LA CHARGE DE TRAVAIL: UN PROBLÈME COMPLEXE JEAN-PIERRE BRUN PROFESSEUR TITULAIRE DE LA CHAIRE EN GESTION DE LA SANTÉ ET DE LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL www.cgsst.com
« Nous vivons dans un monde où l’urgence ne nie pas le temps « Nous vivons dans un monde où l’urgence ne nie pas le temps. Elle le surcharge d’exigences inscrites dans la seule immédiateté. » (La tyrannie de l’urgence, Laïdi)
L’INTENSIFICATION DU TRAVAIL En 2002, 58% des travailleurs américains disent qu’ils ont à travailler très dur, cette proportion était à 25% en 1977. 56% des travailleurs européens disent travailler à un rythme très élevé et 60% avoir des délais très serrés (Fondation Européenne, 2001). 24% ressentent une fatigue générale tout le temps ou presque tout le temps. 54% des employés rapportent se présenter au travail souvent ou toujours dans un état de fatigue et seulement 49% ont un sommeil de ≤ six heures chaque nuit (Petersen, 2004).
NOMBRE DE PERSONNES TRAVAILLANT EN HEURES SUPPLÉMENTAIRES 1976 à 2002. Notes: Between 1996 and 1997 wording changed to ask respondents to specify how much unpaid and paid overtime they worked. This appears to have caused a large increase in the amount of extra work reported. Asking about unpaid overtime may have made workers more likely to report it than previously. 5
Pourcentage de couples travailleurs Canada 1976 à 2002 Note that the decline in couples with only one labour force participant started in 1976 (maybe earlier). Steady through the 90’s in general. However, with more women working full-time comes greater conflict between family and work. 6
L’INTENSIFICATION DU TRAVAIL Le travail est de plus en plus déterminé par le client et axé sur les technologies de l’information Changement démographique de la main-d'œuvre Emploi dans le secteur des services: écoute, disponibilité, doigté, souffrance, etc. (caractéristiques émotives) Augmentation du travail posté (22%), nuit (18%) et weekend (25%) Travailler très vite 55% (1977) à 68% (1997) (Theorell 1999) Jamais assez de temps pour terminer leur travail 40% (1977) à 60% (1997) (Theorell 1999) Intensification générale du travail (cadence élevée, délais courts, changements constants)
LA PERCEPTION DE LA CHARGE DE TRAVAIL Habituellement à toujours On me demande de faire une quantité excessive de travail en trop peu de temps. 51% J’ai l’impression que mes responsabilités au travail ne cessent d’augmenter. 56% Au travail, on s’attend à ce que j’exécute des tâches pour lesquelles je n’ai jamais été formé. 28% Je travaille avec des contraintes de temps serrées. 68% Je souhaiterais avoir plus d’aide pour arriver à faire ce qu’on me demande au travail. 39% On s’attend à ce que je fasse plus de travail que ce qui est raisonnable. Note: Compilation de 15 sondages: 2001-2007 (17 000 répondants)
DES CONSTATS À PARTAGER L’autonomie a conduit bien des organisations à négliger l’évaluation de la charge de travail; Les critères du temps, du débit des activités et des coûts sont insuffisants pour évaluer la charge de travail; Ce qui n’est pas fait, ce qui n’est pas terminé, ce qui a été abandonné, ce qu’on cherche à faire sans y parvenir fait aussi partie du volume de la charge de travail. L’intervention sur la charge de travail se fait aussi en développant les capacités des personnes à enrichir, répartir et organiser leur travail
DES CONSTATS À PARTAGER L’augmentation de la charge de travail n’est pas synonyme de surcharge L’effet facteur vent sur la charge de travail La perception de la charge de travail dépend: de son contenu (qualitatif ou quantitatif) de ses conditions de réalisation (relations, reconnaissance, communication, etc.) de ses conditions de négociation de cette charge (participation aux décisions, autonomie, etc.)
Caractéristiques personnelles Charge de travail Climat État de santé Coopération Ressources humaines Temps de travail Clients Compétences Caractéristiques personnelles Reconnaisance Quantité
DES QUESTIONS À SE POSER (Veldhoven, 2003) Identifiez votre niveau de fatigue: J’ai de la difficulté à relaxer à la fin de la journée. À la fin de ma journée de travail je me sens vraiment épuisé. Après le repas du soir je me sens généralement bien. Généralement, je sens que je suis relaxe uniquement à partir de ma deuxième journée de congé. Après mon travai,l j’ai de la difficulté à me concentrer sur mes loisirs ou mes temps libres. Quand j’arrive à la maison après le travail, j’ai besoin qu’on me laisse tranquille un certain temps. Généralement, j’ai besoin de plus d’une heure pour récupérer complètement de ma journée de travail. Souvent, à la fin d’une journée de travail, je suis tellement fatigué que je ne parviens pas à m’impliquer dans d’autres activités.
DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL LEADERSHIP La haute direction a établit des principes directeurs en matière de gestion de la charge de travail des employés de l’organisation. La charge de travail des gestionnaires a fait l’objet d’une évaluation afin de favoriser une plus grande présence auprès de leurs employés. PRATIQUES DE GESTION Il existe des outils pour tenir compte de la charge de travail des employés (analyse de tâches, évaluation du rendement, etc.) lorsque de nouvelles tâches sont assignées. Les gestionnaires ont réduits la charge de travail des employés. PRATIQUES DE TRAVAIL Les employés peuvent aisément parler de leur charge de travail avec leur superviseur. Les employés peuvent demander et obtenir de l’aide lorsqu’ils se sentent surchargés.
DIX ACTIONS SIMPLES ! Évaluer la charge réelle de travail. Dire Non! Réduire la charge de travail des gestionnaires. Ajouter du personnel. Faire une Not to do list. Discuter avec les personnes sur ce qu’elles ressentent au travail. Faire participer les personnes à la définition de leur charge de travail. Réduire les interruptions. Protéger du temps au retour de vacances. Refuser une charge de travail additionnelle quand l’équipe est déjà débordée.
« Se considérer surchargé ne veut pas dire vouloir travailler moins, mais souvent travailler mieux ! » « Moins de travail pour la personne n’entraîne pas moins de capital pour l’entreprise. » (Les sept pièces manquantes du management, Brun, 2008)