NETTOYAGE ET TRAITEMENT DES ENDOSCOPES Sophie TOURATIER Pharmacien Hôpital Saint-Louis, Paris 1
Nature du risque infectieux Incidence des cas de transmission faible Etude anglaise de 1966 à 1992 de Spach (colonisations ou infections bactériennes) 281 cas en endoscopie digestive 96 cas en endoscopie bronchique Cas de transmission virale 1 cas de VHB (Birnie 1983) transmission VHC (Tennenbaum 1993, Bronowicki 1997) ATNC : aucun, risque variant de la MCJ !!
Complexité des endoscopes Le circuit d’insufflation / Le circuit d’aspiration eau air aspiration
CAUSES FAVORISANT L ’INFECTION OU LA CONTAMINATION causes d’erreurs : défaut processus Défaut de nettoyage, absence d’écouvillonnage des canaux Non-irrigation de tous les canaux Utilisation d’un produit non adapté à la désinfection Défaut ou absence de désinfection Concentration du produit inefficace : (dilution trop importante, vieillissement de la solution) Temps de contact insuffisant Contamination de l'eau de rinçage Défaut de séchage, Défaut de stockage Défaut de conception des endoscopes et/ou des équipements (canaux, LDE)
NETTOYAGE ET TRAITEMENT DES ENDOSCOPES DEFINITIONS - TERMINOLOGIE REGLEMENTATION DESINFECTANTS TRAITEMENT MANUEL TRAITEMENT AUTOMATIQUE 2
PRE-DESINFECTION DESINFECTION TERMINOLOGIES PRE-DESINFECTION DESINFECTION matériel souillé matériel propre DESINFECTION STERILISATION efficacité relative efficacité absolue germe pathogène absence total de germe résultat momentané emballage : maintien état stérile
CLASSEMENT DES DM ET NIVEAU DE TRAITEMENT REQUIS Destination du matériel Classement du matériel risque infectieux traitement requis Introduction dans le système vasculaire ou dans une cavité ou tissu stérile quelle que soit la voie d’abord Exemples : instruments chirurgicaux, implants, pinces à biopsie, arthroscopes, petite instrumentation pour pansement… Critique Haut risque Stérilisation ou usage unique stérile, à défaut désinfection de haut niveau* En contact avec muqueuse, ou peau lésée superficiellement Exemple : gastroscopes, colonoscopes.. Semi-critique Risque médian Désinfection de niveau intermédiaire En contact avec la peau intacte du patient ou sans contact avec le patient : tensiomètres, lits… Non critique Risque bas de bas niveau * Désinfection de haut niveau en cas d’impossibilité d’appliquer un procédé de stérilisation et s’il n’existe pas de dispositif à usage unique stérile
- NIVEAUX DE TRAITEMENT REQUIS ET RESISTANCE DES MICROORGANISMES A LA DESINFECTION Spores bactériennes Mycobactéries (M.tuberculosis +/- M. avium) Petit virus et virus non lipidiques Fungi Bactéries végétatives Virus de taille moyenne et virus lipidiques Stérilisation/Désinfection de haut niveau Désinfection de niveau intermédiaire Désinfection de bas niveau Résistance des microorganismes à la désinfection Niveaux de traitement requis -
REGLEMENTATION 1 - REGLEMENTATION RELATIVE A LA DESINFECTION RECOMMANDATIONS MINISTERIELLES : CIRCULAIRES Désinfection des dispositifs médicaux : circulaire DGS/VS DH/EM1/EO1 n° 672 du 20 octobre 1997 et note d’information DGS/VS2 - DH/EM1/EO1/98 n°226 du 23 mars 1998. Acquisition et utilisation de machines à laver et désinfecter les endoscopes : lettre circulaire DH/EM1 n° 987262 du 15 juillet 1998. Prévention de transmission de la maladie de Creutzfeldt- Jakob : circulaire DGS/DH n°138 du 14 mars 2001. Désinfection des endoscopes : circulaire DHOS/E2/DGS/ SD5C n° 591du 17 décembre 2003. 4
Désinfection des DM = Guide de Bonnes Pratiques – 1998. RECOMMANDATIONS du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France et CTINILS 100 recommandations pour la prévention des infections nosocomiales - Deuxième édition 1999. Désinfection des DM = Guide de Bonnes Pratiques – 1998. Guide pour l’utilisation des laveurs-désinfecteurs d’endoscopes – 2003. Guide pour l’entretient manuel des DM en endoscopie digestive – 2004. Éléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie – Mars 2007 Gaines de protection – Décembre 2007 5
