Question 4 Quelles sont les indications et quels sont les choix pour l’antibiothérapie d’une exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive.

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Transcription de la présentation:

Question 4 Quelles sont les indications et quels sont les choix pour l’antibiothérapie d’une exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ? © SPILF 2006 1

Causes des exacerbations de BPCO Multiples, parfois intriquées Infectieuses (virales ou bactériennes) uniquement dans 50 % des cas Infections bactériennes essentiellement dues à H. influenzae, S. pneumoniae, Moraxella catarrhalis, et plus rarement à Pseudomonas aeruginosa dans les BPCO d’évolution prolongée

Principaux virus incriminés

Principales bactéries incriminées (1) ECBC ou AET (aspiration endo trachéale)

Principales bactéries incriminées (2)

Évolution de la flore avec le temps Bactéries les plus fréquemment impliquées : H. influenzae, S. pneumoniae et M. catarrhalis P. aeruginosa, entérobactéries, S. aureus sont plus fréquemment isolés chez les patients suivants : Hospitalisation récente Recours à des antibiothérapies préalables Utilisation d’une corticothérapie Exacerbations fréquentes VEMS < 30 %

Classification BPCO par stades de gravité Basée sur les EFR et équivalence clinique en pratique courante Stade Caractéristiques Equivalence clinique1 évaluée en dehors de toute exacerbation 0 : Bronchite chronique non encore obstructive, mais à risque de le devenir • VEMS/CV ≥ 70 % • Symptômes chroniques (toux, expectoration) inconstants  • Absence de dyspnée I : BPCO peu sévère • VEMS/CV < 70 % • VEMS ≥ 80 % de la valeur prédite • Symptômes chroniques  (toux, expectoration) inconstants II : BPCO moyennement sévère2 • 30 % ≤ VEMS < 80 % de la valeur prédite • Symptômes chroniques (toux, expectoration) fréquents • Dyspnée d’effort III : BPCO sévère • VEMS < 30 % de la valeur prédite. • ou présence d’insuffisance respiratoire chronique (PaO2 < 60 mmHg ou 8 kPa) ou de signes cliniques d’insuffisance cardiaque droite • Symptômes chroniques (toux, expectoration) quasi constants • Dyspnée au moindre effort ou dyspnée de repos 1 Cette échelle de dyspnée n’a pas de corrélation complète avec la classification de référence basée sur les EFR. 2 Les sous stades IIA (50 % ≤ VEMS < 80 %) et IIB (30 % ≤ VEMS < 50 %) ne sont pas mentionnés dans ce tableau car ils n’ont pas d’impact sur l’indication d’une antibiothérapie.

Les recommandations existantes SPILF, 2001 CANADA, 2003 AFSSAPS, 2001 ACCP, 2001 SPLF, 2003 ATS ERS, 2004 AFSSAPS, 2005 BTS, 2004 Intérêt de prescrire un ABT : Exacerbations d’origine bactérienne Surtout si exacerbation sévère Et si fonction respiratoire altérée GOLD, 2005 Mais critères, molécules, durées variables…

Arguments en faveur de l’origine bactérienne Les exacerbations ne sont pas toutes d’origine infectieuse Il n’existe pas de critère validé permettant d’affirmer l’origine bactérienne d’une exacerbation Les « critères d’Anthonisen » sont remis en question Franche purulence de l’expectoration Bactérie : 84% des cas Sensibilité : 99,4% Spécificité : 77%

Indications des antibiotiques (1) Anthonisen (1987) Saint (1995) Bénéfice ABT pour certains sous groupes de pts Nouira (2001) Bénéfice OFX vs placebo EBPCO pts ventilés Bach (2001) Coamoxiclav vs placebo : gain débit de pointe

Indications des antibiotiques (2) Critère principal de jugement variable Absence de corrélation clinique/microbiologique Études de non infériorité, exclusivement ambulatoires Hétérogénéité : « terrain », gravité BPCO… Données manquantes : Population > 65 ans ? Comorbidités ? Nombre d’exacerbation par an ? Durée exacerbation avant traitement ? Stratification a priori sur corticothérapie ?

Choix des antibiotiques ABT idéal BPCO : Activité sur les pathogènes en cause Pénétration sécrétions et muqueuse bronchique Bonne tolérance Coût acceptable Risque écologique mineur Équivalence d’efficacité pour : bétalactamines, macrolides, QAP, télithromycine, pristinamycine Épidémies souches de pneumocoque QAP-R Risque de bas niveau de R Corticothérapie : risque majoré tendinopathie QAP Mais cet ABT idéal n’existe pas !!!

Critères d’indication de l’antibiothérapie Fonction du stade de gravité de la BPCO évalué, en dehors de toute exacerbation, sur une échelle de dyspnée (cf. dia suivante) Absence de dyspnée : pas d’antibiotique (Recommandation de grade A) Dyspnée d’effort : antibiotique seulement si expectoration franchement purulente verdâtre (Recommandation de grade C) Dyspnée au moindre effort ou dyspnée de repos : antibiotique systématique (Recommandation de grade A)

Indications et choix de l’antibiothérapie (exacerbations de BPCO) Stade clinique de gravité de la BPCO évalué en dehors de toute exacerbation Indication Choix Absence de dyspnée Pas d’antibiotique Dyspnée d’effort Antibiotique seulement si expectoration franchement purulente verdâtre Amoxicilline 3g/j C2G orale (céfuroxime-axétil) C3G orale (cefpodoxime-proxétil, céfotiam-hexétil) Macrolide Pristinamycine Télithromycine Dyspnée au moindre effort ou dyspnée de repos Antibiotique systématique Amoxicilline-acide clavulanique (3 g/j d’amox) C3G injectable (céfotaxime I.V. ou ceftriaxone IV, IM ou SC) Fluoroquinolone anti-pneumococcique (lévofloxacine, moxifloxacine)

Indications et choix de l’antibiothérapie (exacerbations de BPCO) Les QAP ne doivent pas être prescrites si le malade a reçu un traitement par une fluoroquinolone, quelle qu’en soit l’indication, depuis moins de 3 mois. (Recommandation de grade A). Les QAP doivent être utilisées avec prudence en institution Risque de transmission de souches résistantes. (Recommandation de grade A) Les QAP doivent être utilisées avec prudence chez les sujets âgés sous corticothérapie par voie générale. Risque accru de tendinopathie (Recommandation de grade A)

Optimisation de l’antibiothérapie Ne pas utiliser les céphalosporines orales dans les formes graves d’exacerbation de BPCO (Accord professionnel) EFR doivent à réaliser systématiquement à distance de l’exacerbation pour affiner les critères de prescription pour les épisodes ultérieurs (cf. dia précédente) Durée de traitement 5 jours dans les formes peu sévères (stade 2) (Accord professionnel) 7 à 10 jours maximum dans certains cas sévères (Recommandation de grade A) En cas d’échec, faire un ECBC et une radio de thorax. L’ECBC pour adapter éventuellement l’antibiothérapie en cas de modification de la flore bactérienne avec notamment présence de Pseudomonas

Les essais de l’avenir BPCO : problème de santé publique STOP aux essais d’équivalence Promotion des essais de supériorité Comparateur de référence à définir Stratification selon La gravité de la BPCO Les comorbidités Critères de jugement : Temps libre sans récurrence Suivi à moyen terme pendant au moins 6 mois Bénéfices en termes économiques Qualité de vie Conséquences écologiques