’accès à l’éducation. En 2014, on comptaient 40 pays dotés d’un enseignement pré-primaire obligatoire, dont le Mexique qui l’a institué en 2001 (4-5 ans), entrainant une hausse du TBS de 70% à 101% entre 1999 et 2012. Outre le primaire où les politiques d’abolition des frais scolaires ont été largement introduites après 2000, notamment en ASS (15 pays), de nombreux pays ont également légiféré pour éliminer les frais de scolarité dans le premier cycle du secondaire (des 107 pays disposant de données, 94 ont aboli les frais de scolarité dans le premier cycle du secondaire) tandis que deux-tiers des pays où ce cycle n’était pas obligatoire en 2000 ont changé leurs législations au cours de la période qui a suivi. Parmi eux le Sénégal où l’enseignement obligatoire a été étendu au premier cycle du secondaire en 2004, ce qui peut expliquer la hausse importante du taux de transition du primaire au secondaire (35% à 88% entre 1999 et 2011). Les politiques de redistribution telles que les transferts de fonds conditionnels ou inconditionnels, en particulier en direction des populations les plus démunies, ont été un instrument important pour agir sur la demande de l’éducation afin d’augmenter l’accès et la participation. L’Amérique latine, qui a été pionnière dans ces politiques qui ont depuis essaimé dans d’autres régions, en a augmenté le taux de couverture d’environ 6% à 19% entre 2000 et 2010. Politiques de promotion de l’équité et de l’égalité entre les sexes La question de la parité et de l’égalité entre les sexes dans l’éducation a bénéficié d’une campagne de promotion importante aussi bien au niveau international (initiative mondiale pour l’éducation des filles lancée par l’UNESCO en partenariat avec d’autres) avec que national. Ceci s’est traduit par exemple par une intégration plus grande des questions de genre dans les plans éducatifs, avec des interventions ciblées pour réduire les inégalités entre filles et garçons comme au Burkina Faso et en Ethiopie. Recrutement d’enseignantes. Dans des pays tels que l’Afghanistan, le Bénin, le Maroc, et le Niger, le recrutement de femmes enseignantes a été une stratégie importante dans les plans éducatifs et liée aux stratégies d’encouragement de l’éducation des filles. Inclusion du genre dans les programmes scolaires Amélioration de l’infrastruction scolaire (eau, sanitaires) comme en Inde Répondre à la violence à l’école (Brésil, Pérou) Politiques d’amélioration de la qualité de l’éducation Formation des enseignants. Au Népal, le pourcentage d’enseignants du primaire formés a bondi de 12% à 92%, réduisant le nombre moyen d’élèves par enseignant formé de 260 en 1999 à 28 en 2013. Ceci fut possible grâce à une politique de revalorisation du niveau de qualification requis pour la formation des enseignants. Amélioration du statut des enseignants (Indonésie, Singapour) Politiques de multilinguisme (Ethiopie, Sénégal) Décentralisation de la gouvernance éducative (Bénin, Congo, Rwanda, Sierra Leone Tchad)

Recommandations Compléter l’agenda EPT qui demeure inachevé Installer l’équité au centre de l’agenda après-2015 Définir des cibles futures qui soient spécifiques, pertinents et réalistes pour un suivi efficace Combler le déficit du financement extérieur de l’éducation qui est actuellement estimé à 22 milliards de dollars par an Au vu du verdict qui vient de vous être présenté, à savoir que l’agenda de l’EPT demeure inachevé en dépit des progrès qui ont été faits, le rapport 2015 a formulé un certain nombre de recommandations qui peuvent se résumer en quatre points : Outre de nouveaux objectifs, le prochain agenda sur le développement durable devra prendre en compte le caractère inachevé du programme de l’EPT. Ceci passe par plus d’accent mis sur le développement de la petite enfance, l’alphabétisation des adultes et l’amélioration des compétences pour les jeunes ainsi que de la qualité de l’éducation. Lutter de manière sérieuse contre les exclusions de toutes sortes afin que le droit à l’éducation soit enfin une réalité pour tous. L’agenda après-2015 prévoit une cible spécifique sur l’équité, ce qui est une très bonne chose. Il faut toutefois s’assurer que dans la version finale, elle sera conservée et surtout qu’elle s’appliquera de manière concrète à toutes les autres cibles de l’éducation. Les cibles de l’éducation à venir doivent être définies de manière claire, spécifique, pertinente et réaliste pour en faciliter le suivi. Qui dit suivi, dit la nécessité d’avoir plus données disponibles, fiables, actualisées et désagrégées en particulier sur les apprentissages, les questions d’équité qui sont au cœur des cibles à venir. Nous espérons que la révolution des données dont tout le monde parle aujourd’hui aidera en la matière. Enfin, l’éducation doit devenir une priorité dans les budgets nationaux et les donateurs doivent renouveler leurs promesses et engagements afin que le déficit de financement auquel nous faisons actuellement face soit définitivement comblé. Mais, encore faut-il que l’agenda après-2015 prévoit des cibles également en termes de financement de l’éducation, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas.

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