2 - REGLEMENTATION RELATIVE AUX DESINFECTANTS Directive européenne 93/42/CEE, transposée en droit français par la loi n° 94-43 et le décret n° 95-292 du 15 mars 1995 relatifs aux DM : « Les dispositifs destinés spécifiquement à désinfecter les DM font partie de la classe IIa » (règle 15 de l’annexe IX). Les dispositions impliquent : Produits à statut réglementaire, Fabricants tenus de fournir des instructions appropriées, Matériovigilance : recueil des incidents en relation avec la désinfection des DM. 7
Démarche pluridisciplinaire CHOIX DES DESINFECTANTS Démarche pluridisciplinaire REDACTION D ’UN CAHIER DES CHARGES ANALYSE DE CONFORMITE / CAHIER DES CHARGES TESTS UTILISATEURS CHOIX FINAL Meilleur compromis entre efficacité microbiologique, absence de toxicité, acceptabilité, facilité d’utilisation et moindre coût
AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES DESINFECTANTS
AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES DESINFECTANTS
Solutions à base d’acide peracétique AFSSAPS 4 h 10 endo Poudre à diluer pH 7 2000 ppm CME = 1000 Dynacide PA RIVADIS 7 jours 50 endo PAE pH 3,6 1100 Bioxal M SEPPIC 8 h 20 endo Activation pH 4 3300 CME = 2500 Nu-Cidex JOHNSON JOHNSON pH 5 à 7 1500 ppm CME = 900 Anioxyde 1000 ANIOS Stabilité Préparation Composition Produit Fournisseurs
Tissus considérés Comme infectieux Niveau de risque de l’acte PREVENTION DE TRANSMISSION DES ATNC Tissus considérés Comme infectieux Pour tout patients : SNC, Œil, nerf optique, formations lymphoïdes En sus, pour les patients atteints ou suspects : reins, foie, poumons, placenta, tissu neurovasculaire lors d’actes dentaires majeurs. Niveau de risque de l’acte Acte à risque virtuel : pas de contact avec un tissu considéré comme infectieux (TCCCI), Acte à risque : - contact, même bref, avec un TCCI chez patient à risque, - contact par effraction ou contact prolongé (> 1h) avec un TCCI chez les patients sans caractéristique particulière.
RISQUE PRION EN ENDOSCOPIE Circulaire n°100 décembre 1995 : formes classiques de MCJ (patients à risque, suspects ou atteints), endoscopie exclue du champ des actes à risques, désinfectant de référence : glutaraldéhyde 2 %. Circulaire n°138 mars 2001: MCJ + nouveau variant (tout patient) , inclusion des formations lymphoïdes dans les tissus à risque. - endoscopie considérée comme potentiellement à risque : effraction de tissus à risque (biopsie intestinale, transbronchique …). - recommandation de substitution des produits désinfectants inefficaces et susceptibles de fixer une éventuelle infectiosité liée aux ATNC : glutaraldéhyde. - si acte à risque : double nettoyage + désinfection (Gr. II, Gr. I) 4
CLASSEMENT DES PROCEDES D’INACTIVATION Groupe I - produits et procédés inefficaces - fixant l’infectiosité : aldéhydes, chaleur sèche, éthanol … - inefficaces : H2O2, UV … Groupe II - efficacité partielle : acide peracétique, dioxyde de chlore, soude ou eau de Javel suboptimales … Groupe III - efficacité importante : eau de Javel à 2%, soude 1 M, autoclavage 134°C – 18 minutes …. L ’ACIDE PERACETIQUE Seul alternative actuelle
CHOIX DE LA PROCEDURE DE TRAITEMENT
CIRCULAIRE DHOS/E2/DGS/SD5C/2003/N°591 du 17 décembre 2003 relative aux modalités de traitement manuel pour la désinfection des endoscopes non autoclavables dans les lieux de soins 1
INTRODUCTION Amélioration qualité des soins, sécurité patients et personnels et maîtrise du risque ATC et ATNC. Désinfection manuelle des endoscopes souples non autoclavables. Prise en compte systématique du risque ATNC en endoscopie : difficulté repérage des actes à risque, simplification de l’organisation du travail. NB : prise en compte des désinfectants du Gr II pour lave-endoscopes à l’achat.
INTRODUCTION Établissement de procédures écrites (responsabilité, produits, techniques, traçabilité, contraintes du week-end). Informer et former le personnel. Évaluation périodique des pratiques garantir l’éfficacité et la reproductibilité des pratiques. Mutualisation des moyens souhaitable. Mesures financières d’accompagnement depuis 2001, effort poursuivi années à venir. Visites d’inspection.
NETTOYAGE ET DESINFECTION DES ENDOSCOPES PRE-TRAITEMENT PREMIER NETTOYAGE PREMIER RINCAGE SECOND NETTOYAGE RINCAGE INTERMEDIAIRE DESINFECTION RINCAGE FINAL 2
LES DIFFERENTES ETAPES DE LA PROCEDURE TRAITEMENT MANUEL LES DIFFERENTES ETAPES DE LA PROCEDURE
Effectuer immédiatement après l’acte : PRE-TRAITEMENT Effectuer immédiatement après l’acte : - essuyage externe de l’endoscope avec matériau à UU, - aspiration-insufflation de tous les canaux à l ’eau du réseau. Transférer l’endoscope rapidement vers local de traitement dans des conditions visant à protéger le personnel et l’environnement. Pratiquer un test d’étanchéité avant immersion.
PREMIER NETTOYAGE Nettoyage le plus précocement possible. Solution prioritairement détergente renouvelée pour chaque usage. Action physico-chimique + mécanique. Après immersion complète : - nettoyage de la gaine, - démontage et nettoyage des valves, pistons et autres éléments amovibles, - irrigation de tous les canaux irrigables de l’endoscope, - écouvillonnage de tous les canaux ecouvillonnables, - brossage de l ’extrémité et des infractuosité de l’endoscope, - second écouvillonnage si le liquide d’irrigation n’est pas parfaitement limpide. Le temps global dédié à l’ensemble des opérations du premier nettoyage 10 min. Matériel de nettoyage (brosses, écouvillons...) à UU ou nettoyé et autoclavé après chaque opération. Écouvillon à "endoscope unique".
RINCAGE INTERMEDIAIRE PREMIER RINCAGE A l'eau du réseau, irrigation de tous les canaux. Abondant. SECOND NETTOYAGE Action physico-chimique et mécanique : - immersion de l’endoscope et de ces accessoires dans un nouveau bain détergent, - irrigation de tous les canaux. Le temps dédié à cette phase 5 min. RINCAGE INTERMEDIAIRE A l'eau du réseau abondant. Bonne irrigation de tous les canaux, rinçage externe. Purger l’eau des canaux à l’air pour éviter dilution ultérieur du désinfectant.
DESINFECTION Caractéristiques du désinfectant : - Choix du produit dépend du niveau du traitement requis : bactéricide, virucide, fongicide, tuberculocide ou mycobactéricide (désinfection niveau intermédiaire =DNI) et sporicide si nécessaire (désinfection de haut niveau = DHN). - Si possible produit du groupe II . - Désinfectant préparé et utilisé conformément aux spécifications du fabricant (concentration, température, durée d ’utilisation…). Renouvellement de la solution d’emploi : - Conformément à la circulaire MCJ: pour les patients sans caractéristique particulière, fréquence de renouvellement déterminée selon les indications du fabricant, renouvellement effectué au minimum toutes les semaines, renouvellement plus fréquent en cas d’activité plus fréquente. - Contrôle de la concentration de la solution considéré comme suffisant pour établir la périodicité du renouvellement.
Étapes de désinfection : DESINFECTION Étapes de désinfection : - Immersion et irrigation de tous les canaux de l’endoscope. - Temps de trempage fonction des spécifications du fabricant et fonction du niveau de désinfection requis (intermédiaire, haut niveau). - Stockage de plus de 12 heures : DNI pour le matériel semi-critique ou DHN pour le matériel critique. - A l’issue de la désinfection, purger l’air des canaux pour éliminer le produit désinfectant résiduel.
RINCAGE TERMINAL STOCKAGE - TRANSPORT A renouveler systématiquement. Abondant, suivant le type d'endoscopie : - eau stérile pour endoscopie des cavités stériles, - eau bactériologiquement maîtrisée pour endoscopie broncho-pulmonaire, - eau du réseau ou eau bactériologiquement maîtrisée pour endoscopie ORL, digestive haute et basse. Manipulations avec des gants à UU, propres ou stériles selon le niveau de désinfection requis. Séchage à l'air médical si pas d ’utilisation immédiate de l’endoscope. STOCKAGE - TRANSPORT Endroit propre et sec à l'abri de toutes sources de contamination microbienne. Moule facile à nettoyer et à désinfecter, mousses proscrites. Geste au lit du malade : pratiquer immédiatement le pré- traitement, le double nettoyage si possible .
SECURITE ET FORMATION DU PERSONNEL INSTRUMENTS pinces à biopsie endoscopique digestive et aiguille à sclérose de varices œsophagiennes : UU. autres : si DM stérilisables, ne pas pratiquer de désinfection. UU à développer. SECURITE ET FORMATION DU PERSONNEL Information-formation sur les procédés de nettoyage et de désinfection. Information sur les risques liés à la manipulation des produits, précautions standard (AES et liquides biologiques). Port lunettes, masque, gants (manchette longue) et tablier pour manipulation de matériel souillé et protection contre les projections. Gants à UU propres ou stériles pour manipuler le matériel désinfecté. Incident ou accident à signaler à la médecine du travail.
GESTION DES BACS OU EVIERS LOCAUX Adaptés, ventilés (respect des VLE), bacs hermétiques sur solution désinfectante. Permettant le respect du principe de la marche en avant et des règles de sécurité du travail.
TRACABILITE CONTRÔLE DE QUALITE MAINTENANCE DES DM MATERIOVIGILANCE Traçabilté des actes, du matériel et des procédés de traitement. Informatisation dés que possible. Attention particulière : en garde, matériel n’appartenant pas à l’établissement. CONTRÔLE DE QUALITE Audit des pratiques et contrôles microbiologiques. MAINTENANCE DES DM En cas de maintenance : réalisation d ’une procédures complètes, document écrit attestant de la procédure (désinfection ± inactivation). MATERIOVIGILANCE Insuffisance des notices d’instruction, mode d’emploi ou d’un manuel de DM signalement.
CLASSEMENT DES DM / NIVEAU DE TRAITEMENT * gestion du risque ATNC
LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE) PROCEDE AUTOMATIQUE : LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE) Justification Nombreuses matériovigilances sur lave-endoscopes, machines ayant fonctionner de quelques heures à quelques semaines sans pré-désinfectant et/ou désinfectant reconvocation de patients. Réglementation Lettre circulaire du 15 juillet 1998, Norme européenne pr EN ISO 15883-4 : Laveur-désinfecteur d’endoscopes (LDE) : qualifications opérationnelle et régulières.
Connectiques adaptées si acquisition d ’un nouvel endoscope. PROCEDE AUTOMATIQUE : LAVE-ENDOSCOPES LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE) SURVEILLANCE Alarmes, Qualité de l’eau, Maintenance, Connectiques adaptées si acquisition d ’un nouvel endoscope.
LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE)
LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE)
LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE)
LAVEUR-DESINFECTEUR D’ENDOSCOPES (LDE)
PROCEDES DE DESINFECTION AUTOMATIQUE Sterrad® : stérilisation à basse température par exposition au peroxyde d ’hydrogène suivie d ’une phase plasma. Avis du GESBAT1 : - stérilisation DM Thermosensibles (application limitée) si respect des CI et attente de résultats des indicateurs biologiques, - principalement méthode de DHN des DM thermosensibles, - méthode de DNI pour endoscopes souples. NB : Efficacité vis à vis des ATNC non évaluée 1 Groupe d ’Études sur la Stérilisation à Basse Température
BONNES PRATIQUES DE DESINFECTION Respect des dates de péremption, Respect des concentrations d’utilisation des produits, Respect du temps de trempage (DNI, DHN), Respect du temps de validité des bains (bandelette), Bacs avec couvercle : protection contre contaminations, évaporation et lumière, Bacs autoclavés ou désinfectés lors du renouvellement, Durée de conservation ne doit pas excéder 7 jours (circulaire n° 138 du 14 mars 2001).
Maîtrise du risque infectieux en endoscopie Maintenance indispensable des endoscopes pour ne pas compromettre l’efficacité des procédés de nettoyage et de désinfection (en particulier gaines externes et canaux internes qui ne doivent pas présenter de dégradation ou d’altération) Formation du personnel Qualité de l’étape de nettoyage qui doit permettre l’élimination d’une grande partie des souillures et micro-organismes Respect des paramètres d’activité des désinfectants selon les objectifs fixés Rinçage soigneux avec une eau de qualité adaptée Séchage soigneux Utilisation de matériel d’endothérapie à usage unique, à défaut autoclavable Privilégier, lors de l’achat, les endoscopes dont l’architecture et la nature des matériaux utilisés permettent d’éliminer les niches microbiologiques inaccessibles aux techniques de nettoyage et de réduire le risque d’apparition d’un biofilm
Les 15 points incontournables des bonnes pratiques de désinfection manuelle des endoscopes digestifs (1) 1/ Élaborer et respecter, quelle que soit la situation de l’examen endoscopique, une procédure écrite d’entretien des endoscopes approuvée par le CLIN de l’établissement. 2/ Mettre en place une traçabilité de l’entretien des endoscopes. 3/ Réaliser un double nettoyage et utiliser un procédé du groupe II à activité antimicrobienne adaptée. 4/ Pour les endoscopes critiques thermosensibles (cholédoscopes), il faut effectuer à nouveau l’étape de désinfection de haut niveau au moment de leur utilisation quelle que soit la durée de stockage antérieure. 5/ Prendre en charge l’endoscope immédiatement après la fin de l’examen que celui-ci ait été programmé ou effectué en garde, en urgence, par un médecin interne ou externe à l’établissement etc. 6/ Effectuer l’entretien des endoscopes dans une salle spécifique réservée à l’entretien du matériel. 7/ Avant toute immersion totale ou partielle de l’endoscope, mettre en place le bouchon d’étanchéité sur les endoscopes vidéo. 8/ Avant toute immersion, réaliser le test d’étanchéité. Poursuivre si possible, le test d’étanchéité jusqu’au premier rinçage. Dans l’hypothèse où le résultat du test n’est pas satisfaisant, l’endoscope devra être envoyé en réparation dans un emballage visant à protéger le personnel et l’environnement, en signalant que l’endoscope n’a pas été désinfecté selon la procédure requise.
Les 15 points incontournables des bonnes pratiques de désinfection manuelle des endoscopes digestifs (2) 9/ Irriguer tous les canaux y compris les canaux supplémentaires de certains endoscopes (érecteur, water-jet) dont l’accès nécessite le plus souvent un raccord spécifique et écouvillonner tous les canaux pouvant l’être. 10/ Renouveler les solutions de nettoyage et de rinçage à chaque utilisation. 11/ Ne pas conserver la solution désinfectante plus d’une semaine. Contrôler sa validité conformément aux recommandations du fabricant. 12/ Effectuer le rinçage terminal de l’endoscope en l’immergeant dans un bac contenant une eau de qualité adaptée au niveau de désinfection effectué. 13/ La qualité microbiologique du bac de rinçage terminal doit être au moins égale à celle de l’eau. Ainsi, lorsqu’on utilise de l’eau stérile en flacon versable conforme à la Pharmacopée européenne, le bac doit être stérile. 14/ Purger les canaux permettant l’évacuation du fluide résiduel après les étapes de rinçage intermédiaire, désinfection et rinçage terminal. Il est à noter qu’avant l’utilisation, la purge des cholédoscopes ne peut se faire qu’avec du sérum physiologique stérile. 15/ Effectuer un séchage rigoureux en particulier les canaux et stocker l’endoscope dans un endroit propre et sec le protégeant d’une recontamination liée à l’environnement.
TRAITEMENT MANUEL NETTOYAGE INACTIVATION DESINFECTION 10 minutes 20 minutes ou > 1 heure
TRAITEMENT AUTOMATIQUE MANUEL NETTOYAGE 10 minutes NETTOYAGE MACHINE INACTIVATION DNI DESINFECTION
TRAITEMENT AUTOMATIQUE MACHINE NETTOYAGE NETTOYAGE MACHINE INACTIVATION DNI DESINFECTION
Évaluation des résultats des procédures de désinfection difficile CONTROLE QUALITE ASSURANCE QUALITE Évaluation des résultats des procédures de désinfection difficile et coûteuse, impossible à réaliser en systématique Mise en place d’une organisation et de ressources pour garantir l’efficacité et reproductibilité de la désinfection : CONCEPT ASSURANCE QUALITE
Traçabilité Objectif : relier entre elles les informations concernant Les patients, Les endoscopes et les actes, Les procédures de désinfection, Y compris pour les actes à distance, les gardes, le matériel n’appartenant pas à l’établissement Informatisation dès que possible Groupe de travail du CTIN
Méthodologie Domaines à tracer : enregistrement des éléments suivants Actes endoscopiques, Endoscopes et leurs matériels annexes, Opérations de traitement des endoscopes, et Opérations de maintenance, curatives et préventives, des endoscopes, Contrôles microbiologiques des endoscopes, Opérations de prêt d’endoscope, Opérations de séquestration d’endoscopes. « Eléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie » - DGS/DHOS/CTINILS/CSHPF – Mars 2007
Schéma représentatif des composantes de la traçabilité « Eléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie » - DGS/DHOS/CTINILS/CSHPF – Mars 2007
Méthodologie Documents de traçabilité : Supports de traçabilité Chaque ETS adapte les procédures de traçabilité à son mode de fonctionnement à condition de faire la preuve de son efficacité (audit interne, EPP) Supports de traçabilité Manuelle (registres, cahiers ou classeurs de fiches) Informatisée +++ Carnet de vie de l’endoscope Créer un document regroupant les informations concernant : actes endoscopiques, opérations de nettoyage – désinfection, de maintenance ou de contrôle Ces supports doivent être conservés 30 ans Evaluation de la traçabilité par audit organisationnel par analyse de processus ou analyse de dysfonctionnement par mise en place d’indicateurs Démarche intégrée à l’EPP « Eléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie » - DGS/DHOS/CTINILS/CSHPF – Mars 2007
Identification et traçabilité de l’acte d’endoscopie Démarche similaire aux actes opératoires Patient Identité Statut vis-à-vis des ATNC (accessible dans le dossier médical, voire sur la prescription de l’acte d’endoscopie si elle existe) Opérateurs Lieu de l’acte Acte(s) effectué(s)
Matériel d’endoscopie et LDE Identification et traçabilité de l’endoscope et du matériel d’endoscopie Matériel d’endoscopie et LDE Endoscope Type, marque et matricule (réf. et n°de série ou identification alternative) Existence d’une liste actualisée des endoscopes Idem pour les endoscopes de prêt DM d’endothérapie à UU ou réutilisable Si UU : étiquette pelable ou n° de lot et DL d’utilisation Si réutilisable : type, marque, n° de série, étiquette stérilisation LDE Type, marque, n°de série
RECOMMANDATIONS DU CTINILS : ELEMENTS D’ASSURANCE QUALITE EN HYGIENE RELATIFS AU CONTRÔLE MICROBIOLOGIQUE DES ENDOSCOPES ET A LA TRACABILITE EN ENDOSCOPIE RECOMMANDATIONS DU CTINILS : texte intégral disponible sur Nosobase (Recommandations/DM) OBJECTIF : Contribuer à l’Assurance Qualité en hygiène endoscopique - par des contrôles microbiologiques des endoscopes thermosensibles - par la maîtrise de la traçabilité en endoscopie REMARQUES : - cadre d’application souple à définir avec le CLLIN - participe à l’Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP)
MICROBIOLOGIQUE DES ENDOSCOPES OBJECTIFS DU CONTRÔLE MICROBIOLOGIQUE DES ENDOSCOPES Contrôle microbiologique des endoscopes s’intègre dans la démarche qualité appliquée à l’endoscopie au même titre que : l’élaboration de protocoles de traitement des endoscopes (nettoyage et désinfection) . l’application de ces procédures et leur évaluation par audit, la maintenance préventive et curative des endoscopes et équipements de traitement des endoscopes
OBJECTIFS DU CONTRÔLE MICROBIOLOGIQUE Contrôle microbiologique : indicateur de résultat permettant de détecter un écart par rapport à la qualité microbiologique attendue et de rechercher la cause et de proposer des mesures correctives. Il peut contribuer à la vérification de l’efficacité du traitement et au repérage d’une situation potentiellement à risque infectieux. En l’absence de normalisation spécifique, les CLIN des ETS sont fortement incités à inscrire la périodicité et les circonstances de la réalisation de ces contrôles dans le cadre de leur programme annuel.
METHODOLOGIE 1/ CIRCONSTANCES DES PRELEVEMENTS : - Etat des lieux ensemble du parc ? - Contrôles programmés chaque année • parc dans son ensemble ou à défaut • échantillon représentatif : (par type d’endoscope et par secteur d’endoscopie) - Contrôles ponctuels (acquisition d’un nouveau dispositif, changement de procédure, cas groupés d’infections chez des patients…)
METHODOLOGIE 2/ MOMENT DU PRELEVEMENT : - cas général prélèvement après stockage, le matin - cas particulier vérification de l’efficacité du traitement de l’endoscope, dysfonctionnements et alertes (matériovigilance) 3/ PRELEVEURS : 2 personnes formées - une aux prélèvements microbiologiques, - une autre ayant en charge le traitement des endoscopes Avec respect des mesures d’asepsie adaptées tout au long de la procédure des prélèvements
METHODOLOGIE 4/ LOCALISATION DES PRELEVEMENTS - contrôles programmés prélèvements multicanaux (opérateur, aspiration/biopsie, air/eau, érecteur, canal « water-jet »…) injection dans l’ensemble des canaux, recueil dans un récipient unique en cas de résultats non conformes, injection canal/canal avec recueil dans des récipients différents - contrôles ponctuels (épidémie) : autres prélèvements type bouchons, valves, pistons… 5/ TRAITEMENTS A APPLIQUER A L’ENDOSCOPE APRES PRELEVEMENT - rincer immédiatement à l’eau du réseau : élimination des résidus des solutions de prélèvement - appliquer la procédure complète (manuelle ou automatique)
INTERPRETATION DES RESULTATS Dénombrement de la flore totale : résultats exprimés UFC / endoscope ou / canal Niveau de désinfection Niveau cible Niveau d’alerte (valeurs acceptables) Niveau d’action (risque potentiel patients) Désinfection de haut niveau et rinçage à l’eau stérile (urologie) Flore totale 1 UFC 1 UFC ou présence de micro-organismes indicateurs* Désinfection de niveau intermédiaire et rinçage à l’eau bactériologiquement maîtrisée (bronchique) Flore totale 5 UFC ET absence de micro-organisme indicateur* Flore totale 5-25 UFC ET absence de micro-organisme indicateur* Flore totale 25 UFC OU présence de micro-organismes indicateurs* Désinfection de niveau intermédiaire et rinçage à l’eau réseau (digestif, ORL) Flore totale 25 UFC ET absence de micro-organisme indicateur* Flore totale 25-100 UFC Flore totale > 100 UFC OU présence de micro-organismes indicateurs * s.aureus, entérobactéries, p.aeruginosa et autres pseudomonas, s.maltophilia, acinetobacter sp., candida sp.
CAT EN CAS DE RESULTATS SUPERIEURS AU NIVEAU CIBLE Niveau d’alerte : nouveau contrôle (voire canal/canal), évaluation des procédures, contrôle de l’eau de rinçage et identification d’un dysfonctionnement → mais utilisation possible de l’endoscope Niveau d’action : arrêt d’utilisation de l’endoscope, analyse des causes du dysfonctionnement et mise en œuvre de mesures correctives, traitements de l’endoscope pour retour niveau cible Causes de dysfonctionnement : erreurs de manipulation lors du prélèvement ou de l’analyse, erreurs dans la procédure de nettoyage-désinfection, problème de stockage, problème de contamination lors d’un retour de maintenance, problème lié à l’endoscope lui-même
CONCLUSION RISQUES INFECTIEUX DEMARCHE PLURIDISCIPLINAIRE : CLIN, Équipe opérationnel en hygiène, Pharmacie et Ingénieur Biomédical. RESPECT DES BONNES PRATIQUES DE DESINFECTION DES DM : AUDITS NOUVELLE CIRCULAIRE ……..